Programme des Épouses Interstellaires Coffret

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8


Ander

Notre partenaire est magnifique. Ses cheveux blonds retombent tels une cascade soyeuse de soleil doré sur le bras de Nial. Elle est mince et musclée, sa peau claire resplendit à côté du vêtement noir de Nial, telle une lune parfaite dans un ciel obscur. Ses lèvres s’abandonnent sous le baiser passionné de Nial, j’ai une énorme érection. On dirait une flamme blanche entre ses bras, sa poitrine est couverte par un petit soutien-gorge rose que je rêve d’arracher. Elle a mis ses mains autour de son cou, en plein sur sa peau de cyborg, elle serre le poing de désir, le son agréable du plaisir féminin emplit la pièce.

J’ai une érection du feu de dieu alors que mon regard parcourt ses jambes longues et fuselées jusqu’à son vagin. Je sens son excitation, sa douceur m’appelle tel le chant des sirènes. Je n’ai aucune raison d’y résister.

Il est l’heure pour moi de goûter sa chatte, d’enfoncer profondément ma langue à l’intérieur, mais je sais que si j’agis trop vite, la magie de ce moment sera perdue. Pour le moment, elle fait preuve de tendresse et accepte les baisers et les caresses de Nial. Je vais exploser si je ne la touche pas mais je ne veux pas l’effrayer. Ma taille et mon apparence sont déjà assez inhabituelles, sans parler de mes besoins sexuels impérieux qui me poussent à être trop rapide ou trop vigoureux.

Je suis un homme patient. Je peux traquer ma proie pendant plusieurs jours sans manger ni dormir. Je peux bien attendre quelques minutes de plus pour goûter cette femme magnifique qui sera la mienne pour toujours. Ma partenaire.

Elle chevauche les cuisses de Nial, telle une offrande votive, si douce et tendre. Elle n’est pas petite comme la partenaire du Commandant Deston, c’est un réel soulagement. Elle est assez grande pour qu’on la prenne à deux, elle est assez grande pour moi.

Je me suis porté volontaire par deux fois en tant que second partenaire mais les autres guerriers on craint qu’avec ma stature et mes cicatrices, leurs nouvelles partenaires me rejettent au premier coup d’œil.

Me retrouver agenouillé devant ma partenaire est un rêve, c’est trop beau pour être vrai. Elle a voulu de lui avec sa peau de cyborg, elle l’a embrassé avec passion, j’ose espérer qu’elle voudra de moi.

Tout comme moi, Nial est en piteux état, il est défiguré par sa peau argentée et son œil de cyborg et pourtant, elle l’accepte, elle le laisse la toucher. Elle éprouve du désir pour un guerrier arborant des cicatrices de guerre.

Ce n’est pas un rêve, elle est faite de chair et de sang. Je sens l’odeur de miel de son sexe, la douceur de sa peau, j’ai envie d’enfouir ma langue dans sa chaleur moite, la faire hurler de plaisir. Si j’arrive à lui procurer du plaisir avant qu’elle ne voie mon visage, elle passera peut-être outre mes blessures et ne sera pas horrifiée par mon aspect. J’ai bien fait d’utiliser la cabine de nettoyage à bord du vaisseau des cyborgs avant d’envoyer leur vaisseau percuter l’étoile de la Terre. J’ai promis à ma partenaire que j’aurais la tête de ses ennemis, mais je remercie mon instinct de me présenter à elle sans trop de sang sur les mains.

Elle est trop belle est trop précieuse pour être touchée par tant de violence.

J’observe Nial parcourir son corps avec plaisir, ses mains effleurent ses seins, sa taille, ses hanches. Ses mains parcourent ses cuisses, repoussent la couverture de plus en plus bas. Je remarque une longue cicatrice sur sa cuisse, je me demande comment elle se l’est faite, mais l’idée me sort de l’esprit lorsque Nial touche doucement le petit morceau de tissu rose qui recouvre son sexe. Il s’y attarde, il appuie contre le tissu, il frotte son clitoris, s’enfonce dans sa chatte autant que le tissu le lui permet, il branle son clito.

