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Glossaire du patois normand

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CRAQUELIN: cartilage. L.

CRAS: baiser désagréable. L.

CRASSE: bassesse, lésinerie. Faire une crasse.

CRASSIER: ordures, balayures réunies pour engrais. De crasse. Cras, en Roman, signifie graisse.

CRASSINAGE (s. m.): pluie fine et serrée. De crassus. Voyez CRACHINAGE. S. – I.

CRASSINER (v. n.): pleuvoir à gouttes fines et serrées. S. – I.

CRAU: pierre pulvérulente des premières couches d'une carrière. B.

CRAULER: bouillir à l'eau. MM. Du Méril.

CRÉATURE; CRÉIATURE: femme. La femme est, en effet, la créature par excellence. Toutefois, le mot créature, dans ce sens, se prend souvent en mauvaise part.

CRÉDENCE (s. f.): petite armoire dont les tiroirs sont au-dessus des portes. Du verbe latin credere, confier. La crédence est le meuble auquel on confie les objets les plus précieux. On trouve crédenciers pour buffetiers dans Rabelais, liv. IV, ch. 64. Roman. De la basse latinité credentia. Patois Rouchi.

CRELLIER: frémir, frissonner. Voyez CRETIR. A.

CREMILLÉE: crémaillère. De cremare, brûler. Roman.

CRÉPIR (SE): se dresser, se raidir, pour paraître grand.

CRÉPONNER; CRÉPONSER; CRÉPOUSSER: presser, pétrir avec le poing.

CRÈRE ou CRAIRE: croire. De credere. Patois du Jura.

CRESSANE: crassane, sorte de poire.

CRESSIR: presser violemment, mourir. Voyez KERSIR.

CRETÉ, E: propre et soigné. L.

CRÉTELER (v. n.): gloucer d'un cri aigu, en parlant des poules. Voyez CLUCHER.

CRÉTINE: crue subite d'eaux. De crescere. Roman. De la basse latinité cretina.

CRETIR ou CRETER (v. n.): frissonner. En Roman, craitir signifie sécher sur pied.

CRÉTONS: restes concrets de morceaux de lard que l'on a fait frire, pour en extraire le saindoux. De crusta, croûte. Roman. L.

CROUSTILLANT: croquant. Du verbe croustiller, ou du substantif croûte, crusta.

CROUTTE (s. f.): terrain enclos et cultivé autour de l'habitation du cultivateur. De la basse latinité crota. Du vieux français cropte et crotte. On trouve, près de la ville de Vimoutiers, une commune appelée Crouptes. Dans notre Itinéraire de la Normandie, p. 435, nous avons cité les communes de Croth, la Croupte-les-Bois, etc.

CRUCHÉE et CRUCHETÉE (s. f.): ce que contient une cruche.

Ç'TUI-CI; Ç'TELLE-CI: celui-ci, celle-ci.

Ç'TUI-LA; ÇTELLE-LA: celui-là, celle-là. De l'ancien pronom cettui.

ÇU: ce.

CU-FOURCHÉ: perce-oreille. Ce mot vient de la pince, en forme de fourche, dont est armé le cul de cet insecte. A.

CU-ROUGE: oiseau, ainsi nommé parce que sa queue est rouge.

CU-TERREUX; CU-TERROUX: qui a de la terre en propriété; fille riche. En patois du Jura, cu-tarru.

CUCONTREMONT. Voyez CONTREMONT.

CUEVER et CUEUVER: fermer la porte.

CUIRASSO: curaçao, que l'on prononce curaço. Cette liqueur tire son nom de l'île de Curaçao dans les Antilles, où on la fabrique avec des oranges amères.

CUIROT: sorte de bourse. De cuir. En Roman, cuiret. Hugues de Piaucèle dit, dans son Fabliau d'Estourmi:

 
Je les vois mettre hors du coffre
Et les deniers et le cuiret.
 

CUISSE (s. f.): cuisson de pain. Le pain de cuisse est celui que l'on fait cuire soi-même. A.

CUISSON (de pain): fournée de pain.

CUISSOT (s. m.): petite cuisse. De coxa.

CULES (s. f. pl.): jeu pour lequel on pousse le palet avec le pied.

