Les Quatres Nobles Verités

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Telle est la signification de la première Noble Vérité de la souffrance. Bouddha a dit : «Ceci est la Noble Vérité de la souffrance.» Il n’a pas dit : «Il existe une Vérité de la souffrance et elle se trouve dans un endroit, par là-bas.» Il a dit : «C’est la Noble Vérité de la souffrance» ce qui signifie qu’elle n’est pas éloignée, dans un endroit indéfini ou perdue depuis longtemps dans le passé. Non, elle se situe exactement là, dans notre propre personne. Notre propre cycle des existences est donc explicité dans cette première Noble Vérité de la souffrance. Reconnaître cet état est un point très important.

L’impermanence

Cette première Vérité est également caractérisée par l’impermanence. En effet, l’existence que nous avons ainsi que tout ce qui la compose est impermanent. A ce sujet, Bouddha a dit que non seulement notre existence mais tout ce qui est composé est impermanent. Il a également dit que tout ce qui est composé est de la nature de la souffrance.

Dans le Bouddhisme, l’ensemble des phénomènes existants est réparti en deux groupes : les phénomènes composés et les phénomènes non composés. On entend par phénomène composé tout objet matériel, toute conscience, phénomène spirituel ou esprit, etc. Se trouvent également dans ce même groupe ce que nous appelons les phénomènes composés non associés. Ces derniers ne sont rien d’autre que des phénomènes non matériels et non spirituels, mais qui existent pourtant en étant composés, comme la personne par exemple. La personne est un phénomène qui existe en réalité mais elle n’est pas uniquement une chose matérielle, ni uniquement un esprit. Et pourtant, elle existe. Il en est de même en ce qui concerne le temps, un phénomène composé ni matériel, ni spirituel, mais qui existe cependant d’une autre manière. Divers exemples peuvent être cités.

Composé signifie donc que les phénomènes existent en fonction de leurs parties constitutives. La matière est composée de particules, allant jusqu’à la plus infime. Dans le Bouddhisme, on parle beaucoup de celles-ci. D’ailleurs, dans plusieurs domaines les explications actuelles de la science rejoignent les thèses bouddhistes. L’esprit est également composé d’instants de conscience. De la même manière, une personne est composée de ses parties constitutives, de ses agrégats comme le corps, les consciences, les sensations, etc. Le temps est aussi composé de minutes, de secondes, de moments, d’instants, de mois et d’années. Nous le percevons grâce à ces composantes.

Tous ces phénomènes composés, comme l’a dit Bouddha, sont donc caractérisés par l’impermanence. Les êtres et les personnes sont par nature impermanents. Notre corps et notre esprit sont impermanents tout comme le sont nos souffrances, notre bonheur et toute vie. Dans le Bouddhisme, l’impermanence est appelée Anitya (ce qui est impermanent et changeant). Cet aspect y est expliqué d’une manière très subtile : il est dit que toute chose ne reste qu’un instant, ce qui signifie que tout ce qui apparaît, disparaît aussitôt. Tout n’existe que pendant un instant comparable à la durée d’un claquement de doigts. On peut parler de différents claquements : celui d’une personne bien constituée et en bonne santé est, par exemple, relativement court. Quand nous faisons référence, ici, à cet instant, il correspond à 1/65e de la durée d’un claquement de doigts d’une personne adulte. C’est donc très, très court.

L’impermanence subtile signifie que tous les phénomènes composés ne durent en vérité qu’un bref instant. Bien qu’un peu compliqué à comprendre, cela est néanmoins vrai. Cette impermanence subtile existe toujours, mais nous ne sommes pas en mesure de le réaliser directement avec notre conscience actuelle qui fonctionne lentement : cela va trop vite. Par contre, ce dont nous pouvons prendre conscience est une saisie superficielle de l’impermanence grossière. Cette impermanence grossière est en fait un indice superficiel de l’impermanence subtile qui existe continuellement.

