Buch lesen: «Le petit docteur», Seite 10

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Rien d’étonnant à ce que l’organisme soit plus sensible en début de saison, alors qu’il est encore habitué à la chaleur estivale ou aux belles journées automnales. Le matin, nous ferons un peu d’exercice avant d’entreprendre un travail sédentaire. Faire sa chambre, par exemple, contribue à se réchauffer. Au lieu de prendre le tramway, faire une partie du trajet à pied car la marche réchauffe et nous donne la plupart du temps assez de chaleur. Celui qui vit dans une contrée enneigée aura le plaisir de pelleter la neige au grand air. On apprécie ensuite d’autant plus une pièce chaude et le travail cérébral nous paraît plus aisé après avoir pris de l’exercice en respirant profondément. Circulation accélérée, poumons vivifiés, sensation de bien-être seront la récompense. Quant à ceux qui ne voient que rarement la neige, ils se replieront sur la culture physique matinale, la gymnastique respiratoire et de bons brossages du corps qui lui apporteront sa chaleur naturelle. L’expiration complète chasse les gaz usés de l’organisme qui reçoit alors de l’oxygène en suffisance et se trouve moins exposé aux refroidissements. Si vous y êtes sujet, veillez toujours à ce que votre nourriture soit riche en calcium : lorsque le taux de calcium diminue, vous êtes plus sensible aux refroidissements. Ainsi, il sera bon de prendre du calcium biologique au début de l’hiver. C’est aussi bénéfique pour les veines car la circulation est activée. Si vous suivez ces conseils, vous serez en mesure de résister aux maladies dues aux refroidissements.

Refroidissements, carence en vitamines et taux de calcium

A quoi cela peut-il tenir que certaines personnes souffrent d’un refroidissement après un voyage en autocar ou dans un wagon de chemin de fer mal chauffé et exposé aux courants d’air, tandis que les autres voyageurs sont exempts de troubles ? En réponse à cette question, on dira que ces derniers ont sans doute une meilleure circulation sanguine que les autres. Mais d’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle, car la prédisposition aux infections est très variée. Les bactéries responsables d’un rhume ou d’un catarrhe se trouvent en général déjà dans les muqueuses, si bien qu’il ne suffit plus que d’un refroidissement pour qu’elles poursuivent leur œuvre. Les conséquences en sont les rhumes et les catarrhes.

En général, nous considérons ces affections des muqueuses comme bénignes et bien que nous nous sentions diminués et même parfois déprimés, nous ne cessons pas le travail car nous avons acquis en Europe une certaine immunité contre cette maladie. De fait, personne chez nous ne meurt plus d’un rhume ; au contraire nous sourions à cette pensée, car personne n’est si faible pour qu’une simple irritation des muqueuses puisse avoir des conséquences aussi graves. Notre raisonnement est toutefois erroné et nous serons certes étonnés d’apprendre que les Esquimaux, qui supportent pourtant des froids considérables, tombèrent gravement malades à cause de l’agent pathogène du catarrhe que les Américains introduisirent dans le pays il y a des années, ce qui entraîna de nombreux décès. Malgré leur vigueur, ils étaient trop peu immunisés pour affronter une infection si inattendue.

L’immunité acquise ne nous préserve pas non plus d’un refroidissement quand nous souffrons par exemple d’une carence en vitamines. Le manque de calcium, que le spécialiste appelle hypocalcémie, joue ici un rôle très important. En même temps, nous devons encore veiller aux symptômes de surmenage. Si l’on présume trop de ses forces, on consomme davantage de vitamines et de calcium. Comme nous abusons parfois de nos forces physiques, nous avons besoin d’un apport encore plus grand en vitamines et en calcium qu’au repos pour nous protéger contre les refroidissements.

