Buch lesen: «Ne Pas Défier Le Cœur»
Ne pas défier le cÅur
Série : The Guardian Heart Crystal
Author Amy Blankenship
Translated by Sofia Mohamed
Copyright © 2010 Amy Blankenship
English Edition Published by Amy Blankenship
French Edition Published by TEKTIME
All rights reserved.
La légende du cÅur du temps
Les mondes peuvent changer... mais les vraies légendes ne disparaissent jamais.
L'ombre et la lumière se battent constamment depuis la nuit des temps. Les mondes sont formés et écrasés sous les pieds de leurs créateurs, mais le besoin continu de bien et de mal n'a jamais été en question. Cependant, un nouvel élément est parfois jeté dans le mélange... la seule chose que les deux camps veulent mais qu'un seul ne peut avoir.
Paradoxal dans la nature, le Cristal du CÅur du Gardien est la seule constante que les deux camps s'efforcent toujours d'atteindre. La pierre cristalline a le pouvoir de créer et de détruire l'univers connu, mais elle peut en même temps mettre un terme à toutes les souffrances et les conflits. Certains disent que le cristal a son propre esprit... D'autres pensent que les Dieux sont derrière tout cela.
à chaque apparition du cristal, ses gardiens ont toujours été prêts à le protéger de tous ceux qui l'utiliseraient de manière égoïste. L'identité de ces gardiens demeure inchangée et ils aiment avec la même férocité, qu'importe le monde ou le temps.
Une fille se trouve au milieu de ces anciens gardiens et est l'objet de leur affection. Elle a en elle le pouvoir du cristal lui-même. C'est la détentrice du cristal et la source de son pouvoir. Les limites s'estompent régulièrement, et lentement, « protéger le cristal » se change en « protéger la prêtresse des autres gardiens ».
C'est le vin qui abreuve le cÅur de l'ombre. C'est le moyen permettant de rendre les gardiens du cristal faibles et sensibles aux attaques. L'ombre a besoin du pouvoir du cristal et de la fille, tout comme un homme aurait besoin d'une femme.
Parmi toutes ces dimensions et ces réalités, vous trouverez un jardin secret connu sous le nom de CÅur du Temps. à cet endroit, la statue d'une jeune prêtresse humaine s'agenouille. Elle est entourée d'une magie ancestrale qui garde son trésor secret caché et bien conservé. Les mains de la jeune fille sont tendues comme si elle attendait que quelque chose de précieux y soit placé.
La légende raconte qu'elle attend que la pierre puissante connue sous le nom de Cristal du CÅur du Gardien lui revienne.
Seuls les Gardiens connaissent les vrais secrets de la statue et savent comment elle a vu le jour. Avant l'apparition des cinq frères, leurs ancêtres, Tadamichi, et son frère jumeau, Hyakuhei, protégeaient le cÅur du temps durant sa période la plus sombre. Pendant des siècles, les jumeaux ont protégé le sceau qui empêchait le monde humain de chevaucher le royaume des démons. Cette tâche était sacrée, et les vies humaines, tout comme celles des démons, devaient être protégées et rester secrètes pour l'autre monde.
Inopinément, sous leur règne, un petit groupe d'humains était accidentellement entré dans le monde des démons à cause du cristal sacré. Durant une période trouble, ses pouvoirs avaient provoqué une déchirure dans le sceau qui avait séparé les dimensions. Le chef du groupe d'humains et Tadamichi étaient rapidement devenus alliés, faisant un pacte pour fermer la déchirure dans le sceau et pour garder les deux mondes séparés l'un de l'autre pour toujours.
Cependant, à cette période, Hyakuhei et Tadamichi étaient tous les deux tombés amoureux de la fille du chef humain.
La déchirure avait été réparée par Tadamichi et la fille du chef contre la volonté de Hyakuhei. La force du sceau avait été décuplée, séparant le dangereux triangle amoureux pour toujours. Le cÅur de Hyakuhei était détruit... Même son propre frère de sang, Tadamichi, l'avait trahi en s'assurant que la prêtresse et lui soient séparés pour l'éternité.
