Le Pflegehelfer

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Le Pflegehelfer
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Tous droits pour la distribution sont réservés: par voie de cinéma, de radio ou de télévision, de reproduction photomécanique, de tout support de son, de reproduction même partielle et de supports informatiques.

© 2021 novum maison d’édition

ISBN Version imprimée: 978-3-99107-250-8

ISBN e-book: 978-3-99107-251-5

Relecture: Kathleen Moreira

Photographie de couverture: Settaphan Rummanee, Edhar Yralaits | Dreamstime.com, Ange François Lessebet

Création de la jaquette: novum maison d’édition

www.novumpublishing.fr

Remerciements

Sensia AG

Grafik – Druck – Beschriftung – Verpackung

Unsere Leidenschaft – Ihr Erfolg

Notre Passion – Votre Succès

Bonnstrasse 22, CH – 3186 Düdingen / Fribourg

 Maruis Baechler, Z‘Birchhölzli Düdingen

 Siegfried Perroulaz, Sport Club Düdingen

 Jacqueline et Anton Haymoz, Düdingen

 Andrea et Mathias Vonlanthen, Düdingen

 Chantal et Mathias Wider, Düdingen

Un MERCI particulier à ma tendre épouse Diakon Ablan Agnès, et à mes deux garçons, Calvin Glaou et Ange Lessebet.

« Je souhaite à toutes mes connaissances de continuer de vivre même vieux car la vieillesse est juste une étape de la vie »

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Je fais un mètre huitante pour septante-cinq kilos. Lorsque je les laisse pousser, mes cheveux sont noirs et crépus. Il paraît que j’ai de gros yeux, mais moi-même ne vois toujours pas tous ces nombreux corrompus de l’injustice, et de l’hypocrisie, qui sévissent dans mon entourage. Mes oreilles se sont heureusement adaptées à ma tête. Quant à mon nez, eh oui ce fameux nez, sa forme indique tout simplement mes origines. Vous l’avez certainement compris, je suis africain d’origine ivoirienne. Donc de la Côte-d’Ivoire, l’un des meilleurs pays producteurs de café et de cacao à l’échelle mondiale, mais pourtant considéré encore comme pays du tiers monde. La Côte-d’Ivoire, c’est aussi une des anciennes colonies devenues aujourd’hui, même si on ne le dit pas assez, une des meilleures provinces de la cinquième puissance mondiale. Pourtant, d’après l’histoire, la Côte-d’Ivoire serait indépendante depuis les années 1960. D’ailleurs, cette fin de dépendance continue d’être commémorée chaque année avec fierté par ses nouveaux leaders, souvent élus démocratiquement par les armes. Bon, bref, dans tous les cas, la Côte-d’Ivoire est indépendante, même si elle doit encore continuer de le prouver. Mais ça, c’est visiblement par la faute de ses dirigeants qui ont leur propre interprétation de la démocratie occidentale. Pourtant, il existerait bel et bien une démocratie africaine. Quant à moi, je suis toujours fier d’être originaire de cette Côte-d’Ivoire. Pays dans lequel le système scolaire veut que l’école soit et reste la seule voie de réussite. Alors que dans un pays comme la Suisse, l’école est tout simplement une voie de réussite. D’où mon projet d’ouvrir un Centre de formation de football en Côte-d’Ivoire, qui aura pour objectif de faire apprendre des métiers tels que la maçonnerie, la menuiserie, la cordonnerie, la plomberie, la couture, la soudure et bien d’autres aux stagiaires. C’est donc dans cette Côte-d’Ivoire que je suis né, et ai fait toute mon enfance, y compris mon parcours scolaire.

En effet, après une envie de rejoindre l’Angleterre, je me suis retrouvé de manière imprévue en Suisse. J’étais pourtant encore en possession d’un titre de séjour officiel en république fédérale d’Allemagne. Je ne voulais plus retourner dans ce pays à cause de certaines mauvaises expériences vécues. D’abord, la profonde déception liée à ma séparation de la mère de mon fils aîné. Ensuite, l’incendie de mon lieu de résidence avec tous mes souvenirs. Enfin, et surtout parce qu’en 2000, par naïveté mais aussi par frustration, j’avais effectué un important changement personnel à l’Etat Civil.