Des aliments pleins de ressources

Pour y parvenir, ayons recours en première ligne à des aliments riches en calcium. Il faut se pourvoir chaque jour en légumes tels que les carottes. Nous emploierons les feuilles et les tiges du chou-rave aussi longtemps qu’on en trouvera. Le céleri et les navets comportent également de quoi couvrir notre besoin en calcium, mais surtout aussi certains fruits. N’oublions pas les figues, les raisins de Corinthe, les châtaignes du Brésil, les amandes et les pignons. Ceux-ci nous aideront à mieux tenir pendant les mois d’hiver, cette période étant bien plus dure que l’été où nous pouvons récolter dans nos jardins quantité de légumes frais, d’herbes aromatiques et de baies riches en vitamines. Tant que le jardin n’est pas enneigé, nous pouvons toujours cueillir du persil et peut-être même du cresson pour couvrir notre besoin en vitamines A et C. Ceux qui sont prévoyants sèmeront du cresson dans des pots ou des petites caisses et les placeront derrière des fenêtres ensoleillées où il germe rapidement et pourvoit à nos besoins de l’hiver, si nous en ressemons régulièrement. Une aide aussi minime peut être d’une grande utilité. Les aliments contenant de la vitamine A et de la vitamine C sont très importants.

Ressources supplémentaires

Pourtant, il est souvent nécessaire de compléter l’effet de ces aliments par un remède naturel. En pareil cas, une préparation au calcium et aux orties est un complément alimentaire qui donne de très bons résultats. Un autre remède naturel contre les refroidissements est l’usnée, c’està-dire la mousse de mélèze. Elle sert surtout à fortifier les muqueuses. Le sirop aux bourgeons de sapin et le sirop au droséra sont indiqués en cas de prédisposition au catarrhe et ils suppriment l’irritation de la toux. Pour les soins préventifs de la gorge, une préparation aux plantes fraîches d’échinacée et le concentré de petit-lait rendent de merveilleux services puisque l’échinacée a une influence antiphlogistique et que les gargarismes au petit-lait dilué purifient la bouche et la gorge. On peut aussi enduire tous les jours la poitrine d’huile essentielle de menthe japonaise. En cas d’inflammation avancée, il est bon de faire des badigeons au concentré de petit-lait non dilué. Un gros catarrhe et même une inquiétante bronchite peuvent être combattus efficacement avec l’impératoire25, qui convient aux petits et aux grands. Nous avons souvent exhorté les sportifs à mâcher des bourgeons de mélèze ou de sapin, pendant leurs randonnées hivernales à travers les régions boisées, parce que ceux-ci ont un effet prophylactique en même temps que curatif. C’est pourquoi nous le rappelons ici à nouveau.

Prenez garde aux séquelles des maladies infectieuses

Les toxines qui subsistent dans le corps à la suite des maladies infectieuses doivent être éliminées radicalement car elles peuvent occasionner des maux dangereux. Après des oreillons mal guéris, par exemple, on peut avoir une pancréatite. Une scarlatine jugulée trop tôt peut déclencher une otite interne. Une angine mal soignée peut engendrer des complications multiples : myocardite ou inflammation du muscle cardiaque, endocardite ou inflammation de l’endocarde qui peut à son tour entraîner une cardiopathie valvulaire. La péricardite est plus rare. Les reins peuvent aussi être endommagés. Par ailleurs, les toxines d’angine qui subsistent dans l’organisme sont souvent à l’origine d’un rhumatisme articulaire aigu. D’autres maladies peuvent se déclarer par suite des infiltrations de ces poisons qui n’ont pas été éliminés.

En cas de maladie infectieuse, il faut donc toujours veiller à une élimination abondante en respectant les 3 points suivants :

1. Dérivation cutanée par sudation, enveloppements chauds, douches et autres applications d’après les méthodes de Kneipp.

2. Dérivation rénale grâce à des tisanes diurétiques de verge d’or, de persil ou autres stimulants des reins. Les compresses d’oignon sont aussi efficaces. Le principe fondamental est toujours le même : activer les fonctions rénales.

3. Dérivation intestinale : après une forte fièvre l’intestin est sec. On le stimule avec des remèdes simples et naturels tels que bouillie de graines de lin, Psyllium, infusion de manne26, figues ou pruneaux trempés. Un régime aux jus de fruits est idéal. En cas de maladie infectieuse, il est déconseillé de consommer des aliments protéinés mais tous les jus de fruits et de légumes sont recommandés.

Millepertuis (Hypericum perforatum)

Artichaut (Cynara scolymus)

L’observation rigoureuse de ces 3 points évitera l’apparition de bien des complications résultant des maladies infectieuses.