Elle gémit contre sa bouche, ses hanches se pressent plus fermement contre lui sous la caresse, elle plaque ses lèvres contre les siennes, elle explore sa bouche.

Il lui appartient.

Le désir et l’envie me submergent alors que mon membre atteint des proportions douloureuses. J’ai envie de sentir sa langue dans ma bouche. J’ai envie qu’elle gémisse, se tortille et hurle de plaisir. J’ai envie qu’elle sache que c’est moi qui la touche. Que c’est moi qui goûte sa chatte. Je veux qu’elle se consume de désir.

Sa réaction aux caresses de Nial est le signal que nous attendions. Il arrache le petit bout de tissu et elle pousse un cri, sous le choc, la bouche emportée par le baiser de Nial.

Nial prend son visage entre ses mains, il l’empêche de regarder son corps, de me voir, afin que nous soyons prêts. Ils se défient du regard tandis que Nial lui chuchote sa demande. Je regarde ses seins roses se soulever au rythme de sa respiration, ses tétons dressés pointent à travers le tissu fin. « Laisse-nous te toucher. »

Mon regard descend et je tombe sur sa chatte trempée, rose et bien en vue, à quelques centimètres de ma bouche avide. Je prie pour qu’elle dise oui. J’ai trop hâte de la goûter, de sucer son clito, de la doigter et la branler avec ma langue. La faire jouir sur moi.

« Nial ? Je ne peux pas. » Elle lèche ses lèvres gonflées. « Ce n’est pas bien. Je … Je ne vous connais pas et… et je… » Elle ferme brièvement les yeux. « C’est … c’est trop. »

Ses paroles me font l’effet d’un coup de poignard mais Nial ne bronche pas.

« Chhut. Il en sera toujours ainsi entre nous. Tu n’as pas à redouter le pouvoir du lien entre un guerrier et son épouse. Ne redoute pas le plaisir que nous allons t’apporter. Laisse-toi aller, Jessica, tu es en sécurité avec moi. Je te promets d’être là. Ander également. N’aie pas peur de t’en remettre à nous. Laisse-toi aller et laisse-nous te donner du plaisir. Laisse-nous te toucher. » Il l’embrasse doucement sur la bouche, avec une tendresse que je n’ai pas, je suis reconnaissant au royaume des Dieux d’accorder deux hommes à nos femmes pour les protéger et leur procurer du plaisir. J’ai envie de la baiser comme un fou. Je pourrais tuer pour elle. Je ne suis pas Nial. Je ne peux pas être tendre et doux. Si je la touche, je vais la dévorer toute crue. J’ai besoin de la posséder, de la conquérir, de gagner son plaisir.

Elle doit me supplier.

La main de Nial glisse sur son cou, ses seins, descend plus bas. La respiration de Jessica se fait haletante tandis que sa main descend vers son bas-ventre. Il s’arrête à quelques centimètres de son sexe, ils se dévisagent. Il l’excite du regard.

« Dis oui, Jessica. » Il l’embrasse une fois. Deux fois. « Laisse-toi aller, dis oui. »

Elle plante ses doigts dans les épaules de Nial, en signe envie ou d’acceptation, je ne sais pas. Elle est aux prises avec elle-même, pas avec Nial, la décision lui appartient. « Oui. »

Il la récompense en glissant sa main entre ses cuisses ouvertes, il introduit deux doigts profondément en elle tout en l’embrassant à loisir.

Elle s’agite sous sa main, son gémissement est une douce musique à mes oreilles, il retire ses doigts, imprégnés de ses fluides. Il écarte sa main de son corps, me laissant libre accès.

Lentement, avec un profond respect, je touche notre partenaire pour la première fois, mes doigts remplacent ceux de Nial. Son vagin se contracte sur mes doigts, son utérus chaud m’accueille chaleureusement.

