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Buch lesen: «Les protestants à Nimes au temps de l'édit de Nantes», Seite 6

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En résumé, on peut dire que les catholiques et les protestants se trouvaient aussi nettement séparés qu’au temps des guerres civiles. Les huguenots, plus forts, opprimaient à Nîmes les papistes en les empêchant d’exercer librement leur culte et en les forçant à payer des impositions dont une bonne part servait à solder les frais de la Religion. Les catholiques, d’autre part, étaient dans l’impossibilité de se défendre, puisque, se trouvant en minorité, ils ne pouvaient pénétrer dans le conseil de ville. C’était le contraire exactement de ce qui se passait dans le reste de la France. Aussi, à Nîmes, l’édit de Nantes ne pouvait qu’être favorable aux catholiques et défavorable aux réformés. C’est pourquoi ceux-ci l’accueillirent fort mal613.

VII
RAPPORTS AVEC LES CATHOLIQUES

(Suite)

Les deux partis luttent d’influence morale.

Propagande par les écrits. Les synodes la régularisent. Commission pour l’examen des ouvrages. Les imprimeurs responsables. Pasteurs désignés pour répondre aux pamphlets. Pasteurs poursuivis en justice.

Propagande par la parole. 1. Controverses. Permission du magistrat. Exemple: controverse entre Daniel Chamier et le P. Coton (1600). Influence des controverses sur la foi et les conversions. 2. Prédications. Succès du P. Coton. Influence des jésuites.

Conversions. Les moines ou prêtres convertis aidés pécuniairement. Règlement calviniste pour les conversions. Nouveaux catholiques persécutés.

Les guerres civiles étaient enfin terminées. Nicolas Froumenteau, dans un livre ambitieusement intitulé: Le secret des finances de la France descouvert et réparti en trois livres (Paris, 1581, in-8), nous a laissé un triste dénombrement des maisons abattues, des villages incendiés, des habitants tués. «Pour le seul diocèse de Nîmes, on ne compte pas moins de 1.300 maisons brûlées, 11.782 victimes des discordes civiles», dit Ménard614. Cela explique la réaction qui se produisit ensuite. J’ai montré qu’à l’époque qui nous occupe, les esprits n’étaient pas calmés: à la moindre alerte on s’armait615. Mais on ne se battait pas. Les bourgeois étaient dégoûtés de l’héroïsme; ils retournaient à leur commerce, à leur famille. La lutte était devenue pacifique: pasteurs et jésuites se combattaient par des pamphlets; ou bien ils se défiaient à de grandes controverses théologiques qui avaient lieu en public, devant des juges, à la manière scolastique, et à la suite desquelles chacun des deux champions proclamait invariablement sa victoire; ou bien encore ils rivalisaient d’éloquence, le prêtre en son sermon, le pasteur en son prêche; enfin ils se disputaient les enfants, pour les élever selon ce que l’un et l’autre parti croyait les idées saines, et les jésuites obtenaient assez souvent que les parents huguenots leur confiassent l’éducation de leurs fils. Bref, le but que poursuivait chaque parti dans cette guerre pacifique était de provoquer des conversions à sa propre religion, et c’est, en somme, une lutte d’influences morales que je vais avoir à exposer.

Les pamphlets correspondaient à notre journalisme actuel, aussi passionnants pour les lecteurs de ce temps-là que peuvent le paraître nos feuilles politiques.

Les synodes de Bas-Languedoc organisèrent de bonne heure la propagande par les écrits; ils tâchèrent de donner une unité à cet amas de pamphlets par lequel les huguenots répondaient à l’amas des pamphlets jésuites, en forçant les ministres à soumettre leurs ouvrages à une commission nommée par eux. En 1601, on décide que, suivant la Discipline, aucun livre ne sera imprimé avant que MM. les pasteurs Gigord, de Montpellier, Moynier, de Nîmes, Gasques, du Vigan, Baille, d’Anduze, et La Faye, de Saint-Germain, «n’ayent jugé de la nécessité d’iceluy, et quand et quand, veu led. livre despuis l’épistre liminaire jusqu’à la fin, et donné leur approbation au pied d’un exemplaire à la main signé par eux616». C’était régulariser un usage que l’on observait déjà depuis longtemps617. Le synode national de Montpellier aurait voulu même que les libraires protestants n’éditassent aucun livre sans l’avoir auparavant communiqué aux ministres de leurs églises618. Je ne crois pas que cette prescription ait été jamais exécutée. Mais il est certain que les éditeurs étaient considérés comme responsables des ouvrages contraires à la religion qu’ils publiaient619.

C’était donc pour les pasteurs une fonction régulière que de répondre aux Jésuites. Le synode chargeait nominalement un et, souvent, plusieurs d’entre eux de répliquer à tel ou tel pamphlet catholique620. Dans ce cas, il les faisait indemniser des frais de l’impression, tantôt par le colloque621, tantôt par le consistoire. Par exemple, la réponse du pasteur Jean de Falguerolles à la Salmonée de Reboul, tirée à 600 exemplaires, coûtera «4 l. la feuille» à l’église de Nîmes622.

