La Fraternité Hiramique : Prophétie Du Temple Ezéchiel

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‘Israël’ fut mentionnée dans un seul document datant du 1208 av. J.-C., la période du roi Mérenptah, qui avait déclaré « Canaan est pillé avec tous les maux, Ascalon est pris, Gezer est saisi, Yenoam est devenue comme si elle n’avait jamais existé, Israël est désolée, sa semence ne l’est pas. » En faisant référence au pays sous son nom cananéen et mentionnant plusieurs villes du royaume, Mérenptah avait fourni la preuve que le terme d’ « Israël » fut donné à l’un des groupes de population résidant dans la région centrale de collines de Canaan vers la fin de l’Âge de bronze, où le royaume d’Israël devait être établi plus tard.

L’archéologie a également joué un rôle en apportant un changement dans la reconstruction de la réalité de la période ‘monarchie unifiée’ de David et Salomon que la bible décrit comme étant le sommet du pouvoir économique, militaire et politique des anciens israélites avec les conquêtes de David suivies par le règne de Salomon en créant un empire s’étendant de Gaza à l’Euphrate. « Il dominait sur tout le pays de l’autre côté du fleuve, depuis Thiphsach jusqu’à Gaza, sur tous les rois de l’autre côté du fleuve. » (1 Rois 4 :24). Les découvertes archéologiques sur de nombreux sites, cependant, prouvent que les bâtiments imposants et les magnifiques monuments attribués à cette époque n’étaient rien de plus que des structures fonctionnelles et banales.

Parmi les trois villes mentionnées ayant été des constructions extraordinaires réalisées par Salomon, Gezer s’est avérée être seulement une citadelle couvrant une petite parcelle de terre entourée de mur en casemate, de deux murs parallèles avec un espace vide au centre. La ville au-dessus de Hazor n’était que partiellement fortifiée – environ 7,5 acres sur un total de 135 acres – et fut érigée à l’Âge de bronze. Quant à Megiddo, elle ne couvrait qu’une petite parcelle de huttes et non de bâtiments, sans aucune preuve de mur fortifié.

D’autres contradictions également émergent à la suite des fouilles à Jérusalem – la prétendue capitale de la monarchie unifiée – où de vastes fouilles au cours des 150 dernières années ont révélé des vestiges impressionnants de villes vers le milieu de l’Âge de bronze et l’Âge de fer II (la période du Royaume de Judée). En dehors de quelques fragments de poteries, aucun prestige de bâtiments de la période de la monarchie unifiée n’a été découvert. Compte-tenu de l’existence des vestiges conservés des périodes antérieures et postérieures, on pourrait conclure que Jérusalem à l’époque de David et de Salomon n’était qu’une petite ville avec au maximum une petite citadelle pour le souverain, mais certainement pas la capitale d’un empire impressionnant tel décrit dans la bible.

Comme ils étaient évidemment conscients du mur de Jérusalem du 8ème siècle et de sa culture, dont les prestiges avaient été découverts dans différentes parties de la ville, les auteurs bibliques ont donc transféré ce scénario à l’époque de la monarchie unifiée. On peut supposer que le statut le plus proéminent de Jérusalem fut acquis suite à la destruction de sa rivale, Samaria, qui fut assiégée pendant trois ans par l’assyrien Sargon II avant de finalement se rendre en 722 av. J.-C.

Outre les doutes justifiés sur les détails historiques et politiques du récit biblique, des questions sur les doctrines et le culte des israélites ont également été soulevées y compris la date à laquelle le monothéisme a été adopté par les royaumes d’Israël et de Judée. Par exemple, à Kuntillet Ajrud dans la partie sud-ouest de la région Néguev et à Khirbet el-Kôm au piémont de Judée, des inscriptions hébraïques ont été découvertes mentionnant ‘YHWH et son Ashera’, ‘YHWH Shomron et son Ashera,’ ‘YHWH Teman et son épouse Ashera’. Les auteurs étaient évidemment familiers avec le couple de dieux YHWB et son épouse Ashera, et ils envoyèrent des bénédictions au nom du couple. Ces inscriptions du 8ème siècle av. J.-C. suggèrent la possibilité que le monothéisme en tant que religion d’état était en réalité une innovation de l’ère du Royaume de Judée suite à la destruction du Royaume d’Israël.

