Ses Guerriers Cyborg

Text
0
Kritiken
Leseprobe
Als gelesen kennzeichnen
Wie Sie das Buch nach dem Kauf lesen
Schriftart:Kleiner AaGrößer Aa

3


Mikki, La Colonie, Salle de Transport Numéro Deux

Je me réveillais nue. Pourquoi étais-je nue ? Complètement nue ? Dans quel intérêt ? La blouse d'hôpital que je portais pour passer les tests n'était pas vraiment digne d'un créateur, mais au moins elle me couvrait.

La Gardienne avait dit que mon partenaire m'attendrait. Eh bien, j'avais dû perdre la mémoire car j'étais apparemment maquée à trois femmes surexcitées. Elles ne ressemblaient pas à des extraterrestres, bien que je ne sois pas vraiment sûre de ce à quoi ressemblaient des femmes extraterrestres, je supposais donc qu'elles étaient originaires de la Terre.

Elles me serrèrent dans leurs bras alors que je quittais le revêtement inconfortable de la plateforme de transport. Elles se présentèrent si rapidement que j'eus du mal à suivre. J'avais cru comprendre qu'elles s'appelaient Rachel et Lindsey. Crystal ou Christy ? La troisième était … Kristin ? Un truc dans le genre. Au moins, j'aurais des copines. Des copines extrêmement enthousiastes. Bonne nouvelle, parce que l'idée de me faire démonter par les immenses extraterrestres qui me mataient me donnait envie de me rouler en boule, de disparaître sous terre et vomir le peu que j'avais mangé au petit déjeuner pour refaire tout ce trajet dans l'univers jusqu’à la Terre.

Les hommes extraterrestres étaient tous immenses. Gigantesques, un peu comme dans les films. Comme la Montagne dans Game Of Thrones mais plus beaux et mieux habillés. Un mètre quatre-vingt-dix, un visage viril et des yeux d'une couleur étrange. Leur teint variait de l'or, au brun et au cuivré, comme s'ils étaient faits d'éléments terriens et de métal. Pour être honnête, ils étaient super sexy mais j’ignorais lequel était le mien, et je n'avais aucune possibilité de poser la question puisque les femmes qui m'entouraient parlaient plus vite qu'un groupe de pom-pom girls lors d'un rassemblement.

—Salut ! Moi c’est Rachel. Mon chéri est gouverneur ici, je travaille dans le médical, n’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Ok ?

Rachel me serra dans ses bras, bien que je sois nue, c’était bizarre, agréable et, super bizarre. Elle portait une tunique et un pantalon vert foncé qui semblaient extrêmement confortables, des chaussures vertes souples, ses cheveux bruns étaient relevés et torsadés sur sa tête. Elle portait un étrange collier couleur cuivre autour du cou, mais cela ne semblait pas la déranger, ça devait être la mode.

Rachel semblait sympathique, ses yeux bruns ne contenaient pas la moindre trace de méchanceté. De près, elle était humaine, pas de doute possible. Elles l'étaient toutes. Dieu merci.

La femme suivante avait des cheveux blonds coupés en brosse et une armure, soldat ou policière. Le pistolet laser sanglé à sa hanche et sa cuisse n’était pas là pour faire joli. Policière ? Militaire ? Elle aussi portait un de ces étranges colliers, le sien était vert foncé. Je ne savais pas encore comment cette planète fonctionnait, mais elle sourit et prit une couverture bleue des mains d'un des grands extraterrestres sexy au bord de la plateforme. Elle m’enveloppa dedans, je la remerciai et tirai sur les bords pour m’y blottir. Rachel était gentille de toute évidence, mais également sensée. Je saurais m’en souvenir.

—Bienvenue dans la Quatrième Dimension. Je m’appelle Kristin. Je me suis dit que tu voudrais peut-être te couvrir.

—Mikki. Mikki Tanaka. Et merci, dis-je en tenant la couverture bien fermée.

—D'où viens-tu ? demanda-t-elle.

—D'Hawaï.

