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Buch lesen: «Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours. Tome II», Seite 25

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APPENDICE

(A)

On ne se proposait d'abord de donner les Etats de population ou Recensemens du Canada, que de deux ou trois années différentes; mais on a pensé que le lecteur aimerait à voir tous ceux que M. Brodhead a apportés dans sa Collection des documens de Paris, jusqu'en 1734. Les renseignemens statistiques qu'ils renferment et qui sont condensés dans un cadre fort étroit, sont si précieux qu'on a cru faire plaisir au public en les mettant ici.

Estat abrégé du contenu au Rolle des familles de la colonie de la Nouvelle-France.


Estat du nombre des hommes capables de porter les armes, depuis 16 ans jusques à 50. 1,344

Il y a sans doute quelques omissions dans le rolle des familles, qui seront réformées durant l'hiver de la présente année 1666.

(Signé,)

TALON.

Estat en abrégé du contenu au rolle des familles de la Nouvelle-France.



DÉNOMBREMENT DES TERRES EN CULTURE ET DES BESTIAUX.




Les 412 soldats qui se sont habitués cette année au dit pays, non plus que les 300 des 4 compagnies restées au

Canada, ne sont pas compris dans le présent rolle.


RECENSEMENT DE LA NOUVELLE-FRANCE.

1680

Baptisés, 404 enfans, savoir: 193 garçons et 211 filles.

Décédées, 85 personnes de tous âges. Conséquemment le nombre des personnes devrait être augmenté de 319. Ainsi la colonie devrait être de 9,719, sans comprendre les 515 de l'Acadie. Il y a eu 66 mariages.

Sauvages qui sont habitués parmi nous: 960 personnes; hommes, femmes et enfans.


RECENSEMENT.

(Signé,)

L. A. de Bourbon, et le Maréchal d'Estrées.

Par le Conseil,

(Signé,)

Lachapelle.



RECENSEMENT, 20 OCTOBRE.


RECENSEMENT DE LA COLONIE.



Pris dans les pêches ci-dessus: 160 marsouins, qui ont produit barriques d'huile, 125-chaque barrique de 100 livres.

N. B. – Faute de barriques suffisamment, plus de moitié de la graisse a diminué sur la grève.



RECENSEMENT FAIT EN LA NOUVELLE-FRANCE EN


N. B. – Ce recensement a été fait avec toute l'exactitude possible; et on le croit le plus exact qui ait été envoyé jusques ici.

(B)

ORDONNANCE de M. Dupuy, intendant, portant défense aux membres du conseil supérieur, aux juges, greffiers et autres officiers de la justice, de s'absenter du service du roi, et d'obtempérer aux lettres de cachet du gouverneur, sous peine d'interdiction.

Claude Thomas Dupuy, chevalier, conseiller du roy en ses conseils d'état et privé, maître des requêtes ordinaire de son hôtel, intendant de justice, police et finances en toute la Nouvelle-France, isles et terres adjacentes en dépendantes.

Le sieur Gaillard et le sieur d'Artigny, conseillers au conseil supérieur de Québec, nous ayant apporté aujourd'huy neuf heures du matin, chacun un papier qui leur a été adressé par Monsieur le Mis. de Beauharnois, étant gouverneur général de présent à Montréal, lequel papier ils ont reçu de la main du sieur Le Verrier, lieutenant de roy commandant à Québec en l'absence du gouverneur général, nous l'avons fait transcrire de mot à mot en notre présente ordonnance ainsi qu'il en suit:

DE PAR LE ROY

Charles Mis. de Beauharnois, chevalier de l'ordre militaire de St. – Louis, gouverneur et lieutenant général pour le roy en toute la Nouvelle-France. Il est ordonné au sieur Gaillard, conseiller au conseil supérieur de Québec, d'en partir aussitost notre présent ordre reçu pour se rendre à Beaupré, où il demeurera jusqu'à nouvel ordre, sous peine de désobéissance; et au sieur d'Artigny de se retirer à Beaumont. Fait à Montréal ce XIII may mil sept cent vingt-huit.