Les découvertes archéologiques s’étaient révélées être cohérentes avec les conclusions de l’école critique des études bibliques selon lesquelles David et Salomon auraient pu être des chefs tribaux du royaume régnant sur des petites zones dont Hébron et Jérusalem, prouvant qu’ils n’étaient pas seulement des royaumes séparés et indépendants mais parfois même des adversaires. Par conséquent, le récit colmaté de la monarchie unifiée est une concoction historique imaginaire écrite au plus tôt à l’époque du Royaume de Judée dont le nom est toujours un mystère. Ce qui était étonnant dans tout cela était le fait qu’un état-nation du peuple juif – y compris le très intelligent Abe Goldman – citait des erreurs bibliques flagrantes comme justification à son appropriation illégale et violente des terres, des biens et des ressources palestiniens.

Tunnels du Mur occidental, Jérusalem-Est, Territoires occupés palestiniens

Yaakov Katzir était un juif ashkénaze de Russie, qui au sens strict du terme n’était pas un sémite. La recherche minutieuse et impartiale avait en effet révélé que le mot ‘sémite’ n’avait aucun rapport avec un groupe religieux ou ethnique particulier mais avec un groupe à langues sémitiques, y compris l’amharique (parlé par les éthiopiens et les érythréens sur les terres anciennes d’Abyssinie), l’arabe (parlé par les arabes et autres pays musulmans étant la langue du Coran), l’araméen (parlé principalement par les chrétiens d’Irak, certains catholiques et chrétiens maronites), l’hébreu (parlé par les israéliens, certains juifs et autres en dehors d’Israël) et le syriaque (parlé par différentes parties de la Syrie et du Moyen-Orient).

Les experts linguistiques soulignent également qu’Abraham, le père des arabes et des juifs, ne parlait pas hébreu, mais l’araméen qui était la langue de la terre. Les juifs authentiquement génétiques venaient d’Espagne, du Portugal, de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient et étaient connus sous le nom de ‘Séfarades’, un mot dérivé de l’hébreu ‘Sepharad’ qui se rapporte à l’Espagne. Les juifs séfarades, à cause de leur familiarité avec leur propre histoire et la véritable signification du mot ‘sémite’, ont tendance à éviter le terme ‘antisémitisme’ car il est fondamentalement absurde. Alternativement, les juifs ashkénazes profitant de la loi israélienne du retour – la législation israélienne adoptée le 5 juillet 1950 donnant aux juifs le droit au retour, le droit de vivre en Israël et le droit d’obtenir la citoyenneté israélienne – n’ont aucun lien avec la Palestine tel observé par H. G. Wells dans son Outline of History (Un aperçu de l’histoire) : « Il est très probable que la plus grande partie des ancêtres des juifs n’ait ‘jamais’ vécu en Palestine, ce qui en témoigne la prépondérance de l’affirmation historique sur les faits. »

Même l’hypothèse de longue date que les juifs ashkénazes descendaient des khazars – un royaume multi-ethnique qui comprenait les iraniens, les turcs, les slaves et les circassiens qui se seraient convertis au judaïsme par ordre de leur roi – fut discréditée par des études prouvant une lignée maternelle largement dérivée de l’Europe. Selon de nouvelles preuves provenant d’une étude récente d’ADN mitochondrial – transmis exclusivement de la mère à l’enfant – les juifs ashkénazes descendaient de femmes européennes préhistoriques sans aucun rapport avec les anciennes tribus d’Israël. Cela contredit également l’idée persistante que les juifs européens étaient pour la plupart des descendants de personnes ayant quitté Israël et le Moyen-Orient il y a environ 2000 ans.

Sous le titre de ‘Une brève histoire des termes pour les juifs’ dans l’Almanach juif de 1980, une déclaration a été faite que : « à proprement parler, il est incorrect d’appeler un ancien israélite, un ‘juif’ ou d’appeler un juif contemporain, un israélite ou un hébreu. » Cependant, en 1970, Israël a étendu le droit de retour, d’entrée et de colonisation pour introduire des personnes d’ascendance juive avec leurs épouses en continuant à expulser de force et à persécuter les indigènes palestiniens. Ces derniers n’ont aucun droit de résidents dans les camps de réfugiés qui ne sont plus ou moins que des camps de concentration.