Je la baise doucement, mes doigts font un mouvement de va et vient et glissent aisément pour lui procurer du plaisir, mais pas d’orgasme. Je veux qu’elle devienne folle en sentant ma langue sur son clitoris. Je veux qu’elle me supplie de la lécher.

Je l’excite doucement, j’explore son clitoris à l’aide du pouce tout en la doigtant, mais je ne m’appesantis pas suffisamment à son goût. Elle pousse un gémissement en guise de protestation, elle ondule des hanches, ouvre la bouche, engloutit la langue de Nial qui ne lui laisse pas le temps de réfléchir, elle ne peut que ressentir. Il maintient sa tête immobile, sa main est profondément enfouie dans ses cheveux, près de son cou. Le contrôle qu’il exerce sur elle me fait bander. On va lui donner exactement ce dont elle a besoin, elle sera d’accord. Elle se soumettra.

Nial baisse sa main libre vers l’étrange vêtement qui recouvre ses seins. Je regarde, fasciné, tandis qu’un outil cyborg sort de son doigt, une lame de rasoir coupe le tissu en moins d’une seconde, se rétracte et disparaît. Le tissu est déchiré en plein milieu, laissant apparaître des seins ronds aux mamelons rose clair. Elle halète, elle baisse sa main sur le cou de Nial pour qu’il la cache.

Nial attrape son poignet et le place derrière sa nuque. Elle se laisse faire, enfouit les doigts dans ses cheveux tandis que sa main se pose en coupe sur son sein, pince et titille ses tétons déjà durcis.

Je la branle plus rapidement et explore son intimité, à la recherche de la zone érogène que possèdent toutes les humaines paraît-il, un point G mythique qui leur procure un plaisir intense. Son vagin est glissant, lisse, chaud, il se contracte sur mes doigts lorsque je le trouve enfin …

« Oh, mon Dieu. »

Jessica abandonne la bouche de Nial et regarde son corps. Elle se fige en me voyant agenouillé, les doigts enfoncés jusqu’à la garde dans sa chatte, la main de Nial sur son sein. « Oh, mon Dieu. »

Elle essaie de serrer les jambes mais je m’agenouille entre elles, mes épaules la force à les garder ouvertes. Je soutiens son regard alors que je retire doucement mes doigts, je les enfonce à nouveau profondément, effleurant le point G qui la rend folle de plaisir.

 

« Bonjour, partenaire. »

Je la branle plus vigoureusement, elle écarquille les yeux tandis que Nial prend le relais. Il pince ses tétons et mordille son oreille tandis que je la doigte, soulagée qu’elle ne soit pas vierge. Je n’ai pas envie d’être doux. Je ne peux pas être doux.

Elle ne me refuse pas, mais elle ne m’accueille pas non plus, elle est toujours tendue. Je ralentis l’allure et dépose un baiser sur son clitoris gonflé, je le lèche tout en respirant son odeur féminine. Si crue, si torride, si parfaite. J’embrasse une cuisse d’une blancheur de lait, puis l’autre.

Elle frémit, se tourne et croise le regard de Nial. « C’est pas juste. Pourquoi—je veux dire—« Jessica secoue la tête, son vagin se contracte autour de mes doigts, réclamant encore mes doux baisers. « Je ne comprends pas. Je ne peux pas avec deux hommes. » Elle serre les cuisses, essayant de les refermer en vain. « Je ne vous connais pas et … oh, mon Dieu, je ne devrais pas faire ça. »

Je souris, la tête contre son vagin et lape son clitoris, j’observe ses moindre réactions. Je sais qu’elle aime ça, non pas à cause de son hésitation, mais parce que sa chatte est littéralement trempée.