CULIER (boyau): le rectum.

CULOINER (v. n.): différer trop long-temps.

CULOUPE (s. f.): femme laide et de mauvaise conduite. Ce mot a quelque rapport avec la charoupa de Grenoble, terme patois que M. J. – J. Champollion-Figeac définit simplement: expression injurieuse. L.

CUMBLET (s. m.): culbute, cabriole. Voyez CORBICHÉE et SAUCUBLETTE. B.

CUREAU: enfant de chœur.

CUROT: emplâtre. De cura, soin, ou plutôt de cuir, parce que c'est souvent sur un morceau de cuir que l'on étend les emplâtres.

CURURE d'un fossé, d'une mare: produit de son curage.

CUSSER: gémir long-temps, se plaindre beaucoup. Du grec κυων, chien, parce que parfois les chiens poussent de longs hurlements. A.

CUSTAUD: sacristain. Du latin custos, gardien. En roman, custode.

CUT. Voyez GUT.

CUVE: cuvier pour faire la lessive.

D

DABÉE: averse, forte pluie. Du verbe dauber.

DACER (v. a.): donner de gré ou de force. De daces, sommes levées comme contributions; restituer. L.

DADA: cheval. Terme enfantin.

DAILOT et DAILLOT (LL mouillées): doigtier, espèce de calotte dont on enveloppe un doigt malade.

DAIT: doigt. Id. dans le patois du Jura.

DALE (s. f.): vallée. Roman.

DALLE: table de pierre creusée, ou construction en briques et ciment, pour laver la vaisselle. Roquefort dit que «en Normandie la dalle est un évier, un égout, trou par où les eaux s'écoulent». Cet égout est ce que l'on appelle le dallot, le trou de la dalle.

DALLÉE: flaque d'eau, eau répandue; puis, comme disent MM. Du Méril, «urine d'un animal, assez abondante pour remplir une dalle.»

DALLER: pisser à terre. A.

DALLOT: petit conduit pour diriger au-dehors les eaux de la dalle.

DANS. On emploie souvent à contre-sens cette préposition. Ainsi l'on dit: mettre ses bas dans ses jambes, ses souliers dans ses pieds, ses gants dans ses mains, etc.; au lieu de: mettre ses jambes dans ses bas, ses pieds dans ses souliers, ses mains dans ses gants. A.

DANS: sur. Grimper dans un arbre: grimper sur un arbre.

DANSE: volée de coups. Donner une danse. On dit aussi faire danser la malaisée.

DANSPAROU (locut. adv.). Arr. de Valognes. On ne l'emploie que dans la phrase: Tout laisser dansparou, qui signifie: laisser un ouvrage dans l'état où il se trouve, sans rien achever. MM. Du Méril.

DARD: petit poisson blanc, un peu plus gros que le goujon.

DARDÈNE (s. f.): pièce de 2 liards (deux centimes et demi) en cuivre jaune. B.

DARNE (s. f.): pièce, tranche, morceau. Du celtique-breton, darn.

DARRE ou DARE (s. f.): bedaine. D'où est venu daron, ventru.

DARSELET: petit dard. Sorte de petit poisson d'eau douce.

DARRER (SE): se heurter.

DASÉE (s. f.): tas, monceau. B.

DATE (s. m.): urine humaine. Roman. L.

DÉBACLER: ouvrir, en parlant d'une clôture. Voyez BACLER. A.

DÉBAGAGER: débarrasser. Débagagez la table: débarrassez-la des objets qui l'encombrent. Dans le patois Lorrain, débagager signifie déménager.

DÉBAGOULER (v. n.): crier, bavarder. S. – I.

DÉBALTAFRISER: voyez DÉBISLOQUER. (Manche).

DÉBARBELOTTER: débarbouiller. Le Drapier dit dans l'Avocat pathelin, p. 71:

Par le corps bieu! il barbelote

Ses mots, tant qu'on n'y entend rien.

DÉBARRAS: délivrance d'embarras. Du mot Roman baras: obstacle; d'où est venu embarras. Rutebeuf dit dans le fabliau de Charlot-le-Juif:

Qui baras quiert, baras li vient

DÉBAUCHER (SE): se désespérer, se désoler. Voyez DÉBAUT.