—Génial. Kristin haussa les sourcils. Tu fais du surf alors ? Ou tu fais juste du sport pour le plaisir? Ouais, désolée, c’est un peu évident, vu tes muscles.

Un flic, c’était tout vu. Du genre à vite juger. Évaluation de la menace potentielle, etc. Elle n'avait pas tort, mais je lui avais facilité la tâche puisqu’elle m’avait vue nue.

—Oui du surf. Deux fois championne du monde, il y a longtemps. J’en fais parce que j'aime ça. Enfin... parce que j'aimais ça.

—North Shore ? Oahu ? elle écarquillait les yeux.

—Oui.

—Y’a de grosses vagues là-bas.

Pas faux. Je l'aimais de plus en plus.

—Des vagues du tonnerre.

—Super. Son visage s’illumina comme si je venais de lui décrire un délicieux gâteau au chocolat. Un mélange de plaisir et d'envie, j’aurais une copine qui carbure à l'adrénaline. Je bossais pour le FBI avant d’atterrir ici. Maintenant, je fais des missions de reconnaissance avec les gars.

Elle indiqua les hommes dans la pièce d’un signe de tête.

—Super, répondis-je en retour. Nous venions de partager un moment de connivence avant que la jolie blonde qui se tenait derrière elle nous interrompe. Je l’avais reconnue grâce à des vidéos que j'avais vues avant de décréter que devenir une Épouse Interstellaire serait probablement mieux que passer dix ans derrière les barreaux.

—Salut. Moi c’est Lindsey.

Agréable, blonde, sublime, avec cette douceur qui donne envie de raconter tous ses secrets. Pas de collier. La théorie de l'accessoire de mode venait de se faire la malle.

—Je te reconnais.

Elle sourit.

—Avant j'étais blogueuse. Maintenant, je fais des reportages et m'occupe des relations publiques pour les gars d’ici. Nous envoyons des vidéos et des interviews sur Terre pour essayer de faire en sorte que des volontaires s’enrôlent dans le Programme des Épouses.

—Oui, j'en ai vu quelques-unes. Elles étaient vraiment bien.

—Merci.

Elle rougit, c’était touchant. Elle avait l’air trop sympa pour être honnête, mais j'avais l’habitude de travailler dans un laboratoire avec une bande d'intellos qui passaient la plupart de leur temps libre à jouer. Ou traîner avec des révolutionnaires, des hippies qui ne se lavaient pratiquement jamais, des militants écologistes aussi à l'aise pour traquer les animaux sauvages dans les bois qu’assis face à leur mère à table. Les citoyens trop gentils et trop honnêtes n'étaient pas ma tasse de thé.

Je n'allais pas le lui dire, étant donné que je ne m'étais pas vraiment portée volontaire pour quitter Hawaii, l'océan, ma vie. Avouer que j'étais une criminelle reconnue coupable n'était probablement pas la meilleure façon de lier amitié.

—Ravie de vous rencontrer. Je m'appelle Mikki.

Nous échangeâmes des sourires avant que l'un des géants ne s'éclaircisse la gorge. Je dus pencher la tête en arrière pour le regarder. Grand, brun, beau. Expression sérieuse, posture tout aussi imposante. J'avais entendu dire que les extraterrestres vivant sur la Colonie étaient des soldats capturés durant la guerre, des gars qui avaient survécu à leur emprisonnement aux mains de la Ruche, mais possédaient des caractéristiques mécaniques qui avaient été ajoutées à leur corps, comme les cyborgs d'un film de science-fiction. Je n'avais jamais imaginé à quoi ressemblaient ces intégrations. Jusqu'à aujourd'hui. La peau du bras gauche de ce type luisait d'un reflet métallique, à l’endroit où elle sortait de sa manche.

—Rachel, nous devrions peut-être faire en sorte que ta nouvelle amie fasse la connaissance de ses partenaires.