Une fois perdu, l'amour peut devenir la chose la plus épouvantable. Le cÅur brisé de Hyakuhei se changea en colère et en jalousie malveillantes causant une lutte entre les frères jumeaux, mettant fin à la vie de Tadamichi et séparant leurs âmes immortelles. Ces éclats d'immortalité créèrent cinq nouveaux gardiens pour préserver le sceau et le protéger de Hyakuhei qui avait rejoint les démons au sein du royaume du mal.
Prisonnier de l'ombre qui l'avait consumé, Hyakuhei chassa toutes les pensées liées à la protection du cÅur du temps... Au lieu de cela, il consacra entièrement son énergie au bannissement du sceau. Ses longs cheveux noirs atteignant ses genoux et un visage appartenant uniquement aux plus séduisants dissimulaient le véritable mal caché sous cette apparence angélique.
Alors que la guerre commence entre les forces de la lumière et de l'obscurité, une lumière bleue aveuglante est émise de la statue sanctifiée, signalant que la jeune prêtresse s'est réincarnée et que le cristal a refait surface de l'autre côté.
Alors que les gardiens sont attirés par elle et deviennent ses protecteurs, la lutte entre le bien et mal commence vraiment. D'où l'entrée dans un autre monde où l'obscurité domine dans le monde de la lumière.
C'est l'une de leurs nombreuses aventures épiques...
Chapitre 1 « Amour secret »
Hyakuhei se tenait debout en observant le cÅur du temps, sachant que la prêtresse était toujours de l'autre côté, dans son monde. Ses cheveux noirs flottaient le long de son corps tel un voile sombre tandis que ses ailes s'ouvraient en grand, créant une brise sur l'herbe douce. Un léger sourire entendu se dessinait sur ses lèvres parfaites. Une lueur corrompue se formait sur le sol entourant l'autel, lui donnant une apparence sinistre.
Comme attiré par une force inconnue, il glissa vers la statue de la jeune fille qui se tenait là , tendant les mains, comme si elle lui demandait quelque chose. Son regard s'adoucit l'espace d'un instant, en souvenir de la jeune prêtresse que la statue représentait. Les gardiens pensaient donc pouvoir combiner leurs pouvoirs et l'éloigner de lui ?
Avec un mouvement furieux de la main, l'herbe brillante siffla, comme si une aura inquiétante scintillait autour d'elle, puis dissimula la tromperie du sortilège dans ses lames.
*****
Bon sang ! Où est Kyoko ? Elle était censée revenir il y a plusieurs heures, grogna Toya pour la dixième fois en trente minutes.
Il passa une main agitée dans ses reflets argentés qui se mélangeaient à ses cheveux noirs tandis qu'il regardait par la fenêtre, en direction de l'autel. à l'abri des regards, l'inquiétude se glissait dans son regard doré.
Suki leva les yeux de sa baïonnette qu'elle astiquait, un sourcil tremblant.
Toya, c'est évident que Kyoko ne va pas revenir ce soir. Quelque chose a dû arriver, donc abandonne et laisse-nous tranquille.
Elle se tourna vers Kamui qui était assis à côté d'elle.
Bon sang, est-ce que ça lui arrive de se taire ?
Kamui sourit, sachant qu'il ne valait mieux rien dire à voix haute. Ses yeux de poussière d'étoiles dissimulaient la vérité derrière la plainte de Toya. Le fait d'être le plus jeune des gardiens ne le rendait pas naïf. En années humaines, il n'avait pas d'âge, tout comme ses frères. Il savait que Toya prétendait être énervé pour cacher son inquiétude. Même lui commençait à s'inquiéter. Cela ne ressemblait pas à Kyoko de les faire attendre. Les reflets violets dans les cheveux de Kamui scintillaient tandis qu'il levait la tête vers la fenêtre, observant le ciel obscur.