DÉBAUT: désespoir. Il s'est pendu de débaut, de désespoir. Du substantif débauche.

DÉBERNÊQUER: débarrasser, dépêtrer. Voyez DÉPATOUILLER. B.

DÉBERRIONNER (SE): se débarrasser. A.

DÉBESAILLÉ: débraillé, en désordre.

DÉBET: dégel (Manche).

DÉBÉTER (v. n.): dégeler.

DÉBÉTILLER: débarrasser, dépétrer; «tirer, disent MM. Du Méril, d'une position qui rendait bête.»

DÉBIAIS: biais.

DÉBINE (s. f.): détérioration, ruine. Argot récent.

DÉBINER: décrier, avilir, détériorer. Vire. Tomber en débine; s'en aller. St. – Lo.

DÉBISLOQUER: disloquer, démonter, défaire.

DÉBLAI (s. m.): déconvenue.

DÉBOULER: partir, décamper. Usité dans le patois Walon. L.

DEBOUT (DE): debout. L.

DÉBRAGUÉ: mari séparé civilement, qui au figuré a remis sa brague (sa culotte) à sa femme.

Du côté de la brague est la toute-puissance

DÉBRAGUER: déculotter.

DÉBRAGUER (v. n.): se développer, sortir de son enveloppe. Arr. de Bayeux. Brag signifie, en breton: qui germe, qui fait saillie. Ce mot ne se dit que d'un écusson qui commence à pousser. MM. Du Méril.

DÉBRAIGER: débarrasser, dépouiller. De braie. On dit déberger dans le département de la Mayenne.

DÉBRAILLÉ: qui a ses vêtements en désordre. De braie. Le Dictionnaire de l'Académie n'emploie le verbe se débrailler que comme signifiant «se découvrir la gorge, l'estomac avec quelque indécence.»

DÉBRENÊQUER: en désordre. De bren. S. – I.

DÉBREULER: débricoler. Voyez BREULE.

DÉBRIDER (v. n.): manger avidement. Du celtique-breton dibri. Voyez BRIFFONNIER.

DÉBUCHE: fausse couche.

DÉCABOCHER: marcher lourdement, de manière à arracher les caboches (têtes de clous) de ses chaussures.

DÉCADUIRE (SE): tomber en ruines. Du verbe latin cadere, tomber.

DÉCADUIT, ITE: délabré. L.

DÉCALENGER: calomnier. Voyez CALENGER. B.

DÉCALOPPER: découvrir de sa couverture ou enveloppe. Décalopper une noix, un bouton qui s'use.

DÉCANILLER. Voyez DÉQUENILLER.

DÉCAPITER (SE): se dépiter au point d'en perdre la tête (caput). L.

DÉCARÊMER (SE): manger de la viande pour se refaire des privations du carême.

DÉCASSER (SE): se dépêtrer.

DÉCESSER: cesser. Se trouve dans le patois Lorrain et dans le patois Troyen. L.

DÉCHAFRE: gourmand. Voyez SAFRE.

 

DÉCHAIRER: retirer à quelqu'un le siège sur lequel il est assis. De chaire. L.

DÉCHAOLER: traîner çà et là, calomnier. Cherbourg.

DÉCHARBOUILLIR: débarbouiller.

DÉCHARGEAGE (s. m.): action de décharger une voiture ou une bête de somme. Patois Lorrain.

DÉCHAUBERTÉ: désenrhumé. Voyez CHAUBERT. A.

DÉCHIBOLER. Voyez CHIBOLER.

DÉCHILER: tomber du ciel. B.

DÉCHIPLÉ: couvert de haillons, déguenillé. L.

DÉCHIPLE-PENDU: mauvais sujet déguenillé, qui déshabillerait les pendus pour se vêtir. Peut-être disciple de pendu; car, en Roman, déciple signifie disciple.

DÉCLAINCHE (s. f.): diarrhée.

DÉCLAINCHER: lever la clinche. Voyez CLANCHE.

DÉCOCTION: maladie imprévue. L.

DÉCOMMANDER: contremander. L.

DÉCONNAITRE (SE): être présomptueux, affecter un mérite qu'on n'a pas. L.

DÉCORSE (s. f.): diarrhée.

