Buch lesen: «Un Rite D’Epées »
À propos de Morgan Rice
Morgan Rice est l'auteur à succès n 1 et l'auteur à succès chez USA Aujourd'hui de la série d'épopées fantastiques L'ANNEAU DU SORCIER, qui contient dix-sept tomes, de la série à succès n 1 SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE, qui contient onze tomes (pour l'instant), de la série à succès n 1 LA TRILOGIE DES RESCAPÉS, thriller post-apocalyptique qui contient deux tomes (pour l'instant) et de la nouvelle série d'épopées fantastiques ROIS ET SORCIERS. Les livres de Morgan sont disponibles en édition audio et papier, et des traductions sont disponibles en plus de 25 langues.
TRANSFORMATION (Livre #1 Mémoires d'un Vampire), ARENE UN: LA CHASSE AUX ESCLAVES (Livre #1 de la Trilogie des Rescapés), LE REVEIL DES DRAGONS (le tome 1 de Rois et Sorciers) et LA QUÊTE DES HÉROS (le tome 1 de l'Anneau Du Sorcier) sont tous disponibles en téléchargement gratuit!
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Quelques acclamations pour l’œuvre de Morgan Rice
« Un livre fantastique et plein d'entrain qui intègre un soupçon de mystère et de complot dans son intrigue. Toute l'histoire de La Quête des Héros porte sur la recherche du courage et la définition d'un but qui mène à la croissance, à la maturité et à l'excellence … Pour ceux qui recherchent des aventures fantastiques substantielles, les protagonistes, les rebondissements et l'action fournissent une vigoureuse série qui se focalise efficacement sur l'évolution de Thor d'un enfant rêveur à un jeune adulte confronté à d'impossibles conditions de survie … Et ce n'est que le début de ce qui promet d'être une série épique pour jeunes adultes. »
--Midwest Book Review (D. Donovan, Critique d'eBooks)
« L'ANNEAU DU SORCIER a tous les ingrédients d'un succès immédiat : des intrigues, des contre-intrigues, du mystère, de vaillants chevaliers et des relations qui s’épanouissent entre les cœurs brisés, les tromperies et les trahisons. Ce roman vous occupera pendant des heures et satisfera toutes les tranches d'âge. À ajouter de façon permanente à la bibliothèque de tout bon lecteur de fantasy. »
--Books and Movie Reviews, Roberto Mattos
« La distrayante épopée de fantasy écrite par Rice [L'ANNEAU DU SORCIER] met en scène les classiques du genre : un décor impressionnant, fortement inspiré par l’Écosse médiévale et son histoire, et un bon sens des intrigues de cour. »
—Kirkus Reviews
« J'ai adoré la façon dont Morgan Rice a créé le personnage de Thor et le monde dans lequel il vit. Le paysage et les créatures qui le hantent sont très bien décrits … J'ai apprécié [l'intrigue]. Elle était courte et charmante … Il y avait juste assez de personnages secondaires, ce qui fait que je ne me suis pas perdu. Il y avait des aventures et des moments déchirants, mais l'action décrite ne m’a jamais paru grotesque. Le livre serait parfait pour un lecteur adolescent … Il contient les prémices de quelque chose de remarquable … »
--San Francisco Book Review
« Dans ce premier tome, bourré d'action, de l’épopée de fantasy l'Anneau du Sorcier (qui compte actuellement 14 tomes), Rice présente aux lecteurs Thorgrin McLeod, dit « Thor », un jeune homme de 14 ans dont le rêve est de faire partie de la Légion d'Argent, les chevaliers d'élite au service du roi … L'écriture de Rice est consistante et le monde intrigant. »
--Publishers Weekly