Nous pouvons voir, par exemple, une personne vieillir lentement et devenir de plus en plus âgée. Nous pouvons remarquer la plante ou l’arbre qui pousse et se décompose ensuite. Ce sont des choses qui s’usent lentement et qui seront un jour détruites ou cassées. Ce que nous voyons de l’extérieur n’est que la forme grossière de l’impermanence. Cependant, cette impermanence (ce vieillissement) n’apparaît pas du jour au lendemain. Elle existe constamment, sans interruption, sans pause et consiste à naître puis à disparaître, à naître et à disparaître à nouveau, à naître et à disparaître sans fin... Ce qui reste en réalité est ce que nous nommons dans le Bouddhisme une continuité similaire ou une continuité de la similarité.

Que reste-t-il en fait d’une personne entre ce soir et demain ? Ou que reste-t-il de notre continuum mental, de notre conscience, entre aujourd’hui et demain ? Que deviennent les choses matérielles ? Notre corps, par exemple, ne reste pas identique mais a une continuité similaire ; il perdure mais pourtant n’est pas semblable. Il est important de ne pas confondre ces deux aspects : nous pensons toujours que tout reste identique mais en réalité ce n’est jamais la même chose. C’est comme lorsqu’on regarde un fleuve, le Rhin par exemple, on croit que c’est le même fleuve que l’on voit jour après jour, heure après heure. En réalité, l’eau coule et se renouvelle sans cesse. Le Rhin nous semble être toujours le même, mais il n’en est rien.

Notre corps, notre esprit, notre personne sont comme ce fleuve. Tous les éléments qui les composent ne sont jamais les mêmes. La personne qui par exemple a commencé à lire ce livre a changé depuis longtemps. Ce qui en reste est sa continuité similaire. Le processus est le même pour chacun : c’est cette continuité similaire qui fait que nous sommes encore là, visibles l’un pour l’autre. Cette vision ne concerne pas seulement une personne car nous changeons tous de la même manière. Cependant lorsque nous regardons les personnes autour de nous, nous avons l’impression qu’elles sont toujours les mêmes.

La saisie de la permanence

Cette idée que nous sommes toujours les mêmes provient de notre façon de saisir la permanence. Cette saisie d’une existence permanente est très profonde et nous empêche de prendre conscience de l’impermanence subtile. Nous pouvons comprendre seulement avec un raisonnement logique la véracité de ces dires, mais nous ne pouvons pas en prendre conscience directement, comme nous voyons une bouteille devant nos yeux. Pour cette raison, nous n’arrivons pas à y croire et avons ainsi toujours cette illusion de la permanence ; au lieu d’une compréhension correcte des choses, nous avons une illusion en relation avec cette saisie de la permanence et nous pensons que tout reste identique. La permanence et cette saisie de la permanence sont une erreur fondamentale, une mauvaise compréhension que nous avons tous. Elles sont non seulement fausses et parfois très nuisibles, mais peuvent également nous amener à faire beaucoup d’autres erreurs.

Cette saisie de la permanence est, par exemple, la cause principale de l’attachement que nous manifestons pour les choses, le pouvoir, l’argent, les amis etc. L’attachement dépend donc de notre saisie de la permanence. Bien que nous comprenions intellectuellement que nous ne sommes pas éternels, notre réaction spontanée est d’affirmer : «Je suis permanent, je suis toujours là et je vais, comme tous mes amis, être encore là longtemps.» Avec cette perception, même nos ennemis sont également permanents. C’est la raison pour laquelle nous nous attachons fortement à nos amis et haïssons fortement nos ennemis.

Bien que possédant déjà beaucoup de choses, certaines personnes veulent posséder tellement de biens que ces acquisitions seraient suffisantes pour de nombreuses autres renaissances. Pourtant, ce n’est pas encore assez et elles en accumulent toujours plus. A cette soif s’ajoute souvent une grande peur de tout perdre. Tout cela mène à d’interminables problèmes. De même, nous voulons absolument détruire et tuer nos ennemis parce que nous pensons que si nous ne nous en débarrassons pas, ils seront toujours là. En réalité, nos amis et nos ennemis sont tous impermanents. Un jour, il n’y aura plus personne car les ennemis meurent également. Il n’est donc pas spécialement nécessaire de les tuer, mais nous pensons quand même qu’ils seront toujours là et que nous devons nous en défaire au plus vite. Toutes ces idées sont fausses, elles sont dues au fait que nous pensons que les choses, les ennemis, les amis, nos biens, notre famille ou tout simplement nous-mêmes, sommes permanents. Tout est perçu de cette manière. Ainsi nous saisissons très fortement cette permanence et y restons attachés.