(Signé) BEAUHARNOIS,

Et plus bas par Monseigneur,

(Signé) DEMONCEAUX,

Et à costé est le cachet des armes de mon dit sieur Beauharnois.

Ces deux écrits, partis d'une autorité tout à fait illégitime et impuissante au fait de ce qui y est ordonné, ne doivent être considérez par tout bon sujet du roy, que comme une nouvelle entreprise de monsieur le Mis. de Beauharnois contre le service et l'autorité de Sa Majesté, et une suite de l'ordre que mon dit sieur de Beauharnois apporta luy même au conseil le huit mars dernier, par lequel, affectant le ton de souverain, il prétendit interdire le conseil supérieur, casser ses arrests, et imposer silence au procureur général du roy; prétentions aussi téméraires qu'elles ont paru nouvelles à toute la colonie. Mais comme le conseil en a porté ses plaintes au roy en conséquence et conformément à la déclaration qu'en fit le conseil supérieur à mon dit sieur de Beauharnois en personne, par son arrest du même jour, huit mars, prononcé en la présence de mon dit sieur de Beauharnois, le conseil suppliant Sa Majesté qu'il luy plaise, en vengeant l'insulte faite à son conseil supérieur, assurer sa propre autorité contre les efforts que l'on fait icy journellement pour soulever les peuples et les dégager de l'obéissance à la justice, cette nouvelle tentative ne sera regardée que comme une vengeance sur les officiers de ce conseil supérieur, et un déplaisir du peu de succès que le gouverneur général a eu de son ordonnance du huit, dont il a desjà donné assés d'autres marques de ressentiment, mais qu'on a osé porter contre le roy même, telle qu'est la publication qu'on a fait faire de la dite ordonnance à la teste des troupes, avec des cris de vive le Roy et Beauharnois, la rebellion de là garnison du trente mars, déchirant avec les épées les arrests du conseil supérieur et les ordonnances de Sa Majesté, le bris des prisons royalles et l'enlèvement des prisonniers du neuf avril suivant, et en dernier lieu l'azile ouvert le six de ce présent mois au château St. – Louis, logement du gouverneur, à tous les décrétés par justice et prisonniers échappés des prisons de Sa Majesté; pendant que contre les ordonnances de la guerre on tient cruellement et ignominieusement en prison des officiers des troupes, en leur imputant pour toute faute d'avoir désapprouvé des procédés aussi odieux.

Et comme en répandant de toutes parts dans la colonie, jusques dans les mains des ouvriers, des copies de ses provisions, quoy qu'elles fussent suffisamment connues et registrées au conseil supérieur, pour exercer l'autorité et les pouvoirs que le roy luy a donnés ainsi que l'ont fait ses prédécesseurs, sans une pareille communication au peuple, laquelle n'est faite aujourd'huy que pour surprendre le peuple, et sans excéder de la part des précédens gouverneurs les bornes de leurs pouvoirs, monsieur le marquis de Beauharnois entend tirer les droits qu'il veut exercer sur les membres du conseil et autres officiers de la justice, de ce qu'il est dit dans ses provisions de gouverneur qu'il a le commandement sur tous les états de la colonie, dans l'énumération desquels états sont compris les conseillers du conseil supérieur et les ecclésiastiques; et attendu que pour ce qui nous regarde, il a plû au roy, par les provisions dont il nous a honoré, d'ordonner pareillement aux officiers du conseil supérieur, à tous les justiciers, autres officiers et sujets du roy, de nous entendre et de nous obéir, il est d'autant plus indubitable que cela nous donne sur les conseillers du conseil supérieur et sur tous les autres sujets du roy, un pouvoir au moins absolument égal à celuy que pourrait prétendre mon dit sieur marquis de Beauharnois; que par le règlement de 1684: signé Louis et plus bas, Colbert, donné sur quelques prétentions du gouverneur général, il a été réglé et ordonné par le roy que les gouverneurs généraux n'avaient aucune direction sur les officiers de la justice, ainsi qu'il a été encore décidé depuis par nombre de règlemens et ordres du roy aussi formels que ce premier, et que par un arrest du conseil d'état du roy rendu en faveur de Mr. Talon, lors intendant en Canada, le roy veut et ordonne que tout ce que l'intendant ordonnera soit exécuté par provision nonobstant toute opposition, appellation et empêchement quelconque; et que par nos provisions particulières conformes à cet arrest, le roy s'en est encore expliqué en ces termes: Nous vous donnons le pouvoir et faculté de juger souverainement seul en matière civile et de tout ordonner ainsi que vous verrez être juste et à propos pour notre service, validant vos jugemens, règlemens et ordonnances comme s'ils étoient émanés de nos cours supérieures, comme aussi de vous trouver aux conseils de guerre, ouïr les plaintes qui vous seront faites par nos peuples des dits pays, par les gens de guerre et tous autres sur tous excès, torts, et violences, leur rendre bonne et briève justice, informer de toutes entreprises pratiques et menées faites contre notre service, procéder contre les coupables de tous crimes de quelque qualité et condition qu'ils soient, leur faire et parfaire leur procès jusqu'à jugement définitif et exécution d'icelui inclusivement.

