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Buch lesen: «Chronique de 1831 à 1862, Tome 4 (de 4)», Seite 7

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«Les Cousins ont été contents l'un de l'autre à Frohsdorf, et les Cousines aussi; j'ai pu jeter un regard sur des lettres qui l'attestent. Le Comte de Chambord a été particulièrement ravi de sa cousine Clémentine de Cobourg et a dit: «J'ai vu enfin une princesse française.» Le duc de Nemours, qui s'était rendu près de Mme la Duchesse d'Orléans pour lui tout expliquer, n'a pas été reçu par elle, et elle a même empêché ses fils de voir leur oncle.

«Il m'est revenu que M. Thiers n'approuvait pas l'entente entre les deux branches, mais qu'il l'acceptait, et il ajoute qu'il est persuadé qu'à sa majorité le comte de Paris imitera l'exemple du duc de Nemours. M. Thiers, à ce qu'on m'assure, n'aime pas la branche aînée, mais il hait, avant tout, ce qui gouverne aujourd'hui.»

Sagan, 23 décembre 1853.– Lady Westmorland me mande ceci: «Mon impression est que lord Palmerston produira une secousse qui fera crouler la machine101. Je crois que Stratford Canning, qui a fait tant de mal, fait à présent des efforts sincères pour l'arrêter; mais je doute de son pouvoir à calmer ce qu'il a fomenté et suscité.»

M. de Radowitz est mort, après de longues et poignantes douleurs, d'une maladie analogue à celle du feu Cardinal Prince-Évêque de Breslau. Certes, je n'aimais pas l'influence politique de M. de Radowitz sur le Roi, influence qui, à une époque donnée, a porté grand dommage à son gouvernement; mais sa mort n'en est pas moins regrettable, aujourd'hui qu'il n'était plus ministre. C'était, dans la vie privée, un homme des plus honorables; ses facultés intellectuelles, sa science, sa prodigieuse mémoire, son aptitude dans toutes les branches, excepté la politique, en faisaient un être à part de la plus rare distinction; il y a, en ce moment, si peu d'hommes qui s'élèvent au-dessus de la médiocrité, qu'on ne saurait trop regretter les deux ou trois âmes qui dominent encore de fort marécageuses vallées. La Prusse perd, en moins d'un an, deux appuis du catholicisme, si cruellement battu en brèche par l'insidieux piétisme protestant: le cardinal de Diepenbrock et M. de Radowitz. Ce dernier était ferme dans sa foi, et son crédit auprès du Roi était un appui pour ses coreligionnaires. Dieu veut nous ôter notre dernier «chevet», mais pour continuer avec Bossuet, il faut ajouter: «Puis il agit.» Espérons donc qu'à travers tant de pertes et d'attaques, l'Église triomphera et qu'elle se montrera d'autant plus forte, qu'elle aura moins d'appui. Le Roi sera personnellement très affligé de la perte d'un homme avec lequel la tournure particulière de son esprit et de son imagination trouvait une pâture toujours abondante.

Sagan, 31 décembre 1853.– M. de Humboldt m'écrit ce qui suit de Berlin: «La mort de Radowitz est un événement qui sans doute affecte le Monarque; mais on dit qu'un mémoire de Radowitz, que le Roi lui avait demandé sur les changements à introduire dans la Constitution, quelque temps avant sa maladie, a été si libéral et blâmant si franchement ce que l'on fait réactionnairement, qu'il s'en était suivi quelque froideur; cela expliquerait le calme royal pendant la maladie et les visites rares et tardives faites au moribond.

«La famille Radowitz en a été très affligée et moi-même, j'en ai été très surpris. Pour les personnes qui ont regardé l'excentricité des conseils de Radowitz comme peu utiles auprès d'un Roi à imagination mobile (par exemple la Reine), elles doivent trouver cette mort un accident très commode.

«L'homme était doué d'une puissante intelligence, d'une noble nature, sincère, consciencieux, vertueux, mais voulant toujours l'impossible. De formes arrogantes, offrant un mélange bizarre d'aristocratie et de théologie, appartenant au moyen âge, fortement saupoudré du libéralisme le plus moderne, sermonnant avec talent, mais incapable de causer, doux et aimable dans son intérieur où il était déifié.

«Le Roi se flatte que les éclatantes victoires remportées par les Russes vont disposer l'Empereur, son auguste beau-frère, aux idées pacifiques; moi, je crains, au contraire, l'engouement et le fanatisme du parti ultra-russe, ainsi que l'influence du clergé grec; je crains aussi le désespoir des Turcs qui leur inspirerait de fatales violences102.

«Deux mystères occupent ici la faible partie du public qui en a eu vent, jusqu'à présent. La mission d'Albert Pourtalès à Londres et la course rapide que Bunsen a faite pour affaires politiques, à Paris, dont il est, du reste, déjà revenu103. Quel peut avoir été le but de ce voyage d'un ministre de Prusse à Paris, si ce n'est pour disposer les Tuileries favorablement pour Saint-Pétersbourg? mais alors, comment employer Bunsen, la bête noire de Brunnow et de la Russie? Vous avez très bien deviné, comme toujours, quel était le but de lord Palmerston!