Les catholiques s’efforçaient d’empêcher autant que possible la publication des ouvrages protestants. En 1601, en effet, on voit les réformés demander au roi de faire défense à tous ses officiers et magistrats d’informer «à occasion des livres par eulx composés, imprimés ou vendus en faict de relligion, et discipline, ou police ecclésiastique623». D’ailleurs, les synodes s’efforcent toujours de protéger ceux de leurs membres qui sont poursuivis «pour avoir respondu aux Jésuites». Ils payent les frais de leur procès624. Cette solidarité des protestants leur fera reconnaître hautement et imprudemment, en 1602, les fameuses thèses de Ferrier où il soutenait que le pape est l’Antechrist625; on lui remboursera ses frais d’impression626 et on enverra un député en cour spécialement pour solliciter sa grâce auprès du roi627.

Quelquefois les pasteurs étaient provoqués par les jésuites à de grandes discussions à la manière scolastique que l’on faisait en public et devant des juges, qui d’ailleurs ne s’accordaient jamais sur le résultat.

Comme ces controverses, lorsqu’elles avaient lieu solennellement, à la suite de défis, risquaient de «passionner» les auditeurs628 et de provoquer des émeutes, il fallait généralement demander à la justice la permission pour les deux adversaires de «disputer». C’est ce que fit le consistoire de Nîmes en mai 1599. Le pasteur Ferrier, d’Alais, avait été provoqué par le P. Coton, si l’on en croit les documents protestants629; ou Coton l’avait été par Ferrier d’après le P. Prat630. En 1601 seulement, un synode détermina les conditions auxquelles les pasteurs pourraient relever de semblables défis et rendit, par conséquent, les controverses plus rares631. Mais l’église de Nîmes ne fit que se conformer à un usage fréquent lorsqu’elle répondit, en 1599, au défi du P. Coton.

Elle fit venir Ferrier à ses frais632, et adressa au sénéchal une requête demandant l’autorisation nécessaire pour que la conférence projetée pût avoir lieu. La cour refusa la permission. Mais le consistoire qui, sans doute, désirait vivement une défaite du P. Coton, afin de combattre l’engouement dont les fidèles commençaient à se prendre pour ses prédications633, tenait fort à ce que la rencontre eût lieu. Il décida634 d’envoyer au sénéchal une seconde requête aux fins d’obtenir la permission nécessaire. En faveur de leur demande (où ils disaient que Ferrier avait été provoqué), les réformés alléguaient que l’autorisation avait été refusée par un conseil composé uniquement de catholiques: or, les édits ordonnaient que de pareils jugements ne pourraient être rendus que par des juges catholiques et des juges protestants en nombre égal. «Il y avait dans ces allégations deux erreurs volontaires», dit à ce propos le P. Prat635, «d’abord la provocation était venue non de la part du P. Coton, mais du côté des ministres, ils le savaient bien; ensuite, la défense portait, entre autres signatures, celle de Calvière, juge criminel, et dévoué, comme sa famille, aux idées nouvelles; elle n’avait donc pas été faite par les seuls magistrats catholiques. D’ailleurs, c’était le consistoire lui-même qui, par les avocats Cheyron et Charles636, ses députés, s’était adressé avec les représentants du P. Coton à la cour du sénéchal pour en obtenir l’autorisation. Il en avait donc reconnu l’autorité; pourquoi la récusait-il ensuite?» Comme on voit, le P. Prat n’a pas lu la requête présentée par les huguenots; d’ailleurs, il se base uniquement sur l’Apologétique du P. Coton: son récit s’en ressent. Mais ne confondons pas son livre de propagande avec un ouvrage historique. Pour en revenir à Ferrier et à Coton, leur dispute ne fut pas autorisée637. Les Nîmois se vantèrent que «l’audace de Coton, jésuite, [avait été] réprimée»638, et nul doute que les catholiques n’aient agi pareillement de leur côté.

Toutes les controverses n’étaient pas interdites par les autorités comme le fut celle-là. Certaines, au contraire, se passaient en présence de magistrats chargés d’en proclamer les résultats: il en fut ainsi de la grande dispute de l’infatigable P. Coton et de Daniel Chamier, ministre de Montélimar, en septembre et octobre 1600. Elle est assez bien connue aujourd’hui, grâce aux Actes publiés en 1601 par chacun des deux adversaires, que M. Read et le P. Prat ont analysés639, et dont pourtant M. le pasteur Arnaud ignore une partie640. Ces Actes donnent chacun une version un peu différente. On peut les compléter par deux copies conformes prises à la mairie de Nîmes et conservées au consistoire sous la cote B, 1. La première est ainsi intitulée: «15 décembre 1600. Actes faits par M. Annibal d’Aymin, chanoine de Nismes, au nom du P. Coton, jésuite, au sieur Chalas, comme procureur fondé du ministre Chamier, avec les réponses dud. Chalas pour led. Chamier, touchant l’exhibition des actes originaux de la conférence publique entre lesd. P. Coton et ministre Chamier, et collationnement des copies desd. actes.» La seconde commence par ces mots: «22 janvier 1601. Acte de réquisitions fait par Maistre Annibal d’Aymin, chanoine de Nismes, au nom du P. Coton, Jésuite, pour faire recevoir par ceux du consistoire de Nismes la réponse par écrit dud. P. Coton aux objections du ministre Chamier, proposées tant verbalement que par écrit dans une conférence publique.»

