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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 5

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On s'étonne du nombre de femmes remarquables par le courage, la vigueur d'esprit, la force du caractère que ce siècle a produit. Presque toutes aimaient la poésie, la littérature, les sciences; et toutes celles qui par leur rang ou leurs richesses se trouvaient en mesure de protéger les gens de lettres en adoptaient quelques-uns: ainsi la duchesse de Bouillon, Montespan, madame de Thianges, la Sablière et plus tard madame d'Hervart, prirent en quelque sorte successivement la tutelle du bon et indolent la Fontaine. Madame de la Sablière donna aussi asile à l'orientaliste d'Herbelot; elle recueillit Bernier, le voyageur philosophe, Roberval et Sauveur, mathématiciens. L'abbesse de Fontevrault et après elle madame de Maintenon eurent le bonheur de ranimer la plume de Racine. Madame de Sévigné avait Ménage, Montreuil, Marigny. La duchesse Marie de la Trémouille, dont le mari avait combattu, contre Mazarin et le roi, avec Turenne et Condé, appartenait à cette noblesse rancuneuse qui se tenait fièrement dans ses vastes domaines et n'allait point à la cour. Cependant elle était au courant de ce qui s'y passait, et savait quelles étaient les femmes qui y brillaient et les vers qu'on y composait.

CHAPITRE XIV.
1675-1676

Malheurs de la Bretagne.—Le duc de Chaulnes veut s'opposer à un envoi de troupes.—Forbin marche sur cette province avec six mille hommes.—Madame de Sévigné s'indigne de la lâcheté de l'assemblée des états.—Le parlement est exilé.—Journal de ce qui s'est passé en Bretagne.—Extrait des lettres de madame de Sévigné.—Révolte.—M. de Chaulnes est insulté.—Se venge par des cruautés.—Madame de Sévigné le désapprouve.—Belle conduite du parlement de Rennes.—Date de son institution.—Tenue des états de Provence.—Contraste entre ceux-ci et ceux de Bretagne.—M. de Chaulnes est détesté.—M. de Grignan est aimé.—On envoie M. de Pommereuil comme intendant en Bretagne.—Suite des affaires de ce pays.—M. de Chaulnes vient à Vitré.—Détails sur les affaires de Bretagne et sur celles des provinces.—Madame de Sévigné va à Vitré pour recevoir le gouverneur.—Inimitiés entre M. de Chaulnes et M. de Coëtquen.—Madame de Sévigné conserve son courage et sa sérénité.—Sa liaison avec la famille Duplessis.—Ridicules de mademoiselle Duplessis.—Correspondance de madame de Sévigné avec ses amis de Paris; avec madame de Vins.—Sévigné est dégoûté de sa charge de guidon; n'obtient pas d'avancement; a peu de goût pour le métier des armes.—Bien différent en cela du jeune Villars et du chevalier de Grignan.—Détails sur ceux-ci.—Madame de Grignan approuve la sévérité de M. de Chaulnes.—Elle est blâmée par sa mère.—Sa correspondance avec madame de Vins.—Madame de Sévigné se crée des occupations et des distractions par les travaux qu'elle entreprend, par ses liaisons avec ses voisins.—D'Hacqueville est l'informateur et l'agent d'affaires de madame de Sévigné et de madame de Grignan.—Liaison de madame de Sévigné avec madame de Pomponne et madame de Vins, sa sœur.—Liaison de madame de Sévigné avec madame de Villars.—Détails sur cette dame et sur le marquis de Villars.—Liaison de madame de Sévigné avec madame de Saint-Céran.—Détails sur cette dame.

Mais toutes les distractions que se donnait madame de Sévigné par ses lectures, par ses entretiens avec la princesse de Tarente ne pouvaient écarter d'elle les inquiétudes et la tristesse que lui causait la Bretagne accablée, ruinée, dévastée par les troupes du roi et devenue un objet d'horreur et de compassion par la révolte, la misère et les supplices.

Quoique madame de Sévigné vît toujours à regret l'établissement de nouveaux impôts en Bretagne, cependant elle trouvait mauvais que les Bretons se fussent révoltés pour ne pas payer. Elle sut grand gré à son ami le duc de Chaulnes de se refuser d'abord à l'introduction des troupes du roi en Bretagne; mais quand elle sut qu'il ne pouvait apaiser la sédition par les troupes municipales et par ses harangues, et qu'on l'avait grossièrement insulté, elle trouve bon que le comte de Forbin eût été envoyé avec six mille hommes à Nantes: elle espérait qu'il suffirait de montrer des uniformes pour apaiser la rébellion et assurer la tranquillité publique.