«Il est rentré plus puissant que jamais, et le mot prononcé lors de sa retraite dans le Moniteur officiel de France, prouve qu'il mettra les fers au feu, conjointement avec l'homme taciturne des Tuileries. L'idée d'occuper la mer Noire, comme on occupe la terre ferme, de montrer les dents sans se battre, me paraît une folie insigne104

Voici donc le Prince Albert qui paraît en arriver, quoiqu'un peu plus tard, au même point que jadis son oncle Léopold: c'est-à-dire d'être détesté en Angleterre pour ses ambitieuses influences105. On croit qu'il fera une course, soit à Cobourg, soit à Lisbonne, pour se soustraire aux avanies que lui destine le Mob106.

1854

Sagan, 5 janvier 1854.– Lady Westmorland m'écrit de Vienne du 3: «Cette nouvelle année s'ouvre bien tristement. Je ne vois pas de possibilité de paix depuis la déclaration qui accompagne l'envoi des flottes dans la mer Noire. Cette pièce est venue briser l'espoir que nous avions d'un bon résultat aux démarches faites par les quatre Puissances réunies, et auxquelles la réponse n'est point encore arrivée de Constantinople.»

Sagan, 7 janvier 1854.– J'ai lu les cent premières pages de l'ouvrage de Villemain intitulé: Souvenirs historiques et littéraires107. Assurément, je suis ravie du style, des pensées, des jugements. Seulement, comme j'ai connu M. de Narbonne, je m'avise de penser et même de dire, tout bas, que Villemain s'est amusé à fabriquer un M. de Narbonne. Le véritable était autre. Mais à une époque où on dit et où on croit du mal de tout le monde, même de ceux auxquels on a été le plus redevable, on est bien aise de voir quelqu'un trompé par la louange. Du reste, l'erreur n'est certainement pas involontaire: c'est un cadre bien choisi et spirituellement rempli pour stigmatiser le présent qui déplaît, à juste titre, par le contraste avec le passé. Pour ce qui regarde les passages sur M. de Talleyrand, j'aurais voulu une impartialité moins absolue. Le jugement est sans haine, sans aigreur, peut-être même sans injustice; mais aussi, il est sans faveur, et fort en deçà, comme bienveillance, de la part que M. Villemain fait à M. de Talleyrand dans les pages si belles que l'ingratitude de Thiers lui a inspirées. Villemain touche même à l'injustice en représentant M. de Talleyrand comme beaucoup plus insouciant et froid pour ses amis, qu'il ne l'était en effet. Je me souviens, du reste, fort bien que M. de Narbonne et M. de Choiseul se plaignaient que leur ancien camarade de collège leur rendait bien moins de services qu'à Montrond, Sainte-Foix et Cie. Certes, M. de Talleyrand avait tort de se laisser arracher pieds et ailes par des gens tarés; mais M. de Choiseul oubliait cinquante mille francs qu'il devait à mon oncle, et dont celui-ci a fait généreusement remise à sa succession; et, quant à M. de Narbonne, qu'il trouvait spirituel causeur et aimable convive, il n'en faisait aucun cas comme homme politique, ni même comme homme privé. M. de Talleyrand prétendait que Mme de Staël faisait ses discours pendant son ministère de la guerre, même ses rapports sur l'état de l'armée et des forteresses; il avait mille contes plaisants à ce sujet.

M. de Narbonne a longtemps vécu des privations que s'imposaient la généreuse abnégation et l'aveugle dévouement de la vicomtesse de Laval, dont M. de Narbonne acceptait les sacrifices sans ménager son amie, ni dans ses propos, ni dans ses actions. M. de Narbonne a laissé des dettes à Vienne, que M. de Talleyrand, lors du Congrès, s'est hâté de payer pour ne pas ébruiter des désordres qui auraient souillé la mémoire de son ami d'enfance. Voilà ce que Villemain ignore sans doute, et qu'il n'eût pas été à propos de citer; seulement, la froideur qu'il reproche à M. de Talleyrand n'était pas réelle, ou s'il en éprouvait pour M. de Narbonne, elle était motivée.

Des trois amis, que j'ai connus d'assez près pour les juger, quoique je fusse fort jeune encore, lors de la mort de M. de Narbonne, le plus aimable, le plus simple, celui dont le goût était le plus fin et les façons les plus nobles, était assurément M. de Talleyrand, et cela à grande distance.