La loi de l’immunité

La vie et ses imprévus nous pose souvent problème. N’est-il pas étrange, en effet, que les maladies infectieuses soient en régression alors que les maladies de la civilisation et du métabolisme entraînent une hausse inquiétante de la mortalité ? Si elles sont les conséquences d’une conquête acquise à force de résistance, pourquoi sommes-nous alors livrés sans merci à d’autres dangers ?

Bien que ceci soit déconcertant, donnons-nous la peine de rassembler et d’analyser nos expériences : une solution plausible nous sera donnée.

Lors de mon séjour en Amazonie, une épidémie de rougeole fit rage et tua des milliers d’Indiens de la forêt vierge. Or chez nous, aujourd’hui, cette maladie n’entraîne plus la mort ni des adultes ni des enfants. Pourquoi ? La virulence des bacilles n’a pas diminué ; mais la nature se montre toujours plus habile que l’homme. Le médecin et le profane observent et admirent ses lois et sa faculté d’adaptation. Grâce à cette qualité découlant de la miséricorde créatrice, la nature réagit aux attaques brutales d’une façon ferme et habile.

Au début, les bacilles se propagent en anéantissant d’un seul coup des milliers d’individus. Mais à la génération suivante, des substances immunisantes nous permettent de résister et après plusieurs générations, cette maladie est devenue relativement bénigne. Ainsi en est-il de la tuberculose, encore responsable d’une mortalité élevée il y a soixante ans. Il en va de même pour la diphtérie et bien d’autres maladies infectieuses qui ont perdu en un demi-siècle leur caractère terrifiant, ce qui est partiellement dû aux campagnes de vaccination.

Une loi remarquable

Dans le règne végétal, nous constatons la même loi de l’adaptation et de l’élaboration de défenses ainsi que des forces immunitaires. Prenons l’exemple du D.D.T., un produit qui tuait autrefois tous les insectes, à l’exception de deux espèces. Aujourd’hui, on connaît déjà une quarantaine d’espèces qui résistent à cet insecticide. Lors d’un séjour en Californie, j’observai qu’il fallait employer des insecticides de plus en plus puissants et concentrés pour obtenir de bons résultats, les insectes s’étant vite accoutumés aux nouvelles doses toxiques tandis que les oiseaux et les abeilles mouraient par millions. Un ami du Guatemala me rapporta aussi qu’une entreprise industrielle avait utilisé des insecticides très puissants à proximité de ses ruches, sans songer aux graves conséquences que cela aurait sur ses propres essaims. Une telle intervention dans l’équilibre biologique de la nature entraîne certains préjudices irréparables.

Les lois naturelles mentionnées plus haut laissent supposer que dans 50 ans, les Indiens de l’Amazonie ne mourront plus de la rougeole puisque la résistance acquise contre la maladie sera alors aussi forte qu’elle l’est aujourd’hui chez nous. Aussi longtemps qu’il sera possible aux Indiens de rester à l’écart des maux de la civilisation, ils ne connaîtront qu’un petit nombre de nos maladies. La mortalité due à la goutte, au diabète, à l’obésité, au cancer ou à la terrible sclérose en plaques est pratiquement inconnue chez eux tandis qu’elle augmente chez nous.

Des médecins et biologistes éclairés nous montrent comment nous protéger contre ces maladies grâce à un mode de vie et à une alimentation naturels.

De la nécessité d’absorber des antibiotiques naturels

Acquisition d’un potentiel de défense

Lors de troubles hépatiques, la résistance de l’organisme et la présence de substances immunitaires dans le corps sont particulièrement réduites. Il est alors urgent d’absorber des antibiotiques naturels pour pouvoir lutter contre d’éventuelles infections, malgré la faiblesse résultant du mauvais fonctionnement hépatique. Nous ne pouvons éviter tous les risques d’infection. Nous sommes exposés aux agents pathogènes qui se trouvent dans les aliments ou dans l’air. En effet, l’air des villes est loin d’être pur. Un centimètre cube d’air contient des milliers de germes et de bactéries. Les insectes, mouches et moustiques peuvent être porteurs de germes infectieux. Une prudence et une attention soutenues ne suffisent pas toujours à nous en préserver. Il importe donc que le corps possède les substances immunisantes et le potentiel de défense nécessaire pour éliminer ces dangers. Certaines plantes, les herbes aromatiques notamment, contiennent des huiles essentielles et d’autres éléments qui protègent l’organisme contre un grand nombre de bactéries.