DÉCORSER: donner la diarrhée. En parlant des bestiaux, dire qu'ils sont décorsés, c'est souvent exprimer l'idée qu'ils ont le ventre vide; qu'ils n'ont plus le corps rempli.

DÉCRAPITER (v, a.): déchirer, égratigner. Au figuré, calomnier. A.

DÉCROUER: tomber de haut, dégringoler.

DÉCULER (v. n.): quitter enfin son siége. L.

DEDANS: mettre quelqu'un dedans, le tromper. Id., patois Lorrain.

DÉDIRE (SE): se détériorer; ne pas conserver la bonne apparence qu'on avait donnée.

DÉDRAGEONNER (v. a.): détacher les drageons, les rejets de l'artichaut ou d'une autre plante. L.

DÉDUIT: espiègle. Voyez INVECTIF. Manche.

DÉFAÇON. Voyez FAÇON.

DÉFAIRE: délayer. Défaire de la farine dans du lait pour faire de la bouillie. L.

DÉFENSABLE (en parlant des bois et des arbres): qui, par sa force de résistance, est en état de se défendre contre les attaques des bestiaux.

DÉFELER: jeter son fiel, décharger sa colère.

DÉFERMER: déchoir. A.

DÉFICELER: délier, ôter la ficelle. Patois Lorrain.

DÉFINER: finir.

DÉFLUXION: fluxion. Du verbe defluere, donné par Nicot.

DÉFRANER: diminuer, dépérir.

DÉFRIPER (v. a.): rendre uni un linge ou un vêtement fripé.

DÉFUBLER; DÉSAFUBLER: enlever un vêtement dont on était affublé.

DÉGAIEUX: difficile, dégoûté. Voyez GAIEUX.

DÉGALONNER: mettre à mal. Que le diable te dégalonne!

DÉGANNER: contrefaire quelqu'un dans sa parole ou dans ses gestes. De regeminare, ou plutôt de regannire. On dit, en patois Bourguignon, rejanner.

DÉGELÉE: volée. Dégelée de coups de bâton.

DÉGESTÉ: qui gesticule, étourdi.

DÉGOINER (SE): se contrarier, se disputer. A.

DÉGOIS: caquet. Roman.

DÉGOSILLER: vomir, rendre gorge, rejeter par le gosier.

DÉGOTTÉ: spirituel, avisé, rusé. B.

DÉGOTTER (v. a.): supplanter. Patois Lorrain. Ce verbe signifie aussi en Normandie désappointer.

DÉGOTTER (SE): se dégourdir, perdre de sa gaucherie et de sa timidité.

DÉGOUGINER: déniaiser. En Roman, desgougener, ôter les chevilles ou goujons de fer d'une porte.

DÉGOULINER: couler goutte à goutte. MM. Du Méril.

DÉGOUT: point où l'eau tombe goutte à goutte. Du latin gutta. En Roman, dégoust signifie le suc de la viande qui rôtit. On lit les vers suivants dans un mystère, ou tragédie de madame Sainte-Barbe (c'est le bourreau qui s'adresse à son valet, en parlant des seins de cette martyre):

 
Fais les rostir, toi Godifer;
Trempe ton pain dans le dégoust.
 

DÉGOUTATION: objet de dégoût.

DÉGRABOLISER: médire de quelqu'un. B.

DÉGRAMIR (SE): souffrir à l'aspect d'une chose qu'on désire et dont on est privé. L.

DÉGRAVINER (v. a.): dégraper l'enduit d'un mur. Voyez RAVINE.

DÉGRÊLER (SE): se disposer à chanter; chanter, en parlant des oiseaux. Au figuré, en parlant des personnes, chanter avec prétention.

DÉGRÊLER ou DÉGRÊLIR (SE): s'égayer, se divertir. A.

DÉGRIOLER ou DÉGRILLOLER: glisser sur une surface polie comme la glace. Voyez GRILLER.

DÉGROUER: dégeler. Voyez GROUE. A.

DÉGROULER: dégringoler. Du verbe crouler.

DEHAIT: affliction. Du roman deshet; du celtique-breton dihet.

DEHAUMER: décoiffer, battre. De heaume, casque.

DEILLOT: doigtier. Voyez DAILOT.

