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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 3

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48. Monastique Zitza52! asile favorisé du ciel! quand de ta cime ombreuse nous portons nos regards autour de nous, sur nos têtes et à nos pieds, que de couleurs variées, que de charmes magiques nous découvrons alors! Rochers, rivières, forêts, montagnes, tout abonde en ces lieux; et le ciel le plus azuré est en parfaite harmonie avec ce tableau ravissant. En bas, le bruit sourd d'un torrent nous indique la chute d'une cataracte qui tombe entre des rochers suspendus, et dont le froissement perpétuel cause à l'ame une émotion pleine de charmes.

49. Parmi les bosquets qui couronnent cette colline touffue environnée de montagnes qui s'élèvent en amphithéâtre, et au milieu desquelles elle ne paraît pas sans dignité, les blanches murailles du couvent brillent agréablement sur la hauteur. C'est là qu'habite l'affable Caloyer53, qui exerce avec empressement l'hospitalité; le passant y est toujours bienvenu, et il ne s'éloignera jamais de ces lieux sans émotion, s'il trouve ses délices à contempler les charmes de la nature.

50. Qu'il y passe les jours de la saison brûlante; frais est le gazon que protège le feuillage de ces arbres séculaires; les brises viendront agiter autour de lui leurs ailes caressantes; il respirera l'air embaumé du ciel. La plaine se développe au loin. – Oh! qu'il jouisse des plaisirs innocens quand ils s'offrent à lui comme en ces lieux; les rayons dévorans du soleil, imprégnés d'un poison subtil, ne peuvent y pénétrer. Que le pélerin vienne s'y reposer de ses fatigues, et y admirer à loisir les splendeurs du matin, du soleil à son midi, et la beauté des soirs.

51. Sombres, immenses et grandissant à la vue, amphithéâtre volcanique de la nature54, les Alpes de la Chimère se développent dans le vaste horizon. À leur pied se déploie une vallée pleine de mouvement et de vie; les troupeaux bondissent, les arbres s'agitent avec grâce; des ruisseaux l'arrosent en tous sens, et le sapin des montagnes se balance sur les hauteurs. Contemplez le noir Achéron55! consacré anciennement comme séjour des morts. Pluton! si c'est l'enfer que je vois, ferme les portes honteuses de ton Elysée, mon ombre ne cherchera point à le connaître.

52. Les tours d'aucune ville ne viennent souiller cette délicieuse perspective; quoique peu éloignée, Yanina ne se laisse pas encore apercevoir; elle est voilée par un rideau de collines! Ici les hommes sont peu nombreux, les hameaux sont dispersés, et les cabanes solitaires sont très-rares. Mais la chèvre broute suspendue sur le bord de chaque précipice; et regardant d'un air pensif son troupeau dispersé, le petit berger, revêtu de sa blanche capote56, penche sa forme enfantine sur la pente du rocher, où, à l'approche de l'orage, il va dans sa grotte attendre que le court météore soit passé.

53. O Dodone! où est ton antique forêt, ta source prophétique et ton oracle divin? Quelle est la vallée dont l'écho redisait les réponses de Jupiter? Quel vestige reste-t-il de l'autel du maître du tonnerre? Tout, tout est oublié! – et l'homme se plaindra de ce que les frêles liens qui l'attachent à la vie éphémère sont rompus? Cesse donc, insensé! tes lâches murmures. La destinée des dieux peut bien être la tienne; voudrais-tu survivre au marbre et au chêne robuste lorsque les nations et les mondes eux-mêmes doivent disparaître engloutis par les âges!

54. Les frontières de l'Épire s'éloignent, et les montagnes s'évanouissent dans le lointain; fatigué de tenir en admiration ses regards sur les montagnes, il les repose agréablement sur une douce vallée, embellie de tous les charmes du printems. La plaine aussi possède des beautés peu communes, si quelque fleuve majestueux y promène ses ondes rapides, ombragées par des arbres qui se balancent sur ses bords, et dont le feuillage mobile semble se jouer dans ses flots, ou, avec les rayons de la lune, sommeiller sur sa surface, à l'heure solennelle de minuit.

55. Le soleil était descendu derrière les hauteurs du vaste Tomerit57, et le Laos mugissant roulait sombre et rapide58; les ombres accoutumées de la nuit s'étendaient insensiblement; lorsque, en suivant les détours escarpés du vallon, Childe Harold aperçut, comme des météores dans les cieux, les brillans minarets de Tépalin, dont les remparts dominent le fleuve. Il entendit, en approchant, la voix des hommes de guerre, dont le bruit sourd se mêlait à la brise qui soupirait dans la profondeur du vallon.

56. Il passa près de la tour silencieuse du harem sacré, et il aperçut, à travers les arches exhaussées de la porte, la demeure de ce chef redoutable dont tout ce qui l'environnait proclamait la haute puissance. C'est au milieu d'une pompe non commune que se montre ce despote, dont la cour est agitée de nombreux préparatifs de guerre; les esclaves, les eunuques, les soldats, les passagers et les santons attendent les ordres du maître. Sa demeure est un palais en dedans, en dehors une citadelle. Là paraissent se donner rendez-vous les hommes de toutes les nations.