Quant à Vitré, madame de Sévigné croyait cette ville garantie de toute vexation par la présence de la princesse de Tarente, à laquelle la duchesse de Chaulnes devait venir rendre visite709. Mais lorsque madame de Sévigné vit que l'on s'en prenait aux hautes classes de la population, aux membres du parlement irrités par l'oppression, alors elle redevint bonne Bretonne, et elle s'expliqua ouvertement sur la lâcheté de la noblesse des états, qui votaient si facilement d'énormes dons gratuits; elle loua le courage du parlement, qui aima mieux être exilé à Vannes que de laisser bâtir une citadelle dans la ville où il résidait; elle fut offensée que, malgré les réclamations de la princesse de Tarente, appuyée par MADAME, sa nièce, on envoyât des troupes à Vitré, où l'on n'avait nulle envie de se révolter; elle s'indigna que le gouverneur songeât plus à se venger qu'à faire bonne justice; enfin elle considéra la Bretagne comme perdue à jamais, et fit entendre à sa fille qu'à l'exemple de quelques personnes qui ont exécuté leurs projets elle songe à abandonner cette province et à n'y plus conserver de séjour. La puissante ironie qui se révèle dons les récits de madame de Sévigné, par le contraste de son ton froidement léger et plaisant avec la gravité des faits qu'elle raconte, nous prouve sa profonde indignation à la vue de telles cruautés.

La gazette a gardé le silence sur ces tristes événements, et ceux qui ont eu recours aux dépêches administratives ont remarqué qu'il existait une lacune à cette époque des affaires de Bretagne710; de sorte que le journal tenu par madame de Sévigné dans ses lettres à sa fille est le seul document qui nous en reste. Donnons ce document, et joignons-y au besoin un commentaire qui l'éclaircisse. L'histoire ne perd rien de son importance et de son utilité, parce que dans ces Mémoires nous avons espéré y répandre quelque lueur en la rattachant aux manchettes d'une femme dont la mémoire raconte tout, dont l'esprit apprécie tout, dont l'imagination sait tout colorer.

«9 octobre 1675.

«Le duc de Chaulnes amène quatre mille hommes à Rennes, pour en punir les habitants; l'émotion est grande dans la ville et la haine incroyable dans toute la province contre le gouverneur.»

Et, dans la même lettre, madame de Sévigné montre combien était grand son mécontentement contre le roi en mandant à sa fille les nouvelles les plus désavantageuses sur le gouvernement, qu'elle avait reçues de Paris et d'ailleurs. «On joue des sommes immenses à Versailles; le hoca est défendu à Paris, sur peine de la vie, et on le joue chez le roi; cinq mille pistoles en un matin, ce n'est rien. C'est un coupe-gorge; chassez bien ce jeu de chez vous.» «J'ai mandé à M. de Lavardin l'affaire de M. d'Ambres (celle du monseigneur, auquel les gouverneurs de province, comme le comte de Grignan, les lieutenants généraux étaient astreints, par décision du roi, envers les maréchaux de France711). Vous voilà un peu mortifiés, MM. les grands seigneurs! Vous jugez bien que ceux qui décident ont intérêt à soutenir les dignités: il faut suivre les siècles, celui-ci n'est pas pour vous712.» «Nos pauvres exilés de la Loire ne savent point encore leur crime; ils s'ennuient fort.» Ces exilés étaient Louis de la Trémouille, comte d'Olonne, le marquis de Vassé et Vineuil713. Le premier est célèbre par les désordres de sa femme. Madame de Sévigné, qui l'avait vu en passant à Orléans, écrit à sa fille que le comte d'Olonne mariait son frère à mademoiselle de Noirmoutiers, et ajoute malignement: «Je n'eusse jamais cru que d'Olonne eût été propre à se soucier de son nom et de sa famille.» Et en annonçant que mademoiselle de Noirmoutiers s'appellera madame de Royan, elle répète, d'après madame de Grignan: «Vous dites vrai, le nom d'Olonne est trop difficile à purifier714.» Vassé et Vineuil, déjà plusieurs fois mentionnés dans ces Mémoires, étaient deux hommes aimables, depuis longtemps amis de madame de Sévigné, tous deux connus dans leur jeunesse par leurs succès auprès des femmes. Le marquis de Vassé, compromis par son audace et son impertinence, avait depuis quelques mois rompu son ban, et était venu à Paris pour voir madame de Sévigné715: probablement son exil avait une toute autre cause que la politique. La continuation de l'exil de Vineuil, que madame de Sévigné avait vu en passant à Saumur716, l'affligeait plus que l'exil de Vassé et de d'Olonne. Confident de Condé, Vineuil avait été l'ami de Turenne et écrivait la vie de ce héros; son ardeur pour les plaisirs l'avait condamné à une vieillesse précoce, et il était devenu dévot; mais il n'en était pas moins resté un homme aimable et spirituel. Sa conversation plaisait à madame de Sévigné717. Avec lui, plus encore qu'avec la princesse de Tarente, elle aimait à remonter vers son passé.

 

Mais continuons le journal des désastres de la Bretagne.

«13 octobre 1675.