La raison devenue donc officielle de mon arrivée sur le sol helvétique est la guerre civile engendrée par l’ignorance, mélangée à l’égoïsme de la classe politicienne ivoirienne sous le parrainage hypocrite de certains de leurs homologues africains. Sinon, moi-même ne suis pas politicien et ne fais pas de la politique. Mais comme vous ne le savez peut-être pas, la politique en Côte-d’Ivoire, tout comme dans plusieurs pays africains, quand vous ne la faîtes pas, c’est elle qui vous fait et défait à sa guise. Ah si vous le saviez, l’époque de notre premier président, Nana Félix Houphouët-Boigny me manque énormément. Je regrette aussi de l’avoir traité de voleur même si je suis conscient qu’il était l’un des représentants sûrs du colon auprès de ses propres compatriotes. Ce dernier n’était pas forcément un ange, mais grâce à lui, les ivoiriens vivaient dans une certaine harmonie. C’était un grand partisan du «asseyons-nous et discutons», même si à la fin c’est lui qui décidait.

Je suis finalement resté en Suisse suite à ma rencontre, seulement deux mois après mon arrivée à Fribourg, avec une suissesse du district de la Singine. J’ai rencontré cette dernière à l’hôpital cantonal, alors qu’elle était en service et moi comme bénévole dans la vente des fleurs mimosas pour une action caritative en faveur des plus démunis du canton de Fribourg.

Et puis comme je bénéficiais en ce moment d’un titre de séjour provisoire, alors j’étais pris en charge, comme beaucoup d’autres, par le service d’assistance de la Croix-Rouge Suisse. D’abord en groupe dans un foyer, et ensuite à deux dans un appartement d’une pièce et demi. J’avoue que la vie en communauté avec des cultures et mentalités diverses n’est pas chose simple, mais je me suis néanmoins adapté très rapidement au contexte de ce début de ma nouvelle aventure. Malgré le comportement indigne de certains collaborateurs sociaux qui cherchaient sans cesse à profiter des moments de faiblesse des requérants et requérantes, je profite de cette occasion pour rendre hommage à ceux et celles qui ont fait et font leur travail avec professionnalisme et humanité, comme l’exigerait les vraies valeurs helvétiques.

J’ai fini par me marier en février 2005 à ma copine singinoise pour, c’est vrai, éviter le passeport bleu de l’ONU qui serait synonyme de réfugié politique ou humanitaire. Donc, la peur de ne plus jamais retourner dans mon pays natal. Mais aussi parce que cette dernière a su me rassurer en me présentant dès le début à ses deux filles, à sa sœur, à sa mère et à ses amis. Mais quelque part au fond de moi, je ne voulais en aucun cas occuper la place d’une autre personne qui mériterait ce précieux document international des droits humains.

Bibi, désormais mon épouse, pour qui j’avais beaucoup d’affection et surtout de respect, le savait avant notre mariage. Elle savait que je n’étais pas un politicien, mais plutôt un sportif. Elle savait que j’avais séjourné pendant plusieurs années en République Fédérale d’Allemagne comme footballeur, et que j’étais aussi connu dans mon pays à ce titre. Ce qui la poussait par moment à me traiter d’enfant « gâté ». Elle savait aussi que j’avais un fils nommé Marvin auquel je tenais énormément. Ce dernier et sa mère viendront une année plus tard me rendre visite en Suisse. Bibi m’avait souvent entendu parler de Daloa ; une des grandes villes ivoiriennes.

Daloa, ville de mon enfance, située dans la zone forestière ouest à 383 kilomètres d’Abidjan et à 141 kilomètres de Yamoussoukro. Cette ville est le chef-lieu de la région du Bas-Sassandra. Daloa est peuplé par les autochtones Bété, Niamboua et Gouro en plus de peuples allogènes. La langue locale de la ville est le bété, mais on y retrouve toutes les ethnies du pays et plusieurs autres nationalités.