Je regardais par-dessus l'épaule de Lindsey tandis que Rachel se tournait vers le géant avec un regard que je lui enviais. Amour. Désir. Adoration. Les trois en même temps. Elle venait de la Terre, était mariée à cet Incroyable Hulk, et semblait visiblement heureuse de cette union. Cet endroit n'était peut-être pas si mal, en fin de compte.

Lui aussi portait un collier. En cuivre, comme celui de Rachel, et ce n'était pas une coïncidence. Je me souvins du rêve, de la mention des colliers, d'une connexion spéciale pour ceux qui les portaient.

—Excuse-moi, Maxim, murmura-t-elle. Tu as raison. Nous étions surexcitées.

Le regard qu'il lui lança ? Putain. Si un mec canon me regardait comme ça, je fondrais illico et lui demanderais de me baiser sur le champ.

Rachel se posta auprès de Maxim, qui passa un bras autour de sa taille. Les autres femmes s'éloignèrent de moi, chacune alla vers un extraterrestre différent, leur moitié. Je remarquais que les deux hommes qui entouraient Kristin portaient des colliers vert foncé correspondant au sien.

Peut-être ... qu'ils aimaient être assortis à leurs femmes, ici ? Pourquoi Lindsey n'en avait pas ?

Peu importe. Je m'inquiétais de ce qu'ils portaient alors que j'étais nue. Étant donné la foule qui s'était rassemblée, je devais être un vrai monstre de foire, tout le monde était venu voir à quoi ressemblait la nouvelle.

J‘avais la peau claire. Plus claire que la moyenne. Je l'avais toujours été. Yeux marron, cheveux noirs. Pas du tout un canon de beauté. Mes parents étaient originaires du Japon et j'étais petite, comme ma mère. Peau claire, lèvres café au lait—comme mes tétons—pas le joli rose pimpant que j'enviais aux filles du lycée. Mais c'était il y a longtemps. Depuis, j'étais en paix avec moi-même, au diable les angoisses adolescentes. J'étais forte, rapide et n'avais peur de rien. Si j'étais capable de surfer sur une vague de six mètres, je pouvais rencontrer un extraterrestre censé être l'homme idéal. Non ?

Même s'il mesurait deux mètres.

—Où est Surnen ? Rachel regarda autour d'elle, confuse.

—Qui est Surnen ? demandai-je.

—Ton mari, ma chérie. Lindsay me sourit comme une Barbie Malibu super heureuse, ce qui était sympa mais pas très utile. Je me tournais vers Kristin pour avoir des réponses, mais elle haussa les épaules. Aucune aide de ce côté-là.

 

Super. Je venais de faire un « téléporte-moi Scotty », j'avais traversé la moitié de la galaxie, et l'homme de mes rêves ne venait pas m'accueillir à mon arrivée ? Formidable. La conclusion parfaite d'une journée parfaite.

—Toutes mes excuses, madame. Je suis le Capitaine Trax, votre second. Le Dr Surnen a été retardé par son travail. Il nous rejoindra ultérieurement.

—Pardon ? Je me tournai vers l'extraterrestre en question. Trax. Un nom inhabituel. Il était grand, comme les autres, avec une peau hâlée magnifique, comme le bureau en acajou de mon père. Ses cheveux avaient des reflets auburn, cuivré, ses yeux luisaient d'un éclat ambré parsemé de paillettes de couleur bronze, comme la pierre de l'œil de tigre. Un regard tout sauf froid. J'avais l'impression qu'un soleil brûlant, un feu ardent me consumait, ma peau picotait presque. Il portait une tenue de camouflage, mais au lieu du kaki terne de l'armée, la sienne était noir et gris, similaire à l'armure de Kristin.

Lui était soldat et mon autre partenaire médecin ?

Un putain de médecin ?

Dieu se payait de nouveau ma tête ? Putain c'était pas drôle. Je supportais difficilement les médecins sur Terre, je détestais la moitié d'entre eux. Généralement, c'étaient soit des connards coincés comme mon père, soient des cavaleurs à l'ego surdimensionné qui changeaient de femmes tous les mois comme s'il s'agissait de brosses à dents équipées de nichons—plus les seins étaient gros, mieux c'était. Taille 34 et soutien -gorge bonnet F ? Ben voyons. Tout ce qu'il y a de plus normal.