Kyoko a intérêt à revenir d'ici demain matin, ou je jure que je vais aller dans son monde et la ramener de force.
Toya continuait à faire les cent pas. Il ne supportait pas de ne pas voir Kyoko pendant si longtemps. Cela faisait plusieurs jours, et il était de plus en plus en colère, de minute en minute... et inquiet.
Idiote.
Il referma sa bouche lorsque Suki haussa les sourcils en guise d'avertissement.
La grande silhouette silencieuse de Shinbe se tenait contre le mur où il était depuis une heure. Son imperméable gris bleuté bougea légèrement sous l'effet d'un mouvement agité qu'il essayait de cacher. Il en avait marre d'entendre Toya se plaindre du retard de Kyoko. Il ferma ses yeux d'améthyste pour essayer de s'empêcher de dire à Toya de se taire. Sachant que Toya ne laisserait personne tranquille avant le retour de Kyoko, Shinbe mordit sa langue pour s'empêcher d'aggraver la colère de son frère.
Comme toujours, le gardien d'améthyste essayait de rester calme en méditant, suivant ses enseignements de moine. En vérité, ses nerfs étaient tellement à vif qu'à cet instant, même la méditation ne fonctionnait pas. à ce moment-là , Shinbe sentait qu'il pouvait étrangler Toya et en sourire ce faisant. Les traits de son visage calme se resserrèrent, et il baissa la tête pour que ses cheveux bleu nuit cachent les preuves.
Lorsque Toya et les autres commencèrent à se préparer à aller dormir, Shinbe prit une couverture épaisse dans la pile qui se trouvait dans le coin de leur petit abri et se dirigea vers la solitude. Il avait juste besoin de s'éloigner de tout le monde, surtout de Toya. Shinbe cachait bien sa jalousie envers Toya, et l'amour que Kyoko ressentait pour son frère. Jour après jour, il restait avec le groupe pour être près d'elle, pour la protéger... même si ses yeux étaient toujours posés sur Toya.
Shinbe serra douloureusement les dents. Il devrait être comme ses deux autres frères, Kyou et Kotaro, et se séparer du groupe pour combattre Hyakuhei tout seul. Mais il savait qu'il devait rester avec le groupe pour la protéger. Il était l'un de ses gardiens et elle avait besoin de lui. Même Kyou et Kotaro la protégeaient de loin.
Oui, Shinbe savait qu'il cachait bien son jeu en cachant son attirance pour Kyoko. Il s'était longuement entraîné, pelotant même d'autres filles... surtout si Kyoko était à portée de voix ou de vue, ainsi elle ne découvrirait jamais son secret. Ils pensaient qu'il aimait toutes les femmes, ils ne se doutaient pas que son cÅur n'appartenait qu'à une personne, sa prêtresse.
Habituellement, il pelotait Suki, sachant qu'elle le frapperait et que la douleur calmerait ses pensées. Il était tellement lâche lorsqu'il s'agissait d'avouer ses vrais sentiments à Kyoko.
Récemment, cela devenait dur pour lui, plus difficile à cacher. Kyoko lui faisait confiance, lui souriait. Elle lui parlait, lui confiant souvent ses sentiments lorsqu'il la voyait furieuse contre Toya et ses comportements immatures. Tout cela lâanéantissait, petit à petit.
Sans réaliser où il avait mis les pieds, Shinbe leva les yeux et soupira. Il se trouvait dans les jardins de l'autel de la jeune fille. Sans même l'avoir réalisé, il voulait être plus proche d'elle. Kyoko ne reviendrait pas à travers le portail temporel aussi tard dans la nuit... donc pourquoi était-il venu ?
Fixant l'autel de la jeune fille, ses yeux d'améthyste brillaient avec le reflet de la lune. Shinbe décida que cet endroit était aussi sûr qu'un autre... dans un monde rempli de démons, du moins.
