Apprendre à méditer au quotidien

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Apprendre à méditer au quotidien
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Guéshé Rabten

Apprendre à méditer au quotidien

Traduit de l’anglais par Sylvie Zimmermann

Revu, corrigé et édité par des élèves de Gonsar Rimpoché


Première édition française 2009

Tous droits réservés

© Edition Rabten, Le Mont-Pèlerin, Suisse

e-mail: info@editionrabten.com

Composition et couverture : Edition Rabten

Photo : Guéshé Rabten par Gonsar Rimpoché

Impression : impression noir contenu : Edition Rabten

ISBN 978-3-905497-75-5

eBook-Herstellung und Auslieferung:

HEROLD Auslieferung Service GmbH

www.herold-va.de

Table des matières

Préface

Premier dimanche

Deuxième dimanche

Troixième dimanche

Quatrième dimanche

Cinquième dimanche

Glossaire

Centre d’Études et l’Edition

Photo: Guéshé Rabten

Préface

Dans le cadre de l’étude et de la pratique du Bouddhisme, on accorde toujours une très grande importance à la méditation. Cependant, bien souvent cette pratique semble n’avoir aucun lien avec nos soucis et nos activités du quotidien, ce qui n’est pas nécessairement vrai. En fait, méditation et vie quotidienne peuvent parfaitement se conjuguer et se révéler mutuellement bénéfiques si nous savons comment les intégrer l’une à l’autre.

Dans le courant de l’été 1980, Guéshé Rabten donna une série de conférences au Centre Tharpa Choeling (qui fut depuis lors rebaptisé Rabten Choeling) sur la façon de développer une pratique alliant sessions de méditation formelles et activités quotidiennes afin d’évoluer dans un style de vie équilibré et satisfaisant. Guéshé présenta de manière simple et claire quelques-uns des facteurs indispensables à cette transformation.

La traduction française de cet enseignement oral repose sur une transcription anglaise. Nous avons tenté de rester au plus proche de la transmission d’origine afin d’en conserver le rythme, la dynamique et la fraîcheur. De ce fait, le texte qui suit ne se veut pas académique mais souhaite seulement transmettre un enseignement accessible à tous et permettre à chacun de trouver plus de paix et d’harmonie dans sa vie.

Toutes erreurs ou imprécisions qui se seraient immiscées dans ce texte ne sont que le fruit de l’ignorance des traducteurs.

Brian Grabia (Gelong Jhampa Yeshe)

Hambourg 1981


Guéshé Rabten devant son ermitage dans les montagnes au-dessus de Dharamsala ( Inde du nord ) en 1969.

Premier dimanche

Qu’est-ce qui est vraiment essentiel dans notre vie ? Telle est l’une des questions fondamentales que nous pouvons nous poser. A cela nous pouvons répondre que, pour que notre existence prenne tout son sens, nous devons éliminer la souffrance et oeuvrer pour notre bonheur futur. Ceci s’applique également à la situation d’autrui, et doit être le point central de notre pratique. De ce fait, on doit concentrer tous ses efforts à faire le bien des autres et le sien en éliminant la souffrance et en assurant le bonheur.

Dans le développement de notre capacité à accomplir le bien des autres ainsi que le nôtre, l’esprit joue un rôle déterminant. Pour ce faire il doit être apte et compétent, sinon nous n’atteindrons pas notre but. Cette capacité mentale est développée par la méditation qui doit s’effectuer de manière appropriée. Grâce à une méditation correcte, la capacité et la force de l’esprit se développent et augmentent.

Afin d’être capables de méditer nous devons commencer par étudier. Même s’il peut sembler a priori qu’étude et méditation n’ont aucun lien commun, cela n’est pas le cas.

En effet, l’étude aide à développer une pratique forte et efficace. La méditation se réfère généralement à l’acte de concentrer son esprit de façon répétitive sur un objet vertueux afin d’en acquérir une certaine familiarisation.

De ce fait, on peut dire que la méditation est un processus permettant de se familiariser avec un objet vertueux ou une attitude vertueuse. Dans la langue tibétaine, méditation et se familiariser avec un objet ont la même connotation.