L’efficacité des différents antibiotiques

La découverte d’antibiotiques tels que la pénicilline, la streptomycine, l’auréomycine et autres préparations lancées sur le marché nous a fourni des éléments actifs pour combattre les infections bactériennes. Ces remèdes se sont surtout révélés efficaces dans diverses affections tropicales, sauvant plus d’une vie. Chez nous, on abuse malheureusement de ces antibiotiques pour des bobos insignifiants qui pourraient être guéris avec d’autres remèdes : maux de gorge ou infections bénignes. Cet abus présente un danger certain : d’une part, le corps s’y habitue et d’autre part, les bactéries elles-mêmes deviennent résistantes, c’est-à-dire insensibles, de sorte que les antibiotiques sont dépourvus d’efficacité en cas de réel danger. De plus, la flore intestinale attaquée est peu à peu détruite.

L’assimilation des substances nutritives dans l’intestin nécessite la présence de certaines bactéries. De même, une plante a besoin d’une certaine flore bactérienne pour prospérer. Pour obtenir une bonne récolte de soja, par exemple, il faut « vacciner » le sol au moment des semences à l’aide de bactéries spéciales favorisant le développement harmonieux de la plante. Une forêt de sapins ne saurait prospérer sans les bactéries du sol qui lui sont indispensables. Même chose pour l’intestin : une flore bactérienne déterminée lui est nécessaire. C’est la raison pour laquelle le yaourt est recommandé pour les soins de l’intestin, particulièrement celui contenant des germes Acidophilus, car tout en soutenant et en favorisant la flore utile, il détruit les bactéries nuisibles. Les bactéries de l’acide lactique sont bénéfiques, elles collaborent fraternellement avec celles de l’intestin. Les antibiotiques mentionnés (pénicilline, streptomycine, etc.) peuvent avoir le gros inconvénient d’attaquer la flore intestinale. Les bactéries les plus importantes et les plus utiles sont souvent les plus sensibles. Après ingestion de ces remèdes, les bactéries moins favorables et plus résistantes prennent le dessus et peuvent occasionner une inflammation chronique de l’intestin. Si de nouvelles bactéries encore plus actives interviennent, l’organisme est alors dépourvu d’une partie de ses défenses naturelles.

Après plusieurs cures d’antibiotiques puissants, le corps ne réagit plus et l’on reste désarmé face à de graves affections, les traitements ordinaires ayant perdu toute efficacité.

Les antibiotiques naturels

La prédisposition aux infections que l’on rencontre chez les malades du foie, les sujets menacés de tuberculose, les cancéreux ou autres, rend indispensable l’apport d’antibiotiques naturels qui permet de protéger un corps affaibli.

Ces antibiotiques naturels sont vitaux en présence de tels troubles.

Il y a déjà plusieurs décennies que j’ai fait des expériences intéressantes avec le raifort, le cresson alénois, le cresson de fontaine27 et la capucine28. L’ingestion régulière de ces plantes augmentait nettement la résistance aux catarrhes et aux maladies infectieuses. On se moquait de vous, en ce temps-là, quand vous prétendiez que la consommation de capucine était bénéfique. On ignorait à l’époque les principes actifs de ces plantes. C’est souvent le cas en médecine naturelle : on a l’occasion d’observer les bons effets d’une méthode et on l’applique aux malades sans connaître scientifiquement le pourquoi de son action salutaire. C’est ainsi que j’ai eu la très grande satisfaction de trouver dans la littérature spécialisée d’aujourd’hui la confirmation de mes observations antérieures. Cette confirmation a largement compensé les railleries dont je fus l’objet jadis, alors que je parlais de salade aux capucines. Ce sont avant tout les travaux du professeur Winter, de Cologne29, qui ont mis en évidence les vertus de cette plante.