Et ce qui fait que la préférence et l'exécution provisionnelle et provisoire deüe à ce que nous ordonnerons à l'occasion des sieurs Gaillard et d'Artigny et autres magistrats, juges et officiers de justice, y est aujourd'hui plus nécessaire que jamais, c'est qu'il s'agist du service instant de sa majesté, et de l'exercise de la justice deüe à son peuple, qui ne peut être retardée ny suspendüe que par le roy même, et qui le seroit totalement, n'y ayant plus au conseil que les sieurs Gaillard et d'Artigny avec les sieurs Hazeur, Guillemin, le sieur de Lotbinière étant obligé de s'abstenir dans les affaires criminelles, et même pour le présent dans les affaires ecclésiastiques, où il s'agiroit de ses droits avec le chapitre, le sieur Lanouillier étant allé à Montréal pour les affaires du roy, les sieurs Macart et St. – Simon n'y venant plus que rarement à cause de leur grand âge, et les autres, qui ne sont pas icy desnommez, ayant volontairement ou par terreur abandonné leur compagnie pour suivre le party de monsieur le Mis. de Beauharnois, ce qui n'est nullement permis, les compagnies ne devant pas se diviser au préjudice du roy, à qui chacun doit son service en sa compagnie, jusqu'à ce qu'il ait remis ses provisions, ou qu'elles luy soient ôtées par le roy même, et ce qui réduisant le conseil à cinq personnes seulement nous compris, et à moins si aucune de ces cinq personnes cessoit de s'y trouver, ôteroit tout moyen de rendre la justice au peuple, et de veiller aux droits et à l'autorité du roy, qui est le point où l'on vouloit atteindre, et l'extrémité où depuis près de deux ans on a travaillé à réduire tout le corps de la justice dans la Nouvelle-France, et en particulier le conseil supérieur, au grand préjudice du roy et de son peuple, et d'autant plus encore qu'il est à propos d'avertir le peuple que les pouvoirs que Mr. le gouverneur général peut avoir par ses provisions sur les conseillers du conseil supérieur, sur les ecclésiastiques et sur les autres états de la colonie qui n'ont point de rapport à l'ordre militaire, ne sont que des pouvoirs relatifs à la commission quand il agist dans l'étendüe de son district, n'ayant pas plus celuy d'exiler un conseiller, de l'empêcher de rendre la justice, et un juge inférieur, d'exercer ses fonctions, qu'il en auroit d'envoyer un prêtre au séminaire, d'empêcher un prêtre de dire la messe et de confesser; mais que comme il pourroit bien empêcher qu'on ne sonnât l'Angelus à midy, où que l'on sonnât la cloche des Recollets à minuit, s'il entendoit dire qu'au son de cette cloche il y eût quelque signal donné par l'ennemy, il pourroit bien encore commander à un conseiller ou à un juge quelque chose pour la deffense de la ville en cas d'attaque ou autre occasion pressante et de son exercice particulier, ou autres exemples de cette nature.