57. Richement caparaçonnée, une troupe de chevaux armés pour la guerre et une troupe égale de guerriers formaient un cercle dans le fond de la vaste cour; dans le haut, des groupes étrangers garnissaient les corridors, et de tems en tems quelque Tartare au large turban, piquant de l'éperon son cheval de l'Ukraine, faisait retentir l'écho des salles. Le Turc, le Grec, l'Albanien et le Maure s'y mêlaient sous les costumes les plus variés, tandis que le bruit sourd du tambour de guerre annonçait la fin du jour.

58. Là, le fier et sauvage Albanais aux jambes nues, la tête ceinte d'un schall, portant une riche carabine et des vêtemens brodés d'or; les Macédoniens aux écharpes de pourpre; le Delhi, couvert de son bonnet qui inspire la terreur, au glaive recourbé; le Grec vif et joyeux; le fils mutilé de la noire Nubie; et le Turc à la longue barbe, qui daigne rarement prononcer une parole, le maître de tout ce qui l'entoure, et trop puissant pour être doux envers ceux qu'il commande,

59. Sont mêlés sans être confondus. Les uns sont couchés en groupes, observant la scène bigarrée qu'ils ont sous les yeux. On y voit le grave Musulman dans la posture de la dévotion; quelques-uns fument, d'autres jouent. Ici l'Albanais se promène avec fierté; là on entend chuchoter le Grec causeur. Écoutez! des sons solennels partent de la mosquée; la voix du Muezzin ébranle le minaret: «Il n'y a point d'autre dieu que Dieu! – Voici l'heure de la prière. – Dieu est grand!»

 

60. C'était pendant cette saison de la fête du Ramazan. Le jour entier était consacré à la pénitence; mais lorsque l'heure du tardif crépuscule fut passée, le règne des plaisirs et de la bonne chère commença. Tout était en mouvement dans le palais d'Ali; la troupe des domestiques préparait et servait les mets nombreux du festin. La galerie devenue déserte parut alors un luxe inutile. Des bruits confus partaient des appartemens intérieurs, d'où sortaient et rentraient sans cesse les pages et les esclaves.

61. Ici la voix de la femme n'est jamais entendue. Retirée à part, voilée, surveillée, il lui est à peine permis de faire un pas. Elle ne donne qu'à un seul homme sa personne et son cœur. Apprivoisée dans sa cage, cet oiseau inconstant ne désire point en sortir. Elle n'est point malheureuse de l'amour de son maître, et elle se complait dans les soins délicieux d'une mère. Soins pleins de félicité! bien au-dessus de tous les autres sentimens! Elle élève elle-même avec tendresse l'enfant qu'elle a conçu, et ne l'éloigne pas d'un sein qui n'est le partage d'aucune basse passion.

62. Dans un pavillon pavé de marbre, au centre duquel on voyait s'élever une source d'eau vive, dont les jets bouillonnans répandaient une naturelle fraîcheur, Ali reposait sur des coussins voluptueux qui invitaient au repos. C'est un homme de guerre et de crimes. Cependant vous ne pouvez distinguer dans ses traits vénérables, où la douceur se mêle à l'expression de la bienveillance, tout ce qu'ils cachent de cruel et de sanguinaire.

63. Ce n'est pas que sa blanche et longue barbe s'allie mal avec les passions qui appartiennent à la jeunesse; l'amour est aussi le partage de la vieillesse. – Hafiz l'a démontré. Le vieillard de Téos chanta souvent l'amour. – Mais les crimes qui dédaignent la tendre voix de la pitié; les crimes qui rendent tous les hommes odieux, surtout l'homme avancé en âge, ont marqué Ali de la férocité du tigre. Le sang appelle le sang, et ceux qui ont commencé par le sang leur carrière mortelle la finiront par des actes plus sanguinaires encore.

64. Là, au milieu des objets les plus nouveaux pour l'œil et pour l'oreille, notre pélerin se reposa de ses fatigues en contemplant toute la pompe du luxe musulman. Il se dégoûta bientôt de ce spacieux séjour de richesse et de volupté, retraite choisie de la grandeur rassasiée qui fuit le bruit de la ville. Avec moins de pompe et d'éclat, cette retraite aurait eu des charmes; mais la tranquillité abhorre les joies factices; et le plaisir, mêlé à la pompe, détruit le charme de tous les deux.

65. Ils sont farouches les enfans de l'Albanie; cependant ils ne manquent pas de vertus, tant sauvages soient-elles. Où est l'ennemi qui leur a jamais vu tourner le dos? Qui pourrait aussi bien endurer les fatigues de la guerre? Leur bravoure naturelle n'est jamais plus calme que dans les tems de péril et de détresse. Leur amitié est aussi sûre, que leurs ressentimens sont terribles. Quand la reconnaissance ou la valeur les appellent à répandre leur sang; intrépides, ils se précipitent partout où il plaît à leur chef de les conduire.