En ce qui nous concerne, nous recevons des enseignements du Dharma par l’écoute ou par la lecture, au travers de ce livre par exemple, et nous tentons de les mettre en application dans notre vie de tous les jours. Cependant, notre pratique n’est ni puissante, ni efficace. Ce manque d’efficacité est dû au fait qu’en tant qu’êtres humains nous avons un esprit indompté. Afin de pouvoir utiliser cet esprit comme nous le souhaitons et à bon escient, nous devons tout d’abord en prendre le contrôle. Actuellement au lieu d’être contrôlé, c’est notre esprit qui nous dirige. Etant donné qu’il est à son tour sous l’influence de nos perturbations mentales, toutes nos actions se trouvent contaminées. Ainsi, la cause réelle de nos problèmes réside dans notre soumission à des états d’esprit perturbés dont la conséquence est que nous ne parvenons jamais à réaliser nos désirs. Par la méditation, il nous est possible de dompter notre esprit et d’en prendre le contrôle. Il y a deux sortes de méditation utilisées pour développer le contrôle mental : la méditation analytique et la méditation de concentration.

Nous allons maintenant expliquer comment méditer et quels sont les points essentiels à respecter pour rendre cette méditation efficace, ces sujets étant sans doute familiers à ceux qui se sont déjà engagés dans la méditation.

Il est tout d’abord important de comprendre clairement, grâce à l’étude, tout ce qu’implique la méditation. Les enseignements et la pratique bouddhistes présentent différents aspects, mais lorsque nous commençons à méditer, nous devons nous concentrer sur un seul de ces points. Si nous sautons d’une pratique à une autre, nous ne progresserons jamais. Nous devons au contraire choisir un certain type de méditation et concentrer tous nos efforts sur cet entraînement, accomplissant rapidement nos autres engagements et dédiant le maximum de notre temps à cette pratique principale.

Si nous changeons constamment de pratique à chaque fois que nous sommes déçus par celle-ci, cela deviendra une habitude ; nous n’accomplirons jamais notre but et nous perdrons ainsi beaucoup de temps. Ayant choisi une pratique et commencé à méditer, nous verrons surgir des difficultés. L’objet de notre méditation peut, occasionnellement, nous sembler très confus. Nous pouvons aussi éprouver des doutes quant à l’efficacité de notre entraînement si, après quelques progrès initiaux, des interférences surgissent.

Mais dans tous les cas, nous devons redoubler d’efforts et ne pas tout abandonner. Si nous persévérons, nous finirons par nous familiariser avec cette pratique et tout deviendra plus facile.

Un autre facteur important dans la pratique de la méditation est de s’y appliquer à heure fixe ; c’est-à-dire définir un certain moment nous convenant pour méditer et nous y tenir tous les jours.

Si nous parvenons ainsi à méditer régulièrement, tous les jours à la même heure ou aux mêmes heures, nous nous habituerons à les considérer comme étant celles de nos sessions de méditation et notre pratique en sera grandement facilitée. Il est également recommandé de débuter par des sessions courtes auxquelles nous devrions mettre fin quand nous sommes dans de bonnes dispositions, avant que notre esprit ne soit gagné par la fatigue ou l’ennui. Ainsi nous surprendrons-nous à nous réjouir de notre prochaine session et nous aurons encore envie de méditer.

De plus, en passant d’une session satisfaisante à une autre, notre pratique deviendra tout naturellement plus efficace. Par contre, si nous méditons trop longtemps, notre esprit ressentira de la fatigue, deviendra peu clair et confus. Et si nous nous entêtons à poursuivre la session, nous ne pourrons développer aucune stabilité d’esprit ni aucun contrôle. En méditant jusqu’à l’ennui, nous risquons de ne plus avoir aucun désir d’aborder une autre session. A la seule vue de notre coussin de méditation, nous nous sentirons dégoûtés.

Nous devons faire preuve de beaucoup d’habileté dans notre façon de nous engager dans la méditation et d’en poursuivre la pratique. Il est important d’être conscient de ce qui peut être fait et de ce qui doit être évité. Si ces points sont respectés, les sessions de méditation seront efficaces et satisfaisantes. Au fur et à mesure que nous nous familiariserons avec la pratique, nous pourrons progressivement prolonger les sessions.

Dans le développement de la pratique de la méditation, il est tout d’abord essentiel d’accomplir des préparatifs adéquats. Lorsque nous souhaitons, par exemple, construire une maison, nous commençons par rassembler les matériaux nécessaires. Sans cela, aucune construction ne peut se faire. Par contre, si les préparatifs ont été correctement effectués, la construction du bâtiment peut progresser aisément. Ainsi en est-il dans la pratique de la méditation.

