Les états de la conscience

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Les états de la conscience
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Guéshé Rabten
Les états de la conscience

Traduit de l'anglais par Christine Vannaz Revu, corrigé et édité par des élèves de Guéshé Rabten sous la direction de Gonsar Rimpoché Guéshé Rabten

Edition originale anglaise : «Levels of Consciousness», Guéshé Rabten, Tharpa Choeling 1978.

Tous droits réservés – imprimé en Suisse

© Edition Rabten, Le Mont-Pèlerin / VD

e-mail: info@editionrabten.com

www.rabten.eu/xvCatalog_fr.htm

Composition et couverture : Edition Rabten

portrait en couverture et p. 13 : Gonsar Rimpoché; image en sable, effectués par Ruedi Hofstetter; Illustration p.103 : Institut Monastique Tibétain de Rikon

eBook Herstellung: Edition Rabten www.rabten.eu

ISBN 3-905497-40-9

eBook: ISBN 978-2-88925-080-6

eBook-production et livraison :

HEROLD Auslieferungs Service GmbH

www.herold-va.de

La couverture représente une lampe à beurre tibétaine ainsi qu’une série d’autres motifs traditionnels dessinés avec du sable par les moines du monastère de Ganden Shartsé dans le sud de l’Inde.

La lumière dans une coupe en or symbolise à la fois le stade de l’illumination et la lumière de la sagesse dissipant les ténèbres de l’ignorance.

La confection de dessins de sable est un art traditionnel du Bouddhisme tibétain enseigné par le Bouddha lui-même dans les grands Tantras. Il est particulièrement recommandé pour la réalisation de Mandalas et a été parfaitement préservé jusqu’à nos jours.

Avertissement de l’éditeur

Ce texte est la traduction d’un séminaire donné en juin 1977 à Rabten Choeling (Le Mont-Pèlerin) par le Vénérable Guéshé Rabten.

Dans ce cours, Guéshé explique la nature générale de l’esprit et la manière dont il fonctionne. Il montre comment s’établissent sur cette base les états subtils lors du sommeil et des rêves et comment ils peuvent être utilisés judicieusement pour atteindre un but particulier, de grande portée. Ce livre présente donc un premier aperçu fondamental qui devrait stimuler le lecteur à entreprendre une étude plus approfondie.

Guéshé Rabten est l’un des Maîtres éminents de la lignée de transmission des grands Maîtres tels que Atisha, Djé Tsong Khapa, Kyabdjé Tridjang Rimpoché grâce auxquels les enseignements authentiques du Bouddhisme ont pu être maintenus dans leur totalité et parvenir jusqu’en Occident. Nous nous sentons donc tenus de conserver le style d’enseignement traditionnel de ces Maîtres – que suit Guéshé Rabten – et de rester aussi proches que possible de l’enseignement oral d’origine afin que la clarté pénétrante, qui donnait un caractère particulier aux exposés de Guéshé Rabten, puisse être ressentie à la lecture. Les répétitions, dont la fonction est d’imprimer fermement dans la mémoire certains points précis, ont donc été très peu raccourcies ou retravaillées. L’éditeur est seul responsable des éventuelles insuffisances de fond ou de forme.

Nous souhaitons aussi exprimer au Vénérable Gonsar Rimpoché notre gratitude pour sa direction et son soutien sans lesquels cette œuvre n’aurait jamais pu voir le jour. Nous remercions également tous les amis dans le Dharma pour leur participation efficace.

Nous sommes heureux de pouvoir publier les enseignements de Guéshé Rabten sous cette forme et sommes persuadés que personne ne pourra les prendre en main sans en retirer un profit durable.

Puissent les détenteurs de ces enseignements vivre longtemps et puissent croître notre sagesse et notre compassion.

L’éditeur

Le Mont-Pèlerin, Suisse

Juillet 2001

Préface

Je suis heureux de pouvoir présenter un nouvel ouvrage dans la série des publications de l’Edition Rabten.

