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La Pensée de l'Humanité

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D'après ANGÉLUS.
3

Si tu veux le vrai bonheur, ne le cherche pas dans les pays éloignés, dans la richesse, dans les honneurs, ne le demande pas aux hommes, ne t'inclinent pas devant eux et ne lutte pas contre eux pour le bonheur. On peut, par ces moyens, obtenir des richesses, un grand titre et diverses choses inutiles; mais le vrai bonheur, dont chacun a besoin, ne peut être obtenu auprès des hommes, ni acheté ou sollicité, ni donné gratuitement. Sache que tout ce que tu ne peux prendre toi-même, ne t'appartient pas et ne t'est pas nécessaire. Tu peux toujours prendre toi-même, par une vie juste, tous ce dont tu as besoin.

Oui, le bonheur ne dépend ni du ciel, ni de la terre, mais uniquement de nous-mêmes.

Il n'y a qu'un seul bien au monde, lui seul nous est nécessaire. Quel est donc ce bien? C'est la vie dans l'amour. Et ce bien peut être facilement obtenu.

D'après SKOVORODA.
4

Dieu soit loué d'avoir rendu facile aux hommes tout ce qui leur est nécessaire, et difficile tout ce dont ils n'ont pas besoin. Le bonheur est très nécessaire à l'homme, et il n'y a rien de plus facile que d'être heureux. Dieu en soit loué!

Le Royaume de Dieu est en nous. Le bonheur est dans le cœur, s'il contient de l'amour.

Qu'arriverait-il si le bonheur nécessaire à tout homme avait été accordé suivant l'endroit, le temps, l'état, la position, la santé, la force corporelle? Qu'arriverait-il si le bonheur existait uniquement en Amérique, ou uniquement à Jérusalem, ou à l'époque de Salomon, dans la demeure des rois, grâce à la richesse, aux grades, si on le trouvait seulement au désert, dans les sciences, dans la santé, dans la beauté?

Serait-il possible aux hommes de ne vivre qu'en Amérique, ou de vivre à la même époque? Si le bonheur était dans la richesse, ou dans la santé, ou dans la beauté, tous les pauvres, tous les vieux, tous les malades, tous les laids seraient malheureux. Dieu aurait-il privé tous ces gens de bonheur? Non, Dieu soit loué, il a rendu l'inutile difficile: il a agi de façon à ce qu'il n'y ait pas de bonheur dans la richesse, ni dans les grades, ni dans la beauté du corps. Le bonheur n'est qu'en une seule chose – dans la vie juste, et cela est au pouvoir de chacun.

5

Demander à Dieu que quelqu'un nous donne le bien dans cette vie, revient au même que d'être assis auprès d'une source, et demander à d'autres de calmer ta soif. Baisse-toi et bois. Le bonheur nous est donné, il faut savoir en profiter.

6

Si tu considères comme un bien ce qui n'est pas en ton pouvoir, tu seras toujours malheureux. Persuades-toi que tout le bonheur est à ta portée, et personne ne te le ravira.

VIII. —L'homme n'éprouve pas le bien de la vie uniquement quand il ne suit pas la loi de la vie
1

Si tu demandes: pourquoi le mal existe-t-il? Je réponds par la question: pourquoi la vie existe-t-elle? Le mal est pour que la vie soit. La vie se manifeste par la libération du mal.

2

Si notre vie n'est pas heureuse, cela tient uniquement à ce que nous ne faisons pas ce que nous aurions dû faire pour que la vie soit une joie perpétuelle.

3

Si quelqu'un dit qu'il se sent malheureux en faisant le bien, cela prouve uniquement que ce qu'il considère comme le bien ne l'est pas.

4

Sache et souviens-toi que si l'homme est malheureux, c'est par sa propre faute. Les hommes ne sont malheureux que lorsqu'ils désirent ce qu'ils ne peuvent avoir.

Que ne peuvent-ils pas toujours avoir, bien qu'ils le désirent, et que peuvent-ils toujours avoir quand ils le désirent?

Ils ne peuvent pas toujours avoir ce qui n'est pas en leur pouvoir, ce que les autres peuvent lui prendre. Seul est en leur pouvoir ce que rien ni personne ne sauraient leur ravir. A la première catégorie appartiennent tous les biens terrestres: la richesse, les honneurs, la santé. A la deuxième: notre âme, notre perfectionnement spirituel. Et précisément la chose qui nous est le plus nécessaire pour notre bien est en notre pouvoir, parce que rien, aucun bien terrestre ne donne le vrai bien, mais ne fait que nous leurrer. Le vrai bien ne peut être obtenu que par notre effort vers la perfection spirituelle, et cet effort est toujours en notre pouvoir.

On a agi pour nous de même qu'un bon père aurait agi pour ses enfants. Seul ce qui ne peut nous donner le bonheur ne nous appartient pas, tandis que tout ce qui nous est nécessaire nous est donné.