 

Lorsque nous commençons vraiment à méditer, il est primordial de savoir reconnaître et identifier les différents obstacles et interférences susceptibles de surgir sur le chemin. S’ils nous sont familiers, nous pouvons alors prendre les mesures nécessaires pour les éviter et les éliminer. Les difficultés principales rencontrées dans la méditation, ainsi que dans d’autres pratiques du Dharma et même dans nos activités quotidiennes, naissent en dépendance des six consciences sensorielles ou «portes» des sens, c’est-à-dire les consciences visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile et mentale. Afin d’éviter les difficultés ou les obstacles qu’elles engendrent, nous devons exercer notre vigilance sur «les six portes des nos sens». Ceci s’accomplit en utilisant conjointement les facteurs mentaux de l’attention et de la vigilance. De façon générale, ce sont les deux facteurs mentaux les plus importants utilisés dans la pratique de la méditation. Quand nous travaillons, nous utilisons nos mains ; quand nous méditons, nous utilisons l’attention et la vigilance. Le facteur mental de la vigilance vérifie et analyse notre état d’esprit d’instant en instant. S’il nous manque, l’efficacité de nos actions se verra grandement réduite. Quant à l’attention ou souvenir, il s’agit de l’agent principalement utilisé pour garder les portes des sens. Il peut facilement être reconnu, par exemple, comme étant ce qui dans notre esprit nous permet de nous souvenir des meubles de notre maison lorsque nous sommes hors de chez nous. Ce facteur mental est présent en chacun de nous comme un aspect de notre propre esprit.

Dans notre pratique, l’attention nous permet de nous souvenir de l’objet de concentration et de ses différentes caractéristiques. Sans l’attention, toute méditation serait impossible car nous oublierions l’objet de notre pratique. Même dans nos activités quotidiennes, elle nous est de la plus grande importance car si elle nous fait défaut, nous oublions ce que nous sommes en train de faire. De ce fait, si nous voulons que notre pratique soit couronnée de succès, nous devons faire appel à l’attention car c’est elle qui nous permet de saisir l’objet de méditation. De simples instants d’attention ne sont pas suffisants non plus. Il s’agit de développer la capacité de maintenir une conscience continue de l’objet de méditation. En reconnaissant les avantages de l’attention, en sachant à quel point elle est indispensable dans la méditation pour parvenir à un résultat et en étant conscients de son fonctionnement et de l’aide qu’elle apporte à notre pratique, nous devons développer le désir de cultiver activement ce facteur mental.

Dans la pratique, la façon dont est utilisée l’attention pour garder les portes des sens consiste à l’appliquer sur chacun des six sens pour le protéger de son propre objet de perception. Par exemple, nous devons contrôler notre regard et empêcher nos yeux de suivre n’importe quel objet visuel plaisant se présentant à lui. Ce processus ne doit pas seulement être mis en pratique lors des sessions de méditation formelles mais tout au long de nos activités journalières.

En général, on parle de trois types d’objets sensoriels : les objets attrayants, déplaisants et neutres. Lorsque nous percevons un objet sensoriel attrayant, nous éprouvons du plaisir. Dans la plupart des cas, cette expérience plaisante entraîne de l’attachement. Pour mettre en œuvre la surveillance des portes des sens, au moment où l’une des six consciences sensorielles perçoit un objet agréable, une fois que l’on en a reconnu le caractère attrayant, il faut empêcher la production de l’attachement envers cet objet. Ceci est une des fonctions de l’attention. Nous pouvons y arriver en tenant l’esprit en alerte lorsque nous percevons un objet attirant et en nous rappelant avec quelle facilité l’attachement apparaît. Conscients de ce danger, nous pouvons alors empêcher l’émergence de l’attachement. Cette méthode s’applique de la même manière à toutes les perceptions sensorielles.

D’ordinaire, la rencontre avec des objets déplaisants donne lieu à de l’insatisfaction ou à des souffrances dans notre esprit. En dépendance de cela survient l’aversion. Par exemple, lorsque nous rencontrons une personne que nous n’aimons pas, ce processus s’enclenche très facilement. Là aussi, nous devons appliquer l’attention pour surveiller nos sens. Nous devons rapidement nous souvenir que si nous sommes inattentifs, nous risquons de nous mettre facilement en colère sans raison apparente. Dès que l’objet apparaît à notre conscience et avant que la colère n’ait l’occasion de poindre, nous devons rester sur nos gardes.