Ãtalant sa couverture sur l'herbe douce, il ne prêta pas attention à la lueur inquiétante de la zone, attribuant inconsciemment celle-ci au clair de lune. Il ferma les yeux en se couchant, attendant les rêves qui viendraient bientôt, comme toujours. Ils le hantaient, lui donnant envie d'être vu par Kyoko, non pas comme un gardien ou un allié... mais comme un homme.
*****
Kyoko grogna, luttant contre l'envie de cogner sa tête « contre un mur de briques ». Sa conscience commençait à s'affoler dans sa tête, et elle était assez éméchée pour se disputer avec elle. Elle ne voulait pas se soûler avec Tasuki et ses amis de l'université. Tout n'avait été qu'une grosse erreur, et entièrement de sa faute. Elle était allée à la fête d'Halloween comme elle l'avait promis, sachant qu'elle ne boirait rien. JAMAIS ! Ce ne fut jamais le cas.
Elle grogna contre elle-même, levant les yeux au ciel. Comment pouvait-elle savoir que l'énorme bol de fruits en boîte à côté du bol de punch avait baigné dans l'alcool pendant plusieurs jours ? Elle s'était dit que c'était censé avoir un goût de pamplemousse et en avait mangé beaucoup avant de sentir les effets de l'alcool.
Kyoko trébucha sur son propre pied, se redressant rapidement avant de tomber.
Ãa craint ! Cria-t-elle en sachant que personne ne pourrait l'entendre.
Maintenant, elle était en retard et elle savait qu'elle allait avoir de gros problèmes avec Toya. Le fait de l'imaginer en train de lui crier dessus lui donnait déjà la migraine.
Bienvenue en enfer, population... une personne, marmonna Kyoko en donnant un coup de pied dans un caillou.
Elle espérait désespéramment que Toya attendrait jusqu'au matin avant de venir la chercher. Ou mieux encore, qu'il attendrait de la voir revenir à la lumière du jour. Ivre comme elle était, elle pouvait à peine voir devant elle, et elle ne voulait pas se battre avec lui. Elle ne voulait pas non plus rentrer à la maison. Elle grogna silencieusement. Sa mère lui ferait la leçon pendant une semaine si elle découvrait qu'elle était ivre, même si cela avait été un accident.
Kyoko essayait vraiment de marcher droit. Finalement, elle vit l'autel de la jeune fille dans la clairière derrière sa maison. Fermant un Åil pour mieux voir la statue de la jeune fille, elle gloussa, puis se dit :
Oh mon Dieu, maintenant je sais que je suis ivre.
Avec un haussement d'épaules chancelant, elle fit la seule chose qui devait être fait.
Elle entra dans le sanctuaire, se dirigeant droit vers la statue de la jeune fille, et se pencha contre elle, espérant passer dans l'autre dimension en toute sécurité et à temps pour s'évanouir.
*****
Shinbe était encore une fois en train de faire un rêve érotique de Kyoko frémissant sous lui, criant son nom encore et encore, hurlant tandis qu'il la martelait de l'intérieur, fixant son visage et lui faisant oublier Toya.
Il se réveilla brusquement... son corps était en sueur. Respirant fortement, il pouvait toujours la sentir en dessous de lui, le laissant l'aimer, et elle l'avait aimé en retour. Ses cris résonnaient toujours dans ses oreilles. Son cÅur battait toujours rapidement, claquant contre ses côtes comme il claquait en elle.
Shinbe s'assit. Joignant ses mains, il les leva pour couvrir son visage. Incapable d'empêcher son cri de s'échapper, il hurla dans le silence, un hurlement plein de douleur et de rage cachées face à l'injustice de tout cela. Tout ce qu'il voulait, c'était l'aimer, et cela le dévorait lentement.
Entendant une brindille se casser, Shinbe baissa rapidement ses mains. Son regard d'améthyste analysa la zone et se posa sur les traits choqués de Kyoko. Son esprit semblait ralentir instantanément.