« Ander est ton second partenaire. Il te protègera et t’aimera, tout comme moi. Nous te procurerons du plaisir ensemble. C’est tout à fait naturel sur Prillon. Tu seras aimée et adorée par tes deux partenaires, Jessica. C’est ton droit en tant qu’épouse. » Il lèche ses lèvres tandis que je baisse la tête, je fais de même avec son clitoris. « Tu veux qu’on arrête ? »

Nial attend sa réponse, je suce son clitoris, je lèche sa peau sensible du bout de la langue. Je la suce plus ardemment lorsqu’elle gémit, je doigte son vagin puisque ça a l’air de lui plaire. Vu sa réaction, j’ai apparemment vu juste

« Non. Ne t’arrête pas. » Elle enroule ses jambes autour de ma tête, m’enserre entre ses cuisses, je pousse un grondement d’approbation. Elle s’agite sous la vibration et presse sa chatte contre moi, pour faire en sorte que je la suce plus vigoureusement et plus profondément. « Ne t’arrête pas. »

Sa requête me donne envie de l’attacher et de lui apprendre ce qu’il en coûte d’essayer de donner des ordres mais je n’en ai pas le droit. Pas encore.

Je dois d’abord lui prouver ma valeur. Je dois gagner sa confiance avec mes doigts et ma bouche. Puis, j’obtiendrai son plaisir. Elle me suppliera alors.

Je la suce plus vigoureusement, je la pousse au paroxysme, je la doigte tantôt rapidement et superficiellement, tantôt doucement et en profondeur. Nial fait en sorte que sa tête repose sur son bras, il prend ses tétons dans sa bouche, l’un après l’autre, il l’empêche de bouger en mettant une main dans ses cheveux, afin qu’elle ne puisse pas se soustraire aux besoins que nous avons éveillés en elle.

Il change de position et attrape son membre de sa main libre, je suis le mouvement, je libère mon sexe de mon pantalon et l’empoigne. Je masturbe mon membre en érection avec vigueur tout en tétant le fluide sucré de ma partenaire et en écoutant ses petits cris de plaisir. On doit l’enduire de sperme ; son odeur est suffisante pour que la connexion s’établisse entre nous, pour que le désir s’instaure avec ses partenaires. Une fois qu’elle l’aura sur la peau …

Nous sommes sur Terre, pas chez nous, le pouvoir mental de nos colliers d’accouplement nous aiderait grandement. On doit l’accoupler à nous tant que possible et le plus vite possible. Les composants chimiques contenus dans notre sperme la lieront à nous jusqu’à ce qu’on puisse lui passer le collier d’accouplement.

J’ai hâte d’éjaculer sur elle, je branle ma bite vigoureusement mais inutile de forcer. Le goût qu’elle m’a laissé dans la bouche est suffisant pour me conduire vite et bien au point de non-retour.

Mes doigts sont toujours profondément enfoncés dans son vagin, je me lève tandis que Nial extirpe son sexe de son pantalon et le pose sur son ventre doux. Je besogne son clitoris à l’aide du pouce et regarde son visage tandis que mon sexe qui palpite éjacule un premier jet de sperme bien épais à l’intérieur de sa cuisse, sa hanche et son ventre. Nial suce ses tétons dans sa bouche tout en grognant, il éjacule sur son ventre et se sert de sa main libre pour frotter le fluide sur sa peau laiteuse.

Je fais de même, je fais pénétrer mon sperme chaud dans sa peau, qui l’absorbe comme une éponge. Intrigué, je ne quitte pas son visage des yeux tandis qu’elle rejette sa tête en arrière et ouvre grand la bouche en un cri muet.

Son vagin se contracte sur mes doigts tandis qu’elle jouit dans les bras de Nial, les fluides d’accouplement contenus dans notre sperme ont provoqué un orgasme.

Je la regarde fixement, hypnotisé par le mélange d’agonie et d’apaisement qui se lit sur son visage. Je ne pourrais jamais m’ôter cette image du plaisir de l’esprit. Je n’oublierai jamais ce moment de perfection pure.

Je m’agenouille et suce à nouveau son clitoris, lui procurant du plaisir, ses petits cris se muent en gémissements alors que nous nous comportons comme les partenaires gloutons de Prillon que nous sommes, nous nous servons de notre bouche pour lui procurer orgasme sur orgasme. Nous continuons inlassablement jusqu’à ce qu’elle n’ait plus rien à donner, qu’elle soit complètement détendue, totalement épuisée. Nial l’enveloppe dans la couverture et se lève. J’essuie mes lèvres et mon menton mouillés de son fluide salé et acidulé et emboîte le pas à Nial, il emporte notre partenaire vers le sas de transfert.