J’avais observé que la capucine détruisait entre autres les parasites des végétaux. Je fis ainsi la chasse aux pucerons et autres en vaporisant sur les plantes un extrait frais de capucine ; les résultats obtenus furent très concluants. Ces observations me prouvaient que la capucine contient un principe actif puissant, ce qui est confirmé aujourd’hui par les chercheurs. Par la suite, une autre idée s’est imposée à moi : la capucine et le cresson de fontaine doivent contenir d’autres substances éventuellement encore plus puissantes que les antibiotiques. L’action sur les parasites est peut-être due à ces substances actives que la science ignore encore. Le cresson de fontaine présente des actions semblables à celles de la capucine, comme j’en ai eu la confirmation après des années d’expériences faites sur le cresson de fontaine qui croît dans les ruisseaux alpestres de l’Engadine. En le mangeant cru, on se trouve littéralement immunisé contre les catarrhes et les maladies infectieuses en général.

J’ai fait la découverte d’une plante plus sensationnelle encore et absolument inconnue, l’usnée, de la famille des mousses et des lichens. J’en mangeais régulièrement lors de mes randonnées à ski et j’observais que cerfs, chevreuils et chamois s’en régalaient aussi : lorsqu’il y avait beaucoup de neige, toute l’usnée à la portée du museau de ces animaux était mangée. Un examen approfondi a révélé que cette plante, à l’instar des autres mousses, contient une forte proportion d’hydrates de carbone, donc de l’amidon d’où elle tire une valeur nutritive non négligeable. Le gibier semble donc bien profiter de cet avantage et à coup sûr, l’effet de ces antibiotiques augmente sa force et sa résistance. L’usnée guérit rapidement les catarrhes, je l’ai observé à maintes reprises. Dès que des maux de gorge se manifestent, signe de catarrhe, il faut profiter d’une course à ski pour mâcher sans arrêt de cette plante bénéfique. L’effet en est si prompt que, rentré à la maison, tous les symptômes ont disparu. Ces indications précieuses m’incitèrent à examiner de plus près cette simple mousse de mélèze. J’en utilise depuis l’extrait pour la préparation de bonbons. L’expérience a prouvé que l’usage régulier de ce remède diminue les risques de rhume et de catarrhe. A quoi bon s’habituer à des préparations dont l’action violente présente plus de désagréments que d’avantages ? Puisque la nature nous offre des plantes comestibles poussant en plaine ou dans la montagne, dont les principes actifs sont dosés si harmonieusement pour les besoins du corps qu’ils ne présentent jamais d’inconvénient, à nous d’en tirer parti !

Pourquoi nous exposer à d’éventuels dangers ? Ces antibiotiques naturels n’attaquent pas la flore intestinale et il n’y a aucune accoutumance de la part du corps, même après consommation régulière, donc aucun phénomène de résistance. Ainsi, les bien portants et les malades, surtout les cancéreux, s’habitueront à manger régulièrement du cresson alénois27, du cresson de fontaine et de la capucine28 en salade ou en sandwichs. Les sels marins aux légumes et aux fines herbes d’A.Vogel en contient également. On l’utilise pour assaisonner les tartines, les salades, les soupes et les plats de légumes, mais on ne le fait pas cuire pour ne pas détruire ses principes actifs. La salade de carottes sera toujours corsée et enrichie d’une petite dose de raifort râpé. En consommant régulièrement de ces antibiotiques naturels, nous résisterons mieux aux infections. D’autre part, une infection déjà établie sera rapidement guérie par ces substances curatives. Si vous allez faire provision de santé à la montagne, où l’on trouve de l’usnée à partir de 1000 mètres, ne manquez pas de mâcher sans arrêt cette plante curative lors de vos randonnées.

Le Petasites officinalis, en français la pétasite, est une autre plante à principe antibiotique20. Elle est particulièrement recommandée aux cancéreux. On ne peut pas l’utiliser comme aromate à cause de son action trop forte. Assez rare, cette plante croît dans les hautes vallées, le long des ruisseaux. On ne profitera de ses vertus que sous forme de préparation.