M. de Choiseul qui, tout d'abord, à mon arrivée en France, quand j'avais quinze ans, m'avait prise en amitié, prédisait à M. de Talleyrand, qui ne s'en doutait pas, que j'avais de l'esprit et que je serais distinguée un jour. M. de Choiseul que j'aimais et qui a passé beaucoup de temps chez moi, à Rosny et à Paris, M. de Choiseul était le plus instruit des trois, d'un commerce sûr, d'une conversation un peu trop abondante pour être vive, mais toujours instructive et attachante, sans éclat, mais du goût d'ailleurs le plus irréprochable. Celui de M. de Narbonne était souvent fort risqué, surtout avec les jeunes femmes, il aimait les antithèses et visait à l'effet; il brillantait trop. A un âge où il aurait été plus convenable d'imiter les allures paternelles de M. de Choiseul, il conservait celles qui jadis lui avaient valu des succès d'un autre genre.

Je me souviens qu'il avait pris à tâche de m'éblouir, il ne parvenait qu'à m'embarrasser. Un jour, à un petit dîner chez ma mère, où chacun entendait ce que disaient les autres, M. de Narbonne se mit à me faire des compliments très directs, mais sous la forme de contre-vérités, parlant de mes petits yeux, de mes airs à la fois gauches et féroces, etc. Je ne comprenais pas bien, et mes dix-sept ans ne trouvaient pas de répliques à une langue dont le dictionnaire était fermé pour moi. M. de Talleyrand me prit en pitié, ou plutôt, bien aise de donner un coup de patte à M. de Narbonne, il reprit tout haut: «Tais-toi, Narbonne, Mme de Périgord est trop jeune pour te comprendre et trop allemande pour t'apprécier.» Parler de ma jeunesse était une critique pour l'un, parler de mon allemanderie une critique pour l'autre. Il y en avait donc pour chacun, mais même, en me laissant arracher plume de mon aile, je sus gré à mon oncle de m'avoir délivrée de mon persécuteur.

Les hommes de cette époque, et j'en ai encore vu et connu plus d'un, m'ont toujours semblé mettre bien plus leur esprit dans la conversation que dans leurs actions, leurs affaires et leurs correspondances privées.

Sagan, 9 janvier 1854.– Je suis à moitié du livre de Villemain; j'y trouve un peu trop de conversation faite. Il est évident que si le fond des pensées, des opinions est exact, que, si même quelques expressions sont originales, il est cependant impossible que le mot à mot soit textuel, car il aurait fallu que, dans le tête-à-tête de l'Empereur Napoléon et de M. de Narbonne, ils eussent été l'un et l'autre des sténographes. Dès lors, il y a trop de Villemain dans ces longues citations, ce qui leur ôte de l'importance historique, quoique le style de l'écrivain reste charmant et brillant, sage, habile et élégant; seulement, il y a un peu trop de prévisions, après coup.

Berlin, 15 janvier 1854.– M. de Humboldt m'a parlé avant-hier de M. de Narbonne et de M. Villemain; il n'honore pas beaucoup la mémoire de l'un, ni le caractère du second.

Ici, il y a une disposition généralement soucieuse; il me semble entendre murmurer que la neutralité sera bien difficile à conserver; et, si on la rompt ici, ce ne sera pas au profit de l'alliance française.

J'ai achevé la lecture de Villemain, les morceaux sur la Sorbonne et sur M. de Feletz contiennent de jolies, de justes et bienveillantes phrases sur M. de Talleyrand. Les allusions critiques contre Louis-Napoléon y sont plus claires encore, un peu trop tirées par les cheveux; mais cela m'a plu beaucoup, comme langue et comme mouvement.

J'ai lu l'article de Cousin sur Mme de Sablé dans la Revue des Deux Mondes108. On voit bien que Cousin n'en n'est pas rétrospectivement amoureux, comme de Mme de Longueville; c'est pâle et froid, mais c'est une silhouette de plus, d'un temps dont j'aime jusqu'aux découpures. Comme Cousin garde rancune à Mme de Sablé de ne pas s'être exposée à la petite vérole de Mme de Longueville! C'est drôle d'être si fort d'un autre temps, quand on est tellement du sien: bourgeois et philosophe, converti à la Fronde et à Port-Royal.

Ce sont là, du reste, de bonnes conversions au moins! Il y en a de tout aussi inattendues qui n'ont pas la même grâce, témoin MM. de La Rochejaquelein et Pastoret109.

Le maréchal Radetzky perd à peine une habitude en perdant sa femme, habitude qui avait été vingt-cinq ans interrompue pour raisons très multipliées110.

On fera à Berlin les plus grands efforts pour prolonger la neutralité; mais, si on était absolument forcé d'y renoncer, je ne crois pas que ce soit au profit de l'alliance anglo-française. On dit ici que M. de Nesselrode est tombé sérieusement malade. Nouvelle complication. Il paraît qu'il était fortement prononcé contre la guerre et que toute cette affaire lui a fait faire bien du mauvais sang.

Berlin, 24 janvier 1854.– On n'entend parler que de maladies et de guerre. Quelle triste perspective! J'apprends à l'instant qu'Orloff est attendu ici aujourd'hui. On se demande pourquoi, et on est fort agité111.