Veu les dits deux ordres de mon dit sieur le Mis. de Beauharnois, l'un envoyé au sieur Gaillard et l'autre au sieur d'Artigny, sans que nous sçachions s'il n'en a point encore été envoyé de pareil à quelqu'autre des conseillers du conseil supérieur. Nous, en vertu du pouvoir à nous donné, et en conséquence de la qualité dont le roy nous a honoré de premier président du conseil supérieur, seul en droit d'assembler et de convoquer le dit conseil, et ayant seul en cette qualité la police tant intérieure qu'extérieure de la compagnie, Ordonnons au sieur Gaillard et au sieur d'Artigny et à tous autres conseillers au conseil supérieur, de la part du roy et sous peine d'être réputé désobéissant aux ordres de Sa majesté, et au serment par eux prêté au roy en son conseil, de ne se point départir de son service peur quelque prétexte et par quelque ordre que ce soit, leur ordonnons de rester à Québec, et leur faisons deffense d'en désemparer jusqu'à ce qu'il ait plu à sa majesté ordonner de la satisfaction qu'il voudra bien accorder au conseil supérieur, tant de l'insulte qui luy a desjà été faite, que de celle qu'il vient encore de recevoir en la personne de ses conseillers; Ordonnons pareillement à tous juges tant des justices royalles que des seigneurs, à tous greffiers du conseil supérieur et autres, à tous huissiers et autres officiers de la justice, de se conformer à la présente ordonnance, et leur enjoignons de l'observer sous peine de désobéissance au roy et d'interdiction de leurs charges et offices. Mandons, etc. Fait en notre hôtel à Québec le vingt neuf may mil sept cent vingt huit.

Dupuy.
Le Sceau Par Monseigneur
Hiché,

Signifié de l'ordre de monseigneur l'Intendant, à monsieur Boisseau, greffier de la prévosté de cette ville; et en parlant à sa personne par moy huissier au conseil supérieur, ce jourd'huy quatre juin mil sept cent vingt huit.

Chetinau de Rousel.

(C)

Etat du montant des importations et des exportations annuelles du Canada entre les années 1749 et 1755 inclusivement.


SOMMAIRES

LIVRE V.

CHAP. I.-Colonies Anglaises. -1690.

Objet de ce chapitre. – Les persécutions politiques et religieuses fondent et peuplent les colonies anglaises, qui deviennent en peu de temps très puissantes. – Caractère anglais dérivant de la fusion des races normande et saxonne. Institutions libres importées dans le Nouveau-Monde, fruit des progrès de l'époque. – La Virginie et la Nouvelle-Angleterre. – Colonie de Jamestown (1607). – Colonie de New-Plymouth et gouvernement qu'elle se donne (1620). – Immensité de l'émigration. – L'Angleterre s'en alarme. – La bonne politique prévaut dans ses conseils, et elle laisse continuer l'émigration. – New-Plymouth passe entre les mains du roi par la dissolution de la compagnie. – Commission des plantations établie; opposition qu'elle suscita dans les colonies; elle s'éteint sans rien faire. – Etablissement du Maryland (1632) et de plusieurs autres colonies. – Leurs diverses formes de gouvernement: gouvernemens à charte, gouvernemens royaux, gouvernemens de propriétaires. – Confédération de la Nouvelle-Angleterre. – Sa quasi-indépendance de la métropole. – Population et territoire des établissemens anglais en 1690. – Ils jouissent de la liberté du commerce. – Jalousie de l'Angleterre: actes du parlement impérial, et notamment l'acte de navigation passés pour restreindre cette liberté. – Opposition générale des colonies; doctrines du Massachusetts à ce sujet. – M. Randolph envoyé par l'Angleterre pour faire exécuter ses lois de commerce; elle le nomme percepteur général des douanes. – Négoce étendu que faisaient déjà les colons. – Les rapports et les calomnies de Randolph servent de prétextes pour révoquer les chartes de la Nouvelle-Angleterre. – Ressemblance de caractère entre Randolph et lord Sydenham. – Révolution de 1690. – Gouvernement. – Lois. – Education. – Industrie. – Difference entre le colon d'alors et le colon d'aujourd'hui, le colon français et le colon anglais.

CHAP. II.-Le Siège de Québec-1689-1695.