66. Childe Harold les vit dans la citadelle de leur capitaine, accourant en foule pour aller aux combats chercher des succès et de la gloire. Il les revit ensuite, lorsque, tombé en leur pouvoir, il devint lui-même la victime d'un malheur passager. Dans ces momens d'infortune où les hommes pervers sont plus cruels, ces Albanais lui offrirent un asile sous leur toit protecteur. Des hommes moins barbares auraient eu moins de générosité, et des compatriotes se seraient tenus à l'écart59. Dans les événemens qui éprouvent le cœur des hommes, combien peu restent fidèles à l'infortune!

67. Il arriva qu'un jour des vents contraires poussèrent son esquif sur la côte dangereuse des rochers de Souli, au milieu des ténèbres et de la solitude désolée de la nuit. Il était périlleux d'aborder; il l'était plus encore de rester sur les flots. Les matelots cependant hésitèrent quelques tems, craignant de se confier à une terre, peut-être inhospitalière, où la trahison pouvait les attendre. Ils s'aventurèrent enfin de mettre à la côte, quoique doutant si ces hommes, qui haïssent également le chrétien et le turc, ne renouvelleraient pas pour eux leurs anciens actes de barbarie60.

68. Crainte vaine! les Souliotes leur tendirent une main amie, les conduisirent à travers les récifs, et les firent éviter de dangereux marécages. Quoique moins grâcieux, ils furent plus humains que des esclaves policés; ils se livrèrent aux inspirations du cœur, séchèrent les vêtemens mouillés de leurs nouveaux hôtes, rallumèrent la lampe joyeuse, remplirent la coupe et leur offrirent leurs alimens. Ces alimens étaient grossiers; mais c'était tout ce qu'ils possédaient. Une telle conduite porte la rare empreinte de la philanthropie. – Faire reposer le voyageur fatigué, adoucir la tristesse de l'affligé est une leçon pour les hommes heureux, et doit faire rougir les méchans.

69. Il arriva que lorsque Harold voulut enfin quitter ces montagnes, une troupe de brigands infestait les chemins, et répandait partout les ravages du fer et de la flamme. Il prit en conséquence une escorte fidèle pour traverser la vaste et sauvage forêt de l'Acarnanie. Cette escorte était bien disposée contre des attaques imprévues, et endurcie aux fatigues. Il ne s'en sépara que lorsqu'il fut arrivé sur les bords du large et limpide Achéloüs, et que de là il eut aperçu les collines de l'Étolie.

70. Là, où l'Utraikey solitaire forme son bassin arrondi, dans lequel les flots fatigués se retirent pour réfléchir en repos l'éclat des astres nocturnes, le feuillage des arbres de la verte colline se rembrunit en se balançant à l'heure de minuit sur le sein de la baie silencieuse, pendant que les brises arrivent de l'ouest en poussant de légers murmures, et en caressant la surface azurée de l'onde qu'ils rident à peine. C'est dans ces lieux qu'Harold reçut un bienveillant accueil; il ne vit pas sans émotion cette scène charmante, car il trouvait dans la douce présence de la nuit une foule d'innocens plaisirs.

71. Les feux nocturnes étincelaient sur le rivage. Les divertissemens du jour étaient terminés; la coupe remplie d'un vin rouge circulait au loin61, et Harold qui se trouva inopinément au milieu des convives, s'arrêta frappé d'un muet étonnement. Avant que l'heure silencieuse de minuit fût passée, les amusemens natifs de la foule commencèrent. Chaque palikare62 déposa son sabre, et la main dans la main, homme avec homme, bondissant de joie, le clan à demi nu, se livra à la danse en faisant entendre des chants sauvages.

72. Childe Harold se tint à quelque distance, et cette espèce de débauche sauvage qu'il voyait ne lui déplut pas, car il ne haïssait point des gaîtés innocentes, quoiqu'un peu grossières. Au résumé, ce n'était point un spectacle commun de voir les jeux barbares, mais décens, de ces palikares; la flamme des feux nocturnes, passant sur leurs visages, faisait ressortir l'éclat rapide de leurs yeux noirs, l'agilité de leur mouvemens, leurs longues boucles de cheveux qui flottaient naturellement jusqu'à leur ceinture, tandis qu'ils fesaient entendre de concert ce chant moitié chanté, moitié crié63.

CHANT DES PALIKARES

I

Tambourgui64! Tambourgui65! ta bruyante alarme rend l'espérance au brave et la promesse de la guerre; tous les enfans des montagnes se lèvent à ton appel: le Chimariote, l'Illyrien et le terrible Souliote.

 
II

Oh! qui est plus brave que le brave et intrépide Souliote, revêtu de sa chemise blanche et de sa capote velue? Il abandonne au loup et au vautour son troupeau sauvage, et descend dans la plaine comme le torrent qui se précipite du rocher.

III

Les fils de Chimari, qui n'oublient jamais les injures d'un ami, laisseront-ils la vie à leurs ennemis vaincus? Faut-il que nos carabines, qui ne manquent jamais leur but, abandonnent une telle vengeance? Quel but est plus beau que le cœur d'un ennemi?

IV

La Macédoine envoie ses enfans invincibles; pour un tems ils abandonnent leurs cavernes et la chasse. Mais leurs écharpes d'un sang rouge seront encore plus rouges avant que le sabre soit rentré dans le fourreau et la bataille terminée.