« [LA QUÊTE DES HÉROS] est rapide et facile à lire. Les chapitres se terminent d'une façon qui vous poussent à lire la suite du livre et vous ôtent l'envie de le poser. Il y a quelques fautes de frappe dans le livre et des confusions sur certains noms mais cela ne détourne pas le lecteur de l'histoire dans son ensemble. La fin du livre m'a donné envie de me procurer immédiatement le tome suivant et c'est ce que j'ai fait. Les neuf tomes de la série de l'Anneau du Sorcier sont disponibles sur la boutique Kindle et vous pouvez commencer par La Quête des Héros, qui est en téléchargement gratuit sur cette plate-forme ! Si vous recherchez quelque chose de rapide et d'amusant à lire pendant que vous êtes en vacances, ce livre fera parfaitement l'affaire. »
--FantasyOnline.net
Du même auteur
ROIS ET SORCIERS
LE RÉVEIL DES DRAGONS (Tome 1)
LE RÉVEIL DU VAILLANT (Tome 2)
LE POIDS DE L'HONNEUR (Tome n 3)
UNE FORGE DE VALEUR (Tome n 4)
L'ANNEAU DU SORCIER
LA QUÊTE DES HEROS (Tome n 1)
LA MARCHE DES ROIS (Tome n 2)
LE DESTIN DES DRAGONS (Tome n 3)
UN CRI D'HONNEUR (Tome n 4)
UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome n 5)
UN PRIX DE COURAGE (Tome n 6)
UN RITE D'ÉPÉES (Tome n 7)
UNE CONCESSION D'ARMES (Tome n 8)
UN CIEL DE CHARMES (Tome n 9)
UNE MER DE BOUCLIERS (Tome n 10)
LE RÈGNE DE L'ACIER (Tome n 11)
UNE TERRE DE FEU (Tome n 12)
LE RÈGNE DES REINES (Tome n 13)
LE SERMENT DES FRÈRES (Tome n 14)
UN RÊVE DE MORTELS (Tome n 15)
UNE JOUTE DE CHEVALIERS (Tome n 16)
LE DON DU COMBAT (Tome n 17)
LA TRILOGIE DES RESCAPES
ARENE UN: SLAVERSUNNERS (Tome n 1)
ARENE DEUX (Tome n 2)
MEMOIRES D’UN VAMPIRE
TRANSFORMATION (Livre 1)
ADORATION (Livre 2)
TRAHISON (Livre 3)
PRÉDESTINATION (Livre 4)
DÉSIR (Tome n 5)
FIANÇAILLES (Tome n 6)
SERMENT(Tome n 7)
TROUVÉE (Tome n 8)
RENÉE (Tome n 9)
ARDEMMENT DÉSIRÉE (Tome n 10)
SOUMISE AU DESTIN (Tome n 11)
Écoutez L’ANNEAU DU SORCIER en format audio !
Copyright © 2013 par Morgan Rice
Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi des États-Unis sur le droit d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l'autorisation préalable de l'auteur.
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Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n'est que pure coïncidence.
Image de couverture : Copyright justdd, utilisée en vertu d'une licence accordée par Shutterstock.com.
« Qu’avez-vous à me confier ?
Si c’est du bien public qu’il s’agit,
Montrez-moi d’un côté l’honneur, de l’autre la mort,
Je les considérerai l’un et l’autre avec le même sang-froid…
Et puisse la protection des dieux me manquer,
Si je n’aime pas le nom d’honneur plus que je ne crains la mort. »
--William ShakespeareJules César
CHAPITRE UN
Thorgrin survolait la campagne de l’Anneau sur le dos de Mycoples, en direction du sud, où se trouvait Gwendolyn. Il serrait dans son poing fermé l’Épée de Destinée. En contrebas s’étendait l’armée d’un million d’hommes de Andronicus, qui grouillait comme une nuée de sauterelles. L’Épée de Destinée palpitait dans la main de Thor. Il savait ce qu’elle voulait : protéger l’Anneau, chasser les envahisseurs. C’était presque un commandement sacré et Thor était plus que disposé à lui obéir.
Bientôt, il ferait demi-tour et leur ferait payer. Maintenant que le Bouclier s’élevait à nouveau autour du pays, Andronicus et ses hommes étaient pris au piège. Les renforts n’arriveraient plus pour leur porter secours. Thor ne s’arrêterait pas avant de les avoir tués jusqu’au dernier.