Une étude approfondie de la conférence de septembre et octobre 1600 ne saurait rentrer dans le cadre de ce chapitre. J’en rapporterai seulement ce qui peut avoir un intérêt général et montrer comment se passaient ordinairement les controverses de ce genre.

Chamier arriva à Nîmes exprès pour la conférence. Elle eut lieu «au logis du Roy, nommé la Thrésorerie», nous dit Chamier641. Ses «modérateurs» furent le cardinal de Sourdis «en habit violet, comme archevêque, hormis qu’il avoit le bonnet rouge», l’évêque de Nîmes Valernod, Daniel de Calvière, juge criminel, de Rozel, lieutenant principal. Comme simples assistants étaient deux conseillers au Parlement de Toulouse, les magistrats des deux religions, les principaux et plus anciens avocats et «un grand nombre d’autres notables et bons habitants642». Les deux adversaires ayant nommé leurs secrétaires, Chamier demanda à l’assemblée la permission de faire sa prière selon la coutume réformée, tandis que Coton ferait la sienne suivant le rite romain. Mais les catholiques se récrièrent et il fut décidé que chacun ferait son oraison à part soi. Puis la dispute commença. Les secrétaires, au commencement, résumaient ce que l’un et l’autre champion disait; mais comme beaucoup de choses risquaient ainsi de leur échapper, car ceux qui écrivent «ne peuvent de leurs mains suivre la langue d’un qui discourt», Coton proposa à Chamier de dicter ce qu’ils voulaient chacun «ou proposer ou respondre». Ce qui fut accepté643. Cependant, le jésuite était trop éloquent pour renoncer à discourir, aussi les deux adversaires développaient-ils de vive voix leurs arguments avant d’en dicter la substance à leurs secrétaires644. La conférence durait ainsi depuis six jours sans résultat, lorsqu’arriva à Nîmes le président de la chambre mi-partie de Castres, Fresne-Canaye. Le mardi 3 octobre, Coton et Chamier furent étonnés de ne trouver personne à la Trésorerie en arrivant. Bientôt, on vint leur dire que M. de Fresne-Canaye les mandait chez lui. Ils s’y rendirent et, aussitôt, le président leur fit une allocution où il leur disait que le roi n’aimait pas les disputes; que, pourtant, s’ils s’étaient «contenus dans les termes de la matière pour laquelle» ils s’étaient assemblés645, on aurait pu les souffrir, mais qu’ils s’étaient «jetés en des lieux communs de la doctrine desbattue dès si longtemps», si bien que «les assistans se passionnoient»; bref, la conférence était interrompue646. On décida d’en publier les actes. Mais les exemplaires des deux secrétaires ne purent être collationnés, car Chamier refusait de céder son original, craignant, disait-il, qu’on le falsifiât647. Chacun imprima donc les actes de son côté. Coton commença: son ouvrage parut sous le nom de Demezat avant celui de Chamier; il n’y déclarait pas moins que sa publication venait en réponse «à M. Chamier, ayant esté si osé que de publier lesd. Actes pleins d’absurdités, dépravations, faussetés». Je laisse à penser si le pasteur releva la mauvaise foi de son adversaire648.

Telle est en résumé l’histoire de cette célèbre controverse. Elle avait fait grand bruit. Mais toutes n’en causaient pas autant. On n’a pas conservé la relation de la «dispute» qui eut lieu entre Moynier, de Nîmes, et le P. Coton en 1600. On sait seulement que le lieutenant principal de Rozel y avait présidé et qu’il avait ordonné qu’on n’en publierait aucune relation; il eut du mal, au reste, à faire observer sa décision: le consistoire voulut bien ne rien imprimer, mais ce fut à la condition que le P. Coton se soumettrait à la même loi649. Moynier avait, dès le 5 avril, composé la relation «des disputtes qu’il auroict heu contre Couton650».

Les controverses étaient assez fréquentes dans tout le colloque de Nîmes. Nous voyons, par exemple, en 1596, que «le moyne qui est en lad. ville [d’Aimargues] demanda de conférer» avec M. Nissolle, pasteur, «et, estans assemblés, M. Nicolas [de Nîmes, beau-frère du pamphlétaire Reboul] soustint tousjours led. moyne, et après l’alla accompagner et fist bruit par tout led. lieu que led. sieur Nissolle avoit perdu sa cause651». Un autre jour, on décide à Nîmes d’organiser une conférence entre M. Maurice, ministre de Nages, et le jésuite Poursan, ce «que plusieurs de ceste ville requièrent grandement652».

Car il semble, en effet, que ces controverses aient vraiment été de quelque poids dans la conscience des fidèles. A cette époque, les huguenots étaient très instruits dans la théologie, le peuple se passionnait pour des points de dogme, et le souci que l’on voit aux autorités de mettre une limite au nombre de ces conférences en est la preuve.

Les controverses durent même déterminer des conversions à l’une ou l’autre religion. La femme de M. le receveur Bon, «révoltée», prie le consistoire d’organiser une conférence entre le pasteur Moynier et le P. Coton «aux fins de voir sy la femne dud. Bon est en erreur». Mais le consistoire ne croit pas devoir lui accorder ce qu’elle demande: Moynier, avec un diacre et un ancien, se contentera de se rendre chez elle pour la «forthiffier… sur les poins dont elle est en doute, et suyvant les réquisitions de lad. damoyselle653».