La gardienne Egara nous attend. Elle rougit légèrement en nous voyant entrer, elle s’occupe du panneau de commandes situé derrière elle.

« Renvoyez-nous sur le cuirassé du Commandant Deston, ordonne Nial.

– Je suis désolée. Je ne peux pas. Le Prime bloque tout transport au-delà de la seconde zone. »

Je secoue la tête et regarde Nial, qui porte notre partenaire nue et endormie. La tête de Jessica est nichée sous son menton, elle est totalement détendue dans ses bras, elle nous laisse prendre soin d’elle. Mon cœur se gonfle de fierté de savoir que j’ai participé à lui procurer cette langueur bénéfique, cette docilité. Elle n’est plus pâle, ses joues sont encore roses d’excitation et semble désormais dénuée de toute préoccupation, elle se sent en sécurité entourée de ses partenaires.

« Ce qui veut dire que la seule planète que mon père ait laissé accessible dans un rayon de transfert raisonnable au départ de la Terre est la Colonie. »

Je reconnais la rage dans la voix de Nial. Je la ressens également. Le Prime a fait en sorte que nous ne puissions pas ramener notre partenaire chez nous. La ramener sur la Colonie serait dangereux. Toute la planète est peuplée de guerriers contaminés, ceux qui ont été attrapés et transformés par la Ruche, comme Nial. Là-bas, les hommes sont tous des parias, capturés, torturés et rejetés par leur propre peuple, abandonnés à finir leurs vies seuls et sans partenaires dans un autre monde.

Je regarde le beau visage et les courbes splendides de notre partenaire, elle risque fort d’être la seule femme de toute la planète. Je connais, avant même que Nial ouvre la bouche, sa décision. Son rang de partenaire principal lui confère toute autorité en pareille situation.

« On n’a pas le choix, Ander. La Ruche la traque. On ne peut pas rester sur Terre. Notre partenaire est en danger. » Nial me regarde et je hoche la tête, je roule des épaules, prêt au combat.

« La Colonie n’est pas pire qu’ici. » Nous emmenons notre partenaire dans un territoire hostile avec nos poings pour seules armes. Si les guerriers exilés sur la Colonie sont en colère, réclament vengeance ou n’aiment pas les nouveaux venus, nous pourrions fort regretter d’y avoir amené notre partenaire.

« On pourrait voler un vaisseau et nous rendre jusqu’au cuirassé Deston. » Il regarde Jessica, toujours endormie dans ses bras. « Si on reste là, le danger pour notre partenaire est décuplé. La Ruche enverra d’autres éclaireurs à sa recherche dès qu’ils auront perdu le signal de reconnaissance du vaisseau que tu as détruit. Et ils enverront plus de trois éclaireurs la prochaine fois.

– D’accord. » La sécurité de notre partenaire est entre les mains d’un guerrier Prillon qui a été rejeté à cause d’une flopée de décérébrés de la Ruche.

Nial hoche la tête en direction de la Gardienne Egara. « Envoyez-nous sur la Colonie. »

Nous montons sur la plateforme de transport et regardons la belle femme mélancolique qui nous a aidé à sauver notre partenaire. Ça m’inquiète de la laisser seule, sans personne pour la protéger.

« Faites attention une fois qu’on sera partis. La Ruche pourrait remonter jusqu’à vous.

– Je n’ai pas peur de ces bâtards. » Elle arbore un air rebelle, une colère que je ne lui connais pas. Je la regarde d’un autre œil tandis qu’elle entre notre destination sur le panneau de commandes situé devant elle.

« Vous êtes courageuse et avez le sens de l’honneur. Vous feriez une excellente épouse. » Elle ferait le bonheur de nombreux guerriers avec ses cheveux bruns exotiques et ses yeux chaleureux.