DÉJETER (v. a.): jeter, repousser çà et là.

DÉJUQUER: descendre du juchoir. Voyez JUC.

DÉLABRE (s. m.): mauvais sujet, qui aime à mettre les choses en délabrement. B.

DÉLAITER: enlever du beurre frais, par plusieurs lotions successives, le babeurre dont il recèle encore une partie. Ce babeurre s'appelle lait de beurre, parce qu'en effet il a la couleur du lait.

DELANDOUX: éteignoir.

DÉLÉCHER (SE): se lécher les lèvres avec délectation, quand on a mangé ou bu quelque chose qui flatte le goût.

DÉLIER: délayer.

DÉLIGENCE: diligence.

DELLAGE (s. m.): réunion de plusieurs delles.

DELLE (s. f.): portion de terre labourable. De l'anglais deal, partie.

DÉLOUSER (SE): se plaindre avec amertume. Du verbe latin dolere. S. – I.

DÉLURÉ: luron, madré. Id. en patois Lorrain.

DÉLURER: déniaiser. L.

DÉMAIN (A). Être à démain, c'est être mal placé pour l'exercice de la main. A main et à démain: de tous côtés, à tort et à travers. Voyez AMAIN.

DÉMANICLAQUER: disloquer. L.

DÉMARCHER (SE): marcher avec affectation de belles manières. De démarche.

DÉMARRER (v. a.): faire quitter un lieu. Démarrer les bestiaux d'un herbage, c'est les en faire sortir. Il se prend aussi dans le sens neutre, et signifie partir.

DEMAUNE: demi-aune. L.

DÉMENCE: ruine. Ce pont est tombé en démence.

DÉMENÉ ou DÉMENET: travaux du ménage.

DÉMENEURES (s. f.): promenoir de petit enfant auquel on veut apprendre à marcher.

DÉMEN: démenti. S. – I.

DÉMENTER (SE): s'occuper de, se mêler de. En Roman, se démenter signifiait se tourmenter. Roman.

DEMEURÉ: paralysé. Demeuré d'un bras, etc. L.

DÉMION (s. m.): moitié de la chopine. Roman. Du mot français demi.

DEMOISELLE (s. f.): petite mesure d'eau-de-vie. A peu près le seizième d'un litre. L.

DEMOISELLE (s. f.): le grèbe huppé. B.

DEMOISILLON (s. m.): jeune fille de peu de conséquence, qui affecte les manières d'une demoiselle.

DÉMON: éteignoir d'église pour les cierges.

DÉMUCHER: mettre au jour ce qui était muché, caché. En roman, démusser: cacher, couvrir. Voyez MUCHER.

DÉPARTEMENT: départ. On disait autrefois dans le même sens départie, comme dans ces vers de Henri IV:

 
Cruelle départie!
Malheureux jour!
Que ne suis-je sans vie,
Ou sans amour!
 

DÉPATOUILLER: tirer de la boue une personne qui y a enfoncé ses pieds, ses pattes. Se dépatouiller.

DÉPERSUADER: dissuader.

DÉPÉTRAILLER: découvrir sa poitrine avec indécence. Roman. De pectus.

DÉPÉTRASSER. Même sens que le verbe dépétrailler. On dit à Rennes, être dépétraillé; se dépétrasser y signifie tomber de son long.

DÉPÉTRONNER un arbre: extirper les rejetons qui ont poussé à son pied. A.

DÉPIAUTRER: enlever la peau, écorcher.

DÉPICHER: mettre en pièces.

DÉPIT: mépris. Du verbe latin despicere.

DÉPITER: défier. Je t'en dépite: je te défie.

DÉPITEUX, EUSE: méprisant, dédaigneux. Basselin dit p. 54:

La belle alors me respond, despiteuse

DÉPOTER: vendre pot à pot du cidre ou du poiré; faire passer du cidre d'un fût dans un autre.

DÉPOTÉYER. Même sens que dépoter.

DÉPOTÉYEUR: celui dont le commerce consiste à dépoter ou dépotéyer.

DEPUIS (DU): depuis. S. – I.

DÉQUENILLER: sortir en hâte, partir au plus vite, comme les chiens qui quittent le chenil. En Roman, décaniller: décamper. Dans le patois Lorrain, dégueniller.