On a remarqué que c’était presque toujours contre les jésuites que les pasteurs avaient à lutter et spécialement contre le P. Coton. Ce Père, confesseur futur de Henri IV, devait avoir une éloquence remarquable: la peine que le consistoire avait à empêcher les fidèles de se rendre à ses sermons en témoigne654, et ses adversaires eux-mêmes la reconnaissent655. L’extrême douceur de ses manières et la politesse de son esprit lui valurent de grands succès partout où il alla. Il fut le «premier de sa profession, dit-on, qui eût tant honoré Calvin que de l’appeler Monsieur»; jusqu’alors on ne le nommait jamais autrement que le Démon incarné656. Coton ne se fixa pas «à Nîmes dès 1596 comme controversiste» ainsi que le dit M. Germain657: il habitait Avignon et le quittait souvent, il est vrai, mais toujours momentanément, pour soutenir de sa parole et de sa science le parti catholique658. Aussi était-il fort connu et déjà, en 1600, très influent. A cette époque, il s’offre au chapitre de Saint-Gilles pour demander au roi, avec l’évêque Valernod, la réunion de ses bénéfices et la réédification de son église659. Le chapitre cathédral de Nîmes décide que, pour l’engager à venir prêcher, son syndic «lui fera fere un beau manteau de bon drap660».

C’est que ses sermons avaient grand succès. Le consistoire de Nîmes ne parvient pas à empêcher les fidèles d’aller les entendre. A chaque séance, il lui faut appeler ceux qui «vont ouyr Couton661». Les écoliers en théologie eux-mêmes, bien que se destinant au ministère, s’y laissaient entraîner662. Beaucoup de personnes font comme eux. Las de réprimander tout le monde pour le même motif, le consistoire fait publier en chaire que ceux qui vont au sermon seront suspendus des sacrements663. Quelques jours plus tard, le succès de Coton est tel qu’on décide d’en saisir le synode provincial664, lequel fait un article spécial contre ceux qui «vont ouïr les prescheurs de la papauté665»; et cet article est publié en chaire «les deux sènes du jour de Pasques666».

On voit que les pasteurs avaient fort à faire pour combattre les jésuites et le P. Coton. Et ils n’avaient pas seulement à défendre les parents, mais encore les enfants. Il arrivait, en effet, que certains réformés envoyaient leur fille aux «nonnains»667 et leur fils aux Jésuites. J’ai parlé de l’obstination que la femme du lieutenant Favier mit à ne pas retirer ses enfants aux Jésuites d’Avignon. Menaces du consistoire, prières, rien n’y fit668. Elle exposa un jour pourquoi elle ne voulait pas y consentir. La délibération est intéressante; on lui demande pourquoi elle ne rappelle pas ses enfants: «A respondu que c’est à cause que le collège de ceste ville [de Nîmes] n’est si bien réglé qu’il seroit requis, et elle a desir de les advancer comme elle en est obligée. Et, par l’expérience, despuis que ses enfantz sont en Avignon, ilz sont plus retenus, avec plus d’instruction qu’ilz n’avoient lhors qu’ilz estoient en ceste ville. Et c’est pourquoy elle est résolue de les fere estudier. Et si on a tant de désir qu’elle les tire de là, a requis de luy indiquer quelque lieu hors de ceste ville pour les y fere estudier. – Luy a esté indiqué les collèges de Genève, Montpelier et Montauban. – A respondu qu’elle n’a poinct ouy parler du collège de Montauban et qu’elle s’en informera, et, si elle est asseurée que ses enfantz y facent profit, elle y advisera.» On la censure et on la menace de la suspendre publiquement des sacrements, ce à quoi elle répond: «qu’elle n’est poinct de deux cens et que c’est le pis qu’on luy a peu faire, et de la publier qu’on ne peult parce qu’on n’a pas publié personne de plusieurs que ont norri leurs enfantz aux Jésuites669». Ainsi, un certain nombre de fidèles confiaient leurs enfants à la Compagnie de Jésus, qui en devait préparer singulièrement les conversions.

On comprend que les raides huguenots aient détesté leurs adversaires dont la propagande souple et obstinée leur faisait tant de mal. Ils auraient bien voulu que l’ordonnance du Parlement concernant l’expulsion de la Compagnie fût exécuté670. Mais le Parlement de Toulouse était favorable aux Jésuites: pour répondre à l’arrêt du 18 août 1598, défendant aux Français d’envoyer leurs enfants aux collèges des Jésuites, même à l’étranger, il en rendit un autre, le 23 septembre de la même année, qui interdisait, dans toute l’étendue de sa juridiction, d’inquiéter les prêtres et les écoliers de la Compagnie de Jésus671. Ceux-ci conservèrent donc leurs collèges672, et j’ai montré que leur instruction était appréciée de certains huguenots même. On trouve partout la preuve de leur influence. Les précautions disciplinaires que prennent les assemblées contre l’introduction des «superstitions» catholiques en témoignent673. Le chapitre de Saint-Gilles envoie exprès son syndic à Avignon chercher un prédicateur jésuite674. Ceux de l’église de Nîmes réclament au synode un pasteur dont ils ont grand besoin «pour estres assaliz des Jésuites les plus doctes et disertz que les papistes puissent recouvrer675». Les protestants de la province demandent continuellement que la Compagnie de Jésus soit expulsée tout au moins des villes qui leur appartiennent. Ainsi lorsque le lieutenant-général Anne de Ventadour676 vient à Montpellier, «le consistoire de Montpellier est chargé de faire représenter à M. de Ventadour le danger qu’il y a» à introduire les Jésuites «en ceste province677». En 1600, en 1601, les réformés prient le roi de leur défendre l’entrée des villes de sûreté et d’interdire leurs collèges «nouvellement établis678». C’est montrer une véritable terreur de l’influence jésuitique.