Cependant, l’heure n’était pas encore venue. La priorité de Thor, c’était son grand amour, la femme qu’il désirait et dont il se languissait depuis son départ : Gwendolyn. Il brûlait de la revoir, de la serrer entre ses bras, de la savoir en vie. Il sentait l’anneau de sa mère rouler sous sa chemise, contre sa poitrine. Il ne pouvait attendre une minute de plus avant de le donner à Gwen, lui confesser son amour et lui demander sa main. Il fallait qu’elle sache que rien n’avait changé entre eux, que ce qui lui était arrivé n’importait pas. Il l’aimait autant qu’avant, peut-être même plus. Elle devait savoir.
Mycoples ronronna doucement et Thor sentit les vibrations à travers les écailles. Mycoples avait hâte, tout comme lui, d’atteindre Gwendolyn et de s’assurer que rien ne lui était arrivé. Le dragon plongea et s’enfila entre les nuages en battant ses ailes immenses, heureux de parcourir l’Anneau en compagnie de Thor. Le lien qu’ils partageaient devenait plus fort à chaque instant. Thor sentait que Mycoples écoutait la moindre de ses pensées, le moindre de ses désirs. C’était comme chevaucher une partie de lui-même.
Les pensées de Thor se tournèrent vers Gwendolyn. Les mots de l’ancienne Reine résonnaient encore dans son esprit, bien malgré lui. Sa révélation le blessait plus qu’il n’aurait su le dire. Andronicus ? Son père ?
Ce n’était pas possible. Une partie de lui espérait que ce n’était là qu’une farce cruelle de la Reine. Après tout, elle l’avait toujours détesté. Peut-être voulait-elle le déstabiliser, le tenir éloigné de sa fille, pour quelque raison. Thor se raccrochait à cette pensée.
Au fond, pourtant, depuis qu’il avait entendu ces mots, ils résonnaient à l’intérieur du corps et de l’âme de Thor. Tout était vrai, Thor le savait. Au moment où la révélation avait quitté les lèvres de la Reine, il avait su que Andronicus était bel et bien son père.
Cette certitude suivait Thor comme un cauchemar. Il avait espéré, il avait prié, quelque part, au fond de sa tête, pour que le Roi MacGil soit son père, sans pour autant que Gwen soit sa sœur, d’une manière ou d’une autre. Thor avait toujours songé que, le jour où il connaîtrait l’identité de son père, tout prendrait sens.
Apprendre que son père n’était pas un héros, c’était une chose. Il pouvait l’accepter. Apprendre que son père était un monstre – le pire des monstres, l’homme que Thor souhaitait voir mourir –, c’était beaucoup plus difficile à avaler. Ils partageaient le même sang. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Cela voulait-il dire que Thor deviendrait un monstre lui aussi, tôt ou tard ? Cela voulait-il dire qu’une étincelle diabolique dormait en lui ? Était-il destiné à devenir comme Andronicus ? Trouverait-il la force d’être différent ? Le destin déciderait-il à sa place ? Une génération pouvait-elle s’affranchir de la précédente ?
Thor se demandait également si cette révélation était liée à l’Épée de Destinée. Si la Légende disait vrai, si seul un MacGil pouvait manier l’Épée, Thor était-il un MacGil ? Comment était-ce possible, si Andronicus était son père ? À moins que Andronicus ne soit lui-même un MacGil ?
Et surtout, comment annoncer la nouvelle à Gwendolyn ? Comment lui dire qu’il était le fils de son pire ennemi ? De l’homme qui l’avait agressée ? Elle le haïrait. Elle reconnaitrait le visage de Andronicus dans celui de Thor. Pourtant, il fallait lui dire : Thor ne pouvait pas garder cela secret. Cette révélation anéantirait-elle leur relation ?