Daloa, c’est dans cette ville, appelée aussi « la cité des antilopes » ou encore « la cité verte », que pendant mon cycle scolaire, j’ai appris différentes langues et ai aussi commencé à jouer au football. D’abord dans la rue, comme beaucoup de jeunes de mon âge. Ensuite, j’ai intégré en 1983 à l’âge de quinze ans, l’équipe des juniors du club de ladite ville : le Réveil Club de Daloa, pour enfin démarrer à dix-sept ans une carrière de footballeur. Après sept ans de championnat de deuxième et première Division avec le club de la ville de mon enfance, en 1992, alors que j’étais âgé de vingt-quatre ans, le Stade d’Abidjan, un club de la capitale et un des meilleurs du pays à cette époque-là, d’ailleurs le premier club ivoirien à remporter une coupe africaine et présidé à ce moment par Maître Mondon Konan Julien (décédé en 2000), m’engage en me faisant signer mon premier contrat comme footballeur. Deux ans après, alors que je suis âgé de vingt-six ans, ce dernier organise en bonne et due forme mon transfert pour un club allemand de troisième Division professionnel. Pendant mon séjour en Allemagne, j’ai effectué un bref passage au Kayserispor, club qui venait juste d’accéder à la première Division du championnat turque. Pour rejoindre ce club, j’ai même pris un jet privé de Berlin à Istanbul. Quelle belle expérience ! J’ai donc vécu en tout environ treize bonnes années de ce sport. Ce qui m’a permis de subvenir à mes différents besoins, et surtout à ceux de mes proches. Même si aujourd’hui je travaille comme Pflegehelfer. Eh oui, la pratique de cette discipline m’a enseigné certaines vraies vertus de la vie telles que : le Courage, le Respect, l’Honnêteté, la Solidarité, la Persévérance, la Discipline et la Modestie. Le football m’a vraiment forgé. C’est grâce au football que je me suis réellement construit. Je dois beaucoup à la pratique de ce sport de groupe.

 

C’est encore à travers cette discipline sportive, à mon arrivée en Suisse en décembre 2002, que j’ai établi mes premières relations humaines dans le canton de Fribourg. Pour ceux qui connaissent bien ce canton, pour soulager mon attachement à ce sport, à 36 ans, j’ai encore joué à l’Etoile Sport de Belfaux en deuxième ligue pour la monter en deuxième ligue interrégionale. J’avais Philippe V. comme entraîneur, un homme très humain dont la rencontre m’a énormément fait du bien. J’aurais aimé en ce moment-là continuer encore à jouer au football.

Mais mon nouveau statut de marié ne me le permettait plus. Etant africain, mon épouse, au lieu de partager une vie normale de couple avec moi, consacrait plutôt la majorité de son temps à jouer les éducatrices de la petite enfance… comme si je n’avais aucune notion du savoir vivre et pourtant… Mais c’est la vie. On veut la vivre, mais souvent on passe à côté d’elle. Par la suite, après avoir amélioré mes connaissances linguistiques en allemand, et une mise à niveau à la formation d’enseignants de langues aux adultes à l’Ecole Club Migros, je me suis engagé bénévolement auprès de la Croix Rouge Suisse pour donner des cours de Français pour débutants aux étrangers à la langue française. Une manière pour moi d’aider les autres, et aussi de m’occuper sainement dans ce monde nouveau pour moi. C’est vrai, je ne savais pas beaucoup de choses de la Suisse. A part lorsque j’étais encore footballeur, mon agent Franck Sattler et mon traducteur Koffi Germain m’avaient dit que j’aurais pu rejoindre le Football Club Sion en 1996. Mais voilà !