Les gazettes de Berlin disent qu'Orloff est à Vienne; celles de Vienne qu'il est à Berlin. C'est drôle, mais ce n'est pas risible.

L'Autriche est très aigrie contre les Turcs qui, au lieu d'accomplir la clause du traité conclu avec Vienne, par laquelle la Porte s'engageait à interner en Asie les réfugiés, sujets autrichiens, les laisse tous venir se mêler activement à la lutte sur le Danube. L'Autriche vient en conséquence de faire marcher un corps considérable d'observation vers les frontières ottomanes. La Russie a proposé à Vienne et ici, un traité par lequel la neutralité de la Prusse et de l'Autriche serait reconnue pour le moment, mais aussi par lequel la Russie, la Prusse et l'Autriche s'engageraient à s'entr'aider réciproquement pour maintenir l'intégrité de leurs territoires respectifs, dans le cas où cette intégrité se trouverait violée sur un point quelconque. Cette proposition n'a reçu, jusqu'ici, du Cabinet prussien, que des réponses évasives.

L'Autriche, qui prévoit des attaques en Italie, pourrait s'y montrer plus favorable; il y a, du reste, des personnes qui prétendent que les vaisseaux anglais voudront pénétrer assez avant dans la Baltique pour exciter des mouvements dans la Pologne russe, qui ne s'arrêteraient pas là, et qui feraient immédiatement soulever la Pologne prussienne, ce qui ne permettrait pas au Cabinet de Berlin de rester neutre. Tout est compliqué et le lendemain n'appartient plus à la veille.

Berlin, 1er février 1854.– Nous voici au début d'un mois qui éclaircira l'horizon politique; mais j'ai peur que ce ne soit bien plus à coups de canon, que par les rayons d'un joyeux soleil, que les nuages ne se rompent.

Orloff est bien décidément à Vienne; il y a des personnes qui croient que, vu les réponses évasives faites ici à M. de Budberg, Orloff ne se souciera, ni de les modifier, ni de les entendre confirmer.

J'ai vu une lettre de Paris qui annonce que, bien décidément, Brunnow et Kisséleff s'en vont, que Mme de Lieven est au désespoir, mais qu'elle se dispose à suivre ce dernier à Bruxelles. On ajoute que la France et l'Angleterre n'admettent pas que la Prusse et l'Autriche restent simples spectatrices de la lutte; et que l'on ne tardera pas, de Paris et de Londres, à les mettre en demeure de se prononcer en impliquant tacitement: à bon entendeur salut; que, si on ne se réunit pas à l'Occident pour combattre le Czar, l'Italie sera soulevée, et les provinces rhénanes de même, par des irruptions armées auxquelles les populations seraient fort disposées à répondre. De l'autre côté, l'Empereur Nicolas pourrait bien faire des propositions plus ou moins menaçantes. Il est certain que pour ici le moment est bien embarrassant et bien gros d'éventualités.

Berlin, 4 février 1854.– Le but de la mission d'Orloff à Vienne est tenu fort secret; on en est à des conjectures; ce qui est certain, c'est qu'elle ne mène pas à la paix entre l'Occident et l'Orient. Il est fort douteux qu'il vienne ici. A Vienne et à Berlin, on a répondu à M. de Bourqueney, qui voulait faire modifier cette neutralité au profit de son gouvernement, qu'on la conserverait réelle tant qu'on ne chercherait pas à susciter des embarras à l'Autriche en Italie; mais, qu'à la première étincelle, la neutralité autrichienne se romprait en faveur de la Russie.

On m'écrit de Paris qu'on y attend le Duc et la Duchesse de Brabant en échange de la visite du prince Napoléon à Bruxelles112. Il paraît que lord Palmerston pour éviter, le cas échéant, que la France ne fît irruption conquérante en Belgique, aurait rapproche les deux Cours de Laeken et des Tuileries, et négocié ces visites. Il faut convenir que si le Duc et la Duchesse de Brabant vont aux Tuileries, lui, portera un grand sacrifice à l'intégrité de la Belgique, car le petit-fils de Louis-Philippe, surtout après les décrets du 22 janvier113, rentrant aux Tuileries comme hôte de Louis-Napoléon, quelle tache et quelle amertume!

Berlin, 8 février 1854.– Le départ des diplomates russes est accompli à Londres et à Paris. Orloff et Budberg n'ont rien obtenu ni à Vienne, ni ici, mais Bourqueney et de Moustiers n'ont rien obtenu non plus. On se tient dans la plus rigoureuse neutralité; elle coûte à la reconnaissance de l'Empereur d'Autriche ainsi qu'aux liens de parenté de la Prusse. Ainsi on cherchera à maintenir l'équilibre le plus longtemps que faire se pourra. Mais, ou il faudra que l'Empereur Nicolas cède, ce dont je doute, ou que les Puissances allemandes l'aident efficacement, ce qui est contre leurs intérêts, ou qu'elles le combattent avec la France et l'Angleterre, ce qui est contre leur goût; car, pour maintenir longtemps cette rigoureuse neutralité proclamée aujourd'hui, je ne crois pas que cela se puisse.