J'étais petite. Petite. Petit cul. Petits seins. Si ces extraterrestres s'attendaient à plus qu'un bonnet B, ils étaient mal barrés.

Du métal argenté brillant recouvrait la peau émergeant du col de la chemise de Trax. Non, pas seulement dessus, c'était incrusté en partie dans son cou, pas du tout superficiel. Ça me rappelait un Terminator, je me demandais jusqu'où ça descendait sur son corps. Son visage était exempt de toute trace étrange, si tant est que le liseré argenté qui courait sur son cou et son oreille gauche, similaire à cette même substance, semblable à une délicieuse friandise au chocolat noir, soit considéré comme normale chez un extraterrestre.

Il s'avança et prit ma main dans la sienne. Je m'attendais à ce qu'il me fasse un baisemain comme dans les films de jadis mais il se contenta de tenir ma paume à plat dans la sienne et de la caresser du pouce. Juste son pouce, d'avant en arrière, un rythme lent et hypnotique. Il me caressait doucement, sa peau était chaude. Le contraste de nos couleurs de peau était flagrant. Toutefois, la taille de sa main beaucoup plus grande que la mienne me donnait l'impression de ne pas être à ma place. Ma main ressemblait à celle d'une gamine, dans la sienne.

Il était temps de me rappeler qui était l'extraterrestre, ici. J'étais l'extraterrestre pour tous les hommes présents dans cette pièce, et ils étaient les extraterrestres pour moi. Je me rappelais que personne n'était vraiment différent sur le plan physique une fois nu. Ma présence sur une planète extraterrestre était la preuve que toutes les créatures étaient identiques en termes de désir, de besoin et d'envie, même si, extérieurement, nous étions différents en taille, forme et couleur.

Il pressa mes doigts, interrompant le cours de mes pensées. Je fus parcourue de frissons, je resserrai la couverture autour de moi alors qu'il penchait la tête pour indiquer son inquiétude.

—Tu as froid, ma chérie ?

C'était mon mari. Mon second, d'après ses dires. Ce Surnen était celui dont le test affichait un taux de compatibilité de quatre-vingt-dix-huit pour cent ? Ce foutu docteur ? Qui n'était pas là ?

—Vous êtes mon second. Mon autre compagnon est médecin ?

Il fit signe de tête.

—C'est exact, madame.

—Et il n'est pas là parce que... ?

Je voulais savoir comment ça se passerait maintenant. Inutile de nouer des liens s'il ne se pointait pas au mariage ... ou je ne sais où. La Gardienne avait dit que j'avais trente jours pour accepter ou refuser, si mon partenaire ne se donnait même pas la peine de pointer le bout de son nez, ça m'avait tout l'air d'un refus de ma part.

Derrière moi, Kristin riait.

—Oh, je sens qu'on va bien s'amuser.

—Ok. Maxim a raison. Laissons-leur un peu d'intimité, lança Rachel avec sa grosse voix, tous sortirent par une grande porte qui s'était ouverte en silence, comme dans Star Trek.

Kristin s'attarda jusqu'à ce que je relève les yeux. Nos regards se croisèrent et elle me salua brièvement en signe de solidarité féminine—du moins, c'est ainsi que je le compris. Son petit geste m'assurait que tout allait bien. Elle était de mon côté, même si j'ignorais exactement pourquoi elle voulait s'assurer que je sache qu'elle assurait mes arrières.

—Surnen peut se montrer ... pénible, dit-elle. Si tu as besoin que je lui botte les fesses, dis-le-moi.

Pénible ? Oh, mauvais plan.

—Kristin ! Rachel attrapa Kristin par le bras, elle se laissa faire en riant.

—Je ne mens pas, dit-elle en franchissant la porte.