En général, ce genre de pratique est plus facile à réaliser pour quelqu’un qui a une attitude d’esprit ouverte et détendue que pour une personne qui est crispée et frustrée. Cependant, l’idéal serait une attitude d’esprit équilibrée car, si l’on est trop détendu, on peut finir par négliger l’étude et la pratique pour leur préférer le sommeil.

Que les objets rencontrés soient plaisants ou déplaisants, cette méthode doit être employée. Le mieux serait d’arriver par cela à empêcher l’apparition de l’attachement ou de l’aversion et à maintenir un état d’esprit sain. Nous devrions pour le moins essayer de garder l’esprit dans un état neutre et éviter la production de toute action non vertueuse. En restant attentifs dans toutes nos activités, nous serons en mesure de contrôler notre attachement, notre aversion et les autres facteurs mentaux négatifs. Si nous ne faisons aucun effort pour développer l’attention dans nos actions de tous les jours, l’attachement et l’aversion se produiront avant que nous soyons capables de les arrêter. Si par contre nous nous y exerçons quotidiennement, elle sera à notre service lorsque nous en aurons besoin avant qu’il ne soit trop tard.

Il y a également un autre moyen de travailler sur les perturbations mentales, mais celui-ci se pratique avant d’entrer en contact avec les objets. Il consiste à considérer les fautes ou les maux qui pourraient survenir à la suite de la contamination de notre esprit par des perturbations mentales. Si, par exemple, nous savons qu’un objet particulier fait naître en nous de l’attachement ou de l’aversion, nous devons éviter d’entrer en contact avec lui, empêchant de ce fait que ne se produisent ces aspects négatifs de l’esprit. Si nous n’évitons pas ce contact, non seulement cet objet peut faire apparaître l’attachement ou l’aversion dans notre esprit au moment même où nous en faisons l’expérience, mais par la suite, le simple fait de nous en souvenir sera suffisant pour faire surgir à nouveau ces perturbations mentales.

Dans ces deux méthodes qui protègent l’esprit, l’agent principal est l’attention. Si nous sommes capables de l’utiliser ainsi, nous pouvons empêcher la production de perturbations mentales. Grâce à des applications répétées, la force de l’attention augmentera naturellement. Si nous parvenons à la développer dans nos activités au quotidien, hors des sessions méditatives, nous constaterons que lorsque nous nous engagerons dans une méditation formelle, notre attention sera beaucoup plus forte et stable qu’auparavant. Ainsi en faisant appel à l’attention pour contrôler nos perceptions sensorielles tant lors de nos méditations que dans nos activités quotidiennes, nous nous rendrons compte que ces deux périodes sont mutuellement bénéfiques et participent conjointement à la croissance et au développement de l’attention.

Lorsque quelqu’un pratique le développement du calme mental, il passe par neuf stades de développement. C’est au cinquième stade que la force de l’attention atteint sa réelle stabilité. Ces méthodes permettant de surveiller et de fermer les portes des sens sont liées à la pratique de la méditation. C’est la raison pour laquelle elles sont exposées ici, mais en fait elles sont très importantes pour quiconque souhaite développer un style de vie sain et adopter une conduite vertueuse.

Le deuxième facteur que nous devons développer est la vigilance. Comme déjà mentionné, la vigilance est l’aspect de l’esprit qui observe la mental et y recherche les fautes ou les distorsions conceptuelles. C’est elle qui détermine si notre esprit est dans un état positif ou négatif, sain ou nuisible, correct ou perturbé. Elle contrôle toutes nos actions, par exemple, nos déplacements, les actions de nos divers sens, et même notre façon de boire et de manger.