ÉPICTÈTE.
5

Ne crois pas que la perplexité devant le sens de la vie soit quelque chose de noble ou de tragique. Cette perplexité est pareille à celle que l'homme éprouve lorsqu'il se voit dans une société occupée à lire un bon livre. La perplexité de cet homme qui n'écoute pas attentivement ou n'a pas compris ce qu'on lit et qui s'agite au milieu des gens occupés, n'a rien de noble ni de tragique, mais est ridicule, bête et pitoyable.

6

Il y avait une fois un bienfaiteur qui, voulant faire aux hommes le plus de bien possible, se mit à réfléchir pour savoir comment il devait s'y prendre pour n'offenser personne et pour que tous en profitent. Si l'on distribue les richesses directement aux gens, on risque de donner moins à celui qui en a le plus besoin, et l'on en saurait en donner également à tout le monde; alors ceux qui n'en auraient pas assez diraient: Pourquoi as-tu donné aux autres et pas à nous?

Le bienfaiteur eut alors l'idée d'installer une auberge dans un endroit où passait beaucoup de monde et d'y déposer tout ce qui peut être utile, ou faire plaisir au voyageur. Il y ménagea des chambres bien chaudes, de bons poêles, du bois à brûler de provisions d'éclairage, de pains, de légumes, de fruits, de boissons de toute sorte, des lits, des vêtements, du linge, des chaussures, bref, quantité de produits pouvant suffire à beaucoup de monde. Puis, le bienfaiteur s'en alla pour voir ce qui en résultera à son retour.

Les bonnes gens commencèrent à affluer à l'auberge: y mangeaient, buvaient, couchaient, passaient parfois un jour ou deux, y restaient parfois une semaine entière. Parfois, ceux qui en avaient besoin emportaient des vêtements et des chaussures. Avant de s'en aller, ils rangeaient tout pour que d'autres passants puissent aussi en profiter, et puis ils partaient en remerciant le bienfaiteur inconnu.

Mais un jour, arrivèrent des gens grossiers et méchants. Ils s'emparèrent de tout ce qui leur convenait, et une dispute éclata parmi eux au moment du partage. D'abord, ils s'injurièrent, puis ils en vinrent aux mains, et se mirent à s'arracher les uns aux autres les objets et à les briser exprès pour que d'autres ne puissent s'en emparer. Et lorsqu'ils eurent tout détruit et commencèrent à souffrir du froid et de la faim ils se mirent à médire du propriétaire, en l'accusant d'avoir mal organisé les choses, de n'avoir pas mis de gardiens pour empêcher d'entrer de mauvaises gens. D'autres prétendaient qu'il n'y avait pas de propriétaire du tout, et que l'auberge s'êtait organisée toute seule.

Affamés, transis de froid et irrités, ces gens quittèrent l'auberge en s'injuriant entre eux, maudissant l'auberge et celui qui l'avait construite.

Les hommes agissent de même sur la terre quand ils ne vivent pas pour leur âme, mais pour leur corps, qu'ils gâchent leur vie et celle des autres, s'accusent entre eux et accusent Dieu, au lieu de s'accuser eux-mêmes, s'ils croient en Dieu, et accusent l'univers, s'ils ne croient pas en Dieu, et s'imaginent que le monde s'est organisé tout seul.

IX. —Seule l'observance de la loi de la vie donne le bien à l'homme
1

Il faut toujours être joyeux. Si tu ne l'es plus, cherche où tu t'es trompé.

2

Si l'homme n'est pas satisfait de sa situation, il peut la modifier par deux moyens: améliorer les conditions de sa vie, ou bien améliorer son état moral. Le premier n'est pas toujours en son pouvoir, le second l'est toujours.

EMERSON.
3

Il me semble que l'homme doit considérer comme règle principale d'être heureux et satisfait. Il faut être honteux de son mécontentement comme d'une mauvaise action, et savoir que s'il y a quelque chose qui ne va pas en soi, on ne doit pas le raconter aux autres et s'en plaindre, mais tâcher de corriger ce qui va mal.

4

L'observance de la loi de Dieu, de la loi d'amour qui donne le bien suprême, est possible dans toutes les situations.

5

«Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Car Mon joug est le bien et Ma charge est légère», dit la doctrine du Christ. Ces paroles signifient qu'indépendamment des malheurs qui accablent l'homme, indépendamment des offenses et des amertumes qu'il doit supporter, il lui suffit de comprendre et de recueillir dans son cœur la vraie doctrine, qui dit que la vie et son bien consistent à unir l'âme à ce dont elle est séparée par le corps: aux âmes des autres hommes et à Dieu, pour que tout le mal apparent disparaisse. Il suffit à l'homme de voir le but de la vie dans l'union affectueuse avec tout ce qui vit et avec Dieu, et sa vie, au lieu d'être un tourment, devient aussitôt le bonheur.

FIN

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