Les bienfaits des crudités

Cette constatation amènera peut-être tel ou tel à réviser son jugement quant à la valeur des aliments crus. Puisque les principes antibiotiques tout comme les vitamines sont détruits par la cuisson, d’autres substances précieuses connues ou inconnues dont le corps a besoin peuvent aussi s’altérer sous l’effet de la chaleur. Donc, pour couvrir les besoins de l’organisme en principes actifs, l’homme devrait toujours manger une certaine quantité de crudités. Il s’agit-là d’antibiotiques qui sont des substances de protection qui nous préservent des maladies infectieuses. Celui qui possède un jardin fera bien d’y cultiver toutes les sortes de cresson, donc le cresson de fontaine27 et la capucine28 ainsi que du raifort pour profiter chaque jour de ces herbes aromatiques en petites quantités. On en fait des salades ; on les hache pour les ajouter au potage juste avant de le servir ; on les mélange avec du fromage blanc pour préparer d’excellents canapés. Le raifort s’ajoute aux salades, aux carottes râpées en particulier. Leur saveur sera ainsi plus corsée pour ceux qui la trouve trop sucrée, tout en procurant de précieuses substances antibiotiques.

Pour soutenir la cause de ceux qui prônent la phytothérapie, l’alimentation naturelle et surtout la consommation de crudités, rappelons le dicton universel : « Pourquoi chercher au loin les bienfaits que nous avons sous la main ? »

L’hygiène est la meilleure mesure préventive contre les affections respiratoires

Les diverses causes

Au cours de mes voyages, j’ai rencontré un grand nombre de tuberculeux30 même dans des pays où les conditions de vie sont bonnes. C’est ainsi que je fus étonné d’apprendre que la Grèce, au climat ensoleillé, doit lutter contre la tuberculose. En Hollande, particulièrement chez les insulaires, il y a beaucoup de malades des poumons. Les médecins n’ont certes pas tort de dire qu’un climat humide, à basse altitude, contribue au développement de cette affection, mais cela ne veut pas dire qu’on attrape forcément une maladie des poumons dans un tel climat ! D’autres facteurs entrent en jeu, une nourriture trop uniforme, par exemple. Quiconque est averti à temps des causes éventuelles d’une maladie pourra en tenir compte et prendre les mesures préventives nécessaires, ce qui vaut toujours mieux qu’un traitement ultérieur. Ceux qui ne sont pas malades profiteront néanmoins des conseils suivants tandis que d’autres, moins favorisés, y trouveront des indications susceptibles d’améliorer leur état de santé.

La nourriture joue un rôle d’une importance primordiale, comme on en fait l’expérience dans le monde entier. Il y a chez nous des contrées, même en montagne, où des êtres tombent malades là où d’autres viennent chercher la guérison à une altitude propice. C’est ainsi qu’un gérant de refuge de ma connaissance, un bon skieur qui passait l’hiver à environ 2000 m d’altitude, contracta une tuberculose. Une nourriture trop unilatérale en était la cause, à coup sûr : trop de protéines, trop de conserves et d’aliments raffinés, sucre et farine blanche. De même, l’air vicié du refuge devait avoir joué son rôle. A l’époque, on enduisait les skis de paraffine, préalablement chauffée au méta, ce qui altérait l’atmosphère de la pièce. Et puis avouons-le, ces refuges sont souvent mal aérés par souci d’économie de combustible ! L’air frais est pourtant indispensable dans toutes les pièces d’habitation.

Contre les affections respiratoires, il importe de renforcer le potentiel de défense naturelle, donc de créer une forte immunité car on ne peut pas toujours échapper à la contamination. Ainsi, les statistiques prouvent qu’il est rare de trouver en Europe un individu qui n’ait jamais eu, à un moment donné, une forme atténuée de primo-infection qui aurait pu dégénérer en tuberculose s’il n’avait pas été immunisé, donc capable de résister aux germes. Créer cette immunité, voilà le grand problème.

Ces observations impliquent donc que l’on se protège au mieux contre les maladies en fortifiant l’organisme, c’est-à-dire en tenant compte des facteurs suivants : alimentation naturelle, air, lumière, soleil en abondance, mouvement et respiration. L’homme qui vit et mange de façon naturelle, sans rester enfermé dans des locaux exigus, et qui profite de ses loisirs pour respirer et se mouvoir au grand air n’aura rien à craindre d’une infection. Il faut envers et contre tout appliquer ces règles d’hygiène.