Mais les huguenots avaient aussi leur propagande bien organisée. J’ai dit ailleurs679 qu’ils s’occupaient des convertis, les soutenaient de leurs deniers, leur faisaient apprendre un métier: cela permettait aux prêtres et aux moines d’adopter la confession de foi des églises réformées sans risquer de mourir de faim. Certains devenaient pasteurs, comme cet ancien cordelier, nommé Tolosani, qui, le 15 décembre 1596, «proposa à Castres, et alla être ministre à Vabres680».

Le synode nat. de Saumur (1596) décide qu’on enregistrera le nom des convertis et qu’on leur fera, si possible, signer leur acte de conversion681; on doit spécifier en termes exprès le renoncement à la messe dans leur réception682. Ce règlement paraît avoir été observé dans le colloque de Nîmes: je trouve, par exemple, dans le registre du consistoire d’Aimargues, la mention suivante: «Le 12e d’aoust 1601, Jean Nivolat, d’Aymargues, s’est présenté au consistoire pour estre receu en l’église, et, après avoir renié la messe et toute idolâtrie pour vivre au pur service de Dieu, a esté exhorté de se présenter le Dimanche suyvant pour estre receu devant toute l’église683». C’est sous cette forme généralement que sont enregistrés les actes de conversion.

Ceux qui abandonnaient la religion réformée pour le papisme devaient être fort mal vus et peut-être même persécutés par les huguenots, comme les convertis à la Réforme l’étaient par les catholiques. L’édit de Nantes ne changea rien à cela: ainsi, en 1602, Honorat Majol, maître écrivain de Nîmes, fut séparé de certains prêtres et chanoines qu’il accompagnait et empêché de rentrer dans la ville par le capitaine Volpellière, commandant la garde d’une des portes, parce qu’il avait abjuré le calvinisme depuis une semaine684. On peut dire qu’aucun des deux partis n’aimait les «apostats», surtout quand leur conversion s’était faite avec éclat, comme celle du moine Burdeus à la Réforme685 ou celle de Guillaume de Reboul au papisme686.

