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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 5

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Quinze jours après cette lettre, elle continue dans une autre640:

«La bonne princesse me vient voir sans m'en avertir, pour supprimer la sottise des fricassées: elle me surprit vendredi; nous nous promenâmes fort, et au bout du mail il se trouva une petite collation légère et propre, qui réussit fort bien. Elle me conta les torts de sa fille de n'avoir pas rempli son écusson d'une souveraineté; je me moquai fort d'elle; je la renvoyai en Allemagne pour tenir ce discours; et, dans le bois des Rochers, je lui fis avouer que sa fille avait très-bien fait. Elle est si étonnée de trouver quelqu'un qui ose lui contester quelque chose que cette nouveauté la réjouit. Le roi et la reine de Danemark vont voir ce comte d'Oldenbourg dans sa comté: il défraye toute cette cour, et sa magnificence surpasse toute principauté. Je vois les lettres de cette comtesse, que je trouve toutes pleines de passion pour son mari, de raison, de générosité, de dévotion et de justice.—«Eh! madame, que pouvez-vous leur souhaiter de plus, puisqu'avec cela elle est riche et contente?»—Il semble que j'aie une pension pour soutenir l'intérêt de cette fille.»

Cette fille rentra en grâce, et madame de Sévigné fait honneur à ses exhortations et aux lettres écrites par madame de Grignan de cette réconciliation: il est bien plus probable qu'elle fut due aux lettres de la comtesse d'Oldenbourg, si tendrement aimée de sa mère641. Madame de Sévigné, habituée à traiter d'égale à égale avec sa fille, à prévenir ses désirs, à lui pardonner tout et à ne se rien pardonner de ce qui avait pu lui déplaire, mesurait la force du sentiment par l'élégante énergie de l'expression, et elle ne trouvait pas que les lettres de la comtesse d'Oldenbourg fussent de nature à produire beaucoup d'effet. «Ce sont, dit-elle à madame de Grignan, des lettres d'un style qui n'est point fait; ce sont des chères mamans et des tendresses d'enfant, quoiqu'elle ait vingt ans642.» L'éducation et les mœurs allemandes, l'étiquette sévère, l'obéissance passive des enfants envers leurs parents, exigées en Allemagne, donnaient, auprès d'une femme du rang et du caractère de la princesse de Tarente, une grande puissance à la naïve et sincère expression du sentiment filial. Dans les lettres d'Amélie de la Trémouille à sa mère, le ton familier, leste et dégagé de madame de Grignan, ses saillies plaisantes et ses spirituelles tendresses n'eussent certainement pas produit le même effet. Ce qui plaisait à la princesse de Tarente dans madame de Sévigné, dans madame de Grignan, lui eût déplu dans sa fille. On change difficilement les mœurs et les habitudes, les opinions et les croyances que l'on a reçues du pays qui nous a vu naître, où notre intelligence s'est développée, où nos premières passions ont rivé nos penchants à notre caractère; mais on prend facilement les manières des personnes avec qui l'on vit, et on renonce aisément à celles qu'on nous avait données. Toute l'Europe, à cette époque, était enivrée de la richesse, de l'élégance, de la politesse de la cour de Louis XIV; cette cour était pour toutes les autres un objet constant d'émulation, et les Françaises avaient acquis une renommée d'amabilité, de savoir-vivre qui les faisait rechercher et prendre pour modèle en tous lieux par les femmes des classes élevées. Madame de Sévigné était une des plus éminentes sous ce rapport. La princesse de Tarente fut séduite par son esprit: elle se livra sans réserve au charme d'un commerce intime, elle n'eut plus de secrets pour madame de Sévigné; elle lui fit sur elle-même d'étranges confidences, moins étonnantes encore que la hardiesse des observations et des réprimandes de madame de Sévigné, qui, loin de déplaire, affermissait ainsi la confiance qu'avait en elle la bonne princesse643. Bien des causes mettaient obstacle à ce que madame de Sévigné eût pour elle la même chaleur de sentiment, la même franchise, le même abandon. Cependant les épanchements réciproques des tendresses maternelles n'étaient pas les seuls motifs qui portaient madame de Sévigné à rechercher avec empressement la société de cette princesse. Amélie de Hesse, qui avait épousé en 1647 le duc de la Trémouille, prince de Tarente, qu'elle perdit le 14 septembre 1672644, était fille de Guillaume V, landgrave de Hesse-Cassel, et tante (tante très-chérie) de la seconde MADAME (Charlotte-Élisabeth de Bavière), que Louis XIV avait, dans l'intérêt de sa politique, imposée à son frère. La nouvelle duchesse d'Orléans se distinguait à la cour par son originalité, que personne n'était tenté d'imiter; elle y vivait dans un isolement complet, en véritable Allemande, conservant ses goûts et sa rude fierté; elle ne plaisait à personne, et personne ne lui plaisait. Il faut cependant en excepter le roi, qu'elle admirait, qu'elle aimait plus qu'il ne fallait pour son repos; elle n'avait de complaisance que pour lui et pour son mari, qu'elle parvint à s'attacher par sa soumission et sa résignation. Louis XIV lui en savait gré, et respectait dans cette princesse les droits éventuels qu'elle avait sur la Bavière et le Palatinat, dont il sut tirer bon parti dans ses négociations. Quoique laide, elle ne parut pas désagréable au roi le premier jour qu'il la vit. Son gros visage, sa taille courte, ses bras massifs, ses mains fortes et mal faites étaient relevés par sa jeunesse, son air de vigueur et de santé, l'ampleur de ses formes et l'éclatante fraîcheur des femmes de son pays. Louis XIV estimait sa vertu, la loyauté de sa brusque franchise; ses goûts virils, sa passion pour les chiens, les chevaux avaient son approbation et ses sympathies645. Il lui savait même gré de son isolement, de sa sauvagerie, dont elle ne se départait que pour lui. Elle aimait à le voir et à lui tenir compagnie. Tout le temps qu'elle ne passait pas près de lui, à la chasse et aux spectacles646, elle l'employait à écrire à ses nobles parents d'Allemagne de longues lettres dont les fragments ont servi à former ces singuliers Mémoires où la cour de France, à l'exception du roi, est déchirée, injuriée impitoyablement; où les anecdotes les plus scandaleuses, souvent même les plus fausses sont racontées avec un cynisme révoltant647; où elle exhale sa jalouse haine contre madame de Montespan, surtout contre madame de Maintenon, à laquelle elle prodigue les épithètes de vieille sorcière, de vieille truie et autres semblables. Trois Allemandes composaient sa société habituelle; la princesse de Tarente était de ces petites réunions, où l'on ne parlait qu'allemand. MADAME lui écrivait en langue allemande de longues lettres, que la princesse, lorsqu'elle était à Vitré, s'empressait de communiquer à madame de Sévigné en les traduisant. Par ce canal, encore plus que par celui de madame de Coulanges, madame de Sévigné parvenait à entretenir dans sa correspondance avec madame de Grignan cette variété piquante de faits curieux, d'anecdotes bouffonnes, de traits de médisance dont sa plume rapide savait déguiser le venin par un tour plaisant ou gracieux, et faire disparaître la crudité par de discrètes réticences.