Non, ce n'est pas possible... pas maintenant, pas ici.
Les yeux de Kyoko étaient grands ouverts face à son cri, et sa main couvrait sa bouche.
Non... Va-t'en s'il te plaît, supplia-t-il mentalement. Tu ne peux pas être là , pas maintenant, c'est trop dangereux... Je suis trop dangereux.
Kyoko observait tandis qu'elle baissait sa main de ses lèvres, un air inquiet traversant son visage. Puis, il la vit chanceler tandis qu'elle s'avançait vers lui. Il se demandait si elle était réelle ou s'il rêvait toujours.
Kyoko essayait toujours de s'assurer qu'elle allait dans la bonne direction pour rejoindre la cabane lorsqu'elle entendit un cri presque inhumain surgir d'un endroit proche d'elle. Elle se concentra en essayant de trouver la source de ce bruit. Son cÅur s'emballait toujours à cause de la peur que ce cri avait provoqué en elle. Puis, elle remarqua Shinbe allongé sur une couverture posée sur l'herbe, tout seul. Le cri hanté devait venir de lui.
Elle voulait savoir ce qui n'allait pas. Quelqu'un avait-il été tué ? Cela devait être le cas pour qu'un tel son sorte de la bouche du gardien toujours calme, tranquille et amical. Elle essayait de rester droite tandis qu'elle s'avançait vers lui.
Shinbe grogna en observant Kyoko faire la chose la plus stupide qu'elle avait pu faire selon lui. Elle marcha droit vers lui et s'agenouilla, tendant la main pour toucher la sienne.
Shinbe, qu'est-ce que tu as ? Quelqu'un est-il blessé ?
Il pouvait entendre la peur dans sa voix. Elle pensait que quelque chose n'allait pas. Il rit presque face à la vérité de cette question, mais se ravisa. Elle ne connaissait pas son secret. Il était toujours en sécurité, il pouvait toujours lui cacher son cÅur.
Une autre vague de vertige prit Kyoko par surprise, et elle perdit l'équilibre en étant accroupie à côté de lui. Elle se pencha trop en avant, par accident, et tomba sur ses genoux. Ãtouffant un petit rire, elle se rappela que quelque chose n'allait pas avec lui et ouvrit de nouveau ses yeux en essayant de se concentrer. Tout avait l'air d'être un rêve.
Kyoko remarqua soudainement que Shinbe était torse nu. Ses muscles étaient contractés, roulés, et tendus sous ses paumes. Elle ne l'avait jamais vu torse nu avant et était impressionnée. Elle rougit, sachant qu'elle ne devait pas penser à lui de cette façon. Il était son gardien et son ami.
Essayant de dessoûler, Kyoko secoua la tête, ce qui ne l'aida pas vraiment. Elle leva lentement les yeux vers les siens. Il n'avait pas bougé d'un centimètre et ne lui avait toujours pas dit ce qui n'allait pas. Maintenant, elle aurait voulu que ce soit le cas, car l'expression de son visage commençait à l'alarmer.
Le corps de Shinbe tremblait tandis qu'il s'empêchait de la toucher. Quelque chose ayant plus de pouvoir que lui semblait le pousser, lui exigeant de tendre la main et de prendre ce qu'il voulait plus que la vie. Il allait bien, mais maintenant, elle était là , sur ses genoux, fixant ses yeux. Des yeux qui devaient être pleins de douleur, et elle voulait savoir ce qui n'allait pas.
Quelque chose n'allait vraiment pas chez lui, et il ne pouvait pas arrêter ce qui semblait échapper à son contrôle.
Je ne peux plus le supporter.
Sa voix était déchirée par la force de ses émotions si puissantes. Avec ces mots, il essayait de l'avertir, de lui dire de partir, de retourner de l'autre côté du portail temporel, là où elle serait en sécurité. De ne pas revenir avant qu'il ait pu contrôler son secret, le cacher une nouvelle fois. Tous ses sens criaient en disant que quelque chose n'allait pas, mais son esprit ne pouvait pas lutter contre cette faim intense.