Berlin, 12 février 1854.– Le comte de Stolberg est mort, âgé de soixante-neuf ans, plein de vie, de force, de santé et de vertu; serviteur dévoué du Roi, père de famille excellent, ami sûr et affectueux, le seul grand seigneur dans l'âme et dans les formes qui restât ici; il a fini sa vie laborieuse en chrétien, après cinq jours d'une maladie aussi inattendue que fatale. Il s'était écorché à la jambe à la chasse du Roi; il n'a pas soigné ce mal qui, en un rien de temps, a amené un érésipèle; celui-ci a tourné immédiatement à la gangrène, et tout a été fini. Le Comte était venu chez moi le samedi 4, au soir, il était resté bien longtemps seul à seule à causer de bien des choses qui le préoccupaient dans l'intérêt de son maître. Le dimanche 5, il m'a écrit pour me donner un renseignement que je lui avais demandé; le lundi, il s'est couché, et hier samedi, il est mort à l'heure même où il devait dîner chez moi. Je suis très affectée de cette perte; il m'avait rendu de très bons offices, son zèle pour moi augmentait en raison d'une connaissance plus approfondie de mon caractère qui lui inspirait estime et confiance. Tout cela est fini. Du reste, il était personnellement bien fatigué, et dégoûté de sa tâche, que son dévouement chevaleresque pour son maître pouvait seul lui faire supporter. Il est au repos maintenant, repos bien mérité et que Dieu lui rendra particulièrement doux et lumineux, car il a porté pieusement la lourdeur et la chaleur du jour, comme dit l'Écriture.

On n'en est encore à Vienne et à Berlin qu'à la neutralité; les affections de famille combattront longtemps encore ici une union étroite contre la Russie; cependant, elles ne seront pas insurmontables. A Vienne, on se prêterait plus facilement à une entente, si déjà on ne croyait à des intrigues révolutionnaires fomentées par les Puissances occidentales en Italie et par la mauvaise foi des Turcs qui, contrairement aux traités, emploient des réfugiés hongrois sur le Danube. Tout est suspens, incertitude, obscurité.

Berlin, 17 février 1854.– Les femmes assistant ici aux cérémonies funèbres, dont elles sont exclues en France, j'ai été à la bénédiction ou lever du corps du comte de Stolberg. Un monde énorme s'était réuni à la maison mortuaire, à commencer par le Roi et la Reine qui étaient tous deux en larmes et suffoquant de sanglots. Les chants, la liturgie et surtout le discours du pasteur protestant, parfaitement simple et doux, comme l'était celui dont il avait à parler; tout l'arrangement matériel de la grande salle où se trouvait la bière (il était sept heures du soir), tout était en harmonie et m'a fait une impression profonde.

Je viens de lire la lettre de Louis-Napoléon au Czar, qui est dans tous les journaux; il ne m'appartient pas d'en discuter la justice et l'exactitude politique, mais en tout cas, je trouve de la dernière inconvenance de publier une lettre confidentielle, de souverain à souverain, sans même en avoir attendu la réponse. Voilà une façon de faire, révolutionnaire s'il en fut114. Il me semble de la disposition des esprits ici, qu'il y a une confusion inimaginable, des factions et des scissions à l'infini, et à tout prendre, un grand dégoût des formes représentatives, auxquelles le pays n'est pas accoutumé, qui dérangent la vie privée de chacun, blessant les uns sans satisfaire les autres. Les Prussiens des bords du Rhin, plus rapprochés de cette forme de gouvernement, se trouvent en opposition avec les mœurs, les coutumes et les tendances des anciennes provinces. Il résulte de l'indifférence des uns, des dégoûts des autres, de la vivacité de certains groupes, de grandes aigreurs sociales et une stagnation fatale pour les intérêts de la localité qui restent en suspens.

On accuse le Prince et la Princesse de Prusse d'avoir fait dévier par leur influence la fraction Hohenlohe115 et de l'avoir jetée à gauche pour faire crouler M. de Westphalen, ministre de l'Intérieur, qui seul, dans le Cabinet, appartenait à la droite pure. Le Ministre du Commerce est un Rhénan dont les tendances sont différentes. M. de Manteuffel se laisse ballotter et ne sait comment suffire tout à la fois aux grandes complications extérieures et aux irritantes questions intérieures. En un mot, il y a des tiraillements et un décousu déplorables.

Quant à ce qui est de la politique extérieure, il me semble voir quatre partis se dessiner très nettement. Le parti russe qui aurait voulu que les propositions Budberg-Orloff fussent acceptées, qui tremble de la rupture plus marquée avec la Russie et qui cherche à l'empêcher par toutes les influences de famille. Peut-être, pourrait-on personnifier ce parti plus précisément en disant qu'il se place sous l'étendard du Prince Charles de Prusse.