DÉRACLÉE. Voyez DÉRATELÉE.

DÉRACLER: développer. Même sens que dérangler.

DÉRAIN; DERIN; DRIN: le dernier.

DÉRANGLER: détailler, développer. S. – I.

DÉRAT; DÉRAIL: portions de graisse qui tiennent aux boyaux, et qu'on râcle pour les employer.

DÉRATELÉE: grande quantité rassemblée comme avec un râteau. Se prend en mauvaise part.

DÉRÊNER (v. n.): ne cesser de parler, raconter. Ce verbe, dans la Coutume de Normandie, signifie se défendre en justice.

DÉRÊTILLER: agiter les membres en mourant, s'étendre convulsivement. L.

DÉREUNGER (v. n.): ruminer.

DÉRI: en dérive. Du latin rivus, ruisseau. A.

DÉRIS (s. m.): ce que laissent en se retirant les eaux débordées.

DERLINGUER: faire du bruit, comme la sonnette: derlin, derlin. On dit, en patois Berruyer, derliner, qui vient aussi de l'onomatopée.

DÉROMPRE: cesser, discontinuer.

DÉROUTER (SE): se déranger, en parlant soit du temps qui devient mauvais, soit de personnes dont la conduite se déprave. De route, déroute.

DERRAIN. Voyez DÉRAIN. S. – I.

DERRAINEMENT: dernièrement, S. – I.

DERRUNER: déranger. C'est l'opposé d'ARRUNER. Voyez ce mot.

DÉRUSIONNÉ: fin, espiègle, rusé (Vire).

DERTRE: dartre. L.

DÉSERTER: essarter. Du celtique eyssart, lieu inculte. En Roman, asserter.

DÉSHABILLÉ: sorte de robe de femme.

DÉSOREILLER: enlever l'oreille, essoriller.

DESPUIS; DÉCEPUIS: depuis. On dit aussi du depuis. En Roman, dendespey: depuis le temps.

DESSAISINE (s. f.): grand nombre, troupe. D'essaim.

DESSAISONNER: changer l'assolement d'un champ; faire hors de saison.

DESSAIVER: désaltérer, étancher la soif. A.

DESSERGER: décharger.

DESSEULER: isoler, rester seul. Patois Rouchi.

DESSOIVER. Voyez DESSAIVER. A.

DESSOULER: cesser d'être ivre, ou saoul. En patois Walon, d'sôlé.

DESSOUR: sous, dessous. A.

DESSUR: dessus.

DÉTAMER: perdre son étamure par l'usage ou accidentellement. Ce vase est détamé; il faut le faire rétamer. Ce vase a perdu son étamure; il faut lui en faire appliquer une nouvelle. Id. patois Lorrain.

DÉTÉ; DÉTEUL: fruits tombés avant terme, et qui, peu loin de leur maturité, sont recueillis pour le pressoir. Voyez QUIS. MM. Du Méril écrivent detteuses (sans doute en sous-entendant pommes).

DÉTEINDRE (v. a.): éteindre. En Roman, desteindre.

DÉTEUNER (SE): sortir de sa maison pour prendre l'air. Voyez TEUNE. A.

DÉTEURD (s. m.): entorse. Déteurd de reins, effort dans les reins. A.

DÉTEURDRE: détordre, tordre. A.

DÉTIÉDIR: tiédir. L.

DÉTOURBER: déranger, troubler dans le travail. En Roman, destourber: troubler, empêcher. Dans le Roman de Rou, Wace dit:

 
Por çon se doit li rois pener
Del dur Willaume destorber:
Qu'il ne puisse plus haut monter,
Ne en Angleterre passer.
 

Du verbe latin turbare, disturbare. L.

DÉTOURBIER (s. m.): empêchement. On trouve dans Nicot, destourber et destourbier.

DÉTRAT (s. m.): sentier. Des substantifs latins stratum et tractus. A.

DÉTRE (A): à droite. Du vieux mot français dextre; en latin, dextra.

DÉTRUIRE (SE): se suicider. L.

DEUL: peine. Faire deul: attrister, faire peine. En Roman, doeul. En celtique-breton, dol. Du latin dolor.