613.Voy. la Conclusion.
614.Hist. de Nismes, t. V, p. 148.
615.V. ci-dessus, p. 120.
616.Syn. prov. de Nîmes, séance du 9 mars 1601 (B. P. F., copie Auzière).
617.Le syn. prov. de Montpellier, séance du 23 août 1596, décide que Falguerolles continuera de répondre à l’Apostat de Reboul «avec l’advis et assistance de MM. de Chambrun et Moinier, aussy ministres de Nîmes», et communiquera sa réponse aux pasteurs Bertrand et Gigord (B. P. F., copie Auzière). – Moynier est censuré par le colloque de Nîmes pour n’avoir montré son livre au ministre Baille que «après qu’il s’imprimoit» (Syn. prov. de Nîmes (1601), loc. cit.). – Souvent c’est le colloque (ou au moins trois ou quatre de ses pasteurs) qui est chargé de revoir l’ouvrage (Frossard, Recueil de règlements, no 67).
618.Aymon, Syn. nat., t. I, p. 219.
619.Ainsi, Sébastien Jaquy, imprimeur nîmois, «examiné sur le livre qu’il a imprimé intitulé: Très humble supplication à Monsieur le conte Maurice par la suivante d’Orange, a respondu que c’est M. Julien, ministre dud. Orange, et le consul de lad. ville qui l’ont prié l’imprimer et luy ont délivré 10 escus 2 livres pour le pris, et, de lad. impression, il auroyt délivré cent exemplaires auxd. sieurs, et n’auroyent en son pouvoir que deux siens, en ayant donné à quelques particuliers seulement troys. Et… a dict et préthandue avoyr remis entre les mains desd. sieurs la coppie sur laquelle il a faict lad. impression, ayant déclairé avoyr cogneu qu’une partie de la coppie et jugé escripte de la main de M. de Serres…» (Délib. du consist. de Nîmes du 1er juillet 1598; arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 233). – Plus tard, le 29 novembre 1600, il est accusé dans led. consistoire d’avoir édité un pamphlet intitulé: La teste du ministre Caille (Ibid., fo 374). V. sur l’imprimeur Sébastien Jaquy, Puech, Une ville au temps jadis, p. 363.
620.Cf. ci-dessus, p. 135, note 2.
621.Le syn. prov. de Saint-Germain de Calberte (1599) décide que Falguerolles pourra envoyer à Genève sa réponse au jésuite Porsan pourvu que, revue par les pasteurs de cette ville, elle y soit imprimée, ou bien simplement la montrer aux pasteurs de Nîmes, d’Uzès et du Vigan et l’éditer à Nîmes ou à Montpellier; le tout aux frais de son colloque (B. P. F., copie Auzière).
622.V. délib. du consist., 25 septembre 1596 (Arch. du consist., B. 90, t. VII, fo 128). – Sur Reboul, v. Puech, Guillaume de Reboul.
623.Cahier de remontrances des réformés de Bas-Languedoc, présenté au roi, répondu le 17 avril 1601; art. XVIe (Arch. du Gard, G, 446).
624.Le syn. prov. de Nîmes, séance du 12 mars 1601, «conclud que… les frais qui seront faicts par lesd. pasteurs [pour leurs procès] seront mis sur le général» (B. P. F., copie Auzière). – Celui d’Alais (séance du 21 avril 1602) rembourse au ministre d’Aigues-Mortes, Bansillon, «ses fraiz faictz à la poursuite du procez qu’il a heu à raison de son livre contre le Jésuite» (Ibid.).
625.V. le syn. prov. d’Alais, séances des 19 et 21 avril 1602 (Ibid.). – Ch. Read, Henri IV et le ministre Daniel Chamier (1854), pp. 23 et suiv. – Syn. nat. de Gap, dans Aymon, Syn. nat., t. I. – Sully, Oeconomies, pp. 516 et suiv. – Etc.
626.Syn. prov. d’Uzès, séance du 24 avril 1603 (B. P. F., copie Auzière).
627.Même syn., séance du 21 avril 1603 (Ibid.).
628.C’est le motif qu’invoque le président de la chambre de l’édit de Castres, de Fresne-Canaye, pour interdire la continuation de la controverse entre le ministre Chamier et le jésuite Coton, dont je parle ci-après (Ch. Read, Daniel Chamier, pp. 338-9).
629.Requête des protestants au sénéchal pour lui remontrer que, Ferrier ayant été provoqué par Coton, son conseil aurait refusé l’autorisation nécessaire pour qu’ils pussent se livrer à leur controverse, malgré les précédents; or, son conseil n’était alors composé que de catholiques, ce qui est contraire aux édits qui ordonnent qu’en pareil cas, il doit se composer du même nombre de juges protestants et catholiques; que le sénéchal accorde donc lad. permission, ou ils en appelleront à la chambre de l’édit (Ménard, Hist. de Nîmes, t. V, Preuves, 222). – Une copie conforme de cette requête se trouve aux Arch. du consist. de Nîmes, sous la cote B, 1.
630.Recherches sur la Compagnie de Jésus, t. I, p. 444. Ce livre, publié en 1875-78, est soit un pamphlet, soit une œuvre d’édification, comme on voudra. En tout cas, il n’a pas le minimum d’impartialité nécessaire pour qu’on puisse le qualifier d’historique.
631.Le syn. nat. de Jargeau (1601) décide que les ministres «ne seront point agresseurs… Ils n’entreront jamais en dispute réglée que par des écrits respectifs, donnés et signés de part et d’autre. Et pour ce qui est des disputes publiques, ils n’y entreront que par l’avis de leur consistoire et celui de quelque nombre de pasteurs qui, pour cet effet, seront choisis par les coloques et synodes provinciaux. Ils n’entreront point aussi en aucune dispute ou conférence générale sans l’avis de toutes les églises assemblées au synode national, sous peine aux ministres qui y entreront autrement d’être déclarés apostats et traités comme violateurs des loix fondamentales de nos églises» (Aymon, Syn. nat., t. I, pp. 237-8). – V. aussi G. de Felice, Syn. nat., pp. 232-3. – Cet art. du syn. de Jargeau passa dans la Discipline (chap. VI, art. 4).