Le sang de Thor bouillait de rage. Il voulait tuer Andronicus, lui faire regretter de l’avoir mis au monde. Comme il volait, il observait la campagne. Andronicus se trouvait là, quelque part. Bientôt, Thor le débusquerait. Il l’affronterait. Et il le tuerait.
D’abord, il fallait retrouver Gwendolyn. En survolant la Forêt du Sud, Thor sentit qu’elle était toute proche. Cependant, un mauvais pressentiment le prévenait que quelque chose de terrible était sur le point d’arriver. Il poussa Mycoples qui pressa l’allure. Maintenant, chaque minute comptait.
CHAPITRE DEUX
Gwendolyn se tenait debout, seule, au sommet de la Tour du Refuge, vêtue des robes noires que les nonnes lui avaient données. Elle avait l’impression de vivre là depuis une éternité déjà. Elle avait été accueillie en silence. Son guide, une nonne, ne lui avait adressé qu’une seule fois la parole pour lui expliquer les règles : il ne fallait ni parler, ni interagir avec les autres. Chaque femme vivait dans son propre univers. Chaque femme cherchait la solitude. C’était une Tour du Refuge, un lieu pour celles qui voulaient guérir. Gwendolyn serait à l’abri des dangers du monde, mais également seule. Si seule.
Gwendolyn ne comprenait tout cela que trop bien. Elle aussi recherchait la solitude.
Elle se tenait à présent au sommet de la Tour et balayait du regard les cimes des arbres de la Forêt du Sud. Seule, plus seule que jamais. Elle savait qu’il faudrait se montrer forte. Elle était une battante, la fille d’un Roi et l’épouse – presque l’épouse – d’un grand guerrier.
Cependant, Gwendolyn devait admettre que son cœur et son esprit demeuraient meurtris. Thor lui manquait terriblement et elle craignait qu’il ne revienne jamais. Et s’il le faisait, s’il apprenait ce qui lui était arrivé ? Il ne voudrait plus d’elle.
Gwen était également dévastée par la destruction de Silesia, par la victoire de Andronicus et par la capture de tous ses êtres chers. Andronicus était partout maintenant. Il occupait l’Anneau tout entier et il n’existait plus d’endroit sûr. Gwen se sentait impuissante et épuisée. Bien trop épuisée pour une jeune femme de son âge. Elle avait également l’impression d’avoir abandonné son peuple. Il lui semblait qu’elle avait déjà vécu bien trop longtemps. Elle n’en pouvait plus.
Gwendolyn fit un pas en avant, par-dessus le parapet. Elle leva les bras lentement, les paumes levées. Une brise froide fouetta alors son visage et la violence du souffle la fit presque chavirer. Elle baissa les yeux vers le précipice abrupt.
Elle regarda le ciel et pensa à Argon. Elle se demanda où il était, sans doute prisonnier de son propre univers, en guise de châtiment. Elle aurait tout donné pour le revoir, pour entendre ses conseils une dernière fois. Peut-être aurait-il pu la sauver…
Mais il était parti. Il avait lui aussi une dette à payer. Il ne reviendrait pas.
Gwen ferma les yeux et pensa à Thor. Si seulement il avait été là, tout aurait été différent. Si seulement il lui restait une personne en ce monde, une personne qu’elle pourrait aimer, elle aurait eu une raison de vivre… Elle scruta l’horizon, dans l’espoir fou d’apercevoir Thor. Le regard plongé dans les nuages, elle crut entendre le rugissement lointain d’un dragon. C’était si ténu… Sans doute une manifestation de son imagination. Son esprit lui jouait des tours. Il n’y avait pas de dragon dans l’Anneau et Thor était perdu à jamais dans l’Empire. Il ne reviendrait pas.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues, comme elle imaginait la vie qui aurait été la leur, comme elle se rappelait combien ils avaient été proches. Elle imagina l’expression de son visage, le son de sa voix, son rire. Elle avait été certaine que rien ne les séparerait, que rien n’empêcherait leur bonheur…
– Thor ! s’écria-t-elle en renversant la tête vers le ciel, en déséquilibre sur le parapet.