«M. de Chaulnes est à Rennes avec beaucoup de troupes; il a mandé que, si on en sortait, si l'on faisait le moindre bruit, il ôterait pour dix ans le parlement de cette ville. Cette crainte fait tout souffrir718

L'institution du parlement de Bretagne n'était pas très-ancienne; elle fut précédée en 1492 par le tribunal des grands jours, espèce de juridiction présidiale dont on pouvait appeler au parlement de Paris. Le tribunal des grands jours fut transformé en parlement par l'édit de Henri II, au mois de mars 1553. Selon cet édit, ce parlement devait être composé de quatre présidents et de trente-deux conseillers, tous choisis par le roi; mais seize des conseillers devaient être originaires de Bretagne; les autres conseillers et présidents pouvaient être choisis dans les autres pays de l'obéissance du roi. Le parlement, d'après cette institution, devait se tenir en deux sessions de trois mois chacune, la première à Rennes, la seconde à Nantes. Cette cour fut fixée à Rennes par un édit de Charles IX, en 1560.

La famille des Sévigné avait des parents dans le parlement et dans l'administration. Dans la marine on comptait deux Sévigné, qui tous deux commandèrent des vaisseaux et dont l'un était le filleul bien-aimé de madame de Sévigné: ce fut par elle et par l'appui de M. de Grignan qu'il obtint un commandement. Enfin la terre de Sévigné était près de Rennes: ainsi les intérêts de madame de Sévigné, ses liaisons de parenté, ses affections particulières, tout la portait à prendre parti pour le parlement et la ville contre son ami le gouverneur, qui poussait alors le ministre à des mesures de rigueur. Dès le 15 juin (1675) et aussitôt après la seconde émeute qui eut lieu à Rennes, de Chaulnes avait écrit à Colbert. A tort ou à raison, il accusait le parlement d'avoir conduit la révolte. Il disait que, malgré le calme apparent, les procureurs, les conseillers et jusqu'aux présidents à mortier conseillaient au peuple de ne pas quitter les armes, et de venir demander au parlement la révocation des édits et particulièrement de celui sur le papier timbré719. Ce fut ainsi qu'il obtint d'avance la tenue des états et de leurs assemblées dans la ville qu'il lui plairait de choisir. Il exila le parlement à Vannes, et il traita la malheureuse Bretagne avec une barbarie que les lettres de madame de Sévigné et la correspondance administrative nous font douloureusement connaître720.

«16 octobre 1675.

«M. de Chaulnes est à Rennes avec les Forbin et les Vins et quatre mille hommes; on croit qu'il y aura bien de la penderie. M. de Chaulnes a été reçu comme le roi; mais comme c'est la crainte qui a fait changer leur langage, M. de Chaulnes n'oublie pas toutes les injures qu'on lui a dites, dont la plus douce et la plus familière était gros cochon, sans compter les pierres dans sa maison et dans son jardin et des menaces dont Dieu seul a empêché l'exécution. C'est cela qu'on va punir721

«20 octobre 1675.

«M. de Chaulnes est à Rennes avec quatre mille hommes; il a transféré le parlement à Vannes; c'est une désolation terrible. La ruine de Rennes emporte celle de la province722

«27 octobre 1675.

«Cette province a grand tort, mais elle est rudement punie, et au point de ne s'en remettre jamais. Il y a cinq mille hommes à Rennes, dont plus de la moitié y passeront l'hiver. On a pris à l'aventure vingt-cinq ou trente hommes, que l'on va pendre. On a transféré le parlement: c'est le dernier coup, car Rennes sans cela ne vaut pas Vitré723

«30 octobre 1675.

«Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes? Il y a présentement cinq mille hommes, car il en est venu encore de Nantes. On a fait une taxe de cent mille écus sur le bourgeois; et si on ne trouve point cette somme dans les vingt-quatre heures, elle sera doublée et exigible par les soldats. On a chassé et banni toute une grande rue, et défendu de les recueillir sur peine de la vie; de sorte qu'on voyait tous ces misérables, femmes accouchées, vieillards, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville, sans savoir où aller, sans avoir de nourriture ni de quoi se coucher. Avant-hier on roua un violon qui avait commencé la danse et la pillerie du papier timbré. Il a été écartelé après sa mort, et ses quatre quartiers exposés aux quatre coins de la ville, comme ceux de Josserau (gentilhomme de Provence, de la maison de Pontiver, qui avait assassiné son maître à Aix). Il (le violon) dit en mourant que c'étaient les fermiers du papier timbré qui lui avaient donné vingt-cinq écus pour commencer la sédition; et jamais on n'a pu en tirer autre chose. On a pris soixante bourgeois; on commence demain à pendre. Cette province est un bel exemple pour les autres, et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernants, de ne leur point dire d'injures et de ne point jeter de pierres dans leur jardin.

«Tous les villages contribuent pour nourrir les troupes, et l'on sauve son pain en sauvant ses denrées. Autrefois on les vendait, et l'on avait de l'argent; mais ce n'est plus la mode, tout cela est changé. M. de Molac est retourné à Nantes; M. de Lavardin vient à Rennes724

«3 novembre 1675.