Ligue d'Augsbourg formée contre Louis XIV. – L'Angleterre s'y joint en 1689, et la guerre, recommencée entre elle et la France, est portée dans leurs colonies. – Disproportion de forces de ces dernières. – Plan d'hostilités des Français. – Projet de conquête de la Nouvelle-York; il est abandonné après un commencement d'exécution. – Triste état du Canada et de l'Acadie. – Vigueur du gouvernement de M. de Frontenac. – Premières hostilités: M. d'Iberville enlève 2 vaisseaux anglais dans la baie d'Hudson. – Prise de Pemaquid par les Abénaquis. – Sac de Schenectady. – Destruction de Salmon Falls (Sementels). – Le fort Casco est pris et rasé. – Les Indiens occidentaux, prêts à se détacher de la France, renouvellent leur alliance avec elle au premier bruit de ses succès. – Irruptions des cantons, qui refusent de faire la paix. – Patience et courage des Canadiens. – Les Anglais projetent la conquête de la Nouvelle-France. – Etat de l'Acadie depuis 1667. – L'Amiral Phipps prend Port-Royal; il assiége Québec (1690) et est repoussé. – Retraite du général Winthrop, qui s'était avancé jusqu'au lac St. – Sacrement (George) pour attaquer le Canada par l'ouest, tandis que l'Amiral Phipps l'attaquerait par l'est. – Désastre de la flotte de ce dernier. – Humiliation des colonies anglaises. – Misère profonde dans les colonies des deux nations. – Les Iroquois et les Abénaquis continuent leurs déprédations. – Le major Schuyler surprend le camp de la Prairie de la Magdeleine (1691), et est défait par M. de Varennes. – Nouveau projet pour la conquête de Québec formé par l'Angleterre. – La défaite des troupes de l'expédition à la Martinique, et ensuite la fièvre jaune qui les décime sur la flotte de l'amiral Wheeler, font manquer l'entreprise. – Expéditions françaises dans les cantons (1693 et 1696); les bourgades des Onnontagués et des Onneyouths sont incendiées. – Les Miâmis font aussi essuyer de grandes pertes aux Iroquois. – Le Canada plus tranquille, après avoir repoussé partout ses ennemis, se prépare à aller porter à son tour la guerre chez eux. – L'état comparativement heureux dans lequel il se trouve, est dû à l'énergie et aux sages mesures du comte de Frontenac. – Intrigues de ses ennemis contre lui en France.

CHAP. III.-Terreneuve et Baie d'Hudson. -1696-1701.

Continuation de la guerre: les Français reprennent l'offensive. – La conquête de Pemaquid et de la partie anglaise de Terreneuve et de la baie d'Hudson, est résolue. – M. d'Iberville défait trois vaisseaux ennemis et prend Pemaquid. – Terreneuve: sa description; premiers établissemens français; leur histoire. – Le gouverneur, M. de Brouillan, et M. d'Iberville réunissent leurs forces pour agir contre les Anglais. – Brouilles entre ces deux chefs; ils se raccommodent. – Ils prennent St. – Jean, capitale anglaise de l'île, et ravagent les autres établissemens. – Héroïque campagne d'hiver des Canadiens. – Baie d'Hudson; son histoire. – Départ de M. d'Iberville; dangers que son escadre court dans les glaces; beau combat naval qu'il livre; il se bat seul contre trois et remporte la victoire. – Un naufrage. – La baie d'Hudson est conquise. – Situation avantageuse de la Nouvelle-France. – La cour projette la conquête de Boston et de New-York. – M. de Nesmond part de France avec une flotte considérable; la longueur de sa traversée fait abandonner l'entreprise. – Consternation des colonies anglaises. – Fin de la guerre: paix de Riswick (1797). – Difficultés entre les deux gouvernemens au sujet des frontières de leurs colonies. – M. de Frontenac refuse de négocier avec les cantons iroquois par l'intermédiaire de lord Bellomont. – Mort de M. de Frontenac; son portrait. – M. de Callières lui succède. – Paix de Montréal avec toutes les tribus indiennes, confirmée solennellement en 1701. – Discours du célèbre chef Le Rat; sa mort, impression profonde qu'elle laisse dans l'esprit des Sauvages; génie et caractère de cet Indien. – Ses funérailles.

