La Méditation

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La Méditation
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Maison d’édition JhanaVerlag au Buddha-Haus

www.jhanaverlag.de et www.buddha-haus.de

Titre original en allemand: Meditation – Das Herz der Religionen. Publié par la maison d’édition JhanaVerlag, Uttenbühl 1998

ISBN 978-3-931274-56-6

eBook-Production et livraison:

Brockhaus Commission, Kornwestheim

www.brocom.de

© du livre numérique en langue française par JhanaVerlag, Uttenbühl 2015

Tous droits réservés au JhanaVerlag

Photo de couverture: Christiane Breitfelder

Traduction: Cathy Wolff

Relecture: Brigitte Sola

Conception de la couverture et mise en page:

Claudia Wildgruber

Table des matières

Pourquoi méditer?

Les avantages de la méditation

De quoi s’agit-il réellement?

Méditation de l’amour bienveillant

Biographie d’Ayya Khema

Pourquoi méditer?

Pourquoi la méditation doit-elle être un élément important de notre vie?

Si nous ne comprenons pas pourquoi la méditation est nécessaire, il est peu probable que nous méditions. En outre, il est impossible de méditer avec succès dès le début, c’est pourquoi il faut être patient et recommencer souvent.

Si méditer n’est pas une évidence pour nous, il est invraisemblable que nous le fassions. Nous pouvons faire quantité de choses pour remplir notre vie. Nous pouvons prendre conscience comment, chaque jour et sans discontinuer, nous prenons soin de notre corps, nous pensons à lui et lui accordons l’attention que nous jugeons nécessaire et qui doit nous rendre la vie plus agréable. Nous pouvons en tirer quelques conclusions.

Plusieurs fois par jour, nous donnons à notre corps la meilleure nourriture qui soit, la plus saine, la plus goûteuse, nous la digérons, en évacuons une partie et en absorbons une autre pour maintenir notre corps en forme.

Nous couchons notre corps toutes les nuits pour qu’il soit capable de fonctionner, sinon il est dans un tel état, au bout de deux ou trois jours, qu’il ne peut plus fonctionner correctement. Le corps doit se reposer.

Nous nous lavons au moins une fois par jour. Nous lavons notre peau et éventuellement nos cheveux. Nous sommes conscients que nous ne sommes pas faits uniquement de peau et de cheveux et pourtant, c’est tout ce que nous pouvons laver avec de l’eau et du savon.

Nous donnons au corps la possibilité de bouger, de se promener, de faire du sport ou toute autre activité. Si le corps est à court d’exercice, il ne pourra bientôt plus bouger.

Nous vivons dans une maison dont nous pouvons fermer les portes pour qu’aucune personne non désirée ne puisse entrer. Elle nous protège des intempéries: la pluie, la neige, la grêle ou le soleil ne peuvent pas nous faire de mal.

Ceci est tout à fait légitime; seulement, l’esprit qui habite notre corps et qui en est le maître ne reçoit pas une once d’attention. Il pense le jour et rêve la nuit, sans arrêt. Pas une seule fois, depuis que nous avons commencé à penser, ne lui avons-nous accordé ne serait-ce qu’une seconde de répit. C’est pourquoi il ne dispose pas de toute son énergie ni de toutes ses capacités. Il voit le monde à travers un brouillard de projections et d’incertitudes.

C’est dans ce brouillard que se déroulent nos envies: vouloir certaines choses et se débarrasser d’autres. Nous faisons évidemment l’expérience de ne pas toujours posséder ce que nous voulons et d’obtenir ce que nous ne voulons pas, et nous nous trouvons ainsi dans un va-et-vient entre joie et souffrance.

L’esprit est comparable à un outil très précieux dont personne ne s’occupe. On le laisse dehors sous la pluie et il rouille. Personne ne pense à le graisser ou à l’aiguiser, mais nous l’utilisons tout le temps. Si nous traitions un outil précieux de cette façon, il y a longtemps qu’il serait hors d’usage, mais nous aurions la possibilité d’en racheter un autre.

Cela n’est malheureusement pas possible avec notre esprit. Nous devons nous en accommoder de la naissance à la mort. Cela signifie donc que nous devons faire en sorte qu’il ne rouille pas: nous devons le graisser, l’aiguiser et le mettre à l’abri des intempéries. Nous devons surtout accorder repos, attention et sollicitude à notre esprit, cet outil incomparable, le plus précieux de l’univers.