« J’ai déjà donné, merci. » Son sourire triste est la dernière chose que j’aperçois avant que l’énergie du transfert s’empare de nous.

9


Jessica

J’ai fait un rêve extraordinaire. Chaud et confortable, mon lit allie douceur et fermeté. Je frotte mon visage contre mon oreiller, j’esquisse un sourire en sentant cette odeur racée et musquée. Une main caresse doucement mon ventre en mouvements concentriques. C’est tellement bon que je fondrais presque, je pousse un soupir satisfait.

« Je commencerai l’examen lorsqu’elle sera réveillée.”

Je me fige. Je connais cette voix. C’est Nial. Un étranger répond.

« Je comprends, prince, mais attendre indéfiniment serait dangereux. Les autres peuvent la sentir.

– Elle sent pareil qu’Ander et moi. On l’a tartinée de sperme.

– Peu importe, c’est insuffisant. Elle sent la femme non accouplée, et elle ne porte pas de collier. »

La conversation m’alarme mais je n’ai pas envie de me réveiller. Je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux ou de renoncer à ce havre de paix. Et je n’ai pas envie de subir un examen ou un nouveau défi. Je n’ai pas envie de me réveiller devant une salle pleine de mecs qui essaient de me renifler. On s’en fout de mon odeur non ? Je sens le shampooing au thé vert et le déo à la lavande, comme d’habitude.

La voix étrange poursuit, « Sur la Colonie, une femme non accouplée est un oiseau rare, des guerriers voudront tenter leur chance.

– Elle nous appartient. » Nial explose, je sursaute. J’ouvre grand les yeux, je ne suis pas dans un lit mais sur ses genoux. Je regarde son torse imposant, sa chemise grise moule ses muscles énormes. Ce doux oreiller n’était qu’un rêve avec Nial—je sais que c’est lui sans même le regarder, son odeur est reconnaissable entre toutes—plus masculin que ça tu meurs. Y compris la bite qui se frotte contre ma hanche.

« Elle est réveillée. Dès qu’elle aura été examinée et sera prête pour la cérémonie d’accouplement, on l’enverra sur la Colonie. Je vous assure qu’on ne va pas traîner, docteur. La Ruche est à ses trousses. »

Ander. Je reconnais sa voix aussi distinctement que celle de Nial. Il a une voix forte, pas effrontée pour deux sous et directe et il est très doué avec sa langue. Je me demande s’il est aussi appliqué dans tout ce qu’il fait ou seulement avec moi.

La main de Nial se fige sur mon ventre. Mon ventre nu. Je m’aperçois que je suis enveloppée dans une autre couverture, de couleur rouge, et non plus celle gris terne du centre de recrutement des épouses. Sa main se glisse entre mes lèvres et me touche. Je ne vois la gardienne Egara nulle part, un homme en uniforme gris est présent, il me dévisage comme si j’étais une extraterrestre. Je ne reconnais pas la pièce dans laquelle nous sommes. Je cligne des yeux, regarde tout autour de moi. Ander porte le même uniforme gris foncé, nous ne sommes plus du tout au centre de recrutement.

« Où sommes-nous ? » Ma voix est rauque, je me racle la gorge.

Nial me donne une légère accolade. « Sur la Colonie, a quatorze années-lumière de la Terre.

– La Colonie ?

– C’est une planète proche de la Terre. Les forces de la Coalition y envoient leurs guerriers contaminés et hors service pour le restant de leurs jours.

 

– Comment ça, contaminés ? »

Son corps se contracte, ça lui fait de la peine. Je me fie à mon instinct, tout indique que sa réponse est importante.

« Les guerriers qui ont été contaminés. Comme moi. »

Je le regarde d’un air perplexe. « Mais tu sembles normal. Tu as une maladie ou autre chose ? Par quoi as-tu été contaminé ? Des radiations ?