LIVRE VI.

CHAP. I.-Etablissement de la Louisiane. -1683-1712.

De la Louisiane. – Louis XIV met plusieurs vaisseaux à la disposition de la Salle, pour aller y fonder un établissement. – Départ de ce voyageur; ses difficultés avec le commandant de la flottille, M. de Beaujeu. – L'on passe devant les bouches du Mississipi sans les apercevoir, et l'on parvient jusqu'à la baie de Matagorda (ou St. – Bernard), dans le pays que l'on nomme aujourd'hui le Texas. – La Salle y débarque sa colonie et y bâtit le fort St. – Louis. – Conséquences désastreuses de ses divisions avec M. de Beaujeu, qui s'en retourne en Europe. – La Salle entreprend plusieurs expéditions inutiles pour trouver le Mississipi. – Grand nombre de ses compagnons y périssent. – Il part avec une partie de ceux qui lui restent pour les Illinois, afin de faire demander des secours en France. – Il est assassiné. – Sanglans démêlés entre ses meurtriers; horreur profonde que ces scènes causent aux Sauvages. – Joutel et six de ses compagnons parviennent aux Illinois. – Les colons laissés au Texas, sont surpris par les Indigènes et tués ou emmenés en captivité. – Guerre de 1689 et paix de Riswick. – D'Iberville reprend l'entreprise de la Salle en 1698, et porte une première colonie canadienne à la Louisiane l'année suivante; établissement de Biloxi (1698). – Apparition des Anglais dans le Mississipi. – Les Huguenots demandent à s'y établir et sont refusés. – Services rendus par eux à l'Union américaine. – M. de Sauvole lieutenant gouverneur. – Sages recommandations du fondateur de la Louisiane touchant le commerce de cette contrée. – Mines d'or et d'argent, illusions dont on se berce à ce sujet. – Transplantation des colons de Biloxi dans la baie de la Mobile (1701). – M. de Bienville remplace M. de Sauvole. – La Mobile fait des progrès. – Mort de M. d'Iberville; caractère et exploits de ce guerrier. – M. Diron d'Artaguette commissaire-ordonnateur (1708). – La colonie languit. – La Louisiane est cédée à M. Crozat en 1712, pour 16 ans.

CHAP. II.-Traité d'Utrecht. -1701-1713.

Une colonie canadienne s'établit au Détroit, malgré les Anglais et une partie des Indigènes. – Paix de quatre ans. – Guerre de la succession d'Espagne. – La France, malheureuse en Europe, l'est moins en Amérique. – Importance du traité de Montréal; ses suites heureuses pour le Canada. – Neutralité de l'Ouest; les hostilités se renferment dans les provinces maritimes. – Faiblesse de l'Acadie. – Affaires des Sauvages occidentaux; M. de Vaudreuil réussit à maintenir la paix parmi les tribus de ces contrées. – Ravages commis dans la Nouvelle-Angleterre par les Français et les Abénaquis. – Destruction de Deerfield et d'Haverhill (1708). – Remontrances de M. Schuyler à M. de Vaudreuil au sujet des cruautés commises par nos bandes; réponse de ce dernier. – Le colonel Church ravage l'Acadie (1704). – Le colonel March assiége deux fois Port-Royal et est repoussé (1707). – Terreneuve: premières hostilités; M. de Subercase échoue devant les forts de St. – Jean (1705). – M. de St. – Ovide surprend avec 170 hommes, en 1709, la ville de St. – Jean défendue par près de 1000 hommes et 48 bouches à feu, et s'en empare. – Continuation des hostilités à Terreneuve. – Instances des colonies anglaises auprès de leur métropole pour l'engager à s'emparer du Canada. – Celle-ci promet une flotte en 1709 et 1710, et la flotte ne vient pas. – Le colonel Nicholson prend Port-Royal; diverses interprétations données à l'acte de capitulation; la guerre continue en Acadie; elle cesse. – Attachement des Acadiens pour la France. – Troisième projet contre Québec; plus de 16 mille hommes vont attaquer le Canada par le St. – Laurent et par le lac Champlain; les Iroquois reprennent les armes. – Désastres de la flotte de l'amiral Walker aux Sept-Iles; les ennemis se retirent. – Consternation dans les colonies anglaises. – Massacre des Outagamis, qui avaient conspiré contre les Français. – Rétablissement de Michilimackinac. – Suspension des hostilités dans les deux mondes. – Traité d'Utrecht; la France cède l'Acadie, Terreneuve et la baie d'Hudson à la Grande-Bretagne. – Grandeur et humiliation de Louis XIV; décadence de la monarchie. – Le système colonial français.