Ce que nous pouvons apercevoir de l’extérieur, ce sont les grands changements. Tout ce qui est dans le monde apparaît et disparaît, naît et est détruit : un pays, une nation, une famille, une personne.

C’est pourquoi Bouddha a dit :

Tous les phénomènes composés sont impermanents.

L’impermanence est quelque chose de très subtil, nous n’en percevons que les aspects extérieurs et grossiers dans les grands changements intervenant autour de nous. Depuis toujours, tout ce qui est dans le monde apparaît et disparaît : toutes les choses matérielles ou spirituelles, y compris les personnes. C’est ce que nous constatons de l’extérieur.

L’impermanence est une des particularités importantes de la Noble Vérité de la souffrance. Cette existence conditionnée, qui est de la nature de la souffrance et dans laquelle nous n’avons aucune réelle liberté, est impermanente, tout comme les expériences douloureuses que nous sommes amenés à y faire.

Action ou Karma

Quand nous disons que ce mode d’existence dans le Samsara ne jouit d’aucun contrôle ou de liberté en soi, cela ne signifie pas qu’il dépende du pouvoir des choses extérieures ou d’une puissance quelconque qui dominerait notre existence et qui nous pousserait dans des situations non désirées. Cela n’est pas le cas du tout. Cela signifie seulement que notre situation dans cette vie ainsi que dans le futur ne se réalise pas en fonction de nos propres désirs. Bien au contraire : tout, toute existence, tout le cycle des existences, tout destin dans le cycle des existences est régi par nos propres actions : le Karma. En sanscrit, Karma est utilisé dans le sens de travail, ouvrage, activité ou encore action et il n’est pas à confondre avec Dharma (qui veut dire enseignement, pratique, connaissance, chemin).

 

Tout ce que nous expérimentons dans le cycle des existences, sur un plan individuel ou collectif, n’est donc pas régi par nos désirs mais est déterminé par nos actions, selon la loi du Karma (cette loi peut aussi être appelée loi de causalité ou loi des causes et des effets). Les choses n’arrivent pas simplement parce que nous le désirons, mais elles sont précisément déterminées par la loi de causalité. Cela signifie que les actions positives amènent un résultat positif et les actions négatives conduisent à des résultats négatifs.

Tout ce qui est composé, tout ce qui existe l’est en interdépendance avec cette loi, et les êtres sensibles comme nous la subissent également. Notre destin, notre souffrance et notre bonheur sont directement liés à nos actions, notre Karma et la loi de causalité. Ainsi l’on peut dire qu’en vérité, notre destin n’est pas entre les mains de quelqu’un d’autre mais qu’il est réellement entre nos propres mains. Nous ne pouvons donc pas simplement expérimenter tout ce que nous désirons ; ce que nous vivons dépend de la loi des causes et des effets. Cette loi naturelle n’a pas été créée par une quelconque personne mais c’est la façon dont les phénomènes existent. Ainsi, notre destin et l’avenir de tous les êtres sensibles lui sont liés. C’est la raison pour laquelle les actions négatives provoquent de la souffrance pour nous et pour les autres êtres, et les actions positives provoquent des expériences de bonheur. Une conduite juste est donc nécessaire. C’est le point le plus important et le plus essentiel du Dharma, de la pratique des enseignements et du chemin spirituel.

On peut comprendre beaucoup de choses par le terme pratique : prier, réciter des textes, méditer. Il existe beaucoup de pratiques. Ici, la pratique essentielle et correcte est celle de l’application de la loi des causes et des effets. Pratiquer cette loi signifie l’accepter comme exacte et s’y tenir. Nous ne devons pas agir à l’encontre de cette loi mais au contraire la respecter et y assimiler notre conduite. En tenant compte de cela, nous deviendrons réellement des pratiquants. Si au contraire nous la négligeons, il ne nous servira à rien de réciter des prières toute la journée ou de rester longtemps assis tranquillement, sans bouger du tout. La pratique ne sera pas réelle si l’essentiel manque.