«M. et madame de Chaulnes ne sont plus à Rennes; les rigueurs s'adoucissent; à force d'avoir pendu, on ne pendra plus; il ne reste que deux mille hommes à Rennes725. Je crois que Forbin et Vins s'en vont par Nantes; Molac y est retourné. C'est M. de Pomponne qui a protégé le malheureux dont je vous ai parlé; si vous m'envoyez le roman de votre premier président, je vous enverrai en récompense l'histoire lamentable du violon qui fut roué à Rennes.»

 

«13 novembre 1675.

«Ce que vous dites de M. de Chaulnes est admirable. Il s'est hier roué vif un homme à Rennes (c'est le dixième), qui confessa d'avoir eu dessein de tuer ce gouverneur: pour celui-là, il méritait bien la mort. On voulait, en exilant le parlement, le faire consentir, pour se racheter, qu'on bâtit une citadelle à Rennes; mais cette noble compagnie voulut obéir fièrement, et partit plus vite qu'on ne voulait, car tout se tournerait en négociation; mais on aime mieux les maux que les remèdes726

L'opinion que manifeste madame de Sévigné sur le généreux dévouement du parlement, qui aime mieux souffrir que de trahir par un lâche compromis les intérêts de la province727, prouve bien que c'est pour faire ressortir plus fortement la cruauté de M. de Chaulnes qu'elle vient de rapporter si froidement le supplice de ces deux roués, en insinuant qu'il y en avait peut-être neuf qui ne méritaient pas la mort; et ce qu'elle ajoute après, en écrivant à sa fille avec une amère ironie, nous fait pénétrer plus avant dans le secret de ses véritables sentiments.

«Vous me parlez bien plaisamment de nos misères. Nous ne sommes plus si roués; un en huit jours seulement, pour entretenir la justice. Il est vrai que la penderie me paraît maintenant un rafraîchissement; j'ai une tout autre idée de la justice depuis que je suis dans ce pays: vos galériens me paraissent une société d'honnêtes gens qui se sont retirés du monde pour mener une vie douce. Nous vous en avons bien envoyé par centaines. Ceux qui sont demeurés sont plus malheureux que ceux-là728

Quand madame de Sévigné exprimait de tels sentiments, ce n'est pas qu'elle fût brouillée avec le duc de Chaulnes; au contraire, la duchesse n'avait pas manqué de venir lui rendre visite ainsi qu'à la princesse de Tarente. Elle avait cherché à excuser auprès d'elles les cruautés de son mari par la nécessité de réprimer l'insurrection par la terreur. Les terres des Rochers, de Bodegat et de Sévigné et la ville de Vitré, où était la princesse, avaient été exemptes de payer les contributions imposées sur toute la province. Nonobstant cette faveur, madame de Sévigné ressentait si vivement les blessures faites aux droits et aux libertés de la Bretagne, qu'à l'exemple de quelques-uns de ses amis, elle semble persister dans le projet qu'elle avait conçu d'abandonner pour toujours cette province, et de transporter ailleurs son principal domicile729.

L'arbitraire et la cruauté ne faisaient qu'accroître le mal. Les prisons s'emplissaient, les supplices se multipliaient; et, sous la mauvaise administration financière du trésorier général et du parlement, les impôts, qui avaient enfanté la révolte, ne s'établissaient pas régulièrement. Plus d'agriculture, plus de commerce; l'argent avait disparu, et l'on ne trafiquait plus que par échanges. D'Harouis ne pouvait par son crédit trouver les trois millions que les états avaient votés pour le roi, avec les gratifications ordinaires au gouverneur, au lieutenant général et aux présidents des états, puisqu'il ne pouvait même faire face aux engagements contractés pour satisfaire aux besoins les plus urgents de la province. Alors Colbert appliqua à la Bretagne la mesure que Richelieu avait prise pour les autres provinces de France. On sait que, pour restreindre le pouvoir des gouverneurs et l'influence des parlements, Richelieu avait créé des intendants chargés de la répartition, de la levée des impôts et de statuer sur tout ce qui était du ressort de l'administration civile. Nulle institution n'avait plus contribué à consolider le pouvoir royal en centralisant le gouvernement et en donnant la faculté d'établir une législation uniforme, assujettie à des règles constantes.