Les réunions de la Fraternité hiramique du Troisième Temple étant organisées au troisième lundi de chaque mois, Yaakov Katzir fut autorisé à visiter les tunnels du Mur Occidental – le plus grand projet archéologique-touristique de la Vieille Ville – le vendredi précédent pour qu’il puisse fournir à ses collègues un rapport sur le progrès des fouilles en cours depuis 1969. La prochaine réunion de la Fraternité était d’une importance particulière, car un invité d’honneur du Conseil sanhédrin serait présent. Le sanhédrin récemment établi – qui était le conseil suprême ou la cour de l’ancien Israël – se composait d’anciens (juges) dont la dernière décision d’engagement à une époque lointaine semblait avoir été prise en 358 avec l’adoption du calendrier hébreu.

Katzir n’était cependant intéressé que par une fouille particulière qui se déroulait dans le plus grand secret. En conséquence, les tunnels du Mur Occidental étant ouverts aux visiteurs du dimanche au jeudi de sept heures du matin à six heures le soir et vendredi jusqu’à midi, certaines tâches de cette fouille secrète et illégale n’étaient possibles qu’après la fermeture du vendredi et durant toute la journée du samedi, le sabbat juif. Katzir arrivait toujours avant l’heure de la fermeture et se mêlait à l’équipe de creuseurs assermentés, qui étaient censés être des employés de la Western Wall Heritage Foundation.

Les travaux sur cette excavation ont été lancés environ un an et demi plus tôt avec la construction d’une trappe à technologie de pointe avec un conduit creusé verticalement pour la rendre invisible. La trappe était située juste en face de la Porte des Marchands de coton – construite en même temps que le marché au XIVème siècle par l’émir Mamelouke Tankiz – et en ligne avec le Dôme du Rocher. Le conduit vertical de neuf pieds était équipé d’une échelle en aluminium menant à une pièce carrée de 20 pieds qui servait de débarras d’où le creusement du tunnel avait été fait. L’évacuation des matériaux excavés et l’entrée des tôles en acier galvanisé, des tuyaux et de seuils de boue pour consolider le toit du tunnel, présentaient un problème. Des stratagèmes et des précautions compliqués devaient être pris pour éviter d’attirer l’attention ou la suspicion.

 

Le tunnel conduisait vers l’emplacement présumé du Puits des âmes qui, selon la croyance de certains toujours à prouver, contenait l’Arche de l’Alliance mythique contenant les originaux des tablettes des Dix Commandements que Dieu aurait donnés à Moïse sur le mont Sinaï lorsque les anciens israélites erraient dans le désert. Le mot Ark était l’origine du mot moderne Arche et dérivé du mot Arca en latin signifiant une boîte, un coffre ou une caisse. Les objets cachés dans ces conteneurs étaient considérés comme être arcane, et toute chose de profondément mystérieuse était un arcanum comme en alchimie et dans le Tarot (de l’italien Tarocchi). Un entrepôt pour la conservation des documents était une archive, les objets de l’antiquité étant archaïque. Par conséquent, l’excavation et l’étude des objets archaïques étaient appelés archéologie.

Une certaine confusion biblique tournait autour de ces tablettes : par exemple, dans Exode 40 : 20 il est dit qu’ « Il prit le témoignage, et le plaça dans l’arche ; il mit les barres à l’arche, et il posa le propitiatoire au-dessus de l’arche. » tandis que la référence réelle aux Commandements vient d’une rétrospective ultérieure dans le Deutéronome. C’est apparemment à ce moment-là, avant que les israélites emmènent l’Arche en Jordanie, que Moïse leur avait rappelé sa grande puissance et les événements antérieurs sur le mont Horeb. Il rappela comment les tablettes en pierre, écrites du doigt de Dieu, étaient celles qu’il avait jetées à terre et brisées devant leurs yeux. Il raconta ensuite comment il reçut l’ordre de tailler deux autres tablettes – sur lesquelles devaient être inscrit ce qui ne l’avait pas été sur les premières tablettes – et que c’était ces tablettes qu’il avait placé dans l’Arche.