Le texte Les états de la conscience contient un enseignement inspirant de mon précieux Maître ­Guéshé Rabten sur l’un des sujets les plus importants du Bouddhisme. L’esprit ou conscience, n’est pas un simple thème commun aux religions et philosophies, c’est, de fait, le cœur de toutes nos expériences, la caractéristique même qui distingue les êtres sensibles du reste des phénomènes existants. C’est parce qu’ils possèdent un esprit que les êtres sensibles, quelles que soient leur taille ou leur forme, occupent le premier rang dans les enseignements du Bouddha. La loi du Karma, la réincarnation, le Samsara, le cycle des existences ainsi que le Nirvana, la libération, n’ont de sens que grâce à l’existence de ­l’esprit. Sans lui disparaissent tous les critères d’évaluation de notre monde conceptuel tels que bon/mauvais, juste/faux, important/insignifiant, car ils sont basés sur les expériences des êtres sensibles. L’esprit étant par nature clair et capable de connaître, ni visible ni tangible, les êtres ordinaires, tels que nous, ont de la peine à saisir comment il est constitué bien qu’il soit la base de toutes leurs expériences. Cependant une connaissance précise de ses fonctions et de ses caractéristiques subtiles permet d’acquérir une compréhension de ce qu’est l’esprit, sans pour autant avoir à développer des facultés de perception supérieures.

Dans le Bouddhisme l’esprit est, à juste titre, au centre des analyses et recherches. Il est décrit dans ses moindres détails dans les enseignements des Soutras aussi bien que des tantras. Ainsi, dans l’ Abidharma, l’esprit est analysé et classé selon sa nature en consciences sensorielles et conscience mentale et similaires, suivant ses fonctions telles que perception, déduction, valide/non valide et selon ses qualités en positif, négatif, neutre, etc.

Dans les Tantras l’esprit est considéré selon une autre perspective, c’est-à-dire selon ses niveaux de subtilité qui jouent un rôle important dans nos expériences, au cours de notre vie et de notre mort, ainsi que pour notre développement spirituel. C’est précisément ce point qui est présenté dans cet ouvrage, d’une façon détaillée et avec la clarté et la simplicité qui caractérisent les enseignements du Vénérable Guéshé Rabten Rimpoché.

Guéshé Rabten fut l’un des plus éminents pionniers du Bouddhisme tibétain en Europe. Dés 1968 il avait été en contact avec des disciples occidentaux en Inde. Il fut le premier Maître tibétain à qui Sa Sainteté le quatorzième Dalaï Lama avait personnellement confié la tâche d’enseigner le Dharma aux occidentaux. En 1975 Guéshé a été invité en Suisse par la communauté tibétaine de Suisse ainsi que par des disciples occidentaux. Au cours de la même année il a fondé cinq des plus importants centres d’études du Bouddhisme tibétain dans plusieurs pays européens. Jusqu’à sa mort il a consacré sa vie entière, de manière altruiste, au service des êtres en leur apportant les enseignements apaisants et inspirants du Bouddha.

Les sujets des enseignements de Guéshé étaient illimités, ils traitaient aussi bien de la logique, de la philosophie, de la psychologie, de la phénoménologie que des méthodes de méditation extrêmement vastes et profondes selon les Soutras et les Tantras ou que des conseils pratiques pour la vie quotidienne. Une partie des enseignements donnés en Occident par Guéshé a pu heureusement être conservée grâce aux techniques modernes d’enregistrement. Avec l’espoir qu’un grand nombre de personnes en retirera un bénéfice personnel, ces précieux enseignements ont été édités sous forme de livres, tels que celui-ci, grâce aux efforts communs d’élèves de Guéshé. Je leur en suis reconnaissant de tout mon cœur. Je souhaiterais attirer l’attention des lecteurs sur deux autres livres de Guéshé, The Mind and its Functions et Trésors du Dharma qui sont particulièrement appropriés pour approfondir le sujet traité dans Les états de la conscience.

J’espère que la lecture de ce livre sera un enrichissement pour chacun de ses lecteurs.