Elle pria de toutes ses forces pour son retour.
Mais sa voix se perdit dans le vent. Thor n’était pas là. Il était de l’autre côté du monde.
Gwendolyn saisit l’amulette qu’il lui avait donnée, celle qui lui avait sauvé la vie. Elle l’avait utilisée une fois. Maintenant, l’amulette ne servirait plus.
Gwendolyn promena son regard par-dessus le parapet et vit le visage de son père, nimbé de lumière blanche, souriant.
Elle se pencha, leva un pied par-dessus le précipice, en fermant les yeux pour sentir la brise. Elle hésita un instant entre les deux mondes, entre la mort et la vie, dans un équilibre parfait. La prochaine brise déciderait de son sort.
Thor, pensa-t-elle, pardonne-moi.
CHAPITRE TROIS
Kendrick chevauchait à la tête de l’armée des MacGils et des prisonniers libérés, qui ne cessait de croître, comme tous s’élançaient sur la route en direction de l’est, à la poursuite de Andronicus. Srog, Brom, Atme et Godfrey étaient à ses côtés. Reece, O’Connor, Conven, Elden et Indra les suivaient de près, ainsi que des milliers de guerriers. Les corps des soldats impériaux, calcinés et noircis par le souffle du dragon, ou bien tués par l’Épée de Destinée, jonchaient le sol. Thor les avait décimés, accomplissant à lui seul le travail d’une armée. Kendrick admira les dégâts. Les pouvoirs combinés de Thor, de l’Épée de Destinée et de Mycoples le laissaient sans voix.
Ce retournement de situation l’émerveillait. Quelques jours plus tôt, ils avaient été prisonniers du joug de Andronicus et forcés d’admettre la défaite. Thor, absent. L’Épée, un rêve qui semblait alors inaccessible. Kendrick et ses compagnons avaient été crucifies, abandonnés, et tout espoir avait semblé perdu.
À présent, ils chevauchaient, libres à nouveau, soldats et chevaliers, revigorés par l’arrivée de Thor, et la situation tournait à leur avantage. Il semblait que Mycoples avait été envoyée par les dieux. Une force de destruction descendue du ciel. Silesia s’élevait à nouveau, libérée. Les soldats impériaux, au lieu d’occuper la campagne, jonchaient maintenant le sol aussi loin que portait le regard.
Tout cela était encourageant, mais Kendrick savait qu’un demi million d’hommes les attendaient de l’autre côté des Highlands. Ils avaient été repoussés mais ils étaient encore loin d’être vaincus. Or Kendrick et ses compagnons ne comptaient pas rester les bras croisés à attendre que Andronicus regroupe ses forces et attaque à nouveau. Ils ne comptaient pas non plus lui offrir une chance de fuir. Le Bouclier s’élevait à nouveau autour de l’Anneau et, même en sous nombre, Kendrick et son armée avaient une chance de l’emporter. Andronicus était en fuite et Kendrick était bien décidé à poursuivre sur cette formidable lancée en répétant la première victoire de Thor.
Kendrick jeta un coup d’œil par-dessus son épaule vers les milliers de soldats et d’hommes libres qui chevauchaient avec lui. Il lut la détermination dans leurs regards. Ils avaient connu l’esclavage, goûté l’amertume de la défaite… Ils appréciaient maintenant, et pleinement, leur liberté. Pas seulement pour eux-mêmes, mais également pour leurs familles et leurs épouses. Chacun d’entre eux, rendu amer et audacieux par cette douloureuse expérience, était bien décidé à ne pas laisser Andronicus s’échapper. Comme un seul homme, ils partaient combattre la mort. Sur leur passage, ils libéraient de plus en plus de prisonniers, brisaient leurs chaînes et les intégraient dans leurs rangs. Leur nombre ne cessait de croître.