DEUMET. Voyez DUMET.

DEVALLÉE: pente, descente. Roman. Du celtique-breton deval. Du latin vallis, vallée.

DÉVALLER: descendre d'un point élevé vers une vallée. En Roman, adevaler. Devaller, en patois Walon. Avaller, en patois du Jura. Regnier (sat. XI) employait le verbe devaller:

 
Ils contrefont le guet et de voix magistrale:
«Ouvrez de par le roi!» Au diable un qui dévalle!
 

DEVANT QUE: avant que. Encore usité au XVIIe siècle.

DEVANTEAU; DEVANTIAU; DEVANTET: tablier; – parce que ce vêtement se place devant la personne. Devantie, devanté, en patois du Jura. En patois Walon, devaintri.

DEVANTÉE; DEVANTELÉE (s. f.): plein un tablier, ou devanteau.

DEVANTELIÈRE (s. f.): sorte de jupon ample et long, que les femmes portent à cheval pour ne pas recevoir d'éclaboussures. De DEVANTEAU. B.

DEVANTIÈRE. Voyez DEVANTELIÈRE. L.

DÉVARUBLE; DÉVORABLE: qui déchire, use et détruit ses vêtements. De varou. Voyez DEVOURER et VAROU.

 

DÉVÊLER (v. a.): seconder une vache qui vêle. L.

DEVIGNON: dessein, projet.

DEVINADE (s. f.): énigme. En langue romane, devignaille, adevinaille, advinal. En patois Walon, advinat. Du latin divinatio.

DEVINAILLE (s. f.). Voyez DEVINADE.

DEVISE (s. f.): borne de champ. Roman. Du latin divisio. B.

DEVOURER: dévorer, mettre en pièces. M.

DIA: mot dont on se sert pour faire tourner à gauche les chevaux ou les bœufs de trait. Roman. En patois du Jura, guia. Du grec δια, de côté.

DIABLE: poisson de mer, d'un aspect hideux, lequel porte en Normandie divers noms, tels que lièvre-de-mer, mollet, et seigneur. B.

DIABLE: le Cyclopterus lumpus. B.

DIAIBLE ou DIÈBLE: diable. S. – I.

DICHENAVANT: désormais, dorénavant.

DIDASSER ou DIDACER: redire, rabâcher. De dicere.

DIEULEVERD. Voyez BADOCHET. Orne.

DIFFAMER: gâter, salir. A.

DIGARD: petit poisson de mer, appartenant au genre Gastérostées.

DIGOURE (s. f.): instrument pointu, épée; mot pris en mauvaise part. En Roman, digoire. Voyez DIGUER.

DIGUE; VIEILLE DIGUE: vieille femme désagréable.

DIGUER: se servir du diguet, piquer, aiguillonner. En Roman et en Français, donner de l'éperon.

DIGUET: morceau de bois pointu, pour aiguillonner. L.

DINANT (DÉJEUNER) ou DÉJEUNER DINATOIRE: déjeûner de précaution qui tient lieu de dîner. Id. en patois Lorrain.

DINDANDERIE (s. f.): dinanderie.

DINDEAU ou DINDOT: dindonneau.

DIOLEVERD ou DIOLEVÈRE. Voyez BADOCHET.

DIRE: jouer. Faire dire une flûte ou autre instrument de musique. Roman.

DISPUTER (v. a): gronder vivement. M.

DO: avec. Voyez O.

DOBICHE (s. f.): vieille femme désagréable.

DOBICHER (SE): s'habiller de haillons.

DOCHE (s. f.): patience (Rumex patientia). De l'anglais dock.

DODEIGNE (s. f.): tête qui branle.

DODINER (de la tête): branler la tête légèrement et fréquemment. On trouve dans Rabelais (l. I, ch. 8): «Lui-mesme se bersoit en dodelinant de la teste.» Le Duchat fait venir dodeliner de l'italien dondolare, ou de notre mot dodo, parce que, dit-il, «on remue le berceau des enfants, afin qu'ils fassent dodo.» Dans plus d'un canton normand, dodiner signifie dorloter. Id. dans le patois Walon.

DODO: lit, terme enfantin. Faire dodo: dormir. Du latin dormire.