Kyoko haleta, entendant ses mots mélangés à tant de douleur, et cela l'attristait. Tout le monde comptait sur lui pour avoir la tête haute, la colle qui soudait le groupe. Même elle se tournait vers lui et aimait sa présence, ressentir son calme, son humour, et son inquiétude. Mais maintenant, c'était à son tour. Il était celui qui avait besoin de réconfort.
C'était probablement à cause de la lutte contre les démons... Hyakuhei... sa malédiction. Oh mon Dieu, sa malédiction... le vide dimensionnel qui le tuerait plus tôt que prévu. Le pouvoir ultime que Hyakuhei lui avait donné, sachant qu'un jour, cela le détruirait. Elle n'avait pas oublié. Elle essayait juste de ne pas y penser, mais elle savait ce qui se passerait s'ils n'arrêtaient pas Hyakuhei.
Kyoko tendit la main vers lui, essayant d'arranger les choses et d'apaiser son esprit.
Ãa va aller, Shinbe, je suis là .
Dès l'instant où sa main toucha son visage, il reprit vie.
Il n'y avait plus aucune logique et le contrôle en béton de Shinbe se brisa. Il attrapa ses épaules et roula jusqu'à ce qu'elle ait été clouée au sol, en dessous de lui. Penché sur son corps, il avait tout ce qu'il avait toujours voulu... Kyoko. Sans aucune pensée cohérente, ses lèvres s'effondrèrent rapidement, revendiquant les siennes de manière possessive, réprimant tout le reste dans son esprit. Il avait maîtrisé ce sentiment bien trop longtemps.
Shinbe reconnaissait qu'il avait peut-être perdu le contrôle de la situation à quelques arrêts de cela. Quelque part dans son esprit, il se disait qu'elle avait le goût de l'alcool, et qu'elle en avait aussi l'odeur. Se contrôlant assez pour se relever de quelques centimètres, il la fixa, essayant de voir si c'était vrai. Analysant son visage, ses yeux, et ses joues rouges, il se demandait jalousement qui l'avait soûlée.
Kyoko savait que ce n'était pas réel. Elle ne pouvait pas être en train de fixer les yeux d'améthyste du très beau Shinbe. Il ne pouvait pas la fixer comme s'il la désirait. Kyoko se raisonnait en se disant qu'elle était probablement allongée sur l'herbe avec sa tête toujours posée contre la statue de la jeune fille. Quelque part dans ce rêve, elle pouvait même entendre Hyakuhei se moquer d'elle.
Elle aurait pu juré se souvenir d'avoir glissé de la statue de la jeune fille et de s'être endormie. Elle était probablement évanouie en faisant en rêve, et son esprit ivre avait choisi Shinbe pour la rejoindre, au lieu de Toya.
Kyoko secoua à peine la tête, se sentant étourdie, et soupira les mots :
Rêves de folie.
Puis, elle fixa les yeux passionnés de Shinbe. Ses lèvres frissonnaient toujours à cause de la force du baiser rêvé.
Shinbe abaissa de nouveau ses lèvres vers les siennes. Il en avait assez entendu. Kyoko pensait qu'elle rêvait. Shinbe espérait simplement qu'elle avait raison. Mais dans tous les cas, il ne pouvait pas s'arrêter. Il ne pouvait pas s'arrêter même s'il essayait et il lécha ses lèvres. Elle les écarta avec un petit gémissement... un bruit qui le durcissait encore plus, si c'était possible.
Il se mit à transpirer en essayant de se maîtriser tandis que son sang de gardien faisait surface. Il voulait y aller lentement tandis qu'il renforçait son baiser, l'envahissant, prenant et donnant la chaleur du baiser. Il avait toujours voulu l'embrasser comme cela, depuis toujours, apparemment.