Une alimentation appropriée

Il est essentiel que la nourriture soit riche en calcium et en vitamines. Il faut manger beaucoup de salade : chou blanc, chou rouge, carottes, betteraves (rouges), toutes les salades vertes qui ont une forte teneur en sels minéraux, en vitamines et surtout en calcium. Parmi les fruits, ce sont les baies et plus particulièrement les fraises de culture biologique qui fournissent le plus de calcium. Il est indispensable de se nourrir de produits naturels, de pain complet et de céréales complètes, blé, seigle et riz non décortiqués. Au lieu de sucre raffiné, on se servira de sucre de canne brut. Mieux vaudrait n’utiliser que du miel, du sucre de raisin sous forme de raisins secs ou d’autres fruits sucrés. Ces sucres-là sont rapidement réduits en glycogènes. Un foie malade est encore capable d’assimiler ce type de sucres. On choisira des corps gras de bonne qualité, en évitant la graisse de rognon, le saindoux et les graisses animales durcies comme certaines margarines. On s’en tiendra de préférence aux huiles non raffinées, au beurre frais sans sel, aux noix et aux amandes. Pour les assaisonnements, utiliser très peu de sel et renoncer aux épices fortes comme le poivre et la muscade. On fera par contre largement usage d’herbes aromatiques : sarriette, thym, marjolaine, basilic, coriandre, etc. L’extrait de levure est idéal car il renferme tout le complexe des vitamines B. Il se prête à la confection de sauces délicieuses qui ont un goût de viande. Pour éviter les fermentations intestinales, on ne mélangera pas les légumes et les fruits au cours du même repas. Matin et soir, on fera de préférence un repas frugal avec du pain complet, du miel, du beurre et un muesli qui comportera des baies ou des fruits à pépins selon la saison. Il faut être prudent avec les fruits à noyaux et que de petites quantités de celui-ci doivent être incluses. A midi, on devrait manger du souvent du riz complet, des pommes de terre et les céréales ainsi que des légumes à la vapeur en plus de nombreuses salades crues. Les aliments frits ou rôtis sont à éviter. Pour ceux qui désirent de la viande, ce sera du bœuf ou du veau grillé de préférence. Porc et charcuterie seront bannis.

La préparation au calcium et aux orties apporte un complément de calcium. L’acide silicique se trouve dans le galéopsis. Les extraits d’usnée augmentent l’immunité naturelle et la résistance de l’organisme aux maladies des voies respiratoires. Préparés avec la mousse de mélèzes des Hautes-Alpes, ils renferment des éléments acides combinés à d’autres substances et constituent un excellent remède. La pétasite20 et le gui1 sont également de bons fortifiants naturels. Pour tous détails complémentaires, se reporter au chapitre ci-dessus sur les antibiotiques naturels.

Soins de la peau et autres mesures préventives

Les soins de la peau soutiennent tous les processus de guérison de l’organisme. Chaque jour, on brosse son corps jusqu’à ce qu’une légère rougeur apparaisse, après quoi on l’enduit d’une bonne huile comme l’huile de millepertuis, par exemple, ou toute huile de massage corporel contenant de l’huile de millepertuis véritable. Si vous n’en avez pas, l’huile d’olive vierge convient également à ces soins, mais en petites quantités. D’ailleurs, il suffit de graisser la peau tous les deux ou trois jours seulement. Veiller à ne jamais avoir froid aux pieds. Si tel est le cas, des bains de pieds et des massages remédieront à cet inconvénient. La fonction intestinale doit être régulière. Si elle laisse à désirer, vous prendrez matin et soir une cuillerée à soupe de graines de lin fraîchement moulues. Cette plante est un bon régulateur des intestins et un remède naturel très efficace. D’autre part, il faut prendre garde à la diarrhée qui affaiblit fortement l’organisme. Pour la combattre, il suffit de manger des flocons d’avoine crus ou de prendre un remède à base de tormentille31. On supprimera les troubles intestinaux et les fermentations par une insalivation complète des aliments. Manger lentement, mâcher consciencieusement chaque bouchée et insaliver avec entrain, c’est absolument nécessaire !

Respiration et joie de vivre

Les effets salutaires d’une cure d’altitude sur notre état général sont sans doute très appréciables. Ceux qui ont les moyens de se l’offrir ne devraient jamais hésiter à faire un séjour en montagne. D’autres auront peut-être la possibilité d’aller à la mer, ce qui est aussi tonique à condition que l’air soit pur et sain. On veillera bien sûr à ne pas séjourner dans le voisinage d’usines ou d’autoroutes.

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