La pratique essentielle du Dharma est donc l’application de la loi des causes et des effets. Nous devons ainsi reconnaître les actions et les résultats et respecter cette loi. C’est la meilleure méthode pour éviter la souffrance et expérimenter le bonheur.

Il est important également de comprendre la significations des termes actions négatives ou positives. Dans le Bouddhisme, il n’existe pas une liste d’actions établie par le Bouddha de ce qui est juste et de ce qui faux. Une telle liste serait interminable. Par contre, il est aisé de considérer le résultat de ce qui est positif ou négatif en fonction des conséquences pour les êtres sensibles, car tout existe en relation avec les êtres sensibles. On peut donc dire que toutes les actions qui apportent une réelle souffrance aux êtres sensibles (tuer, mentir, etc.), sont des actions négatives. Il faut donc les éliminer. Par contre, celles qui leur apportent un réel bienfait sont à considérer comme positives. C’est de cette manière que nous devons les différencier.

La motivation est aussi déterminante : ainsi, des actions causées par le désir, la haine et l’ignorance sont toujours négatives. Par contre, celles qui sont exemptes de désir, de haine et d’ignorance mais qui sont au contraire motivées par la sagesse, la bonté aimante et la compassion sont des actions positives. En reconnaissant la qualité de l’origine, de la motivation et du résultat, nous pourrons ainsi différencier les actions négatives des positives. Sous ce regard, nous devons donc essayer de pratiquer ce qui est précieux et d’éliminer les actions négatives. Cela constitue la pratique essentielle.

La Noble Vérité de l’origine de la souffrance

Les Quatre Nobles Vérités sont le premier enseignement du Bouddha, ainsi que le fondement réel et la quintessence de tous les enseignements du Boud­dhisme. Comme cité précédemment, chaque chemin spirituel ou chaque religion doit contenir trois points essentiels :

– des vues correctes (la philosophie)

– une conduite particulière (l’éthique)

– une méthode pour discipliner et développer l’esprit (la méditation).

Ces trois points ne sont pas forcément identiques dans chaque religion, mais ils sont présents dans tous les chemins spirituels authentiques, y compris dans le Bouddhisme. Si quelqu’un souhaite étudier et pratiquer cette religion, il doit alors se préoccuper de ces trois points.

Le premier de ces points est ce que l’on appelle les vues correctes, la compréhension réelle de notre situation ordinaire et fondamentale. Il faut aussi connaître les vues correctes concernant le chemin à suivre pour développer l’esprit et le but. Nous devons développer une réelle connaissance de la base, du chemin et du but, sans aucune erreur, sans fantaisie ou exagération. Nous ne devons pas non plus nous sous-estimer. Au contraire, nous devons développer la vue la plus proche possible de la réalité. Développer une telle philosophie est très important. Naturellement, nous ne pouvons pas simplement y arriver sans faire d’efforts ; au contraire, chacun doit s’efforcer de développer des vues correctes par l’étude, la réflexion et l’analyse. Nous ne pouvons pas simplement nous asseoir, attendre et espérer que cela se fasse tout seul. Pour vaincre les vues erronées et l’ignorance, il nous faut faire des efforts. C’est la seule méthode.

Sagesse par l’écoute

Dans le Bouddhisme, l’accent est toujours mis sur l’étude. On parle de trois niveaux de sagesse. La première est celle obtenue par l’écoute et l’étude. Il est vrai que nous pouvons lire et étudier quantité de livres ou de textes, mais écouter directement un enseignement est une des plus importantes méthodes pour apprendre. C’est pour cette raison que, dans le Bouddhisme, la tradition et la transmission orale directe de la sagesse sont considérées comme essentielles. De plus, les textes peuvent être étudiés en commun ce qui est également considéré comme très important. En faisant l’effort réel de bien écouter sans nous laisser distraire, en étudiant dans un effort d’aspiration et de concentration, nous acquérons une sorte de compréhension par l’écoute et par l’étude. Tel est le premier niveau de sagesse : c’est un peu comme l’ouverture d’une porte.