V

Alors les pirates de Parga, qui habitent sur la mer, et qui apprennent aux pâles chrétiens ce que c'est que d'être esclaves, vont abandonner leurs longues galères et leurs rames, et traîner leurs captifs dans l'endroit destiné à leur servir de prison.

VI

Je ne cherche point les plaisirs que donne la richesse: mon sabre saura me conquérir ce que le faible doit acheter. J'emmènerai la jeune épouse aux longs cheveux flottans, et plus d'une vierge pleurera loin de sa mère.

VII

J'aime le beau visage d'une jeune et belle vierge, je m'endormirai dans ses caresses; ses chants calmeront mes transports. Qu'elle apporte avec elle sa lyre harmonieuse et nous chante un chant sur la défaite de son père.

VIII

Souviens-toi du jour où tomba Prévise66, les soupirs des vaincus, les cris des vainqueurs, les palais que nous incendiâmes et le partage du butin; les riches que nous égorgeâmes, et les beautés qui furent épargnées.

IX

Je ne parle point ici de pitié ni de crainte: il doit les ignorer celui qui veut servir le Vizir. Depuis les jours de notre prophète, le Croissant n'a point vu un chef aussi fameux qu'Ali-Pacha.

X

Le terrible Mouchtar, son fils, est allé sur le Danube: que les Giaours67 à la chevelure jaune68 tremblent devant sa queue de cheval69: quand ses Delhis70 fondront avec fureur sur les rangs ennemis, combien il échappera peu de Moscovites au tranchant de leur sabre!

XI

Sélietar71, tire de son fourreau le cimeterre de notre Capitaine. Tambourgui! tes alarmes nous donnent la promesse de la guerre; vous, montagnes, qui nous voyez descendre au rivage, vous nous reverrez comme vainqueurs, ou vous ne nous reverrez point!

73. Belle Grèce! triste débris d'un empire glorieux72! immortelle, quoique n'étant plus! grande encore, quoique tombée! Qui guidera maintenant au combat tes enfans dispersés, et effacera les traces de ton long esclavage? Tes enfans ne ressemblent plus à ces guerriers intrépides qui, résolus à un trépas volontaire, allèrent l'attendre dans le défilé sépulcral des sombres Thermopyles. – Oh! qui recueillera leur généreux dévouement, s'élancera des bords de l'Eurotas, et te rappellera du sommeil de la tombe?

74. Génie de la liberté! lorsque tu guidas Thrasybule et ses compagnons sur les hauteurs de Phylé73, pouvais-tu prévoir l'heure fatale où la désolation s'appesantirait sur les plaines attiques? Ce ne sont pas seulement trente tyrans qui appesantissent les chaînes de la Grèce; tout musulman peut être un despote sur ta terre sacrée; et tes enfans ne se soulèvent point! ils se bornent à de vaines malédictions, tremblans sous la verge d'une main turque, esclaves du berceau jusqu'à la tombe; en un mot, dégradés, de la dignité d'homme.

75. Comme tout est changé en eux, excepté la forme seule de leurs traits! et qui pourrait voir la flamme étincelante de leurs yeux, sans penser que leur cœur brûle de nouveau de ton feu immortel, ô liberté perdue! Plusieurs d'entre eux rêvent que l'heure est proche où ils pourront reconquérir l'héritage de leurs pères. Ils soupirent vivement après le secours des armes étrangères, sans oser marcher seuls contre la férocité de leurs ennemis, ou effacer leur nom avili des fastes douloureux, de l'esclavage.

76. Serfs héréditaires74! ne savez-vous pas que ceux qui veulent être libres doivent s'affranchir eux-mêmes? que c'est par leur bras seul que leur liberté doit être conquise? Croyez-vous que le Gaulois ou le Russe vous affranchiront? – Non! – Ils pourront abaisser vos orgueilleux oppresseurs, mais vous ne porterez plus d'offrandes aux autels de la liberté! Ombres des Hilotes! triomphez de vos ennemis! O Grèce! change de maîtres, ton sort sera toujours le même. Tes jours de gloire sont passés, mais non tes années de honte.

77. La cité conquise sur les Giaours, au nom d'Allah, peut être reconquise par eux sur les descendans d'Othman. L'impénétrable tour du sérail peut encore recevoir les Francs intrépides, ses premiers conquérans75. Les enfans de la race rebelle de Vahab76 qui osa dépouiller le tombeau du prophète de toutes les pieuses offrandes, peuvent encore précipiter leur marche sanglante à l'occident de leur brûlante patrie; mais jamais la liberté ne reviendra visiter cette terre désolée, où les esclaves succéderont aux esclaves pendant des années innombrables d'éternelles misères.

78. Cependant remarquez la gaîté de ces Grecs dans ces jours qui précèdent ceux du carême, pendant lesquels ils se préparent, dans leurs saints rites, à la pénitence qui délivre l'homme du poids de ses péchés mortels par des abstinences durant le jour et des prières nocturnes. Mais avant que le repentir se couvre du costume de pénitent, il est permis à tout le monde de prendre quelques jours de divertissemens pour se livrer à tous les plaisirs, d'aller à la danse des bals masqués sous les costumes les plus bizarres, et de se réunir à la troupe mimique du joyeux carnaval.