Mais Richelieu, malgré l'énergie de son despotisme, n'avait pas osé appliquer cette mesure à la Bretagne, dont les droits, lors de la réunion de ce duché à la couronne de France, avaient été si solennellement reconnus au mariage d'Anne, duchesse de Bretagne, en décembre 1491, avec Charles VIII, et, en janvier 1499, avec Louis XII. Cette puissante considération n'arrêta point Colbert; il se décida à donner un intendant à la Bretagne, mais se garda bien de supprimer le gouverneur et d'ôter à de Chaulnes cette belle charge: c'eût été affaiblir dans la province l'autorité du roi, donner plus d'espoir aux mécontents et rendre impossible l'administration de l'intendant. Il prescrivit au gouverneur d'abandonner, jusqu'au parfait établissement des impôts, l'exercice de tous ses pouvoirs. Afin que l'intendant pût exercer les siens avec une sorte de légalité, Colbert ne donna pas à cet administrateur le titre d'intendant, mais celui de commissaire du roi, et pour cette grande innovation il choisit un homme capable: il prit Pommereuil730. «Pommereuil, dit Saint-Simon, est le premier intendant qu'on ait hasardé d'envoyer en Bretagne et qui trouva moyen d'y apprivoiser la province… C'était celui des conseillers d'État qui avait le plus d'esprit et de capacité; d'ailleurs grand travailleur, bon homme et honnête homme, ferme, transcendant, qui avait et méritait des amis731.» Madame de Sévigné était de ce nombre, et fut très-satisfaite du choix qu'on avait fait de lui; elle eut connaissance du grand pouvoir qu'on lui avait confié et des instructions qui avaient été données à M. de Chaulnes.

Elle continue son journal:

«11 décembre 1675.

«Venons aux malheurs de cette province: tout y est plein de gens de guerre; il y en aura à Vitré, malgré la princesse. MONSIEUR l'appelle sa bonne, sa chère tante; je ne trouve pas qu'elle en soit mieux traitée. Il en passe beaucoup par la Guerche, qui est au marquis de Villeroy, et il s'en écarte qui vont chez les paysans, les volent et les dépouillent. C'est une étrange douleur en Bretagne que d'éprouver cette sorte d'affliction, à quoi ils ne sont pas accoutumés. Notre gouverneur a une amnistie générale; il la donne d'une main, et de l'autre huit mille hommes qu'il commande comme vous: ils ont leurs ordres. M. de Pommereuil vient; nous l'attendons tous les jours: il a l'inspection de cette petite armée, et il pourra bientôt se vanter d'y joindre un assez beau gouvernement. C'est le plus honnête homme et le plus bel esprit de la robe; il est fort de mes amis; mais je doute qu'il soit aussi bon à l'user que votre intendant (de Rouillé), que vous avez si bien apprivoisé732

Et onze jours après, madame de Sévigné écrit encore733:

«A Vitré, samedi pour dimanche 22 décembre 1675.

«Je suis venue ici, ma fille, pour voir madame de Chaulnes et la petite personne, et M. de Rohan, qui s'en vont à Paris. Madame de Chaulnes m'a écrit pour me prier de lui venir dire adieu ici. Elle devait venir dès hier; et l'excuse qu'elle donne, c'est qu'elle craignait d'être volée par les troupes qui sont sur les chemins: c'est aussi que M. de Rohan l'avait priée d'attendre à aujourd'hui; et cependant chair et poisson se perdent, car dès jeudi on l'attendait. Je trouve cela un peu familier, après avoir mandé positivement qu'elle viendrait. Madame la princesse de Tarente ne trouve pas ce procédé de bon goût, elle a raison; mais il faut excuser les gens qui ont perdu la tramontane: c'est dommage que vous n'éprouviez la centième partie de ce qu'ils ont souffert ici depuis un mois. Il est arrivé dix mille hommes dans la province, dont ils ont été aussi peu avertis, et sur lesquels ils ont autant de pouvoir que vous; ils ne sont en état de faire ni bien ni mal à personne. M. de Pommereuil est à Rennes avec eux tous; il est regardé comme un dieu: non pas que tous les logements ne soient réglés dès Paris, mais il punit et empêche le désordre: c'est beaucoup. Madame de Rohan et madame de Coëtquen ont été fort soulagées. Madame la princesse de Tarente espère que MONSIEUR et MADAME la feront soulager aussi: c'est une grande justice, puisqu'elle n'a au monde que cette terre, et qu'il est fâcheux, en sa présence, de voir ruiner ses habitants. Nous nous sauverons si la princesse se sauve.»

Le refroidissement qu'éprouvait madame de Sévigné pour madame la duchesse de Chaulnes était bien naturel après les actes de tyrannie et de cruauté du duc son mari; mais ce sentiment était injuste à l'égard de la duchesse, qui n'exerçait aucune influence sur les résolutions du gouverneur, et qui était pour madame de Sévigné «une bonne, solide et vigilante amie734

Quoique l'assemblée des états eût voté, sous l'influence de la terreur exercée par le duc de Chaulnes, toutes les sommes que ce gouverneur avait exigées d'eux au nom du roi735, cependant elle avait osé représenter que l'introduction des troupes en Bretagne était contraire aux contrats faits entre le roi et la province; et elle réclama aussi le rétablissement du parlement à Rennes. Il ne fut fait droit à aucune de ces légitimes réclamations. Ce ne fut que douze ans après, en septembre 1689 et lorsque le duc de Chaulnes quitta la Bretagne pour se rendre à Rome comme ambassadeur du roi, que Rennes redevint de fait la capitale de la province. Le parlement fut rétabli dans cette ville, et on y tint, la même année, l'assemblée des états.