L’une de nos erreurs est de croire que notre esprit puisse continuer à travailler efficacement sans aucune aide et que, de plus, tout ce que nous pensons est juste. Quand nous commençons à méditer, nous nous rendons compte dès les premières minutes que nous ne pouvons pas nous fier à notre esprit. Dès que nous avons compris cela, notre monde change. Jusque-là nous pensions qu’il nous adressait des données dignes de confiance – une erreur que nous commettons sans cesse. Durant la méditation, nous nous rendons compte que notre esprit pense, tout simplement parce qu’il n’a pas appris à rester tranquille.

Un des résultats de la méditation est de lui apporter le calme, de ne pas penser, mais de ne pas non plus s’endormir ou ressentir un vide incompréhensible. Ne pas penser, ne serait-ce qu’un court instant, est une vraie expérience pour notre esprit.

Nous ne pouvons pas »penser« notre vie et pourtant, nous pensons à l’avenir et imaginons comment il pourrait être, nous pensons à ce que nous aimerions avoir ou à ce dont nous aimerions nous débarrasser. Nous pensons à d’autres personnes, à ce qu’elles savent faire ou non, à nos jugements, nos condamnations à leur égard. Un processus de pensées est constamment en cours, qui n’a aucun lien avec l’instant présent mais uniquement avec l’avenir ou le passé.

Or, la réalité est tout autre. Vivre vraiment signifie être présent à chaque instant, sans penser, mais uniquement en ressentant. Nous pouvons apprendre cela durant la méditation. Sans la méditation, il est impensable de s’approprier cette capacité.

En méditant, nous nous rendons compte que toutes les pensées gênantes ont trait à l’avenir ou au passé. Nous pouvons permettre à notre esprit de se reposer de ce travail constant et faire disparaître momentanément la dualité dans laquelle nous vivons. Nous sommes constamment préoccupés par »moi« et »toi«, »bon« et »mauvais«, »recevoir« et »refuser«, »hier« et »aujourd’hui«. Cela nous apparaît clairement durant la méditation. Avant, nous pensions qu’en tant qu’êtres doués d’intelligence, nous étions capables d’émettre des pensées raisonnables; mais ceci n’est vrai que lorsqu’il s’agit de survivre. Et cela n’est pas suffisant. Il est dommage de passer sa vie à essayer de survivre, puisque c’est perdu d’avance. Il est plus important de s’approcher de la vérité.

Débarrassé de sa réflexion constante, notre esprit bénéficiera tout naturellement d’un apport d’énergie et pourra se régénérer. Tout comme notre corps se repose la nuit pour se sentir plus fort le lendemain, notre esprit peut acquérir de nouvelles forces. Cette régénération de l’esprit nous permet de voir plus clairement et d’être moins victimes de nos émotions. Ceci est le premier avantage de la méditation: nous acquérons une nouvelle énergie à travers le calme et ressentons moins de pression émotionnelle.

Le deuxième avantage est qu’en s’exerçant, l’esprit devient souple et obéissant. Nous ne nous sommes jamais vraiment concentrés même si nous avons appris des choses par cœur et en avons retenu d’autres. En commençant la méditation, nous nous rendons compte que ce n’est pas pareil. Si nous demandons à notre esprit de s’habituer à la concentration, il acquerra automatiquement des forces tout comme le corps en obtient par l’exercice physique. L’esprit acquiert des »muscles« qui lui permettent d’affronter sans dégâts les exigences de la vie.

Nous vivons dans une vérité relative dans laquelle il n’y a rien d’absolu. C’est pourquoi nous ressentons un vide intérieur que nous essayons de combler par des moyens extérieurs, des informations, des divertissements, des voyages, de la nourriture, du sport. Bien souvent, nous espérons qu’une personne nous apporte le bonheur. Pourtant, ce vide est ancré en nous et ne peut pas être comblé par le monde extérieur.

Il n’y a pas de bonheur absolu dans une réalité relative, mais nous sommes incapables de reconnaître cela. C’est pourquoi la vie est telle que nous la connaissons, celle dont tous les journaux parlent. Nous devrions toujours nous rappeler que notre esprit est la plus grande richesse dont nous disposions; il n’y a rien qui ait plus de valeur dans tout l’univers. Si nous réfléchissons un instant, nous remarquons que notre esprit est le maître et que notre corps est son serviteur. Nous nous occupons de toutes nos forces du serviteur et oublions complètement que le maître a également besoin d’ attention.