Kendrick lui-même se remettait encore de son temps passé sur la croix. Son corps n’était plus aussi fort qu’avant et il sentait encore le contact brutal de la corde sur ses chevilles et ses poignets. Il jeta un regard oblique à Srog, Atme et Brom, ses voisins de croix, et vit qu’ils étaient dans le même état. La crucifixion les avait tous affectés Pourtant, ils chevauchaient avec fierté et audace. Rien de mieux que l’occasion de défendre sa vie, l’occasion de se venger, pour oublier ses blessures…
Kendrick se réjouissait également de voir son jeune frère Reece et les autres frères de Légion à ses côtés, enfin de retour de leur quête. Les massacres à Silesia avaient été terribles. Revoir Reece et ses compagnons pansait quelque peu cette blessure. Kendrick avait toujours voulu protéger Reece en grandissant et prendre auprès de lui le rôle d’un deuxième père quand le Roi MacGil avait été trop occupé. Le fait d’être seulement des demi-frères ne les avait pas éloignés l’un de l’autre, au contraire : ils s’aimaient par choix, plus que par obligation. Kendrick ne s’était jamais senti si proche de ses autres frères : Godfrey passait beaucoup de temps à la taverne avec des individus louches et Gareth… Eh bien, Gareth, c’était Gareth. Reece avait été le seul à choisir la carrière des armes, comme Kendrick, et Kendrick n’aurait pas pu être plus fier de lui.
Dans le passé, quand ils avaient eu l’occasion de combattre côte à côté, Kendrick avait ressenti le besoin de veiller sur Reece. Il voyait, à présent, que son frère était devenu un authentique guerrier endurci et qu’il n’avait plus besoin de protection. Il se demanda quelles épreuves Reece avait surmontées dans l’Empire pour devenir si talentueux et si dur… Il avait hâte de s’asseoir tranquillement avec lui pour entendre ses aventures.
Kendrick se réjouissait également du retour de Thor, non seulement parce qu’il les avait libérés, mais également parce qu’il aimait et respectait le jeune homme comme un frère. L’image de ce garçon brandissant l’Épée de Destinée ne quittait plus son esprit. Jamais Kendrick n’aurait cru voir cela de son vivant. Jamais il n’aurait cru voir quelqu’un – n’importe qui – manier l’Épée, et encore moins Thor, son propre écuyer, un humble jeune homme venu d’un village de la périphérie de l’Anneau. Un étranger. Il n’était même pas un MacGil.
Mais était-ce vraiment le cas ?
Kendrick s’interrogeait. Il rappela la Légende à ses souvenirs : seul un MacGil pouvait manier l’Épée. Au fond de lui-même, Kendrick avait toujours espéré qu’il aurait cet honneur. Il avait espéré obtenir de l’Épée la dernière preuve de son héritage, la preuve qu’il était un vrai MacGil et le premier-né de son père. Il avait toujours rêvé que la vie ou les circonstances lui permettraient un jour de tenter sa chance.
Finalement, cette chance, Kendrick ne l’avait pas eue, mais il ne pouvait refuser à Thor sa victoire. Kendrick n’était pas d’un naturel rancunier. Bien au contraire, il s’émerveillait de la destinée de Thor. Il ne comprenait pas, cependant… La Légende se trompait-elle ? Thor était-il un MacGil ? Comment était-ce possible ? À moins que Thor ne soit lui aussi un fils du Roi MacGil ? Kendrick s’interrogeait. Bien sûr, son père avait eu des aventures. L’une de ces coucheries était d’ailleurs à l’origine de la naissance même de Kendrick…
Était-ce la raison pour laquelle Thor avait quitté précipitamment Silesia après avoir parlé à sa mère ? De quoi avaient-ils bien pu discuter ? Sa mère n’en disait mot. C’était la première fois qu’elle gardait un secret et refusait d’en parler à Kendrick ou ses autres fils. Pourquoi ? Que pouvait-elle bien cacher ? Qu’avait-elle bien pu dire pour que Thor les abandonne soudain sans prononcer un mot ?