Les muscles de ses bras fléchissaient tandis qu'il se maintenait au-dessus d'elle, faisant l'amour à ses lèvres et plus. Ses mains étaient impatientes tandis qu'elles essayaient de se débarrasser des vêtements de Kyoko. En quelques petites minutes, elle était sous lui, complètement nue. Elle ne s'était pas débattue lorsqu'il lui avait enlevé ses vêtements. Pourquoi devrait-elle ? C'était un rêve... n'est-ce pas ?
Shinbe cessa de respirer tandis qu'il la fixait tout comme elle était apparue dans son rêve il y a quelques minutes. Elle était sa prêtresse... son secret... son amour. Il glissa son corps contre le sien, aimant la sensation de sa peau soyeuse, aiguisant sa douleur et son besoin de la posséder, de lui faire l'amour.
Ãa doit être un rêve, essaya-t-il de se convaincre.
Il plongea sa tête pour se blottir contre son cou, léchant et embrassant sa peau, la goûtant gentiment et énergiquement. Il lui montrait combien il l'aimait tandis qu'il descendait le long de son corps. Cela serait la seule fois où il la verrait et la goûterait entièrement. Une forte chaleur le traversa tandis qu'elle se cambrait contre lui, gémissant lorsqu'il posa sa bouche sur sa poitrine, la léchant avec sa langue, donnant vie à son corps.
Ses souhaits se réalisaient tandis que Shinbe amenait ses baisers vers le ventre ferme de Kyoko, et elle frémissait en dessous de lui. Ses muscles firent un bond lorsqu'elle le serra contre elle, essayant de se rapprocher. Shinbe ne pouvait pas être plus proche du paradis, avec son essence l'entourant. Centimètre par centimètre, il rampait de nouveau vers le haut, sur elle.
S'installant entre ses jambes, il frissonna de désir lorsque la chaleur de son ouverture réchauffa la tête palpitante de sa virilité gonflée. Il voulait qu'elle le regardât tandis qu'il la pénétrait, même si c'était un rêve. Son corps se durcissait, se serrant autour du sien.
Ouvre tes yeux, chuchota-t-il.
Sa voix était ensorcelante, une séduction délibérée, et dès qu'elle ouvrit ses merveilleux yeux émeraudes, il se poussa en avant, s'enterrant rapidement au fond de sa chaleur, voulant lui épargner la douleur de la première fois. Un cri angoissé s'échappa de sa gorge lorsqu'il sentit son sang lui céder la place.
Son étroitesse le saisissait fortement dans sa chaleur soyeuse, l'attirant encore plus profondément. Sans son sang-froid obstiné, il aurait sauté au plafond à ce moment-là . Il serra les dents pour s'efforcer de rester tranquille, respirant fortement tandis qu'il l'observait bouger sa tête de gauche à droite, ses lèvres s'écartant sans bruit. Rapidement, il revendiqua ses lèvres avant que le cri ait pu lui échapper.
Lorsqu'il sentit qu'elle se calmait, il libéra ses lèvres. Donnant le premier à -coup, lent mais puissant et profond, il fut récompensé par les lèvres de Kyoko venant à la rencontre des siennes tandis que sa propre passion commençait à flamber. Il inhalait ses gémissements d'extase, les savourant comme les souvenirs précieux qu'ils deviendraient. Cédant à la sensation de son corps enveloppé autour du sien, il cessa de se contrôler. Il voulait lui faire l'amour de tout son être, en ne retenant rien.
Joignant ses doigts aux siens, il tira ses mains au-dessus de sa tête et les maintint contre la couverture douce. Shinbe se releva au-dessus d'elle pour voir ses expressions passionnés tandis qu'il prenait un rythme qui les poussait rapidement à bout. Des à -coups profonds et rapides se transformaient en des à -coups puissants et lents, avant de faire une pause pour se poser contre elle, puis il se retira rapidement et la pénétra brusquement une nouvelle fois.