Quant au métier de Pflegehelfer, j’avoue que c’est grâce à Bibi que je l’ai découvert. Et puis très vite, je me suis décidé à suivre ladite formation. Quelques mois plus tard, pendant que je suivais les cours à la Croix-Rouge Suisse à Fribourg, j’ai eu la chance d’être engagé comme stagiaire au Home médicalisé Wolfacker de Guin. Ainsi, en alliant la théorie des cours et la pratique au contact des résidents, sous l’encadrement des infirmières diplômées et surtout très humbles telles que : Luzia H, Marianne R, et Madeleine W, j’ai pu très vite comprendre le sens de ce métier. C’est la raison pour laquelle je me permets de vous dire que ce métier ne se résume pas qu’à faire les toilettes des pensionnaires ; mais beaucoup plus, car c’est un métier, si on le comprend, qui nous fait vivre une vraie expérience humaine. C’est pourquoi, il n’est donc pas nécessaire de vous détailler mon parcours scolaire et professionnel. En effet, pour le métier de Pflegehelfer que j’exerce encore aujourd’hui, les vrais diplômes et attestations valables sont attribués par les bénéficiaires des soins, qui en réalité sont mes vrais employeurs, ou bien ?

Guin, commune du district de la Singine dans le canton de Fribourg. Je suis tombé sous le charme de cette bourgade dès la première fois. C’était en janvier 2003. Ensuite, par le biais de mon mariage avec Bibi en février 2005, j’y suis revenu pour élire domicile. Quelques années plus tard, après un divorce inévitable vu le déroulement des faits, j’ai vraiment longtemps hésité avant de me remettre en couple par le lien du mariage. Pourtant, le 13 février 2010, c’est à la mairie de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire que je dis oui à Diakon Ablan Agnès, cette fois une compatriote ivoirienne. Depuis lors, mon épouse et moi vivons avec nos deux garçons en harmonie et en paix dans ce beau village aux multiples facettes. Guin ou Düdingen, dans tous les cas, pour moi c’est la capitale du canton de Fribourg… gau !

Sinon depuis 2006, j’ai travaillé ici au Wolfacker comme Pflegehelfer et accompagnateur des personnes âgées jusqu’au vendredi 31 mars 2017, exactement à 15h15, jour et heure de mon licenciement après avoir été harcelé de diffamations pendant cinq bonnes années par mes supérieurs hiérarchiques. Dommage pour mes « petits vieux » du Wolfacker. Injustice flagrante pour mon épouse, et totale incompréhension pour moi.

La vie est dure, même avec beaucoup de confitures. Et puis, comme le dirait l’autre : « la vie a changé ». Ce qui n’est pas faux. Mais selon moi, la vie n’a pas aussi changé que ça. La preuve, il y a toujours eu : une Terre, un Ciel, un Soleil et une Lune. C’est comme cela que le monde a toujours existé. Je suis convaincu que c’est le comportement de l’être humain que nous sommes qui a profondément changé, et qui continue de changer en fonction de son lieu d’existence et surtout de son « moi ». Petit mot de trois lettres, mais solidement planté dans trois piliers qui sont : l’égoïsme, l’orgueil et la propre volonté. Comme le disait un politicien ivoirien : « les grandes douleurs sont muettes ». Alors vous ne pouvez pas vous imaginer tout ce qui s’est passé en moi, au plus profond de moi, pendant toutes ces nombreuses années.

Heureusement pour moi et pour ma famille qu’ici à Guin, j’ai également connu des hommes et des femmes, humainement très sensibles qui m’ont manifesté leur soutien à travers des mots, des paroles et des gestes. Je ne les oublierai jamais. Et puis, pendant surtout ces cinq dernières années de service au Wolfacker, j’ai aussi eu énormément de plaisir à travailler avec certains collègues. De peur d’oublier de tous les citer, je me retiens de les nommer. Je suis sûr qu’ils se reconnaissent. Merci pour ces belles années de travail en équipe pour le bonheur de mes « petits vieux » du Home médicalisé du Wolfacker à Guin dans le canton de Fribourg.