DODO: lambin, paresseux, qui a l'air de faire dodo, de dormir. En Roman, dodin.

DOGUE (s. f.). Voyez DOCHE.

DOGUER. Voyez TOQUER. Roman.

DOLE-LA-BOISE: flatteur.

DONA; DONAS: homme sans esprit, imbécile.

DONAISON (s. f.): donation. En Roman, donazon.

DONDON (s. f.): grosse fille. Du qualificatif roman dondé: gros et gras.

DONE: poupée. Au figuré, fille de mauvaise vie. Du latin domina; de l'italien donna, femme.

DONNEUR D'ANTIENNES: homme qui manque souvent à sa parole.

DONRAI (JE): je donnerai. Tu donras, il donrait.

Et je vous donray, par ma foy!

dit Pathelin, dans son Testament.

DORÉE (de beurre, de confitures, de miel, etc.): tartine ou morceau de pain doré (métaphoriquement) de beurre, de confitures, etc. En Roman, dorée: tarte, pâtisserie. L.

DORER: étendre sur une tartine de pain, soit des confitures, soit du miel, soit du beurre. Ces deux dernières substances sont de couleur d'or. L.

DOUCIEUX: doucereux, fade.

DOUDOUX: dragées, bonbons. Redoublement de l'adjectif doux. M.

DOUELLE (s. f.): douve de tonneau; petite douve. Contraction de douvelle, par syncope. De dolium.

DOUET: ruisseau, lavoir, lieu où on lave le linge; conduit, aquéduc. Du latin ductus, ou du celtique-breton douvez et douez: fossé rempli d'eau.

DOUILLANT: douloureux, très-sensible à la douleur. De dolens. B.

DOUI: doué ou douet, lavoir. M.

DOUILLARD: doucereux, fade.

DOUILLETER: dorloter.

DOUILLON: Voyez BOURDIN. Roman.

DOULIANCHE (s. f.): plainte amère, doléance. S. – I.

DOURDÉE (s. f.): volée de coups.

DOURDER: frapper rudement quelqu'un.

DOUTANCE (s. f.): doute.

DOUVE (s. f.): étang, fossé plein d'eau autour d'une habitation. Roman.

DRAGLER: godailler. S. – I.

DRAGONNER: transporter de colère. S. – I.

DRAINER: parler lentement. Du verbe traîner. B.

DRAIT, E: droit, e. Dret: c'est cela. – Tout fin drait: c'est tout-à-fait cela. Patois du Jura. De directus.

DROIT (AU): vis-à-vis, en comparaison de. S. – I.

DRAMER: battre. De ramus, branche, verge, ou du breton dramen, poignée de ce que l'on coupe avec la faucille.

DRANGÉE: dragée, bonbon.

DRAS: vêtement. Wace dit (Etablissement de la Conception):

Dras de dolor et de plor prist

DRAPET; DRAPEL; DRAPEAU; DRAPIAU: linge. De drap.

DRENŒUD; DRENOU: double ou triple nœud. Ce cordon est noué à drenou. Dans quelques cantons de la Manche, un nœud à drenou est un nœud mal fait, et qui se dénoue parfois de lui-même. Voyez NOU.

DRÈS: dès. Roman.

DRETTEMENT: directement. S. – I.

DRIÈRE: derrière; le derrière.

DRIGAN: petite toupie. B.

DROGUER: faire droguer quelqu'un; le faire attendre ennuyeusement; croquer le marmot. Id. Patois Lorrain.

DROIT EN GOUT: d'un goût net et sans mélange, en parlant des boissons dont la saveur est irréprochable. B.

DROUE (s. f.): espèce d'avoine. A.

DRUGER: s'amuser bruyamment; cabrioler; courir çà et là. Du vieux français druges; avoir les druges: faire des mouvements désordonnés.

DRUGIR. Voyez DRUGER.

D'S: des. D's asperges; d's hommes: des asperges, des hommes. C'est une syncope. Patois Lorrain.

DUMER: perdre son poil; muer.

DUMET ou DEUMET: duvet. Du latin dumatum. Roman.

DURCEUR (dans le corps): obstruction.

DURER: endurer l'ennui, patienter. De la basse latinité, durare. Il faut durer: il faut patienter.