Presque en même temps que se terminait à Dinan la tenue des états de Bretagne en 1675, finissait aussi, à Lambesc, celle de l'assemblée générale des communautés de Provence. Cette assemblée avait offert un spectacle bien différent de l'autre736; et, sous la sage administration du comte de Grignan et de l'intendant Rouillé, le pays prospérait, les populations étaient calmes. Les villes, et surtout celle de Marseille, florissaient par les progrès toujours croissants du commerce et de l'industrie; les campagnes se plaignaient vivement de l'énormité des impôts, du passage et du séjour des gens de guerre; mais elles n'avaient nulle envie de se révolter, et manifestaient avec soumission leurs sujets de mécontentement. L'assemblée réclamait, comme tous les ans, l'exécution franche de l'édit du mois d'août 1661, qui, en augmentant la taxe sur le sel, avait promis de décharger la province des dons gratuits737; et elle n'en votait pas moins sans difficulté la totalité de la somme (500,000 livres) qui lui était demandée par le gouverneur pour le don gratuit. Toujours arguant la teneur de l'édit de 1630, elle refusait d'imposer à la province une nouvelle surcharge pour l'entretènement des troupes du gouverneur738; mais elle accordait la gratification de cinq mille livres au comte de Grignan, en considération «de tant de bons offices qu'il a rendus et qu'il rend encore à la province739.» Le comte de Grignan n'éprouvait plus d'opposition dans l'assemblée ni dans le pays: Forbin-Janson, ambassadeur auprès de Sobiesky, n'avait plus à s'occuper des affaires de la Provence; Louis de Forbin d'Oppède, évêque de Toulon, était mort le 29 avril 1675; ainsi le puissant parti des Forbin ne formait plus d'obstacles aux ambitions de la maison de Grignan. Le clergé avait nommé pour procureur-joint aux états messire Jean de Gaillard, évêque d'Apt740, qui n'avait aucune influence en cour, aucun intérêt à se déclarer l'antagoniste du gouverneur pour se rendre populaire dans son petit et antique évêché, auquel on ne disputait rien et qui n'avait tien à disputer à personne. D'un autre côté, le comte de Grignan vivait en parfaite intelligence avec l'intendant M. de Rouillé, dont la justice selon l'aveu même de madame de Grignan, était la passion dominante741. De Rouillé, qui présida l'assemblée des états, dans le discours d'ouverture qu'il prononça, fit l'éloge du comte de Grignan, «qui, dit-il, outre la bonté de son naturel, jointe aux grands engagements qu'il a depuis longtemps dans cette province, n'épargne ni ses soins ni son crédit pour procurer des avantages aux habitants et pour conserver leurs intérêts.» La réponse à ce discours, par le vicaire général du cardinal Grimaldi, au nom de l'archevêque d'Aix, premier procureur-né du pays, renchérit encore sur les louanges que M. de Rouillé avait faites du comte de Grignan742.

Madame de Sévigné savait que les mêmes rigueurs qu'on exerçait sur la Bretagne avaient lieu, par les mêmes motifs, en Gascogne, en Guienne et en Languedoc743, et c'était pour elle un grand sujet de consolation qu'il en fût tout autrement pour la Provence. Elle jouissait du contraste qui existait entre la réputation de son gendre et celle de M. le duc de Chaulnes.

Mais ce que M. et madame de Grignan ignoraient, c'est que la faveur accordée au lieutenant général gouverneur de Provence et le rejet des propositions et des dénonciations de la faction des Forbin dans le conseil du roi étaient dus à l'appui de M. de Pomponne, vivement sollicité par sa belle-sœur madame de Vins et par d'Hacqueville, en l'absence de madame de Sévigné. De Pomponne et madame de Vins ne voulaient pas se faire des ennemis des Colbert et des autres puissants amis des Forbin, surtout de l'évêque de Marseille, ambassadeur auprès de Sobiesky, également bien accrédité en France et en Pologne. Ils désiraient que les services qu'ils avaient rendus aux Grignan fussent ignorés d'eux. Mais d'Hacqueville, l'empressé d'Hacqueville ne pouvait taire une si bonne nouvelle à madame de Sévigné; et madame de Sévigné pouvait-elle avoir un secret sans le confier à sa fille? Elle lui envoya donc la lettre de d'Hacqueville: «Voilà, écrit-elle, une lettre de d'Hacqueville qui vous apprendra l'agréable succès de nos affaires de Provence: il surpasse de beaucoup mes espérances… Voilà donc cette grande épine hors du pied; voilà cette caverne de larrons détruite; voilà l'ombre de M. de Marseille conjurée; voilà le crédit de la cabale évanoui; voilà l'insolence terrassée: j'en dirais jusqu'à demain. Mais, au nom de Dieu, soyez modestes dans vos victoires; voyez ce que dit le bon d'Hacqueville: la politique et la générosité vous y obligent. Vous verrez aussi comme je trahis son secret pour vous par le plaisir de vous faire voir le dessous de cartes qu'il a dessein de vous cacher à vous-mêmes744