Cependant, cette sagesse par l’écoute ou par l’étude ne suffit pas : elle ne peut satisfaire totalement car elle reste encore très intellectuelle. Elle est également très superficielle, très instable et peut se perdre facilement. Il s’agit plutôt d’une concordance entre notre compréhension et ce qui est dit ou écrit. Si nous y trouvons un certain sens, on peut dire que nous sommes en accord avec ce qui a été dit et on peut même penser : «Maintenant j’ai tout compris», mais là encore cette compréhension est très instable, peu profonde et très superficielle. Il ne s’agit donc pas d’une sagesse à laquelle nous pouvons réellement nous fier. Elle peut également se modifier légèrement.

Nous pouvons recevoir aujourd’hui une certaine explication qui nous paraît pleine de bon sens, logique ou en parfaite harmonie avec notre compréhension et demain une autre personne arrive et, d’une manière ingénieuse, nous en donne une toute autre. Parce que notre sagesse par l’écoute n’est pas suffisamment stable et profonde, nos idées ou opinions peuvent devenir tout à fait contraires le lendemain. Cependant, bien que cette sagesse soit superficielle et instable, elle n’en demeure pas moins importante et précieuse. Dans le Bouddhisme, on met l’accent sur la sagesse par l’écoute parce qu’elle est un de nos biens les plus précieux, car personne ne peut nous l’enlever. Sans elle, notre esprit se trouve obscurci et des vues incorrectes ou une grande ignorance peuvent surgir. C’est la raison pour laquelle ce premier pas à travers l’écoute est très important.

La sagesse par la réflexion

Mais l’écoute ne suffit pas. Nous devons en plus développer le deuxième niveau de sagesse qui est celui de la réflexion ou de la contemplation. Il ne faut pas simplement croire ou être en accord avec ce que nous avons entendu ou lu. Nous devons également faire une analyse par des réflexions correctes, des raisonnements logiques et des expériences vécues pour savoir si ce qui a été dit ou lu est vrai. C’est ainsi que nous pouvons développer une compréhension plus vaste et plus profonde, ainsi qu’une réelle conviction. Bouddha a beaucoup insisté là-dessus. Il a d’ailleurs dit qu’il ne faut pas croire ce qu’une personne affirme, simplement parce qu’elle est particulière ou renommée. Au contraire, nous devons examiner tout ce que nous entendons ou lisons pour voir si ces idées reflètent la vérité. C’est très important.

Bouddha a aussi recommandé que cela soit également appliqué à ses propres enseignements. Nous devons les examiner comme le ferait une personne désirant acheter de l’or : elle doit couper, frotter ou brûler le minerai pour déterminer sa pureté. Puis, quand elle est complètement convaincue que la pépite est pure à cent pour cent, alors seulement, elle peut l’acquérir. Elle ne doit pas simplement l’acheter parce qu’un marchand a affirmé qu’il s’agissait d’or : ce n’est pas parce qu’on nous montre un objet doré que ce dernier est forcément en or. De même, Bouddha a conseillé à ses élèves d’examiner scrupuleusement ses propres paroles.

Il a dit :

Vous devez examiner mes enseignements en les analysant de manière analogue à cet acheteur d’or et ensuite seulement les accepter, non par respect, par sympathie ou pour d’autres raisons.

Prendre pour vérité tout ce que je dis ne serait pas juste. Vous devez bien au contraire examiner à l’aide de raisonnements corrects, pour voir si cela concorde ; et ensuite accepter mes enseignements.

C’est pourquoi nous devons examiner à l’aide d’une réflexion précise tous les enseignements, quelle que soit la personne qui les donne ou les explique. Cette analyse est très importante : elle nous permet d’obtenir une conviction et une compréhension plus profonde. Cette procédure s’appelle la compréhension par la sagesse de la réflexion.

Cette sagesse une fois acquise, notre compréhension des enseignements basée sur notre propre réflexion et analyse sera stable et profonde. Elle ne pourra plus être influencée ou ébranlée par d’autres. Néanmoins, bien qu’étant de grande importance, cette deuxième sagesse ne suffit pas non plus pour réaliser la compréhension de la vérité ultime des phénomènes.

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