Gonsar Tulkou Rimpoché

Directeur spirituel

Rabten Choeling

Le Mont-Pèlerin, juillet 2001



Introduction

Par expérience nous savons que si nous désirons collaborer avec quelqu’un, nous devons comprendre la nature de cette personne. Nous allons donc adapter notre comportement envers elle en fonction de cette compréhension et éviterons ainsi tout conflit ou toute déception, etc. Si cette compréhension nous fait défaut, nous pourrons facilement être trompés et déçus.

Depuis notre naissance, nous avons accompli toutes nos différentes actions par les trois portes, c’est-à-dire le corps, la parole et l’esprit. Des trois, l’esprit est le plus important : il est en quelque sorte le directeur. C’est pourquoi nous devons clairement comprendre sa nature. Ainsi nous saurons comment travailler avec lui et agir sans erreur. En résumé, par la compréhension de la nature de notre esprit, nous deviendrons capables de le contrôler, ce qui nous permettra d’éviter des difficultés et des souffrances.

Lorsque l’esprit n’est pas maîtrisé, des facteurs mentaux perturbateurs surgissent, provoquant toutes sortes d’erreurs. Etant donné que l’esprit est la source de toutes les actions du corps et de la parole, il s’ensuit tout naturellement des erreurs physiques et verbales dont nous devons supporter les conséquences malgré nous.

 

Divers systèmes de psychologie

Bien des personnes s’en sont rendu compte et ont élaboré divers systèmes de psychologie pour tenter d’analyser l’esprit.

Certains essaient d’améliorer leur compréhension de l’esprit en analysant les expériences et les comportements des autres. Ils constatent que la conscience apparaît presque toujours en dépendance des organes des sens et en concluent que ceux-ci constituent la partie principale de l’esprit.

D’autres interviennent délibérément sur le système nerveux de leurs patients et tirent ensuite des conclusions à partir des modifications subséquentes de la personnalité des individus traités. Grâce à ces méthodes, ils peuvent facilement affirmer que ­l’esprit est une partie physique subtile du corps, peut-être le système nerveux lui-même.

D’autres comparent les transformations mentales à celles que subissent les forces des éléments du corps et considèrent simplement l’esprit comme une de ces forces ou énergies.

D’autres encore affirment que, comme une activité mentale intense occasionne des maux de tête, le cerveau doit être l’esprit.

Les gens ordinaires jugent les états mentaux des autres au vu de leurs attitudes physiques et des expressions de leur visage dont ils font des interprétations hasardeuses.

Toutes ces conclusions ont été faites, après analyse, par des personnes sensées et nous ne pouvons pas dire qu’elles sont totalement fausses. Certes les investigations de ces chercheurs ont pénétré le domaine de l’esprit. Nous pourrions dire que certaines de leurs intuitions sont correctes, mais les théories et systèmes qu’ils en ont tirés sont erronés.

Dans le premier cas, ceux qui affirment que ­l’esprit est un organe des sens ont bien saisi l’étroite relation existant entre les deux phénomènes. Cependant, ils franchissent un pas sans justification en soutenant qu’ils sont d’une seule nature.

Dans le deuxième cas, ceux qui soutiennent que l’esprit est une partie physique subtile du corps, ont bien vu que l’esprit et les vents subtils1 sont inséparables, mais là aussi leur conclusion est fausse.

De la même façon, comme les éléments du corps sont extrêmement puissants, il est facile d’affirmer que l’esprit n’est qu’une force ou une énergie faisant partie de ces éléments. Cependant, si nous poursuivons notre investigation dans cette direction, nous verrons qu’il n’y a pas de raison de restreindre notre analyse aux seuls éléments du corps. Nous serons donc forcés d’attribuer un esprit à toutes sortes d’autres choses. De grandes complications vont s’ensuivre.