«Je comprends avec plaisir, dit-elle à sa fille, la considération de M. de Grignan dans la Provence après ce que j'ai vu. C'est un agrément que vous ne sentez plus; vous êtes trop accoutumés d'être honorés et aimés dans une province où l'on commande. Si vous voyiez l'horreur, la détestation, la haine qu'on a ici pour le gouverneur, vous sentiriez bien plus que vous ne faites la douceur d'être aimés et honorés partout. Quels affronts! quelles injures! quelles menaces! quels reproches! avec de bonnes pierres qui volaient autour d'eux. Je ne crois pas que M. de Grignan voulût de cette place à de telles conditions; son étoile est bien contraire à celle-là745

Mais madame de Grignan, dont les sympathies n'étaient nullement populaires, jugeait différemment de sa mère; et, comme femme d'un gouverneur à qui elle aurait voulu voir surmonter les résistances par la force, elle approuvait assez la sévérité du duc de Chaulnes. Madame de Sévigné réprime ce sentiment avec un ton d'autorité qui ne lui est pas ordinaire quand elle écrit à sa fille: «Vous jugez superficiellement, lui dit-elle, de celui qui gouverne cette province; non, vous ne feriez point comme il a fait, et le service du roi ne le voudrait pas746

Cependant celui qui gouverne cette province, le duc de Chaulnes, l'ami de madame de Sévigné, était loin d'être alors en disgrâce; au contraire, sa cruelle énergie envers les Bretons récalcitrants avait encore accru la faveur dont il jouissait avant la révolte. C'est ce que prouve le récit que fait madame de Sévigné de la suite qu'eut la dénonciation faite contre le duc de Chaulnes par le marquis de Coëtquen, gouverneur de Saint-Malo. Madame de Sévigné n'aimait ni Coëtquen ni sa femme, parce que celle-ci, coquette dépravée, avait trahi l'amour et la confiance de Turenne et livré ses secrets au chevalier de Lorraine747, et que le mari avait dénoncé le premier les désordres d'Harouis à l'époque où ce financier jouissait encore de l'estime générale et de la confiance des états748.