Certains pourraient se demander pourquoi nous mentionnons ici des choses comme le fait de boire et de manger alors que cet enseignement est supposé avoir trait à la méditation. Cependant, tout peut être relié à la méditation. Nos propres expériences peuvent nous prouver la véracité de ce fait. Par exemple, si après nous être engagés pendant un certain temps dans la méditation et y avoir fait quelques progrès, nous nous comportons de façon irraisonnée, cette attitude effacera tous les résultats obtenus. Si nous méditons à nouveau, nous améliorant un peu pour encore nous conduire inconsidéremment, cela détruira tous les progrès réalisés. Par contre, si nous mettons à profit les périodes post-méditatives, ces efforts auront automatiquement une incidence heureuse sur les sessions de méditation. Si nous parvenons à appliquer attention et vigilance aux problèmes et aux distractions rencontrés dans la vie quotidienne, nous nous familiariserons avec ces deux facteurs mentaux et leur force en sera accrue de telle sorte que nous pouvons être sûrs qu’ils seront vraiment efficaces dans nos méditations.

Dans l’optique de développer la vigilance, nous devons, avant chaque action, nous demander si celle-ci est nécessaire, correcte et bénéfique ou si au contraire elle peut entraîner quelques difficultés, voire être nuisible, vérifiant ainsi les différents facteurs impliqués dans sa réalisation. Ayant déterminé la qualité de cette action, nous pouvons être amenés soit à l’abandonner si elle s’avère être nuisible ou contre-productive, soit à l’entreprendre s’il est établi qu’elle est correcte et bénéfique. Puis lorsque nous sommes engagés dans le cours de cette action, nous devons rester attentifs aux conséquences positives ou négatives, ainsi qu’aux éventuels dangers qu’elle pourrait entraîner. De cette manière, la vigilance et l’attention travaillent de pair.

Dans un soutra, Bouddha dit que lorsqu’on marche, on doit être attentif au fait de marcher, lorsqu’on est assis, on doit être attentif au fait d’être assis. Dans toute action nous devons rester vigilants et attentifs, tout d’abord en examinant avec vigilance l’action que nous souhaitons accomplir, puis en procédant à son accomplissement avec attention. Dans notre vie de tous les jours, nous devons constamment nous déplacer. Si à chaque fois nous pouvons cultiver la vigilance et l’attention, la force et l’efficacité de ces deux facteurs mentaux tant lors des sessions méditatives que post-méditatives, s’en trouveront accrues.

Quand nous voyageons dans des pays comme l’Inde ou le Sri Lanka où le Bouddhisme est largement répandu et pratiqué, nous pouvons voir des moines marcher très lentement le long des chemins. Ils ne font pas cela pour essayer de nous impressionner ou d’attirer notre attention. C’est une réelle pratique. Ils suivent l’enseignement du Bouddha qui recommande de cultiver l’attention et la vigilance lors de la marche. Dans des textes de méditation, il est dit que la période post-méditative doit être bénéfique à la session de méditation tout comme la période de méditation doit être bénéfique à la session post-méditative. Les deux doivent mutuellement s’épauler. Si d’une part, nos sessions méditatives sont infructueuses et que, d’autre part, nous passons notre temps hors sessions à faire des choses inconsidérées, il est clair que nous ne ferons aucun progrès. C’est la raison pour laquelle il est si important et bénéfique pour quelqu’un qui souhaite sincèrement méditer ou du moins suivre un mode de vie sain, de développer ces deux facteurs mentaux.

De plus, nous ne devons pas seulement appliquer cette vigilance et cette attention lors de nos déplacements, mais aussi à notre travail, dans nos paroles et dans les moments passés à nous relaxer. Avant chaque action, nous devons procéder à une vérification pour savoir si l’action que nous allons engager est positive et bénéfique ou au contraire contre-productive. Si nous sentons qu’elle n’est pas bonne, nous devons simplement l’abandonner. Si à l’analyse elle s’avère positive, nous devons l’entreprendre en faisant continuellement appel à la vigilance et à l’attention. Nous devrions aussi recourir à ces deux facteurs pour déterminer si l’endroit où nous souhaitons nous rendre ainsi que le moment choisi sont sûrs et ne recèlent aucun danger. En bref, nous devons être attentifs et rester vigilants dans toute situation. Nous rencontrons la plupart de nos difficultés hors des sessions de méditation. C’est pourquoi il est si important de demeurer constamment vigilants et attentifs, ce qui ne peut que nous rendre plus forts et efficaces dans les activités de tous les jours tout en fortifiant notre pratique du Dharma. Il faut cependant éviter tout excès de zèle et ne pas devenir soi-même la cause d’accident en raison d’une pratique de l’attention intempestive, en nous mettant à traverser très lentement une route au trafic dense.

 
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