L’affirmation que les tablettes en pierre d’origine sur lesquelles Dieu avait écrit n’avaient pas été en fait placées dans l’Arche était naturellement la cause d’une consternation, parce que le récit de l’Arche était basé sur cette même hypothèse que les érudits judaïques reconnaissaient être suspects. Pour résoudre ce problème, un compromis fut approuvé au Moyen-âge par les théologiens concluant l’existence de deux Arches : une que Béséléel avait construite (Exode 31) et sa réplique contenant les tablettes brisées par Moïse. Il fut néanmoins souligné que c’était l’Arche d’origine de Béséléel qui avait fini dans le Temple de Salomon. Le sort de la réplique contenant les Commandements était devenu un problème que les historiens juifs avaient religieusement évité d’aborder et avaient laissé le travail d’exploration de la fable à une fraternité chrétienne éthiopienne.

L’une des nombreuses idées fausses est que Moïse ait écrit le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome), alors que les savants savaient qu’ils avaient été écrits par des scribes à Jérusalem à différentes époques, probablement à la fin de la période postexilique – entre la fin de l’exil juif à Babylone en 538 av. J.- C. et le 1er siècle – dans le but de concocter une histoire mythique pour une nation hébraïque basée sur les coutumes, les déclarations et les légendes d’autres nations. Environ 700 ans après la mort de Moïse, le Deutéronome fut écrit d’une manière qui suggérait que les mots étaient sortis directement de la bouche de Moïse. Ce fut également le cas de l’Exode, faisant partie de la création du folklore qui justifierait l’invasion des israélite tirée du récit cananéen en alléguant la volonté de Dieu lorsque Moïse a déclaré soi-disant « lorsque l’Eternel, ton Dieu, te les auras livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d’alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. » (Deutéronome 7 :2). « Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l’Eternel, ton Dieu, te l’a ordonné. » (Deutéronome 20 :17) ; « l’Eternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu t’en rendras maître. Josué marchera aussi devant toi, comme l’Eternel l’a dit. » (Deutéronome 31 :3) Aujourd’hui au 21ème siècle, le peuple palestinien se trouve encore dépossédé de ses terres, privé de sa culture et ethniquement nettoyé avec une impunité arrogante, conformément aux concoctions artificielles des anciens scribes hébreux.

Le consensus de l’opinion savante est que ces récits provenaient de quatre sources différentes, combinées sur une période de temps pour produire les cinq premiers livres de la bible sous forme de composé. Les sources étaient mentionnées comme J, la source Jahwiste (de la translittération allemande de l’hébreu de YHWH) ; E, la source Elohiste ; P, la source de prêtre ; et D, la source deutéronomiste. Par conséquent, le Pentateuque (que les juifs appellent la Torah) fut composé de documents provenant de six siècles de folklore combinés pour produire un récit imaginable de la création du monde par Dieu et de sa relation aux hommes en général et en particulier avec les juifs.

Une contradiction apparente indélébile existait au sujet du sanctuaire transportable de l’Arche. Les détails de description du Tabernacle de la Congrégation dans le Pentateuque de prêtre (‘P’) sont tout-à-fait différents de la description beaucoup plus simple de l’Elohist (‘E’) disant que « Moïse prit la tente et la dressa hors du camp, à quelque distance ; il l’appela tente d’assignation ; et tous ceux qui consultaient l’Eternel allaient vers la tente d’assignation, qui était hors du camp. » (Exode 33 :7). La description du prêtre décrivant un magnifique Tabernacle situé au milieu du camp avec des préposés et des gardiens lévites est entièrement en contraste avec la description de l’Exode. Cette version du Tabernacle – qui par la suite fut considérée comme celle reproduite dans le Temple de Salomon – avait de lourds murs en planches drapés de peaux épaisses de lin et de chèvre et pourvu d’un autel, de meubles, de tentures, d’anneaux et autres ornements. Un sanctuaire difficile à transporter contrairement à la simplicité de la tente sanctuaire d’Elohim.

Il convient également de noter qu’à la période évangélique du premier siècle, il n’y avait pas encore aucun texte juif disponible mais uniquement une série de textes écrits par différentes personnes, comme le prouve la découverte de parchemins dans la cave de Qumrân située environ à deux kilomètres à l’intérieur des terres de la rive nord-ouest de la mer Morte. Ces parchemins étaient destinés à être utilisés dans les synagogues plutôt que d’être mis à la disposition du grand public. Le premier ensemble de textes composés reconnus comme étant la bible hébraïque n’a existé qu’après la chute de Jérusalem sous les romains en l’an 70 avec la composition de l’Ancien Testament écrit dans un style hébreu utilisant uniquement des consonnes. Une traduction en grecque fut alors réalisée – appelée le Septante (du latin septuaginta : soixante-dix) parce que soixante-douze savants ont été responsables de sa traduction – pour répondre au nombre croissant de juifs hellénistes parlant grec. Au cours du quatrième siècle, St Jérôme avait réalisé une traduction en Latin, appelée la Vulgate, qui fut ensuite utilisée par le christianisme. Malheureusement, une recherche impartiale avait suggéré fortement que la traduction grecque du Septuaginta des récits hébreux – en réalité non mérités d’être appelés la bible – était plutôt une falsification grossière, une tromperie pernicieuse qui a continué à laver le cerveau des foules crédules et à affecter de manière néfaste le destin de l’humanité.