Puis vient le parti autrichien qui désire, avant tout, que les Cabinets de Vienne et de Berlin se tiennent fermement unis dans une neutralité armée, et également armée contre l'Ouest et l'Orient, alliance à laquelle se rattacherait toute l'Allemagne; celle-ci se fractionnerait si l'Autriche et la Prusse ne marchaient pas identiquement ensemble; et une fois l'Allemagne scindée, elle deviendrait bien vite la pâture de ses ambitieux voisins. Peut-être la Reine est-elle la personne dans laquelle ce parti autrichien trouve le plus de sympathie.

Le troisième parti est celui qui se sentirait disposé à une quadruple alliance et qui abandonnerait la neutralité pour arrêter d'une part, les mouvements révolutionnaires, et de l'autre, les mouvements agressifs des Moscovites; je ne serais pas étonnée que ce fût là le secret désir de M. de Manteuffel, qui y trouve encore quelques obstacles dans les affections de famille, les liens de parenté et dans la reconnaissance qu'on conserve encore en Autriche pour les secours reçus, il y a quatre ans, en Hongrie. M. de Manteuffel n'est pas quelqu'un qui sache donner une impulsion marquée; il n'a pas d'ailleurs beaucoup d'usage diplomatique, il n'en manie pas bien la langue, il se laisse trop absorber par les ferraillements des Chambres qui, ici, n'ont en vérité d'autre importance que celle qu'on veut bien leur donner encore, tant elles sont peu dans les mœurs.

Enfin, il y a un quatrième parti, le plus vif, le plus actif de tous, qui est hautement conduit par la Cour de Coblentz116: c'est le parti anglais qui pousse à conclure une alliance intime avec Saint-James et les Tuileries, sans se soucier du parti que prendrait l'Autriche, sans s'arrêter au déchirement qui en résulterait pour l'Allemagne et la faiblesse qui en naîtrait pour elle tout entière. Je crois avoir tracé un tableau très vrai de ce clavier qui rend des sons assez peu harmonieux.

Berlin, 21 février 1854.– Dans ce pays-ci, les formes constitutionnelles entrent plus aisément dans les esprits et les mœurs de telle province que de telle autre. Le malheur de la Prusse est d'être une agglomération successive de parties hétérogènes, différentes, souvent opposées dans leurs intérêts matériels, leurs traditions, leurs sympathies; ce qui peut convenir aux uns déplaît aux autres; ce qui est utile à ceux-ci est nuisible à ceux-là; c'est une grande plaie à laquelle je ne connais pas de vrai remède. Ainsi, cette manie constitutionnelle est positivement nulle en Silésie, en Poméranie, dans la Prusse orientale; mais elle existe entre l'Elbe et le Rhin très positivement; aussi entre l'Elbe et la Vistule; mais entre la Sprée et la Vistule, non.

Berlin, 26 février 1854.– Le Roi et le Grand-Duc de Mecklembourg-Strelitz s'étaient donné le mot pour dîner hier chez moi: en tout, dix convives autour d'une table ronde, ce qui a permis une conversation générale, animée et dont la politique a été soigneusement bannie. Le Roi y a trouvé un peu de détente et de distraction; et le tout s'est passé simplement et confortablement. A part quelques rares moments semblables, on est généralement ici bien soucieux, bien tiraillé; on est au moment de se rapprocher de ceux qu'on n'aime pas, auxquels on ne se fie pas, pour se brouiller plus ou moins avec ceux qu'on estime et qu'on aime.

On cite un mot de M. de Metternich, qu'il aurait dit la semaine dernière: «Il ne nous reste plus qu'à être ingrats.» Cela rappelle le mot de Félix Schwarzenberg qui, deux jours avant sa mort, aurait dit à quelqu'un qui lui parlait du trop grand poids que la Russie avait acquis par les services qu'elle avait rendus à l'Autriche: «Nous étonnerons le monde par notre ingratitude.»

Il faut convenir que la politique ne supporte pas le microscope moral.

Henri Redern, ministre de Prusse à Dresde, qui est venu faire une course ici avec sa femme, m'a raconté que la Princesse Carola vivait fort bien avec son mari, qu'elle était généralement fort bien vue par la Famille Royale, par la société et par le public; mais qu'on voyait avec peine que, probablement, elle n'aurait pas d'enfants. Cela jette un triste voile sur cette union. Le frère du Prince Albert a la poitrine en mauvais état, et la succession ne compte pas d'autre représentant.

Berlin, 3 mars 1854.– Le manifeste russe et la réponse de l'Empereur Nicolas à l'Empereur Louis-Napoléon ont paru hier dans les journaux allemands. On les trouve dignes et modérés dans la forme, mais on ne suppose pas qu'on en permettra la publication en France.

La Reine de Grèce a écrit à la Reine de Prusse une lettre de vingt pages, pleine de la plus vive exaltation hellénique; charmée des populations, ravie de l'insurrection grecque qui se propage. La pauvre femme pourrait bien se broyer dans le conflit.