709SÉVIGNÉ, Lettres (13 octobre 1675), t. IV, p. 149, édit. G.; t. IV, p. 37, édit. M.
710Conférez PIERRE CLÉMENT, Histoire de la vie et de l'administration de Colbert, 1846, in-8o, p. 371.—DEPPING, Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, 1850, in-4o. Lettres du duc de Chaulnes à Colbert, 30 juin 1675, p. 546; de l'évêque de Saint-Malo à Colbert, 28 août 1675, p. 550.
711Conférez Mémoires sur Sévigné, 4e partie, in-12, p. 278-280, chap. X.
712SÉVIGNÉ, Lettres (9 et 20 octobre 1675), p. 137, 138 et 165, édit. G.; t. IV, p. 20 et 51, édit. M.—Ibid. (5 janvier 1676), t. IV, p. 297, édit G.; t. IV, p. 169, édit. M.—FEUQUIÈRES, Lettres (17 juillet 1676), t. IV, p. 44.—BUSSY, Histoire amoureuse des Gaules, dans le Recueil des histoires galantes; Cologne, chez Pierre Marteau, p. 82, 86, et aux p. 494 à 522.
713SÉVIGNÉ, Lettres (5 janvier 1676), t. IV, p. 297, édit. G.—BUSSY, Lettres (19 octobre), dans SÉVIGNÉ, t. IV, p. 145, édit. G.; t. IV, p. 30, édit. M.—SÉVIGNÉ, Lettres (13 novembre 1675), t. IV, p. 206, édit. G.
714SÉVIGNÉ, Lettres (13 novembre 1675), t. IV, p. 206, édit. G.
715SÉVIGNÉ, Lettres (12 juin 1675), t. III, p. 415, édit. G.; t. III, p. 293, édit. M.—Sur Vassé, conférez ces Mémoires, 2e édition, t. I, p. 263, 267, 275; et, dans TALLEMANT, les Historiettes de la présidente LESCALOPPIER, et l'Historiette de VASSÉ, t. IV, p. 19, 25, 28 de l'édit. in-8o; t. VI, p. 175, 176, 181-188 de l'édition in-12.
716Voyez ci-dessus, p. .
717SÉVIGNÉ, Lettres (17 septembre, 9 octobre 1675), t. III, p. 471, édit. M.; t. IV, p. 30, édit. G.—Ibid. (30 novembre 1670), t. V, p. 68; et dans ces Mémoires, 2e édit., t. I, p. 337.
718SÉVIGNÉ, Lettres (13 octobre 1675), t. IV, p. 149, édit. G.; t. IV, p. 36, édit. M.
719SÉVIGNÉ, Lettres (17 novembre 1675), t. IV, p. 93, édit. M.—Ibid. (5 août 1675), t. IV, p. 421, édit. M.—Ibid. (3 septembre 1677), t. V, p. 217, édit. M.—Voy. Mémoires de DANGEAU, abrégé de madame DE GENLIS, t. I, p. 343, état sous la date du 6 juillet 1690: Cet état n'est pas dans l'édit. de Paul Lacroix de 1830, t. I, p. 318.
720DEPPING, Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, in-4o, 1850, p. 546-551. (Lettre du duc de Chaulnes à Colbert, datée de Rennes, le 30 juin 1675, et l'extrait de celle du 12 juin; puis la lettre de l'évêque de Saint-Malo à Colbert, en date du 28 août 1675).—P. CLÉMENT, Vie de Colbert, in-8o, 1846, p. 370 (extrait d'une lettre du duc de Chaulnes à Colbert, du 12 juin 1675).
721SÉVIGNÉ, Lettres (16 octobre 1675), t. IV, p. 158, édit. G.; t. IV, p. 44, édit. M.
722SÉVIGNÉ, Lettres (20 octobre 1675), t. IV, p. 164-166, édit. G.; t. IV, p. 48 et 52, édit. M.
723SÉVIGNÉ, Lettres (27 octobre 1675), t. IV, p. 174, édit. G.; t. IV, p. 50, édit. M.
724SÉVIGNÉ, Lettres (30 octobre 1675), t. IV, p. 178-180, édit. G.; t. IV, p. 63-64, édit. M.
725SÉVIGNÉ, Lettres (3 novembre 1675), t. IV, p. 184, édit. G.; t. IV, p. 67, édit. M.
726SÉVIGNÉ, Lettres (13 novembre 1675), t. IV, p. 204, édit. G.; t. IV, p. 85, édit. M.
727SÉVIGNÉ, Lettres (13 novembre 1675), t. IV, p. 205, édit. G.
728SÉVIGNÉ, Lettres (24 novembre 1675), t. IV, p. 219, édit. G.; t. IV, p. 99, édit. M.
729SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 240, édit. G.; t. IV, p. 117, édit. M.
730Auguste-Robert de Pommereuil fut en 1676 prévôt des marchands et en 1689 envoyé intendant en Bretagne. Il mourut en 1702.
731SAINT-SIMON, Mémoires complets et authentiques, 1829, in-8o, t. Ier, p. 451, ch. XXXIX; t. II, p. 331, ch. XXI. Le vrai nom est Pommereuil, mais on prononçait Pommereu, et c'est ainsi que Saint-Simon écrit ce nom.
732SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 241, édit. G.; t. IV, p. 118, édit. M.
733SÉVIGNÉ, Lettres (22 décembre 1675) t. IV, p. 263, édit. G.; t. IV, p. 127, édit. M.
734SÉVIGNÉ, Lettres (7 septembre 1689), t. IX, p. 448, édit. G; t. IX, p. 103, édit. M.
735Registres mss. de la tenue des états de Bretagne (Bl.-M., 75), p. 379 recto.
736SÉVIGNÉ, Lettres (14 septembre 1689), t. IX, p. 458 et 459, édit. G.; t. IX, p. 112, édit. M.—Mémoires de COULANGES, 1820, in-8o, p. 2.
737Abrégé des délibérations de l'assemblée générale des communautés de Provence; à Aix, chez Charles David, 1675, in-4o, 61 pages.
738Abrégé des délibérations, etc.; Aix, 1675, in-4o, p. 18 et 20.
739Ibid., p. 25.
740Ibid., p. 16.
741SÉVIGNÉ, Lettres (28 décembre 1673), t. III, p. 281, 282, édit. G.; t. III, p. 188, édit. M.
742Abrégé des délibérations, etc., p. 10 et 14.
743SÉVIGNÉ, Lettres (1er et 11 décembre 1675), t. IV, p. 226 et 241, édit. G.; t. IV, p. 103 et 245, édit. M.
744SÉVIGNÉ, Lettres (1er janvier 1676), t. IV, p. 283.
745SÉVIGNÉ, Lettres (6 novembre 1675), t. IV, p. 187, éd. G.; t. IV, p. 70, édit. M.
746SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 245, édit. G.; t. IV, p. 121, édit. M.
747SÉVIGNÉ, Lettres (19 août 1671), t. II, p. 196 et 406, édit. G.; t. II, p. 161-393 et 421, édit. M.—Ibid. (4 septembre 1675), t. IV, p. 82, édit. G.; t. III, p. 453, édit. M.
748SÉVIGNÉ, Lettres (8 décembre 1673), t. III, p. 255, 256, édit. G.; t. III, p. 165, édit. M.