Vers l’an 900, les savants juifs connus sous le nom de Massorètes – pour avoir ajouté la Massorah, une série de notes traditionnelles au texte – ont produit à partir du vieux texte hébreu une nouvelle forme connue sous le nom de Codex Petropolitanus. Donc indépendamment du texte massorétique, la Vulgate latine, la version anglaise et les autres traductions datent toutes de notre ère et ont subi des ajustements de traduction et d’interprétation par des scribes engagés à fournir un récit – même si cela nécessitait à étirer la vérité – qui servirait de conviction religieuse commune pour l’unification d’un peuple désespéré d’établir et de préserver une identité unique face à l’oppression discriminatoire. Il est également important de reconnaître que les références historiques à l’Arche dans le livre de l’Exode et dans la majeure partie de l’Ancien Testament étaient fréquentes et comprenait des récits de son rôle central dans la conquête de Canaan par les israélites, de son pouvoir manifeste à tuer sans prévenir tous ceux qui désobéissaient aux règles et de la furie de son pouvoir déchaîné à provoquer des tumeurs à l’échelle pandémique.

Depuis lors, les historiens et les savants ont conjecturé que l’Arche aurait été emportée et détruite, intentionnellement cachée sous le Mont du Temple, retirée de Jérusalem avant l’invasion babylonienne, emmenée en Ethiopie par le prince éthiopien Ménélik I le fils supposé du roi Salomon et de la reine Saba, relocalisée par les prêtres juifs sous le règne de Manassé ou tout simplement élevée miraculeusement par une intervention divine. Bien que la dernière allusion connue pour l’Arche dans le Temple date de 701 av. J.-C., lorsque le roi assyrien Sennachérib encercla les forces d’Ezéchias à Jérusalem, l’existence et la destruction ou le déplacement du Temple reste toujours un sujet à débattre.

Malgré l’incertitude de l’existence réelle du Puits des âmes – ou même de l’Arche de l’alliance – son emplacement était supposé être au Haram al-Sharif/Mont du Temple en dessous d’une grotte naturelle sous la roche qu’Abraham avait préparé pour sacrifier son fils Isaac selon les juifs et d’où Mahomet est monté au ciel selon les musulmans. En tapant sur le sol de la grotte, un mystérieux son retentissait. Les explorateurs britanniques du XIXème siècle, Charles Wilson et Sir Charles Warren, pensaient que l’écho était dû à une petite fissure sous le sol et n’avaient jamais réussi à prouver ou à affirmer l’existence de cette pièce.

Bien qu’il n’y ait jamais eu d’exploration archéologique officielle organisée au Haram al-Sharif/Mont du Temple – qui est sous le contrôle de la fondation religieuse musulmane de Waqf – on sait qu’il est criblé d’un réseau de près de quarante-cinq citernes, pièces, tunnels et caves. Shimon Gibson, associé principal de l’institut W.F. Albright de recherche archéologique à Jérusalem, qui avec son collègue David Jacobson a écrit une analyse définitive – Sous le Mont du Temple à Jérusalem : un recueil sur les citernes, les pièces souterraines et les conduits de Haram al-Sharif – déclare que « depuis le 19ème siècle, aucun occidental n’a été autorisé à accéder aux pièces souterraines du Mont du Temple… j’aurais voulu me déguiser moi-même en ouvrier local du Waqf et m’infiltrer dans ces sites, mais je n’ai souhaiterais pas courir le risque de créer un incident international. » Prendre ce risque n’était plus un problème aux israéliens.