On avait répandu le bruit que l'Autriche avait accédé au traité anglo-franco-turc. Il n'en est rien encore. Aussi de Berlin et de Vienne, on se proclame plus que jamais neutre, mais armé, et voulant défendre de droite et de gauche cette neutralité à laquelle le reste de l'Allemagne se rattacherait. Cela même se pourra-t-il à la longue?

La duchesse de Lévis, cette digne et spirituelle femme, se meurt. La princesse de Metternich est également fort mal et a reçu, il y a deux jours, les derniers sacrements. Bon Dieu, quelle année! Et l'abbé de Lamennais qui meurt comme un pauvre chien aveugle!

Les Seymour sont arrivés ici de Saint-Pétersbourg, après un affreux voyage. On attend à chaque instant les Castelbajac.

Berlin, 5 mars 1854.– On vit ici dans des agitations politiques incroyables. On ne sait à quoi se décider, on hésite, on tergiverse, on veut jouer au fin, on se dupe soi-même; je crains bien qu'on ne finisse par rester fort isolé, ou bien par se soumettre de mauvaise grâce, se laissant tirer à la remorque par l'un ou par l'autre, sans que ni les uns ni les autres vous en sachent gré. Le pis, c'est que probablement l'Allemagne, au lieu d'être imposante par son unité, deviendra la pâture trop facile de ses ennemis naturels ou de ses ennemis de circonstance, quand elle n'aura pas un ensemble compact à leur opposer.

L'Autriche a fait parvenir ici des propositions, que même des anti-autrichiens prononcés trouvent avantageuses, convenables117. Projet d'entente intime, non pour entrer immédiatement en hostilité contre la Russie, mais pour fortifier l'Union allemande, pour entrer, à de certaines conditions et avec de certaines garanties, en intelligence avec les deux puissances maritimes, et posant enfin des éventualités éloignées de rupture plus complète avec la Russie. Il semblait que le Roi signerait tout de suite; au lieu de cela, il y a un revirement de bord rapide et inattendu: refus de signer, appel à Francfort de M. de Bismarck-Schœnhausen, qui est personnellement mal avec le comte Thun, ministre d'Autriche ici. On a chargé M. de Bismarck de discuter le projet autrichien avec M. de Thun, en écartant ainsi le Ministre des Affaires étrangères, M. de Manteuffel, et aussi Albert de Pourtalès envoyé dernièrement à Londres et qui était resté, jusque-là, mêlé à la négociation. Tout cela a été avant-hier un vrai coup de théâtre, dont le parti russe, beaucoup de généraux et force officiers triomphent; car, il faut le dire, l'armée est toute russe. En général, on ne se fie pas aux promesses de l'Empereur des Français et l'on peut avoir raison. On n'aime pas, dans le public, à se brouiller avec l'Empereur Nicolas, auquel on ne peut supposer, comme à l'autre, l'envie de s'agrandir aux dépens de la Prusse; cependant, on n'aime pas plus à être tenu à la lisière par la Russie.