La relation entre la tête et l’esprit est expliquée de la façon suivante : lorsque l’esprit est engagé dans une activité intense les forces mentales doivent être rassemblées, concentrées ce qui crée une certaine pression dans les canaux où circulent les vents2 ; ces derniers peuvent ensuite monter à la tête et produire une tension physique. C’est pour cette raison que les personnes qui méditent beaucoup se plaignent souvent d’une sensation de pression ou, au contraire, de resserrement dans la tête.

Les traités de médecine bouddhiste expliquent que notre corps physique est constitué de flegme, de bile et de vent3. Le flegme se trouve plus particulièrement dans les poumons et le cerveau. Lorsque les vents montent et rencontrent le flegme dans le cerveau, il en résulte des vertiges et des maux de tête.

De plus, la pression des vents qui augmente lorsque l’esprit est concentré, affecte la pression sanguine, ce qui peut provoquer des maux de tête, des maux de dos et même des attaques cardiaques.

Notre corps comprend plusieurs centres4 : aux niveaux du nombril, du cœur, de la gorge et de la tête notamment. Ce dernier a une relation très importante avec l’esprit ainsi qu’avec les effets secondaires, occasionnels et déplaisants de la con­centration.

Pour étudier l’esprit, nous devons comprendre que rien de tout cela n’est de la nature de la conscience. Néanmoins la relation de tous ces éléments à la conscience avec laquelle ils sont interdépendants est extrêmement subtile. Observer ces phénomènes de près et comparer les diverses thèses et théories de la psychologie, pourra, si nous en sommes capables se révéler fort bénéfique.

Il y a même aujourd’hui des gens pour qui ­l’esprit est semblable à l’espace ou à quelque force cosmique fondamentalement indivisible. Mais, en réalité, chacun de nous est doté d’un continuum mental individuel, distinct de celui des autres.

La nature de l’esprit

Nous pouvons comprendre facilement que l’esprit est ce qui pense, se souvient, fait des projets, etc. Mais il nous est nettement plus difficile de comprendre clairement sa vraie nature.

Comme pour tous les phénomènes, l’esprit a deux natures : une nature conventionnelle ou relative et une nature ultime ou finale. Nous allons maintenant parler de la première5.

Sur le plan conventionnel, l’esprit est totalement dépourvu de matière ou de forme physique : il est dit «clair»6. Cependant, il est également transitoire7 car, contrairement aux phénomènes permanents tels que l’espace vide8, il est un flux, changeant constamment d’instant en instant. Nous pouvons poser notre livre et voir les changements innombrables qui se produisent dans notre propre esprit en quelques minutes seulement : maintenant nous sommes en train de regarder par la fenêtre, maintenant nous pensons au passé, maintenant nous faisons des projets. Il y a d’innombrables états d’esprit différents et tous sont transitoires : ils ne demeurent qu’un instant.

De plus, l’esprit n’est pas défini comme changeant seulement par rapport à son objet principal mais aussi en terme de sentiments différents : bonheur, chagrin, indifférence, etc. Ces derniers apparaissent constamment, se succédant les uns aux autres. Comme un drapeau sans cesse agité par le vent, notre esprit est continuellement agité par le flot des circonstances changeantes.

Outre sa clarté, l’esprit a encore une autre caractéristique : il existe dans la nature de la connaissance, ce qui signifie qu’il a la capacité d’être conscient de tout objet avec lequel il entre en contact. Par exemple, notre esprit est totalement capable de prendre conscience de tous les détails de nos mains. Il est comme un miroir qui reflète clairement tout ce qui se présente à lui.