Selon les récits bibliques, l’Arche – qui fut conçue en bois de shittah (Acacia) couvert d’or connu par les anciens égyptiens, l’Arbre de Vie étant très important dans la médecine traditionnelle dû à sa contenance d’alcaloïdes psychoactifs (hallucinogènes) – avait été cachée dans une pièce sous le Haram al-Sharif/Mont du Temple. Si c’était le cas, alors il est peu probable qu’elle ait survécu aux conditions défavorables et à l’humidité. C’était l’opinion de Shimon Gibson que « l’Arche serait probablement désintégrée. Sauf, bien sûr, si elle avait des propriétés sacrées. Mais moi, en tant qu’archéologue, je ne peux pas parler des propriétés sacrées théoriques d’une boîte en bois. » Même si c’était le cas, alors il y aurait sûrement encore des restes de l’or qui couvrait l’Arche ou du pot en or qui contenait la manne, le ‘pain du désert’ que Dieu avait offert aux 600 000 enfants d’Israël lorsqu’ils avaient quitté l’Égypte pour la Terre Promise.

Pour Yaakov Katzir, la découverte du Puits des Âmes ou de toute autre pièce sous le Mont du Temple justifierait son enthousiasme fanatique pour l’engagement de la Fraternité Hiramique à la construction d’un Troisième Temple, justifierait la croyance en son idéologie de suprématie raciale juive inculquée par son éducation et son service militaire, et enflammerait sa ferveur nationaliste juive et sa haine pour les non-juifs en exploitant l’Holocauste comme justification à la violence et à la discrimination contre les palestiniens, les migrants africains et même les éthiopiens juifs. La conscience de Yaakov n’était en fait nullement troublée par la violence actuelle raciste israélienne contre les juifs éthiopiens qui prétendaient posséder l’Arche de l’alliance en Éthiopie. Il se moquait d’eux avec véhémence en disant « des absurdités de nègres qu’ils devraient reprendre avec eux en Afrique. »

 

La tradition éthiopienne soutenait que l’Arche de l’Alliance avait été préservée dans l’ancienne ville sainte d’Axoum. L’Arche aurait été apparemment conservée pendant des siècles dans l’église de Marie de Sion, où l’empereur Iyase l’aurait vu et lui aurait parlé en 1691. Actuellement, l’Arche est prétendument conservée dans la Chapelle de la Tablette, construite à côté de l’église sous le règne du dernier empereur Hailé Sélassié. On dit qu’elle fut confiée à un seul gardien qui brûlait de l’encens et récitait le Livre biblique des Psaumes devant l’Arche. Personne – y compris les rois et les évêques – n’était autorisé à s’approcher de l’Arche en dehors du gardien qui n’était pas uniquement un moine, mais également un vierge au service de l’Arche jusqu’au jour où il nomme son successeur à l’approche de sa mort.

Le récit classique de l’Arche d’Éthiopie provient d’une épopée médiévale, La Gloire des Rois (Kebra Nagast), écrite en langue geez éthiopienne. Elle décrit comment la reine de Saba Bilqis en entendant parler de l’immense sagesse du roi Salomon s’était rendue à Jérusalem pour acquérir plus de connaissances et de sagesse pour mieux gouverner son peuple. Impressionné par sa beauté et son intelligence, Salomon se mit à désirer à avoir un enfant d’elle : un désir non motivé par la convoitise, mais par une aspiration apparemment généreuse pour remplir la terre de fils qui serviraient le Dieu d’Israël. On prétendit que Bilqis eut un fils, qui à l’âge adulte sortit d’Éthiopie pour rendre visite à son père à Jérusalem. Après avoir nommé son fils roi d’Éthiopie, Salomon donna l’ordre aux anciens d’Israël d’envoyer leurs propres fils en Éthiopie pour servir en tant que conseillers. Tristes de ne plus jamais voir Jérusalem et son Temple, les jeunes israélites décidèrent d’emmener l’Arche avec eux. Le récit de La Gloire des Rois affirme que c’était en fait l’Arche, elle-même, qui avait décidé de quitter Jérusalem parce que les juifs avaient cessé de pratiquer la foi qui leur avait été révélée par Dieu.