Des collègues, qui même sans faire trop de tapage, m’ont montré, et continuent de me témoigner de leur sympathie, et surtout de leur grande honnêteté. En plus, le fait de continuer moi-même à taper dans le ballon avec les vétérans du Sport Club Düdingen, d’être reconnu comme formateur de la relève au Team de l’Association Fribourgeoise de Football, m’a certainement donné beaucoup d’énergie positive. Mais j’ai surtout, oui surtout, eu l’amour d’une amie, une vraie, en la personne de mon épouse Ablan. Chérie, je t’aime ! Et quel énorme privilège pour moi d’être ton époux et le père de tes deux garçons ! Merci pour ta gentillesse. C’est toi qui, malgré tout, m’a aidé à prendre conscience de mes propres qualités personnelles afin que je sois là où je suis aujourd’hui. Du fond du cœur, Mokloa comme le dit le peuple Akan. De toute mon âme, Assè comme on le dit chez moi en pays Wê.

Sapperlot, je ne vous ai toujours pas dit comment je m’appelle.

Eh bien, je suis François.

Oui, je m’appelle François, dit Jean-François, Aide-Soignant ou «Pflegehelfer» mais surtout Accompagnateur FAP, c’est-à-dire, Accompagnateur en Psychiatrie de l’âge avancé. En effet, tous les soignants, quel que soit leurs attestations ou diplômes, ne sont pas forcement des Accompagnateurs FAP car prendre soin d’un homme vieux et qui, par-dessus, souffre d’une vieillesse perturbée ne s’improvise pas.

Qu’une Infirmière Cheffe de Soins se mette en uniforme de soignants pour rester toute la journée derrière son ordinateur, peut se comprendre car marketing oblige.

Qu’une Infirmière Cheffe d’Unité de Soins se mette en tenue privée pour passer toute la journée à faire des « va-et-vient » sans adresser la parole à un seul résident, peut se comprendre, mais honnêtement, très difficilement.

Qu’une Assistante Communautaire Croix-Rouge Suisse, parce qu’elle a appris à faire une injection d’insuline, à faire une prise de sang, à prendre la tension artérielle, à déballer des médicaments et à les distribuer sans même se soucier de leur prise, se considère comme une diplômée des soins infirmiers, moi, j’ai sérieusement du mal à le comprendre. Et puis j’ai surtout mal pour les bénéficiaires de soins. Par la même occasion, je plains aussi les aides-soignants car ce sont eux qui sont les grands défavorisés dans cette figure de cas. Ah, les pauvres !

Vous savez, moi je n’en veux en aucun cas à cette assistante communautaire. C’est malheureusement comme beaucoup d’autres, elle fait simplement partie des sacrifiés du système mis en place pour la prise en charge des locataires de nombreux Etablissements Médicaux-Sociaux. C’est même devenu une source financièrement très juteuse pour ces administrations qui la pratique. On se comprend !

Le système recrute souvent des jeunes filles qui viennent de finir la formation d’Auxiliaire de Santé Croix-Rouge, et leur propose très rapidement de suivre celle d’Assistante Communautaire.

Dans un premier temps, c’est pour polir leurs propres statistiques de formation des employés, et par la même occasion, pour faire bonne figure vis-à-vis du ministère de la santé du canton.

Dans un second temps, ce qui est d’ailleurs le plus important, c’est qu’après leur formation, le système leur propose un nouveau contrat de travail, preuve du changement de statut et se presse de les appeler avec hypocrisie « diplômés ». Honnêtement, c’est ce qui me gêne et m’inquiète en même temps. En réalité, cette même hiérarchie ne permet pas que ces Assistantes Communautaires assument seules, par exemple la responsabilité du jour, parce que la Cheffe infirmière sait elle-même que ce nouveau groupe de soignantes n’a pas les compétences nécessaires pour le faire. Ces Assistantes Communautaires ne doivent rien décider sans l’autorisation d’une personne compétente dite diplômée. Je me suis longtemps demandé pourquoi on les appelle alors « diplômés ». Pourquoi on ne les laisse pas faire ce qu’elles ont réellement appris et sensés savoir-faire, c’est à dire soins corporels, douche, bain, habillage, soutien pour la mobilisation, prise de repas, prise de médicaments sous assistance…

Est-ce-que c’est parce qu’un Soignant, avec une qualification d’Aide, ne sait vraiment pas prendre le poids ou encore la température d’un bénéficiaire de soins ?

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