79. Quels chrétiens se livrent plus aux divertissemens que les tiens, ô Stamboul, jadis la capitale de leur empire? Ils ont oublié que les turbans souillent maintenant Sainte-Sophie, et que la Grèce n'a plus d'autels. (Hélas! ses malheurs viennent encore attrister mes chants!) Ses poètes autrefois faisaient entendre des chants de joie, car le peuple était libre. Ils ressentaient tous la commune allégresse qu'aujourd'hui ils sont obligés de feindre. Je n'avais jamais vu un tel spectacle, ni entendu de tels chants que ceux qui faisaient tressaillir le Bosphore.

80. Grand était le tumulte joyeux qui faisait retentir le rivage; la musique changeait à chaque instant, sans interrompre ses accords. De tems en tems l'écho répétait le bruit cadencé des rames sur la mer, et les vagues répondant à ce battement mesuré, rendaient un doux gémissement. La reine des marées répandait du haut des cieux une clarté complice, et lorsqu'une brise passagère glissait sur les vagues, on l'eût prise pour un rayon plus brillant, détaché de son trône pour réfléchir dans l'onde son image jusqu'à ce que les flots étincelans parurent éclairer le rivage qu'ils baignaient avec harmonie.

81. Plusieurs légers caïques effleuraient la surface écumante des flots. Les filles de la contrée dansaient sur le rivage. Le jeune homme et la jeune vierge oubliaient, tous les deux, le sommeil et la demeure de leurs pères, tandis que des yeux languissans se faisaient entre eux un échange de regards auxquels peu de cœurs pouvaient résister; une main tremblante se sentait pressée avec tendresse, et répondait à la main qui la pressait. O amour! amour de la jeunesse, enchaîné dans tes liens de rose! que le sage ou le cynique dissertent tant qu'ils voudront; ces heures, ces heures seules rachètent des siècles d'infortunes.

82. Mais parmi cette foule joyeuse sous le masque, n'est-il point de cœurs qui frémissent d'une indignation secrète, et que le déguisement le plus soigné peut trahir à demi? Pour de tels cœurs les doux murmures de la vague semblent répéter leurs plaintes et leurs vains gémissemens. Pour de tels cœurs la gaîté de la foule folâtre est une source de pensées tristes et de froid dédain. Comme ils maudissent ces gaîtés insouciantes et prolongées, et qu'il leur tarde de changer leur robe de fête pour celle de la tombe!

83. Tel doit être le sentiment d'un vrai fils de la Grèce, si la Grèce peut encore s'enorgueillir d'un vrai patriote. Ils ne sont pas dignes de ce nom, ceux qui parlent toujours de guerre dans les douceurs de la paix, d'une paix d'esclave; qui soupirent après tout ce qu'ils ont perdu, et qui cependant abordent leurs tyrans avec un doux sourire, et portent à la main la faucille servile, au lieu du glaive de la liberté. Ah! Grèce! ceux qui t'aiment le moins sont ceux qui te doivent le plus; leur naissance, leur sang et cette sublime lignée d'ancêtres illustres qui sont la honte de ta race dégénérée.

84. Quand on verra renaître les austères vertus de Lacédémone; quand Thèbes donnera le jour à d'autres Épaminondas; quand les enfans d'Athènes retrouveront des cœurs; quand les mères grecques enfanteront des hommes; alors tu pourras être délivrée, mais non avant. Mille ans suffisent à peine pour fonder un empire; une heure peut le réduire en poussière. Et quand un peuple peut-il recouvrer sa splendeur dispersée, rappeler ses anciennes vertus, et triompher du tems et de la destinée?

85. Et cependant, que tu es encore belle dans tes jours de misères, patrie d'hommes divins et de dieux qui ont subi le destin des mortels! Tes vallons, toujours verts, tes montagnes couronnées de neige77, te proclament encore la bien-aimée de la nature! Tes autels, tes temples renversés, mêlant leurs débris à la poussière des héros, sont brisés par le soc de la charrue. Ainsi périssent les monumens des hommes! Ainsi tout périt à son tour, excepté la vertu célébrée dans des chants dignes d'elle;

86. Excepté quelques colonnes solitaires qui semblent gémir sur leurs sœurs de la carrière, renversées auprès d'elles78; excepté le temple de Minerve qui orne encore le rocher de Colonna en élevant sa forme aérienne au-dessus des flots; excepté des tombeaux, à moitié oubliés, de quelques guerriers, dont les pierres grisâtres et le gazon non foulé bravent faiblement les siècles, mais non l'oubli, tandis que les étrangers seuls ne passent pas auprès d'eux sans s'y arrêter un instant comme moi, et peut-être ne s'en éloignent pas sans soupirer: hélas!

87. Cependant, ô Grèce! tes cieux sont toujours purs, tes rochers toujours sauvages, frais sont tes bosquets, et tes champs couverts de verdure; ton olive mûrit comme lorsqu'elle avait le sourire de Minerve; l'Hymette est toujours riche en miel; l'abeille joyeuse y construit toujours sa forteresse odoriférante; pélerin indépendant qui voyage dans le ciel de tes montagnes, Phébus dore encore tes longs étés; le marbre de Mendéli étincelle encore à ses rayons; les arts, la gloire, la liberté, ont disparu; mais la nature est toujours belle.