Shinbe pouvait sentir les nombreuses fois où elle atteignait l'orgasme tandis que les spasmes tenaillaient son corps. Il pouvait les ressentir tandis qu'elle se resserrait encore plus autour de lui. Tout son corps brillait au clair de lune car il retenait sa propre libération. Cela le tuait, puis finalement, il ne pouvait plus le supporter, et sachant qu'elle atteignait de nouveau l'orgasme, il prit un rythme qui les ébranla tous les deux.
Les poussant tous les deux à bout, il donna un dernier à -coup, aussi profond que possible, et s'immobilisa, jetant sa tête en arrière. Le bruit qui lui était arraché n'était ni humain, ni immortel. C'était de la douleur et du plaisir, entre les deux, tandis que sa semence se déversait dans son corps... profonde, chaude, et en rythme avec ses battements de cÅur.
Une fois le monde de nouveau stable, Shinbe regarda Kyoko au moment où un sourire passionné se dessinait sur ses lèvres gonflées par le baiser, puis elle ferma lentement les yeux.
Sentant déjà son cÅur se briser à cause de ce qu'il avait fait, Shinbe approcha ses lèvres des siennes et leur chuchota la vérité :
Je t'aime.
*****
Plus tard, dans la nuit, Shinbe se réveilla et trouva Kyoko habillée mais endormie près de lui, sur la couverture posée sur l'herbe chatoyante.
Ne voulant pas déjà la réveiller et faire face à ses péchés, il porta silencieusement la prêtresse endormie, ainsi que le sac qu'elle transportait, et l'emmena dans la cabane où le reste du groupe dormait toujours.
Après l'avoir placée à son endroit habituel, entre le mur et Suki, il glissa lentement vers le mur opposé, ramenant ses genoux vers son torse, plus heureux et effrayé que jamais. S'il devait mourir dans les heures suivantes, il mourrait heureux.
Shinbe ferma les yeux en se demandant ce qui serait le pire, Kyoko se souvenant, ou Kyoko ne se souvenant pas. Il savait qu'il n'aimerait jamais personne d'autre, puisqu'il fallait avoir un cÅur pour aimer, et il n'en avait pas. Il l'avait déjà donné. Kyoko portait son cÅur depuis leur première rencontre.
S'il ne se faisait pas tuer par les dagues de Toya au petit matin, il savait qu'il resterait à sa place, l'aimant secrètement, et espérant qu'elle le remarquerait.
Chapitre 2 « Peurs du matin »
Shinbe se réveilla en sursaut en entendant le cri de Toya. Tous les muscles de son corps se recroquevillaient à l'idée de se transformer en kebab sous les dagues jumelles de Toya. Une fascination morbide lui faisait lentement ouvrir ses yeux d'améthyste pour voir ce qui se passait.
Tais-toi !
Kyoko cria, levant sa main et jetant le sort de domptage, puis saisit instantanément sa tête dans la panique tandis que la douleur montait en flèche dans son cerveau.
Pourquoi t'as fait ça ? Grogna Toya tandis qu'il la fixait furieusement en étant sur le sol.
Ouille.
Sa bouche formait un « o » tandis qu'elle se recroquevillait de nouveau.
Chut, ajouta-t-elle en espérant qu'il comprendrait le message.
Shinbe soupira, sachant que Kyoko avait probablement la gueule de bois, et Toya n'arrangeait pas les choses en étant aussi bruyant. Il était content qu'elle ait pu le paralyser, même s'il trouvait cela étrange de voir que le sort de domptage ne fonctionnait que sur Toya. Parfois, rien que le fait de pouvoir jeter un sort à Toya le rendait jaloux. Toya était le seul à pouvoir faire des bonds dans le temps, la suivant dans son monde, et cela n'aidait pas non plus. Dans l'esprit de Shinbe, cela ne faisait que les rapprocher.