Nous lavons et entretenons notre corps quotidiennement et notre esprit en a tout autant besoin. Nous connaissons nos propres impuretés et n’avons pas besoin de nous en blâmer. Mais il est absolument nécessaire de les reconnaître. Si nous portons une robe sale sans le savoir, nous continuerons à la porter jusqu‘à ce que quelqu’un nous dise: »Ta robe est pleine de taches.« Il est rare qu’une personne soit assez honnête pour nous dire: »Tes pensées sont sales, nettoie-les.«

 

Nous devons donc nous-mêmes voir ces taches. Le processus de nettoyage correspond au processus de purification de l’esprit et c’est cela, la vie spirituelle. Que nous voulions la définir comme religion, comme organisation ou la faire dépendre d’un maître est sans importance. Il ne s’agit que d’un moyen de purifier l’esprit. Si un seul esprit est purifié, le monde s’en trouve changé, car nous sommes le monde. Une personne qui se transforme, transforme le monde.

Si nous nous concentrons, la purification de l’esprit a lieu automatiquement durant la méditation. Une minute de concentration équivaut à une minute de purification, car notre esprit ne peut pas faire deux choses à la fois. Nous ne pouvons pas penser de façon négative et nous concentrer en même temps. Cependant, cette purification durant la méditation n’est pas suffisante: nous devons soutenir ce processus de purification quotidiennement, en protégeant nos pensées des impuretés et en les transformant.

À travers la méditation, nous avons la possibilité de régénérer notre esprit de façon à ce qu’il puise de nouvelles forces après avoir été délaissé des années durant sous la »pluie«, sans être graissé ni aiguisé. À présent, nous le mettons à l’abri pour qu’il puisse se tourner vers l’intérieur et devenir lucide.

L’entraînement à la concentration lui procure des »muscles« qui lui permettront d’aller plus en profondeur. Le nettoyage à l’eau et au savon que nous offrons chaque jour à notre corps, nous l’offrons à présent à notre esprit, grâce à la méditation. Il serait préférable d’avoir un corps sale plutôt que des pensées sales. Chaque impureté laisse dans l’esprit des traces qui facilitent la répétition des pensées négatives et empêchent toute ouverture au changement.

Durant la méditation, nous donnons une bonne nourriture à notre esprit. En étudiant par exemple des vérités universelles de façon contemplative, nous apprenons à en faire notre demeure et nous nous éloignons du monde profane, du quotidien qui nous est familier mais qui ne nous emmène jamais à un niveau de conscience supérieur.

La méditation nous montre que le niveau de conscience sur lequel nous nous trouvons n’est plus le seul possible. Nous n’estimons plus qu’il importe uniquement de faire les courses, de travailler, d’accomplir nos devoirs, de vérifier nos comptes en banque, de téléphoner, de lire le journal, d’écrire des lettres, de faire la conversation ou d’allumer le poste de télévision. Toutes ces occupations ne mènent à rien, car la vie quotidienne est un cercle vicieux.

Cela commence dès le réveil : nous nous levons tôt le matin, faisons notre toilette, nous habillons, prenons notre petit déjeuner, allons au travail ou faisons le ménage, mangeons à nouveau, rentrons à la maison, nous déshabillons, nous lavons, mangeons, allumons la télévision et nous couchons. Et il en va de même le lendemain. Se lever, prendre son petit déjeuner, travailler et ainsi de suite, jour après jour, lire un livre de temps en temps, appeler quelqu’un ou partir en vacances. Ceci n’est en aucun cas satisfaisant, nous le savons, et c’est pourquoi nous sommes constamment à la recherche de nouveautés qui, bien sûr, s’avèrent ne pas être satisfaisantes et nous essayons à nouveau autre chose. La vie offre tellement de possibilités! Cela peut être le travail de toute une vie de reconnaître enfin que cet éventail de choix ne nous apporte pas la paix, à moins que nous ne décidions de prendre du recul et de dire: »Il doit bien y avoir autre chose.«

Ce qui est vrai! Et nous allons pouvoir nous en rendre compte nous-mêmes. Jusqu‘à présent, nous cherchions à l’extérieur de nous, à travers nos sens: la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat, le toucher et la pensée. Mais nous ne pouvons pas être intérieurement satisfaits par le monde extérieur. Élever notre niveau de conscience ordinaire à un niveau supérieur nous procure une harmonie intérieure jamais connue. Lorsque nous portons des vérités universelles dans notre esprit, notre vie intérieure se remplit de choses différentes de celles, quotidiennes, que nous connaissons tous. Le changement du niveau de conscience est un élément de la méditation, une possibilité qui nous est donnée si nous nous exerçons chaque jour patiemment, avec assiduité et confiance.

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