632.Le 10 novembre 1599, le consistoire fait mandement à sire Cheyron de 3 écus 13 sols qu’avait coûtés l’entretien de Ferrier durant son séjour «pour la conférence avec le P. Couton», et de 4 l. «pour le voyage des chevaulx» (Arch. du consist., B, 90, t. VII, fo 309).
633.V. ci-dessous, p. 148.
634.Le 23 mai 1599 (fo 306).
635.Recherches sur la Compagnie de Jésus, t. I, p. 444.
636.Lisez Chalas.
637.Ferrier dit au synode prov. d’Uzès, séance du 17 mars 1600, que la dispute avec Coton «ne luy aurait été permise par le Magistrat» (Arch. du consist. de Nîmes, A, 10, fos 45 vo-46). C’est donc à tort que M. Germain, Hist. de l’égl. de Nîmes, p. 193, écrit qu’elle eut lieu.
638.C’est ce que dit le consist. au même synode, même séance.
639.Après la conférence, le P. Coton publia ou fit publier: 1o «Discours envoyé à Mgr. l’illustrissime cardinal de Sourdis, archevesque de Bourdeaux et primat d’Aquitaine, contenant succinctement et au vray le narré de la conférence commencée à Nismes, dans la Maison du Roy, le 26 septembre et finie par ordonnance de la Cour le 3 d’octobre 1600, entre le R. P. Coton, de la Compagnie de Jésus, et M. Chamier, ministre. – En Avignon, de l’imprimerie Jacques Bramereau, 1600, in-8 de 175 pp. (d’après le P. Prat, Recherches sur la compagnie de Jésus, t. I, p. 612). 2o Actes de la conférence tenue à Nismes entre le R. P. Pierre Coton, de la Compagnie de Jésus, et M. Chamier, ministre, commencée le 26 septembre 1600 et interrompue le 3 octobre dudict an, sur certains passages citez par ledict Pierre Coton en son livre de la Messe, et impugnez de faux par ledict Chamier… – A Lyon, par Estienne Tantillon, MDCI, in-8 de 296 pp. sans les préliminaires. Cet ouvrage est à la bibl. de Grenoble (d’après Ch. Read, Daniel Chamier, pp. 450 et suiv.). – De son côté, Daniel Chamier publia postérieurement aux deux ouvrages précédents: Les actes de la Conférence tenue à Nismes entre Daniel Chamier, ministre du Saint Évangile, pasteur de l’église de Montélimar, et Pierre Coton, jésuite, prédicateur aud. Nismes, publiez maintenant par led. Chamier, pour faire voir les faussetés de ceux que Coton a fait imprimer à Lyon par Estienne Tantillon sous le nom de P. Demezat. – Genève, Gabriel Cartier, 1601, in-8 de 256 pp. (Ch. Read, op. cit., p. 229).
640.E. Arnaud, Notice sur les controverses religieuses en Dauphiné (1872), pp. 15-16, ignore la seconde publication du P. Coton.
641.Dans ses Actes de la conférence, cités par Ch. Read, Daniel Chamier, p. 234, d’où je tire également ce qui suit.
642.Le P. Prat, Recherches sur la Compagnie de Jésus, t. I, pp. 543 et suiv., donne une analyse des arguments théologiques des deux adversaires; mais Coton a trop continuellement raison pour qu’on ne suspecte pas l’impartialité du P. Prat sur ce point comme sur les autres.
643.D. Chamier, Les actes de la conférence, cité par Ch. Read, Daniel Chamier, p. 235.
644.Id., Ibid., pp. 236-237.
645.C’est-à-dire la preuve par Chamier que les passages allégués par Coton pour établir la légitimité de la messe étaient faux ou controuvés (V. p. 141, note 1).
646.D. Chamier, cité par Read, op. cit., pp. 238-9.
647.V. les deux copies conformes d’actes de réquisitions faits par Mre Annibal d’Aymin, chanoine de Nîmes, et procureur du P. Coton, des 15 décembre 1600 et 22 janvier 1601 citées (Arch. du consist. de Nîmes, B, 1). – Ch. Read, op. cit., pp. 239 et suiv.
648.Ch. Read, op. cit., p. 230.
649.Délib. du 19 avril 1600 (loc. cit., fo 344).
650.Le 5 avril 1600, il prévient le consist. qu’il a «dressé» ses disputes avec Coton et lui demande s’il «trouve bon qu’il les parachève et en communique» (fo 339).
651.Délib. du 29 mai 1596 (fo 85).
652.Délib. des 8 et 15 juillet 1598 (fos 234-5). – Antoine Poursan ou Porsan occupait une assez importante place dans la Compagnie de Jésus. Un arrêt du Parlement lui avait enlevé la direction du collège de Lyon que le prévôt des marchands et les échevins lui avaient confiée sur l’assurance qu’il leur avait donnée d’avoir quitté la Société de Jésus (De Thou, Hist. sui temporis, trad. 1734, t. XIII, pp. 159-161). – Il est l’auteur des Advertissements d’Antoine Poursan contre Falguerolles et contre Salvay, d’après D. Chamier: Confusion des disputes papistes, cité par Ch. Read, Daniel Chamier, p. 226. – Falguerolle répondit à ces Advertissements (Délib. du syn. prov. de Saint-Germain de Calberte (1599) intitulée: «De la responce faicte par M. de Falgueroles à Porsan, prêcheur jésuite»; B. P. F., copie Auzière). – Enfin, Chamier lui-même répondit aussi par ses Considérations sur les Advertissements de A. Porsan par Daniel Chamier, Dauphinois (s. l., Pierre de la Rovière, 1600, in-8 de 266 pp.).
653.Délib. du consist. du 29 mars 1600 (loc. cit., fo 337).
654.V. ci-après, p. 148.
655.D. Chamier, Actes de la conférence, cité par Ch. Read, D. Chamier, pp. 235-6.