– La technologie de la Ruche. » Il lève sa main et indique le côté gauche de son visage, son œil argenté. « J’en ai aussi sur le dos et la jambe. »

Ander se contracte en écoutant Nial, il me dévisage intensément, comme si ma réaction revêtait une grande importance. Je le regarde l’espace d’un instant. Je n’avais pas encore vu Ander, occupé à me brouter le minou. C’est la première fois que je le vois et il a l’air sérieux, et préoccupé. En tant que femme, le fait de le savoir si inquiet, à cet instant précis, est positif. Ma chatte se contracte en pensant à combien il est doué.

Je remarque la cicatrice qui couture son profil droit. Elle est épaisse, elle part du sommet de son front, longe son œil au niveau de la pommette, descend le long de sa joue jusqu’au menton. Je suis la cicatrice des yeux, j’imagine une lame s’enfonçant dans la chair, je l’embrasserai tout du long, je lècherai cette cicatrice.

La voix de Nial attire mon attention, je me détourne d’Ander et lui fais face tandis qu’ils expliquent. « La Ruche est notre ennemi, et celui de la Terre. Si un guerrier, de quelque planète que ce soit, est capturé, il est modifié pour devenir un combattant de la Ruche. J’ai été partiellement modifié avant d’être sauvé. Mon père, le Prime de Prillon, me considère contaminé par la Ruche. »

Ses doigts se resserrent sur ma peau puis se décontractent.

« Je suis considéré comme perdu corps et biens sur ma planète, un paria, indigne de prendre épouse. » Il détourne le regard, sa honte me mue en colère tandis qu’il poursuit, « Voilà pourquoi mon père a refusé ton transfert, Jessica. Je suis porteur de la technologie de la Ruche, on ne pourra jamais me l’enlever.

– Et alors ? » Je lève ma main vers sa joue, je touche sa peau aux reflets argentés. Malgré sa couleur étrange, elle est d’une douceur et d’une chaleur surprenante. Elle fait partie de lui, c’est aussi simple que ça. « Et qu’est-ce que ça peut faire ? »

Sa rigidité manque de naturel et il me dévisage. À côté de nous, l’étranger n’esquisse pas le moindre mouvement, comme si je les avais tous réduits au silence. Perplexe, Ander a un regard de braise, son désir brûlant me dévore des yeux. Je frissonne, incapable de réprimer cette sensation de chaleur qui déferle dans mon vagin vide alors que je croise son regard. Je me rappelle de façon frappante son fameux regard, le même que lorsqu’il suçait mon clitoris et me faisait hurler. Je secoue la tête, j’essaie de chasser le mélange d’envie et de perplexité qui s’empare de moi.

« Vous êtes tous des malades. Je ne pense pas avoir envie d’aller sur Prillon, si c’est la façon dont vous traitez vos vétérans. » Je pense à tous mes amis qui ont perdu des membres au combat, qui ont été brûlés par des explosifs, tués, blessés. Ce sont des hommes et des femmes valeureux, des soldats qui ont accompli leur devoir avec honneur, et méritent d’être traités avec dignité et respect une fois rentrés chez eux. Je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse envoyer un vétéran blessé dans une Colonie-prison, qu’on lui refuse le droit de se marier et de fonder une famille au simple fait que son apparence a changé. « C’est quoi le problème avec votre peuple ? Vous devriez avoir honte de la façon dont vous traitez vos vétérans. »

« C’est quoi un vétéran ? » L’étranger pose la question, je quitte Ander des yeux pour lui répondre.

« Qui êtes-vous ? » J’ai le droit de savoir, je suis assise à moitié nue dans la même salle que lui et il a l’air de penser qu’il est à sa place.

« Je suis le Docteur Halsen. »

Je le dévisage, je remarque ce même teint halé et son visage anguleux, comme Nial et Ander. Ses yeux ont une couleur ambrée, son uniforme est une drôle d’armure verte, tenant plus de la tenue de camouflage que de la blouse de médecin. Il est immense, environ deux mètres dix. Mais peu importe. Comme dirait Dorothy du magicien d’Oz, chuis plus dans le Kansas.

« Des soldats qui après avoir combattus, retournent dans le civil. »

Il secoue la tête, le désarroi se lit sur son visage. Je soupire. Je réessaie, en langage extraterrestre.