Une version alternative de la visite de Bilqis était qu’elle avait été accueillie avec fanfare et des festivités. On lui fit faire un tour des grands bâtiments, y compris le Temple. Elle fut à la fois terrifiée et éblouie par sa magnificence. Captivé par sa beauté, Salomon – qui aurait eu trois cents concubines et sept cents épouses – lui proposa le mariage que Bilqis, flattée, accepta. Après plusieurs visites ultérieures au Temple, Bilqis insista à rencontrer l’architecte de cette magnificence. Lorsqu’il lui fut amené, elle trouva l’architecte Hiram Abiff beau et ses manières séduisantes. En reprenant son sang-froid, elle l’interrogea longuement et le défendit malgré la mauvaise volonté et la jalousie croissante de Salomon. Lorsqu’elle demanda à voir les hommes qui avaient construit le Temple, Salomon protesta à l’impossibilité de rassembler toute la main-d’œuvre composée d’apprentis, de confrères artisans et de maîtres. Mais Hiram en sautant sur un grand rocher pour être mieux vu, décrit de sa main le symbole Tau, et aussitôt tous les ouvriers se hâtèrent des différents endroits de leurs postes pour se présenter devant leur maître. Bilqis fut si impressionnée par une telle démonstration d’autorité qu’elle réalisa qu’elle était amoureuse du grand architecte et regretta sa promesse faite à Salomon. Elle annula alors son engagement à Salomon en retirant l’anneau de fiançailles de son doigt.

Cela soulève la question de savoir quand La Gloire des Rois fut écrite et quand la tradition de l’Arche en Éthiopie a-t-elle commencé. On sait selon des pièces de monnaie et des épigraphes que les anciens rois d’Axoum étaient des païens jusqu’au 4ème siècle lorsqu’ils se sont convertis au christianisme – qui fut déclaré la religion de l’état en l’an 330 – sans aucune trace attestant qu’ils étaient des descendants du roi Salomon ou qu’ils avaient un quelconque lien avec l’Arche de l’alliance. Le premier rapport de la présence de l’Arche en Éthiopie apparaît vers la fin du 12ème siècle lorsqu’un Arménien au Caire, Abu Saleh, avait écrit en arabe que les éthiopiens étaient en possession de l’Arche de l’Alliance qui fut emmenée par les descendants de la famille du roi David aux cheveux blonds et au teint rouge et blanc. Alors que certains historiens avaient affirmé à juste titre qu’Abu Saleh s’était trompé en affirmant que l’Arche fut emmenée par des européens plutôt que par des éthiopiens, on ne peut renier son récit qui s’est appuyé sur le Cantique de Salomon de la Bible qui déclare que Salomon avait les joues blanches et rouges et des cheveux tels de l’or fin.

En dépit de tous ces arguments et de toutes ces théories, on reconnut finalement que les faits historiques racontant la vie du roi Salomon (vers 1011-931 av. J.-C.) se basaient sur plusieurs légendes d’Égypte, de Phénicie et de l’Arabie du sud où la terre de Saba avait prospéré grâce à la Route des Caravanes.

Toute étude honnête des faits par les archéologues et les savants conclurait que les israélites étaient peu susceptibles d’avoir été en Égypte, peu de chance d’avoir errer dans le désert pendant quarante ans, peu probable d’avoir eu assez de combattants pour conquérir la Terre Promise et par conséquent n’auraient pas pu la transmettre aux douze tribus d’Israël. Rien de tout cela, cependant, n’allait décourager l’intention de la judaïsation complète de Jérusalem-Est pour la construction du Troisième Temple comme l’accomplissement d’une aspiration chérie pour une Jérusalem unifiée comme capitale unie et éternelle du peuple juif, au détriment et par l’éradication des palestiniens indigènes, de leur culture et de leur histoire.

Le respect des droits d’autrui – des non-juifs en général et des palestiniens en particulier – n’était pas important pour Katzir, qui dès sa petite enfance avait appris que les non-juifs (goyim) étaient des gens mauvais à craindre et à s’en méfier à cause de ce qu’ils ont fait dans le passé, à qui on avait inculqué des préceptes racistes et invariablement faux qui encourageaient son extrémisme, sa haine et sa peur du monde extérieur. Katzir était un homme qui avait développé une mentalité de siège excluant toute possibilité de tolérance et de coexistence avec d’autres groupes ethniques et qui se considérait comme étant l’une des victimes éternelles dont la ‘victimisation’ devait être nourrie et utilisée comme une arme contre les ennemis non-juifs. La tendance de Katzir à une rétribution vicieuse était une chose que Conrad et Freya allaient bientôt découvrir à Jérusalem.