88. Dans quelque lieu que nous portions nos pas, terre sacrée! nous trouvons des débris de la gloire. Aucune partie de ton sol n'a été perdue dans une œuvre vulgaire; mais un vaste empire de merveilles se déploie autour de nous. Toutes les fictions des Muses semblent être réalisées, jusqu'à ce qu'épuisés d'admiration nous cessions de contempler des lieux qu'habitèrent si souvent les rêves de notre jeunesse. Chaque colline, chaque vallon, chaque paysage défie le pouvoir qui a renversé tes temples; le tems a ébranlé la citadelle d'Athènes, mais il a épargné la vaste plaine de Marathon.

89. Le soleil, le sol, sont les mêmes, mais non l'esclave qui rampe sur cette plaine. Rien n'y est changé; mais elle est devenue la proie d'un maître étranger. – Il a conservé ses limites et sa gloire illimitée, ce champ de bataille où des milliers de victimes persanes courbèrent la tête sous le glaive fumant de la Hellade. Jour cher à la gloire! où le nom de Marathon devint un nom magique79, qui fait apparaître aux yeux de celui qui l'entend prononcer, le camp, l'ennemi, la mêlée, la marche des conquérans;

90. Le Mède qui fuit, son carquois brisé et vide de flèches, le Grec intrépide et sa lance rougie du sang des vaincus; les montagnes dominant la plaine, l'étendue de l'Océan qui la baigne, la mort en face, la destruction dans la retraite; telle était la scène qu'offrait Marathon. – Quel vestige en reste-t-il ici maintenant? Quel trophée nous signale cette terre sacrée, et nous rappelle le sourire de la liberté et les larmes de l'Asie? Une urne dépouillée, une tombe violée, et la poussière que le pied de ton coursier, barbare étranger! fait voler dans les airs.

91. Cependant des foules de pélerins viendront, sans jamais se lasser, visiter les débris de ta splendeur passée. Long-tems le voyageur, au souffle du vent d'Ionie, viendra saluer la terre brillante des exploits héroïques et de la poésie. Long-tems encore tes annales et ta langue immortelle rempliront de ta gloire le cœur de la jeunesse de toutes les nations. Orgueil du vieillard! étude du jeune homme! vénérée du sage, adorée par les poètes, comme si Minerve et les Muses y dévoilaient encore leurs divins et glorieux enseignemens.

92. Le cœur de celui qui voyage soupire pour sa patrie, quand un être qui le chérit l'attend dans ses foyers paternels; mais celui qu'aucun lien n'y rappelle ou n'y retient, qu'il vienne visiter la Grèce, et contempler avec délices une terre son égale en tristesses. Cette terre de la Grèce n'est pas une terre destinée aux joies du monde; mais que celui qui se plaît dans la mélancolie vienne y passer ses jours; à peine regrettera-t-il sa terre natale lorsqu'il s'égarera dans l'enceinte sacrée de l'antique Delphes, lorsqu'il contemplera les plaines qui furent le tombeau des Grecs et des Perses.

93. Qu'il approche de cette terre consacrée et traverse en paix son magique désert; mais qu'il épargne ses débris. – Que sa main avide ne vienne point dépouiller une contrée déjà trop dépouillée! Ces autels ne furent point destinés à de telles profanations. Révérez ce que les nations autrefois ont révéré, et puisse ainsi le nom de notre patrie ne pas être déshonoré! Puissiez-vous aussi retourner heureusement aux lieux de votre enfance, et y trouver tous les délices de l'amour et toutes les satisfactions de la vie!

94. Pour toi qui, dans un chant trop prolongé, viens de distraire tes heures de loisir par des vers obscurs, ta voix se perdra bientôt dans la foule des ménestrels dont les accens retentissent de nos jours avec tant d'éclat. Cède-leur un périssable laurier. – Il le disputerait mal celui qui ne s'inquiète ni des traits acérés de la critique, ni des éloges de partisans moins sévères depuis que le froid de la mort a glacé tous les cœurs dont il aurait pu envier les suffrages. Il n'est personne à qui on puisse chercher à plaire quand il ne reste personne à aimer.

95. Toi aussi, tu n'es plus! toi qui fus si aimable et si aimée! Toi que me rendaient si chère les douces affections de notre jeunesse! qui fus pour moi ce que personne n'a été depuis, et qui ne m'abandonnas point quoique je fusse devenu indigne de toi! Qu'est-ce que ma vie est maintenant, puisque tu as cessé d'être! Tu n'es plus là pour accueillir avec transport ton voyageur à son retour; il ne lui reste qu'à gémir sur des heures qui ne reviendront plus pour lui. – Oh! que n'ont-elles jamais été, s'il ne devait plus les revoir! Il ne serait point revenu dans sa patrie pour trouver un motif de s'éloigner de nouveau!

96. O toi, toujours aimante, toujours aimable et toujours aimée! Comme le chagrin personnel rappelle le passé et se complaît dans des pensées qui sont d'autant moins amères qu'elles sont plus éloignées! mais le tems peut-être arrachera de mon imagination ton ombre chérie. Implacable trépas! tout ce que tu pouvais me ravir, tu me l'as ravi; une mère, un ami et enfin un être qui était pour moi plus qu'un ami. Jamais tes flèches pour personne ne furent si promptes et si cruelles, et la douleur succédant à la douleur m'a privé des faibles jours que la vie aurait pu m'accorder.