—Tyran et Hunt ont peut-être leur mot à dire quant au fait que tu t'amuses à botter le cul du premier venu, et je te rappelle qu'une bonne fessée ne leur a jamais fait peur, lui rappela Rachel.

—Pas vraiment, Kristin n'était pas d'accord. Je ne comprends pas les ordres. Pas quand c'est l'heure de la fessée.

—Tu ne toucheras les fesses de personne, ma chérie, dit un des mecs baraqués, visiblement pas fâché. Mais plutôt ... excité.

À moins que je ne pense qu'au cul. Je m'étais préparée psychologiquement à être enlevée par deux extraterrestres et emmenée directement dans un lit pour y être possédée—pour reprendre le terme de la Gardienne.

Leurs chamailleries cessèrent lorsque la porte se referma derrière elles, m'enfermant à l'intérieur, nue sous une couverture, discutant avec un parfait inconnu qui n'était même pas mon mari. Il semblait... doux. Un gentil géant, même si je n'allais pas le lui dire.

Qu'étais-je censée faire ? Le suivre ? La Gardienne avait abordé cette histoire de deux partenaires Prillons, mais que devais-je penser, le gars avec qui j'étais censée être compatible ne se montrant pas ?

Je me tournai vers Trax, qui me tenait toujours la main, si délicatement que je l'avais presque oublié.

—Le docteur est trop occupé pour me rencontrer. Et maintenant on fait quoi ?

Il s'agenouilla devant moi et baissa la tête. Je restai bouche bée.

Il allait me demander en mariage ?

—Je m'excuse pour l'absence de Surnen. Comprenez-moi bien quand je vous dis que je suis tout à vous, madame. Votre partenaire. Je suis à votre service, je vous protégerai, je mourrai pour vous. Je ferai tous les sacrifices possibles pour vous rendre heureuse. Je vous demande d'accepter mon collier de mariage en tant qu'épouse Prillon. Il vous liera à vos compagnons, mais ne prendra pas la couleur de ma famille tant que vous n'aurez pas formellement accepté notre demande. Le collier veillera sur votre sécurité et informera tous les guerriers et combattants ici sur la Colonie que vous êtes notre femme, placée sous notre protection.

—Je croyais que vous aviez dit être mon second.

Trax haussa imperceptiblement les épaules.

—Surnen n'étant pas présent pour être votre mari principal, j'ai demandé au Prime de m'accorder ce droit.

De quoi parlait-il ? Quel droit ?

Trax sortit quelque chose de son uniforme qu'il me tendit. C'était le collier dont il parlait, identique à ceux que j'avais vus au cou de Rachel et Kristin. Mais celui-ci était en métal noir, mais … non. C'était un métal inconnu. Je n'avais aucune idée de la façon dont il tenait autour du cou sans fermoir, je pris le collier extraterrestre dans sa main pour le regarder de plus près.

—Comme une alliance, mais autour du cou ?

Il leva les yeux, fronça les sourcils.

—Je ne vois pas à quelle bague vous faites allusion mais c'est un signe extérieur montrant votre appartenance à vos époux. Est-ce que cette... alliance de mariage établit une connexion entre les époux sur Terre ? Une sorte de connexion psychique qui relie vos émotions ?

Je secouai la tête.

—Non.

—Comment vos maris peuvent rendre leurs épouses heureuses s'ils ne partagent pas leurs émotions ?

—Ils ne partagent rien. C'était un peu méchant pour tous les hommes sur Terre, ma voix était teintée d'amertume. Les extraterrestres de l'espace n'avaient aucune idée de ce que les beaux mecs tout bronzés et les surfeurs entendaient par « relation ». Certains. Mais ce n'est pas facile. Ils doivent faire des efforts. Mon père en était l'illustration parfaite. Très traditionnel. Chirurgien. Ma mère supportait son attitude sévère et son comportement dominateur depuis plus de trente ans. Je ne comprenais pas leur mariage, mais je lui en étais reconnaissante. Leur union n'était pas parfaite, mais elle était solide. Je n'avais jamais fait partie de ces enfants inquiets face au divorce.