CHAP. III.-Colonisation du Cap-Breton. -1713-1744.

Motifs qui engagent le gouvernement à établir le Cap-Breton. – Description de cette île à laquelle on donne le nom d'Ile-Royale. – La nouvelle colonie excite la jalousie des Anglais. – Projet de l'intendant, M. Raudot, et de son fils pour en faire l'entrepôt général de la Nouvelle-France, en 1706. – Fondation de Louisbourg par M. de Costa Bella. – Comment la France se propose de peupler l'île. – La principale industrie des habitans est la pêche. – Commerce qu'ils font. – M. de St. – Ovide remplace M. de Costa Bella. – Les habitans de l'Acadie, maltraités par leurs gouverneurs et travaillés par les intrigues des Français, menacent d'émigrer à l'Ile-Royale. – Le comte de St. – Pierre forme une compagnie à Paris, en 1719, pour établir l'île St. – Jean, voisine du Cap-Breton; le roi concède en outre à cette compagnie les îles Miscou et de la Magdeleine. – L'entreprise échoue par les divisions des associés.

LIVRE VII.

CHAP. I.-Système de Law. – Conspiration des Natchés.

1712-1731.

La Louisiane, ses habitans et ses limites. – M. Crozat en prend possession en vertu de la cession du roi. – M. de la Motte Cadillac, gouverneur; M. Duclos, commissaire-ordonnateur. – Conseil supérieur établi; introduction de la coutume de Paris. – M. Crozat veut ouvrir des relations commerciales avec le Mexique; voyages de M. Juchereau de St. – Denis à ce sujet; il échoue. – On fait la traite des pelleteries avec les Indigènes, dont une portion embrasse le parti des Anglais de la Virginie. – Les Natchés conspirent contre les Français et sont punis. – Désenchantement de M. Crozat touchant la Louisiane; cette province décline rapidement sous son monopole; il la rend (1717) au roi, qui la concède à la compagnie d'Occident rétablie par Law. – Système de ce fameux financier. – M. de l'Espinay succède à M. de la Motte Cadillac, et M. Hubert à M. Duclos. – M. de Bienville remplace bientôt après M. de l'Espinay. – La Nouvelle-Orléans est fondée par M. de Bienville (1717). – Nouvelle organisation de la colonie; moyens que l'on prend pour la peupler. – Terrible famine parmi les colons accumulés à Biloxi. – Divers établissemens des Français. – Guerre avec l'Espagne. – Hostilités en Amérique: Pensacola, île Dauphine. – Paix. – Louis XIV récompense les officiers de la Louisiane. – Traité avec les Chicachas et les Natchés. – Ouragan du 12 septembre (1722). – Missionnaires. – Chute du système de Law. – La Louisiane passe à la compagnie des Indes. – Mauvaise direction de cette compagnie. – M. Perrier, gouverneur. – Les Indiens forment le projet de détruire les Français; massacre aux Natchés; le complot n'est exécuté que partiellement. – Guerre à mort faite aux Natchés; ils sont anéantis, 1731.

CHAP. II.-Limites. -1715-1744.