Kendrick pensait à son propre père, à son héritage. Malgré lui, l’idée de n’être qu’un bâtard le dévorait de l’intérieur. Pour la millième fois, il se demanda qui pouvait être sa vraie mère. Il avait entendu toutes sortes d’histoires tout au long de sa vie, sur des femmes qui avaient couché avec le Roi MacGil, mais il n’avait jamais pu être certain. Quand tout serait terminé, quand l’Anneau serait à nouveau en paix – si cela devait arriver –, Kendrick tâcherait de résoudre le mystère. Il chercherait sa mère. Il lui demanderait pourquoi elle l’avait abandonné, pourquoi elle avait refusé de faire partie de sa vie. Comment avait-elle rencontré le Roi ? Il ne voulait rien de plus que la rencontrer, contempler son visage, scruter les ressemblances, l’entendre dire qu’il était un enfant comme les autres, un enfant désiré par ses parents.
Kendrick se réjouissait de savoir Thor à la recherche de Gwendolyn, mais une partie de lui aurait aimé qu’il reste. Au moment d’affronter des dizaines de milliers de soldats impériaux, ils auraient bien besoin de Thor et de Mycoples…
Cependant, Kendrick était un guerrier, né et élevé pour le combat. Il n’était pas du genre à attendre les bras croisés que d’autres se battent à sa place. Voilà ce que son instinct le lui dictait : chevaucher à la rencontre de l’armée ennemie et tuer le plus de soldats que possible. Il n’avait peut-être pas de dragon, ni d’épée magique, mais il avait ses deux mains, celles qu’il utilisait au combat depuis toujours. Et c’était bien suffisant.
Ils atteignirent le sommet de la colline et Kendrick balaya du regard le paysage. Lucia, une petite ville MacGil, s’élevait au loin, à l’est de Silesia. Les corps des soldats impériaux pavaient la route. Visiblement, la vague de destruction initiée par Thor s’était arrêtée ici même. À l’horizon, Kendrick aperçut un bataillon ennemi en train de battre en retraite, en direction de l’est. Il se dirigeait certainement vers le camp principal de Andronicus, de l’autre côté de Highlands. Tous les autres régiments faisaient de même, mais ils avaient apparemment laissé une petite division à Lucia. Plusieurs milliers campaient en ville et gardaient l’entrée. Les citoyens avaient apparemment été réduits en esclavage.
En se rappelant le traitement subi par les Silésiens après la défaite, Kendrick s’empourpra de colère et un désir de vengeance enflamma son cœur :
– À L’ATTAQUE !
Il leva son épée. Derrière lui s’éleva la clameur de milliers de soldats.
Kendrick éperonna sa monture et tous dévalèrent le coteau en direction de Lucia. Les deux armées se préparèrent au combat. Égales par le nombre, elles ne l’étaient pas par le cœur : la petite division impériale n’était que le résidu d’une armée en déroute, tandis que Kendrick et ses hommes étaient prêts à se battre jusqu’à la mort pour protéger leur patrie.
Son cri de guerre s’éleva jusqu’aux cieux, comme il chargeaient les portes de Lucia. Ils furent si rapides que les quelques douzaines de soldats montant la garde eurent à peine le temps de réagir. Ils ne s’attendaient pas à une attaque. Ils s’empressèrent de se réfugier derrière les murs et d’activer les manivelles pour abattre les herses.
Ils ne furent pas assez rapides. Les archers de Kendrick décochèrent des volées de flèches qui les transpercèrent en pleine poitrine ou à travers les défauts de leurs armures. Kendrick lui-même lança un javelot, tout comme Reece. Celui de Kendrick trouva sa cible : un guerrier énorme qui s’apprêtait à tirer une flèche. Celui de Reece se planta sans effort dans le cœur d’un soldat. Kendrick et ses hommes n’hésitèrent pas un seul instant avant de s’engouffrer sous les portes laissées béantes. Ils chargèrent au son d’un formidable cri de guerre, en direction du centre-ville, sans reculer devant les ennemis.