—Tiens-toi prête, ma chérie. Tu risques d'être surprise par la puissance du lien que nous allons partager.

—Très bien.

Au rang des surprises, je doutais que me livrer à un ou deux parfaits inconnus puisse rivaliser avec mon voyage sur une planète extraterrestre. Je n’allais pas m’unir avec un étranger normal, mais à un extraterrestre. Étaient-ils au moins constitués pareil ?

—Ça se met comment ?

—Tu dois d'abord accepter notre union et nous accorder trente jours pour conquérir ton cœur.

—Tu dis « nôtre », mais je n'ai pas encore fait votre connaissance. Le docteur était mon primo-époux, et voilà qu'il ne l'est plus ?

—Comme je te l'ai dit, il n'est pas ici, j'ai déposé une demande officielle pour devenir ton partenaire principal. Il sera mon second.

D’accord. Accepter quoi que ce soit était assez difficile, n'ayant pas encore rencontré mon partenaire. Premier, deuxième, aucune importance.

La Gardienne avait dit que je pouvais partir, je pouvais lui faire confiance. Elle était trop pointilleuse vis-à-vis du processus pour me mentir. Elle était humaine. Rachel, Kristin et Lindsey semblaient heureuses ici. Je n'avais vraiment rien à perdre. Et ce mec ? Plutôt pas mal.

De plus, je tenais vraiment à sortir de cette pièce, et à m'habiller. Je m'attendais à faire la connaissance de mon mari et me faire tringler par un extraterrestre bien costaud, chaud bouillant, qui aurait hâte de m'embrasser et de me dire combien j'étais belle et parfaite. Fait incroyable, j'avais rencontré presque tout le monde sur la base, sauf mon mari.

Bien que je ne puisse pas en vouloir à Trax et lui faire payer son absence. Il était venu ici. Il était là, agenouillé devant moi avec un collier. Il ne savait rien de moi et m'avait dit qu'il était à moi, et non l'inverse. Un grand extraterrestre sexy en diable me demandait en mariage. Je lui devais bien ça.

—J'accepte ta demande, Trax. Je t'accorde tes trente jours. Je ne comptais pas prononcer le nom de l'autre. Ça commençait bien par un S ? Je n'en étais pas sûre. Tout ce que je savais, c'est que l'autre extraterrestre, mon mari, travaillait. J'avais entendu cette phrase toute ma vie de la bouche de mon père. Toujours trop occupé pour sa femme et sa fille. Toujours des choses plus importantes à faire. Toujours occupé à vouloir sauver le monde.

Mon père m'aimait à sa façon. Je le savais, même si lui et maman n'avaient pas assuré lors de mon arrestation. Oui, ça m'avait fait de la peine. Ça m'en faisait toujours. Avant cela, cependant, j'aurais bien aimé être en première ligne pour attirer son attention sans devoir me sentir nulle et inférieure. Je savais qu'il sauvait des vies. Que représentait une pièce de théâtre à l'école ou une compétition de surf, comparées à l’intervention chirurgicale d’un patient qui risquait de mourir ? Il savait pourtant que j'aidais les autres. Sauf que les baleines n'étaient pas des êtres humains. Pour lui, ça ne comptait pas.

—Tu me fais un grand honneur, ma femme, déclara-t-il, avant de se redresser. Il était heureux vu son sourire. Je te protégerai et veillerai à ton bonheur. Tu as ma parole.

C'était si officiel. Se comporterait-il de même quand nous ...

Non. Je ne pouvais pas y penser. Pas encore. Une énorme protubérance était clairement visible sous le pantalon de son uniforme. Impossible de la manquer étant donné sa taille de géant, j’étais minuscule en comparaison. Mes yeux arrivaient presque pile au bon endroit. Il bandait pour moi. Il ne s'en cachait pas. Pas le moins du monde.

 

Il en était fier.