97. Dois-je alors me précipiter de nouveau dans la foule, et rechercher tout ce que dédaigne le repos de l'ame? Suivrai-je l'appel de la débauche dans les banquets joyeux, où le rire faux et bruyant laisse froid le cœur, contracte les joues creuses, et ne laisse dans l'ame abattue qu'un plus profond abattement? Vainement des traits empreints d'une gaîté forcée, veulent-ils feindre le plaisir, et cacher le secret dépit; les sourires ne font que précéder le cours de larmes futures, ou donner à la lèvre une expression mal dissimulée de dédain.

52Le couvent et le village de Zitza sont à quatre heures de Yanina, ou de Joanina, la capitale du pachalik. Dans la vallée coule la rivière de Kalamas (autrefois l'Achéron), qui forme une belle cataracte non loin de Zitza. Le site est peut-être le plus beau de la Grèce, quoique les environs de Delvinachi et quelques parties de l'Étolie et de l'Acarnanie puissent lui disputer la palme. Delphes, le Parnasse, et, dans l'Attique, le cap Colonna et le port Raphti lui sont bien inférieurs, ainsi que plusieurs scènes de l'Ionie et de la Troade; et je suis très-porté à y ajouter les approches de Constantinople; mais la comparaison ne pourrait guère se soutenir avec les différentes perspectives de cette dernière ville.
53Les moines grecs se nomment Caloyers.
54Les monts chimariotes paraissent avoir été volcaniques.
55L'Achéron se nomme aujourd'hui Kalamas.
56Manteau albanais.
57Anciennement le mont Tomarus.
58La rivière de Laos était grosse à l'époque où l'auteur la passa, et, immédiatement au-dessus de Tépalin, elle paraissait à l'œil aussi large que la Tamise à Westminster, au moins dans l'opinion de l'auteur et de son compagnon de voyage, M. Hobbouse. En été, elle doit être beaucoup moins grande. C'est certainement la plus belle rivière du levant, et ni l'Achéloüs, ni l'Alphée, ni l'Achéron, ni le Scamandre, ni le Caïstre, n'en approchent en beauté ou en largeur.
59Allusion aux pillards de Cornouailles.
60Ancient butcher-work.
61Les Albanais musulmans ne s'abstiennent pas de vin, comme la plupart des autres musulmans.
62Palikar, sans voyelle finale, en s'adressant à une seule personne, de Παλεχαρε, nom général appliqué à tous les soldats parmi les Grecs et les Albanais qui parlent romaïque. Ce mot signifie proprement un garçon.
63Comme spécimen du dialecte albanais ou arnaute de l'Illyrie, j'insérerai ici deux des chants les plus populaires qui sont ordinairement chantés en dansant par les hommes ou les femmes indistinctement. Les premiers mots sont purement une espèce de chœur ou de refrain sans signification, comme on en trouve dans notre propre langue et dans les autres. IBo, bo, bo, bo, bo, bo,Naciarura popuso.ILa, la, je viens, je viens, gardele silence.IINaciarura na civinHa penderini ti hin.IIJe viens, je cours, ouvre la porte,afin que je puisse entrer.IIIHa pe udiri escrotiniTi vin ti mar serveniti.IIIOuvre la porte à moitié, afin queje puisse prendre mon turban.IVCaliriote me surmeEa ha pe pse dua tive.IVCaliriote231 aux yeux noire, ouvrela porte, pour que je puisse entrer.VBuo, bo, bo, bo, bo,Gi egem spirta esimiro.VLa, la, je t'entends, mon ame.VICaliriote vu le fundeEdve vete tunde tunde.VIUne jeune Arnaute, richementparée, marche avec grâce et orgueil.VIICaliriote me surmeTimi put e poi mi le.VIICaliriote, vierge des yeux noirs,donne-moi un baiser.VIIISe ti puta citi moraSi mi ri ni veti udo gia.VIII– Quand je t'ai donné un baiser,qu'y as-tu gagné? mon ame est consumée de feu.IXVa le ni il cadaleCelo more, more celo.IX– Danse légèrement, avec grâce,avec plus de grâce encore.XPlu hari ti tirete:Plu huron cia pra seti.XNe fais pas tant de poussière;elle gâterait tes chaussures brodées. La dernière stance pourrait embarrasser un commentateur. Les hommes, en Albanie, ont certains brodequins, de la texture la plus belle; mais les dames (auxquelles on suppose que le chant qui précède est adressé) n'ont rien sous leurs petites bottes jaunes et leurs pantoufles qu'une jambe bien tournée et quelquefois très-blanche. Les jeunes Albanaises sont beaucoup plus jolies que les Grecques, et leur costume est beaucoup plus pittoresque. Elles conservent leurs formes plus long-tems belles, parce qu'elles sont toujours au grand air. On doit remarquer que l'arnaute n'est pas un langage écrit: c'est pourquoi les mots de la chanson qui précède et de celle qui suit sont orthographiés d'après leur prononciation. Ils ont été transcrits par une personne qui parle et comprend parfaitement