656.V. Ch. Read (Henri IV et le ministre D. Chamier, pp. 39-40 et pass., et Daniel Chamier, p. 35, note 1, p. 49, note 1, et pass.) qui donne une série de jugements contemporains. – Le P. Prat, Recherches sur la Compagnie de Jésus, t. I, p. 240 et pass., nous donne son itinéraire alors qu’il se trouvait dans le Midi et un récit de ses controverses religieuses en se basant sur l’Apologétique par Pierre Coton, Forésien, de la Compagnie de Jésus… – Sur la conversion de la fille de Lesdiguières qu’il opéra, v. E. Benoist, Hist. de l’éd. de Nantes, t. I, p. 260. – Sur les Questions Cotoniennes, v., notamment, un art. de Ch. Read dans le Bull. de la Soc. de l’Hist. du protestantisme franç., t. XXXIX (1890), pp. 210 et suiv.
657.Hist. de l’égl. de Nîmes, p. 193.
658.P. Prat, t. I, pp. 240-605.
659.Délib. du chapitre de Saint-Gilles du 13 novembre 1600 (Arch. du Gard, G, 1118, fo 28 ro).
660.En janvier 1600 (Arch. du Gard, G, 1336, d’après l’Inventaire).
661.V. délib. des 3 février, 16 février, 23 février, 8 mars, 15 mars 1600 (fos 325, 327, 329, 333, 334).
662.«M. Pacius sera pryé… de ne permettre que aulcung escolier n’aille ouyr ni communiquer avec led. Coton» (Délib. du consist. du 3 février 1600, fo 325). – Le 23 février 1600, Myrman, écolier, est appelé pour y avoir été (fo 329).
663.Délib. du 8 mars 1600 (fo 333).
664.Délib. du 15 mars 1600 (fo 334).
665.Frossard, Rec. de règlements, art. 154.
666.Délib. du consistoire du 22 mars 1600 (fo 335).
667.C’est le cas de «Mlle la conterollesse de Baudan» dont la fille est «en Arles, chez les nonnains» (Délib. du 29 novembre 1600, fo 374).
668.V. ci-dessus, pp. 98-99 et 102.
669.Délib. du 14 novembre 1601 (fo 439).
670.V. à ce sujet Perrens, L’Église et l’État en France sous Henri IV, t. I, p. 181.
671.Crétineau-Joly, Histoire de la Compagnie de Jésus, t. III, p. 26.
672.Ils n’avaient lors de leur expulsion que deux collèges en Languedoc, à Toulouse et à Tournon, d’après Lafaille, Annales de Toulouse, t. II, p. 517.
673.V. ci-dessus, pp. 80 et suiv.
674.Délibération du chapitre de Saint-Gilles du 6 septembre 1599 (Arch. du Gard, G, 1118, fo 5 ro).
675.Syn. prov. de Nîmes, séance du 13 mars 1601 (Arch. du consist. de Nîmes, A, 10, fo 66 vo).
676.Anne de Levis, duc de Ventadour, pair de France, chevalier des ordres du roi, lieutenant-général du Languedoc, était le deuxième fils de Gilbert III de Lévis et de Catherine de Montmorency (Moreri, Dictionnaire, VI, pp. 280 et suiv.). Il épousa, le 28 juin 1593, Marguerite de Montmorency, fille de Henri de Montmorency-Damville (son contrat de mariage se trouve au château de Léran – fonds Lévis-Ventadour, A, I, nos 57¹ et ²). Ses armoiries sont dans l’Hist. chronologique du P. Anselme, éd. Potier de Courcy, t. IV, p. 1. – M. A. Tardieu a fait reproduire une gravure de Grégoire Huret représentant Marguerite de Montmorency, dans le Bulletin de la Soc. scientifique, historique et archéologique de la Corrèze (Brives, 1889, pp. 119-124), et un portrait à l’encre de Chine d’Anne de Ventadour, tiré du fonds Clairambault de la B. N., dans le même Bulletin (Brives, 1891, pp. 21-22). Ventadour mourut âgé de 53 ans. Sa mort est rapportée dans les Mémoires mss. du chanoine de Banne, cités par M. Mazon dans une Notice sur le Cheylard que l’on ne trouve pas à la B. N. – Ses lettres à Montmorency intéressant l’administration du Languedoc sont à la B. N. (V. ci-dessus l’introduction). Les arch. du château de Léran, récemment classées par M. J. Poux, contiennent quelques contrats sans importance le concernant.
677.Syn. prov. de Saint-Germain de Calberte, séance du 12 mai 1599 (B. P. F., copie Auzière).
678.«Cahier présenté au roy par ceux de la R. P. R. de Languedoc, répondu à Lyon, le 13 d’aoust 1600»; art. 4e (B. N., Brienne, 209, fos 216 vo-217 ro). – «Cahier présenté au roy par ceux de la R. P. R. du Bas-Languedoc, répondu à Paris le 17e avril 1601»; art. 6e (Arch. du Gard, G, 446).
679.V. ci-dessus, p. 59.
680.Faurin, Journal, à la date du 15 décembre 1596 (Ménard et d’Aubais, Pièces fugitives, t. III, p. 140).
681.Aymon, Syn. nat., t. I, p. 200.
682.Aymon, op. cit., t. I, p. 202.
683.Arch. comm. d’Aimargues, GG, 54.
684.Sa plainte et l’instruction à laquelle elle donna lieu sont de juillet 1602 (Arch. du Gard, G, 446).
685.Lafaille, Annales de Toulouse, t. II, p. 545.
686.Voy. Dr A. Puech, Le pamphlétaire Guillaume de Reboul. On pourrait ajouter à cette brochure quelques renseignements inédits tirés des arch. du consistoire. – D’après M. Puech, Reboul serait né en 1564 ou 1565; il abjura le calvinisme en 1596, composa contre les ministres des pamphlets qui eurent du succès, fut protégé par le cardinal Baronius, et mourut pendu, le 25 septembre 1611, à Rome, pour un libelle qu’il avait écrit soit contre le pape, soit contre le roi d’Angleterre. – V. sur Reboul, outre l’ouvrage de Puech cité, Roverius, De vita P. Petri Cotoni libri tres, lib. I, cap. 70; France protestante, 1re éd., à son nom; Borrel, Hist. de l’égl. réf. de Nîmes, p. 114. – La bibliographie de ses ouvrages dans la France protestante, et plus complète dans Puech, op. cit., p. 93 ss.