C’était mon mec. Mais alors, je n’avais qu’un seul partenaire ? Pourquoi être déçue ? Je n'avais jamais imaginé sortir avec deux mecs à la fois avant de passer ce foutu test de rencontres. Un rêve de ouf, j’avais joui comme jamais dans la vraie vie. Cette expérience me donnait à penser que baiser avec deux hommes m’excitait. Surtout si l'un d'eux était Trax. Je faisais la fine bouche alors qu’un homme sublime me suppliait de devenir son épouse légitime ?

Imbécile. Je me comportais comme une vraie idiote. Au diable les problèmes de mon père. Le trajet m’avait peut-être perturbée. Dire que la journée avait été longue serait un euphémisme. Rares étaient les femmes qui se réveillaient en cellule, étaient conduites au Centre de Recrutement des Épouses pour passer un examen puis transportées à des années-lumière pour être livrées à un extraterrestre qui, en gros, la posséderait. Et tout cela avant l’heure du dîner.

—Alors, euh... qu'est-ce que je fais ? Je le mets autour de mon cou ? demandai-je en levant le collier entre nous.

—T’aider est un plaisir.

Trax se posta derrière moi. Comme dans un film romantique, j’attrapai la couverture d'une main et soulevai mes longs cheveux noirs sur mes épaules pour lui faciliter l’accès.

—Tu es magnifique, ma chérie. Ses doigts effleuraient mon épaule et mon cou, aller- retour, ma chatte se contractait de désir. Mon Dieu, ce mec était incroyable, et dire qu’il m'avait à peine effleurée du bout des doigts. Ça se passerait peut-être bien, après tout.

Je doutais que Rachel, Lindsey et Kristin m’aient laissée en compagnie de Trax si elles le prenaient vraiment pour un sale con.

Il s'approcha et je sentis un léger picotement sur ma peau lorsque le collier sombre entra en contact avec mon cou.

Je vis la porte de la salle de transport s'ouvrir du coin de l'œil.

—N’essaie même pas de faire ça, Trax. Je suis là et elle m’appartient.

Une voix grave et exigeante, apparemment habituée à donner des ordres, à être obéie. Trax se figea un moment avant de se pencher et de chuchoter à mon oreille :

—Ton époux principal est là. J’ai réveillé la bête, ma chérie. N’aie crainte. On va tous les deux en prendre plein notre matricule.

Je ne savais pas ce qu'il voulait dire par là, je regardais fixement, yeux écarquillés, le grand extraterrestre qui se tenait devant moi. Grand, comme Trax. Des traits anguleux et beau à tomber par terre, comme Trax. La ressemblance s’arrêtait là. Il portait une cape gris acier, ses pieds nus dépassaient du bas. D’après ce que je pouvais voir, il était couleur or des pieds à la tête, un vrai lion. Cheveux dorés, peau dorée, yeux or pâle. Une beauté indécente. Impitoyable, mais pas glacial. Dominateur, mais pas féroce. Les cheveux et les yeux de ce type étaient couleur « paillettes d'or », mais il ne brillait pas. Il était... fascinant.

—Je suis Surnen, ton mari. Pardonne mon absence à ton arrivée mais je dois admettre que tu es arrivée par surprise. Une arrivée loin d’être indésirable, cela dit. Je t'attends depuis des années.

Il me reluquait des pieds à la tête, bien qu’il ne voie pas grand-chose, enveloppée que j’étais dans la couverture. Pas comme Trax, qui m'avait déjà vue nue.

—Être ton mari est un honneur, poursuivit-il. Tu es venue jusqu’à moi nue, saine et sauve, parfaite, sans aucun colifichet. Je viens à toi de même, conformément à la coutume Prillon traditionnelle.

La cape sur ses épaules me rappelait la cape d'un film de vampire, le tissu lourd et rigide le couvrait du cou jusqu'aux chevilles.

Il baissa la tête et laissa tomber la cape à ses pieds.

Je poussai un cri.

Surnen était nu. Nu comme un ver. Sa bite était aussi dorée que le reste de son corps... et visiblement plus que ravie de me voir.

Sie haben die kostenlose Leseprobe beendet. Möchten Sie mehr lesen?