le dialecte, et qui est native d'Athènes. INdi sefda tinde ulavossaVettimi upri vi lofsa.IJe suis blessé par ton amour, etje n'ai aimé que pour me déchirer moi-même.IIAh vaisisso mi privi lofseSi mi rini mi la vosse.IITu m'as consumé; ah! jeunefille! tu m'as blessé au cœur.IIIUti tasa roba stuaSiti eve tulati dua.IIIJ'ai dit que je ne demandais dedouaire que tes yeux et tes œillades.IVRoba stinoris siduaQu mi sini vetti dua.IVJe n'ai pas besoin de ce mauditdouaire, je n'ai besoin que de toi.VQurmini dua civileniRoba ti siarmi tildi eni.VDonne-moi tes charmes, et queta dot alimente la flamme du foyer.VIUtara pisa vaisisso me simi rin tihaptiEti mi bire a piste si gui dendroitiltati.VIJe t'ai aimée, jeune fille, avecune ame sincère; mais tu m'asabandonné comme un arbre desséché.VIIUdi vura udorini udiri cicova ciltimora,Udorini talti hollna u ede caimonimora.VIISi j'ai placé ma main sur tonsein, qu'y ai-je gagné? j'ai retiréma main; mais j'en ai emportédes flammes! Je crois que les deux dernières stances, comme étant d'une mesure différente, doivent appartenir à une autre ballade. Une idée qui a quelque analogie avec la pensée des dernières lignes citées ci-dessus, fut exprimée par Socrate, lorsque, ayant appuyé son bras sur un de ses ύποχολπιοι, Critobule ou Cléobule, le philosophe se plaignit pendant quelques jours d'une douleur pénétrante qui se faisait ressentir jusqu'à l'épaule; c'est pourquoi il résolut très-convenablement d'enseigner ses disciples à l'avenir sans les toucher.
64Ces stances sont en partie prises de différens chants albanais, autant que j'ai été capable de les comprendre à l'aide de traductions romaïques et italiennes.
65Tambour.
66Prévise fut pris d'assaut sur les Français.
67Infidèles, ou ceux qui ne suivent pas la croyance du prophète.
68Les Musulmans donnent l'épithète de jaune aux Russes.
69Les queues de cheval sont les insignes d'un pacha.
70Cavaliers, répondant à des espèces de corps francs.
71Porte-épée.
72On trouvera quelques idées sur ce sujet dans les fragmens qui suivent.
73Phylé, qui commande une belle vue d'Athènes, conserve encore des ruines considérables; elle fut prise par Thrasybule, la veille de l'expulsion des trente tyrans.
74Il est nécessaire de se rappeler que ces vers furent écrits avant l'insurrection grecque, pour justifier le poète et ceux qu'il qualifie ainsi. On sait comment ils ont répondu à l'appel. (N. du Tr.)
75Lorsqu'elle fut prise par les latins, et conservée pendant plusieurs années. (Voyez Gibbon.)
76La Mecque et Médine furent prises il y a quelque tems par les Wahabis, secte qui s'accroît chaque jour.
77Sur un grand nombre de montagnes, particulièrement Liakura, la neige ne se fond jamais entièrement, malgré la chaleur intense de l'été; mais je n'en ai jamais vu durer dans la plaine, même en hiver.
78Le mont Pentélicus, d'où le marbre qui servit à construire les édifices publics d'Athènes fut tiré. Son nom moderne est le mont Mendéli. Une immense excavation, formée par l'exploitation des carrières, subsiste encore, et subsistera probablement jusqu'à la fin des tems.
79«Siste, viator, heroa calcas!» était l'épitaphe du fameux comte Merci. Quels doivent être alors nos sentimens quand nous foulons la tombe des deux cents (Grecs) qui succombèrent à Marathon? Le principal tombeau a été récemment ouvert par Fauvel; on n'y trouva que peu d'antiquités, comme vases, etc. On m'offrit de me vendre la plaine de Marathon pour la somme de 16,000 piastres, à peu près 900 livres sterling (22,500 fr.. 232. Je ne sais pourquoi M.A.P. traduit ce passage: The plain of Marathon was offered to me for sale at the sum of sixteen thousand piastres, about nine hundred pounds! par: «On m'offrit de me vendre la terre de Marathon pour 1,600 piastres, ce qui fait à peu près 90 livres d'Angleterre.» Ce ne pouvait être pour déprécier encore le sol grec: c'était probablement une erreur de son texte. (N. du Tr.))! Hélas! «Expende quot libras in duce summo invenies!» La cendre de Miltiade ne valait-elle pas déjà davantage? Elle n'aurait guère moins rapporté si on l'avait vendue au poids.
232Je ne sais pourquoi M.A.P. traduit ce passage: The plain of Marathon was offered to me for sale at the sum of sixteen thousand piastres, about nine hundred pounds! par: «On m'offrit de me vendre la terre de Marathon pour 1,600 piastres, ce qui fait à peu près 90 livres d'Angleterre.» Ce ne pouvait être pour déprécier encore le sol grec: c'était probablement une erreur de son texte. (N. du Tr.)