Etat du Canada: commerce, finances, justice, éducation, divisions paroissiales, population, défenses. – Plan de M. de Vaudreuil pour l'accroissement du pays. – Délimitation des frontières entre les colonies françaises et les colonies anglaises. – Perversion du droit public dans le Nouveau-Monde au sujet du territoire. – Rivalité de la France et de la Grande-Bretagne. – Différends relatifs aux limites de leurs possessions. – Frontière de l'Est ou de l'Acadie. – Territoire des Abénaquis. – Les Américains veulent s'en emparer. – Assassinat du P. Rasle. – Le P. Aubry propose une ligne tirée de Beaubassin à la source de l'Hudson. – Frontière de l'Ouest. – Principes différens invoqués par les deux nations; elles établissent des forts sur les territoires réclamés par chacune d'elle réciproquement. – Lutte d'empiétemens; prétentions des colonies anglaises; elles veulent accaparer la traite des Indiens. – Plan de M. Burnet. – Le commerce est défendu avec le Canada. – Etablissement de Niagara par les Français, et d'Oswégo par les Anglais. – Plaintes mutuelles qu'ils s'adressent. – Fort St. – Frédéric élevé par M. de la Corne sur le lac Champlain; la contestation dure jusqu'à la guerre de 1744. – Progrès du Canada. – Emigration; perte du vaisseau le Chameau. – Mort de M. de Vaudreuil (1725); qualités de ce gouverneur. – M. de Beauharnais lui succède. – M. Dupuy, intendant. – Son caractère. – M. de St. – Vallier second évêque de Québec meurt; difficultés qui s'élèvent relativement à son siége, portées devant le Conseil supérieur. – Le clergé récuse le pouvoir civil. – Le gouverneur se rallie au parti clérical. – Il veut interdire le conseil, qui repousse ses prétentions. – Il donne des lettres de cachet pour exiler deux membres. – L'intendant fait défense d'obéir à ces lettres. – Décision du roi. – Le cardinal de Fleury premier ministre. – M. Dupuy est rappelé. – Conduite humiliante du Conseil. – Mutations diverses du siége épiscopal jusqu'à l'élévation de M. de Pontbriant. – Soulèvement des Outagamis (1728) expédition des Canadiens; les Sauvages se soumettent. – Voyages de découverte vers la mer Pacifique; celui de M. de la Vérandrye en 1738; celui de MM. Legardeur de St. – Pierre et Marin quelques années après; peu de succès de ces entreprises. – Apparences de guerre; M. de Beauharnais se prépare aux hostilités.

LIVRE VIII.

CHAP. I.-Commerce. -1608-1744.

De l'Amérique et de ses destinées. – But des colonies qui y ont été établies. – Le génie commerçant est le grand trait caractéristique des populations du Nouveau-Monde. – Commerce canadien: effet destructeur des guerres sur lui. – Il s'accroît cependant avec l'augmentation de la population. – Son origine: pêche de la morue. – Traite des pelleteries de tout temps principale branche du commerce de la Nouvelle-France. – Elle est abandonnée au monopole de particuliers ou de compagnies jusqu'en 1731, qu'elle tombe entre les mains du roi pour passer en celles des fermiers. – Nature, profits, grandeur, conséquences de ce négoce; son utilité politique. – Rivalité des colonies anglaises; moyens que prend M. Burnet, gouverneur de la Nouvelle-York, pour enlever la traite aux Français. – Lois de 1720 et de 1727. – Autres branches de commerce: pêcheries, combien elles sont négligées. – Bois d'exportation. – Construction des vaisseaux. – Agriculture; céréales et autres produits agricoles. – Jin-seng. – Exploitation des mines. – Chiffre des exportations et des importations. – Québec, entrepôt général. – Manufactures: introduction des métiers pour la fabrication des toiles et des draps destinés à la consommation intérieure. – Salines. – Etablissement des postes et messageries (1745). – Transport maritime. – Taxation: droits de douane imposés fort tard et très modérés. – Systèmes monétaires introduits dans le pays; changemens fréquens qu'ils subissent et perturbations qu'ils causent. – Numéraire, papier-monnaie: cartes, ordonnances; leur dépréciation. – Faillite du trésor, le papier est liquidé avec perte de (5/8) pour les colons en 1720. – Observations générales. – Le Canadien plus militaire que marchand. – Le trafic est permis aux fonctionnaires publics; affreux abus qui en résultent. – Lois de commerce. – Etablissement du siége de l'Amirauté en 1717; et d'une bourse à Québec et à Montréal. – Syndic des marchands. – Le gouvernement défavorable à l'introduction de l'esclavage au Canada.