101.Le 18 décembre 1853, lord Palmerston, qui voulait devenir Premier ministre, et qui n'était alors que ministre de l'intérieur dans le Cabinet wigh-peelite, donna sa démission, en refusant d'accepter le nouveau bill de Réforme électorale, proposé par lord John Russell dans le sein du Cabinet; puis, sous le prétexte d'une méprise qui se serait dissipée, il reprit son portefeuille, qu'il n'avait jamais sérieusement abandonné. Ce ne fut que le 8 février 1855 que lord Palmerston parvint à remplacer, comme premier Lord de la Trésorerie, lord Aberdeen, à la joie de Constantinople et à la stupeur de la Russie.
102.L'amiral russe Dachinoff avait remporté, le 30 novembre, une éclatante victoire dans la mer Noire, près de Synope, sur une division navale turque, commandée par Osman-Pacha, qui fut fait prisonnier et vit tous ses navires détruits. Quelques jours plus tard, le général russe Andranikoff battait les Turcs sur terre à Aikaizick. Ils perdirent quatre mille hommes dans ce sanglant combat.
103.Le comte Pourtalès à Londres et M. de Bunsen à Paris avaient pour mission de s'assurer des déterminations positives des puissances occidentales, dans le but de dessiner la part de la Prusse à l'action commune; on espérait ainsi avoir une influence considérable sur l'Autriche, qui, si elle devait se ranger du côté de la Russie, se trouverait fort embarrassée par l'hostilité de la France à l'ouest, et par sa grande rivale allemande au nord.
104.A la réception de la dépêche annonçant le combat naval de Synope, les Gouvernements de France et d'Angleterre envoyèrent à leurs amiraux respectifs l'ordre d'entrer immédiatement dans la mer Noire; par suite de quoi, les vaisseaux russes se trouvèrent bloqués à Sébastopol, et la Turquie put travailler librement à son ravitaillement.
105.On faisait courir en Angleterre mille bruits absurdes sur l'influence que le Prince Albert cherchait à prendre dans les affaires politiques et même sur ses ambitions personnelles pour accaparer l'autorité. La populace commençait à s'en montrer très irritée.
106.De l'anglais: la populace.
107.Ce volume était la première partie des Souvenirs littéraires de M. Villemain, qui publia la seconde deux ans après.
108.Comme suite à son premier volume sur Mme de Longueville, Cousin fit paraître en 1854 une étude sur Mme de Sablé, poursuivant ainsi ses publications sur les femmes de la société du dix-septième siècle.
109.M. de La Rochejaquelein, partisan du suffrage universel, s'était rallié au coup d'État, après avoir rompu avec les légitimistes de la rue de Poitiers, ainsi qu'avec M. le Comte de Chambord. M. de Pastoret, qui avait refusé en 1830 de prêter serment à Louis-Philippe, avait trempé dans le complot des tours de Notre-Dame, se montra sympathique au gouvernement du Prince Louis-Napoléon, qui le nomma sénateur en 1853.
110.La comtesse Radetzky de Ravez était morte à Vérone, le 12 janvier, des suites d'une fluxion de poitrine.
111.L'Empereur Nicolas comprenant l'importance de l'Union des Puissances belligérantes tentait, alors, par un vigoureux effort de rompre l'accord de la Conférence de Vienne et de rattacher à sa cause l'Autriche et la Prusse. Ce fut le but de la mission du comte Orloff. La lettre autographe de son maître, dont le comte Orloff était porteur pour l'Empereur d'Autriche, lui demandait de prendre, conjointement avec le Roi de Prusse, vis-à-vis de lui, l'engagement d'observer une neutralité stricte, pendant toute la durée de la guerre; mais François-Joseph s'y refusa nettement, le Czar ne voulant pas donner la promesse de ne pas franchir le Danube et de ne pas troubler l'ordre et la possession territoriale de l'Empire turc. A Berlin, l'Empereur Nicolas voulut traiter l'affaire comme en famille. Il en chargea tout simplement son représentant accrédité à cette Cour, le baron de Budberg. Celui-ci se servit, en cette occasion, de l'intervention du Ministre de la maison du Roi et non de celle du Ministre des Affaires étrangères. M. de Manteuffel, blessé de ce procédé, donna sa démission qui ne fut pas acceptée, et le baron de Budberg fut éconduit moins courtoisement que ne l'eût été le comte Orloff.
112.Le 30 janvier 1854, le prince Napoléon fit à Bruxelles une visite toute de courtoisie, très officielle, mais sans mission politique spéciale.
113.Allusion aux décrets du 22 janvier 1852, relatifs à la confiscation des biens de la famille d'Orléans.
114.La diplomatie officielle et régulière étant à bout de ressources, l'Empereur Napoléon III avait, avec l'assentiment du Gouvernement anglais, écrit à l'Empereur Nicolas une lettre confidentielle où il se montrait très désireux d'une conclusion pacifique et proposant de signer, tout d'abord, un armistice, pour reprendre ensuite le cours régulier diplomatique. A la date du 8 février, l'Empereur Nicolas répondait négativement à cette lettre, qui fut fort indiscrètement publiée dans les journaux; et il la faisait suivre d'un manifeste adressé au peuple russe sur sa mésintelligence avec la Porte Ottomane. Le Czar y évoquait le souvenir de l'année 1812 et attestait la valeur déployée par son peuple dans ces fastes mémorables.
115.Un parti, ayant à sa tête le prince Adolphe de Hohenlohe-Ingelfingen, représentait à la Chambre prussienne la nuance des Conservateurs-libéraux. Dans la session de 1854, une proposition faite par le comte Westphalen, se rapportant à l'état des communes pour les six provinces orientales n'ayant pu aboutir à une solution dans la Commission constituée pour en délibérer, des membres des divers partis libéraux, auxquels se joignirent ceux de la fraction Hohenlohe, composèrent un nouveau projet, modifiant la proposition du Gouvernement et demandant qu'il fût examiné par la Commission. Cette demande, qui s'appelait la demande de la fraction Hohenlohe, fut rudement attaqué par le parti de la Kreuzzeitung.
116.Le parti du Prince et de la Princesse de Prusse était ainsi désigné.
117.L'Autriche, invitée par les Puissances occidentales à s'allier avec elles contre les Russes, en transmit la proposition à la Prusse avec les modifications suivantes: «L'Autriche ne se croit pas appelée à s'associer aux Puissances occidentales dans une déclaration de guerre contre la Russie, mais elle est prête à signer une convention pour garantir l'intégrité de la Turquie selon l'esprit du traité de 1841.» En outre, l'Autriche maintiendrait la paix en Serbie, dans le Montenegro et en Bosnie, laissant aux puissances de l'Occident le soin de s'occuper de la Grèce et des provinces grecques de la Turquie.
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28 Oktober 2017
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