Tous brandirent leurs épées, haches, lances et hallebardes dans un grand fracas de métal pour rencontrer les milliers de soldats impériaux qui chargèrent à dos de cheval. Kendrick, en tête, leva son bouclier pour bloquer une arme, tout en tuant deux hommes d’un coup d’épée. Sans montrer la moindre hésitation, il tournoya sur lui-même avant de planter sa lame dans les entrailles d’un autre soldat. En voyant son assaillant mourir, Kendrick pensa à la vengeance, à Gwendolyn, à son peuple, à tous les gens de l’Anneau qui avaient souffert.
Reece, à ses côtés, abattit sa masse dans la tête d’un soldat et le fit basculer à terre, puis il leva son bouclier pour parer les coups qui se mirent à pleuvoir. Il brandit à nouveau son arme et tua un autre de ses assaillants. Elden, non loin, se jeta dans la mêlée avec sa grande hache et coupa en deux un homme qui s’apprêtait à attaquer son frère d’armes.
O’Connor décocha plusieurs flèches avec une précision mortelle, même à une courte distance, tandis que Conven se jetait dans la bataille avec l’énergie du désespoir, sans même s’embarrasser de son bouclier. Une épée dans chaque main, il se fraya un chemin de destruction au cœur de l’armée ennemie, comme cherchant la mort. Étonnamment, il ne la trouva pas mais tua, au contraire, tout homme qui se trouvait sur son passage.
Indra suivait non loin. Elle était intrépide, peut-être même plus que certains hommes. Elle maniait sa dague avec habileté, entaillant les rangs ennemis et poignardant les soldats à la gorge. Tout en combattant, elle pensait à sa patrie et à tout son peuple asservi par l’Empire.
Un soldat abattit son arme vers la tête de Kendrick avant qu’il ne puisse l’éviter et il se prépara au choc. Atme s’élança et bloqua le coup de son bouclier, dans un grand fracas métallique. Il transperça alors l’assaillant de sa lance. Encore une fois, il sauvait la vie de Kendrick.
Comme un archer visait Atme, Kendrick se précipita en avant pour le déséquilibrer d’un coup d’épée et la flèche siffla bien au-dessus de la tête de son ami. Kendrick heurta alors le soldat du pommeau de son arme pour le faire basculer. À terre, l’homme fut immédiatement piétiné par sa propre monture. À présent, Kendrick et Atme étaient à égalité.
La bataille fit rage, encore et encore, chaque armée rendant coup pour coup. Des hommes tombèrent des deux côtés, mais plus, peut-être, parmi les rangs de l’armée impériale, comme les hommes de Kendrick s’enfonçaient toujours plus loin dans la cité. La situation était assez équilibrée : les soldats impériaux étaient forts et disciplinés mais ils avaient plus l’habitude de lancer l’assaut que de se faire surprendre de la sorte. Bientôt, ils furent incapables d’organiser la riposte et furent repoussés.
Au bout de presque une heure de combat intense, les pertes décidèrent l’Empire à sonner la retraite. Un clairon retentit et, un par un, les soldats firent volte-face avant de fuir.
Kendrick et ses hommes se lancèrent à leur poursuite au son d’un féroce cri de guerre et les accompagnèrent jusqu’aux portes de la ville.
Les survivants du bataillon impérial – peut-être quelque centaines d’hommes –, se dispersèrent en plein chaos en direction de l’horizon. Des acclamations s’élevèrent dans tout Lucia. Les hommes de Kendrick libérèrent au passage tous les esclaves, qui se précipitèrent aussitôt sur les armes des cadavres et montèrent sur des chevaux pour rejoindre l’armée libératrice.
Leurs rangs avaient doublé de volume quand ils se lancèrent à la poursuite des soldats impériaux entre les collines. O’Connor et quelques archers en tuèrent un certain nombre, dont les corps jonchèrent ça et là la campagne.