« Des guerriers qui combattent sur le front. Les blessés rentrent chez eux avec les honneurs. On les appelle des vétérans, je suis l’une d’entre eux. » Je tire sur la couverture, tandis que le docteur me regarde avec perplexité.

« Comment est-ce possible ? Les femmes ne font pas la guerre. »

« D’où je viens, oui. Elles travaillent. Elles servent dans l’armée. Elles ne restent pas en plan, à attendre que les hommes les sauvent. » Je lui fais baisser les yeux, très énervée par la façon dont ils traitent leurs soldats en général, et leur attitude misogyne en particulier. Toute cette testostérone bien macho me fait voir rouge. Aucun de ces extraterrestres ne mérite ma fidélité ou ma confiance… sauf Nial qui m’a sauvée des griffes de cet éclaireur de la Ruche. Ok, peut-être Ander aussi, quand il s’est débarrassé du fameux éclaireur.

Le docteur s’approche et je me blottis dans les bras de Nial, sachant pertinemment que je suis nue sous la couverture.

« C’est fascinant. Et vous avez combattu personnellement ? » demande le docteur, Ander s’approche, pressé d’entendre ma réponse.

Je hoche la tête. « Oui. Plusieurs fois. »

Nial me serre plus étroitement contre lui, je l’ignore tout en soutenant le regard du docteur, manifestement incrédule, ça se voit à ses lèvres pincées et ses sourcils relevés, inutile de parler.

« Je ne vous crois pas. »

Je pousse Nial et descends de ses genoux. Si cet abruti d’extraterrestre est vraiment un docteur, ce que je vais lui montrer ne devrait pas le choquer.

Je me tiens fière et droite devant lui, la couverture rouge m’enveloppe telle une robe royale. J’avance et repousse mes longs cheveux derrière mes épaules, afin qu’ils ne me gênent pas. « Je me suis pas fait ces cicatrices en faisant des cookies. »

Sans le quitter des yeux, je laisse tomber la couverture au sol et tourne sur moi-même afin qu’il contemple les vilaines cicatrices profondes causées par les éclats qui labourent mon épaule jusqu’à ma taille, ma fesse et ma cuisse. Ander s’approche, visiblement tendu mais Nial avance la main pour lui intimer l’ordre de ne pas s’interposer. Nial croise mon regard, je le défie ouvertement, il a pas intérêt à m’empêcher de remettre ce docteur prétentieux à sa place.

Ils voient mes seins et ma chatte mais je m’en fiche. J’aurais dû lui demander pourquoi j’ai voyagé et suis arrivée nue alors qu’Ander et Nial portent des chemises et des pantalons identiques. Je leur poserai la question ultérieurement, j’ai autre chose de plus important à prouver pour le moment.

Je ne m’expose pas pour exciter ou attirer le docteur. Je l’entends bouger, je lui parle sans quitter Nial des yeux. « Ne me touchez pas. »

Le silence, et puis sa voix, dans laquelle je décèle l’admiration et le respect qui faisaient précédemment défaut. « Ainsi donc c’est vrai. Vous avez été blessée et démobilisée ? Vous êtes une laissée-pour-compte ? Ce que vous appelez les vétérans ? »

Je vais l’étrangler. Je pivote et m’enroule dans la couverture. « Nos vétérans ne sont pas des laissés-pour-compte. On les aime et on les traite avec respect. Ils reprennent une vie normale. Nous essayons de les intégrer totalement dans la société. La majeure partie d’entre eux ont des familles. » Devant son air perplexe, je décide de changer de langage et de parler extraterrestre. « Leurs femmes et leurs enfants attendent leur retour.

« Vos proscrits ont le droit de se marier ? » Ander s’accroupit près de moi, il me dévisage avec admiration. Je me penche et pose ma main sur la cicatrice qui barre sa joue, je l’effleure du bout des doigts, je lui fais comprendre que sa cicatrice ne le rend pas moins séduisant à mes yeux.