Spécificité de l’esprit

L’une des particularités de l’esprit est sa capacité à développer un nombre illimité de qualités positives s’il est correctement orienté. Les Arhats, les Bodhisattvas et les Bouddhas ont tous réalisé leurs différents états par le développement mental. Ce dernier se fait progressivement par l’accoutumance à des états d’esprit positifs. Fondamentalement, l’esprit de ces êtres est semblable au nôtre : il est clair et connaissant. Dans leur nature, tous ces différents états d’esprit ne présentent aucune différence. Cela signifie qu’en nous efforçant au développement intérieur, nous pouvons nous aussi devenir un Arhat, un Bodhisattva ou un Bouddha. Par exemple, avant d’aller à l’école nous ne savions même pas l’alphabet, mais grâce à de bons professeurs, nous avons même pu obtenir des diplômes universitaires. Notre état d’esprit actuel, qui a acquis toutes sortes de connaissances, est le prolongement ultérieur du continuum mental ignorant de notre enfance. Ce n’est pas comme si nous avions soudainement reçu un nouvel esprit. Notre état actuel est le résultat substantiel9 de nos états d’esprit passés et il s’est développé d’une manière graduelle. Par l’emploi de méthodes appropriées, une telle évolution peut produire un esprit qui perçoit tous les phénomènes, en bref, un esprit aux possibilités infinies. De l’exemple de notre propre développement depuis l’enfance jusqu’à maintenant, nous pouvons déduire que le développement de l’esprit n’est pas compliqué. Il est au contraire facile si nous faisons les efforts appropriés.

La cause du bonheur

Puisque l’esprit est prépondérant, nous pouvons constater que son évolution influencera les actions du corps et de la parole et que les résultats en seront grandement bénéfiques. Cependant, si nous laissons notre esprit dégénérer, nous commettrons beaucoup d’erreurs qui seront sources de souffrance et de malheur tant pour nous que pour tous ceux qui nous entourent. Ainsi, le bonheur ou le chagrin que nous éprouvons aujourd’hui, de même que ceux à venir, dépendent directement d’états d’esprit positifs ou négatifs.

En résumé, que nous poursuivions des buts mondains ou religieux, notre succès repose sur un esprit civilisé10. Peu importe les progrès extérieurs, nous ne connaîtrons jamais un réel bonheur si nous n’avons aucun contrôle sur notre esprit.

Qu’est-ce qu’une personne religieuse ?

Bien des gens pensent qu’une personne n’ayant aucune foi religieuse ne peut pas faire des progrès intérieurs, mais ce n’est pas le cas. Par exemple, il se peut que nous rencontrions une personne animée par l’intention délibérée de nuire aux autres. Si nous sommes habiles, nous pouvons parvenir à lui expliquer que, tout comme elle, les êtres auxquels elle souhaite nuire n’aiment pas souffrir. Cette démarche pourrait l’amener à modifier son intention malveillante. La faire se détourner d’une telle action négative, tout en en comprenant les conséquences, devient un acte religieux, même si son auteur se considère lui-même comme athée.

Le potentiel d’une personne qui comprend11 la nature de l’esprit

Il est important pour les érudits, comme pour les méditants, de comprendre la nature et le potentiel de l’esprit. Ils seront ainsi plus facilement convaincus de l’existence des vies passées et futures. Bien que ce corps physique grossier soit une continuation des cellules qui ont commencé à croître dans le ventre de notre mère, nous verrons que notre esprit ne procède pas de cette cause matérielle, mais qu’il a sa propre origine de nature non-matérielle et sans forme.

Lorsque nous comprenons que l’esprit est sans forme et impermanent, nous sommes amenés à le voir comme un courant ininterrompu, chaque instant résultant directement du précédent et donnant naissance directement au suivant. De cette façon, nous pouvons remonter le cours de l’esprit jusqu’au moment de notre naissance et de notre conception.

Quand nous comprenons que l’esprit est sans forme et que sa cause ne peut être autre que «sans forme», alors nous sommes capables de réaliser que la cause de l’esprit ne peut pas être les cellules dans le ventre de notre mère. Si nous poursuivons ainsi sur la base d’un raisonnement correct et d’une investigation précise, nous pourrons conclure avec certitude que les vies passées ont existé.

De la même façon, nous verrons qu’au moment de la mort, l’esprit se sépare du corps, son support physique. Puis, le corps se désintègre soit en étant brûlé, soit en se décomposant, mais il est impossible d’affirmer que l’esprit subit le même sort. En réalité, la conscience poursuit son cours transitoire mais sans fin.