 

Si la princesse de Tarente avait voulu consentir à abjurer la religion protestante, ainsi qu'avait fait Élisabeth-Charlotte de Bavière lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, elle eût infailliblement tenu à la cour un rang distingué; elle eût rempli près de la reine la place qu'y occupait la princesse de Monaco648, celle de première dame ou de présidente de sa maison649. Mais quoique l'attachement de la princesse de Tarente pour sa religion l'empêchât d'être de la cour, elle n'en était pas moins une très-grande dame par sa naissance, par celle de son mari et par les richesses dont elle pouvait disposer. Fille d'un prince souverain et parente de la Dauphine, alliée par son mariage à la famille royale de France, elle exigea et obtint, depuis son veuvage, que dans l'occasion on la traitât d'Altesse. L'époux que s'était donné la fille du landgrave de Hesse-Cassel justifiait par sa naissance, et plus encore par le renom qu'il avait laissé, ces hautes prétentions. Henri-Charles de la Trémouille était fils de Henri, duc de la Trémouille, qui avait épousé en 1619 Marie de la Tour-d'Auvergne, sa cousine germaine, fille du maréchal de Bouillon, prince souverain de Sedan, et d'Élisabeth de Nassau, sa seconde femme650. Son père, ayant recueilli les biens de la maison de Laval, réclama en 1743651 les droits qu'il prétendait avoir sur la couronne de Naples comme représentant Charlotte d'Aragon, sa trisaïeule; et il fit prendre, dans la suite, à son fils aîné le nom de prince de Tarente, que les fils aînés des ducs de la Trémouille ont toujours porté depuis sans conteste: les chefs de cette maison n'ont cessé, avec l'agrément du roi, de renouveler, pour la forme, leur réclamation652. Si l'on excepte Louis II, cinquième aïeul, le conquérant de la Lombardie et l'époux de Gabrielle de Montpensier, princesse du sang, aucun des la Trémouille, ni avant ni depuis, ne s'est acquis une aussi grande illustration que le fils de celui qui porta le premier ce nom de prince de Tarente et qui épousa la princesse si fort affectionnée à madame de Sévigné. Nul homme de son temps, jeté au milieu d'événements où le monde était divisé en partis par la religion et la politique, n'a su mieux concilier ce qu'il devait au drapeau sous lequel il se plaçait avec ce que l'honneur, l'amitié, la conscience lui prescrivaient. Il embrassa la religion protestante, qui était celle de sa mère; et dès qu'il eut terminé ses études et ses exercices, il passa en Hollande. Il fit ses premières armes sous son grand-oncle le prince d'Orange: mis à la tête d'un régiment de cavalerie, il s'acquit chez les Hollandais la réputation d'un excellent officier. Ne pouvant épouser la princesse d'Orange, qui l'aimait et dont il était amoureux653, il céda aux conseils de sa mère, et reçut à Cassel la main de la fille du landgrave Guillaume V, «avec plus de cérémonies, dit-il dans ses Mémoires, que je n'aurais voulu654

Après son mariage, Henri-Charles de la Trémouille revint en France, comblé de faveurs par les Hollandais, qu'il avait servis pendant cinq ans avec zèle. Ils le regrettaient, et auraient voulu le conserver; mais il ne pouvait renoncer à sa patrie, et il y rentra pourvu de titres, d'honneurs et de forts émoluments. La Fronde survint; son père avait fait abjuration du calvinisme entre les mains du cardinal de Richelieu et contribué à la prise de la Rochelle en 1628655. Le prince de Tarente se trouva ainsi engagé dans le parti de la cour; mais, fatigué des promesses sans effet que lui faisait Mazarin, il suivit encore les conseils de sa mère, et s'attacha au prince de Condé, dont il était parent par le mariage de Charlotte de la Trémouille avec un Condé. Tarente combattit pour la cause de ce prince dans le Midi et en Saintonge, et, comme lui, faillit périr au combat du faubourg Saint-Antoine, où il eut un cheval tué sous lui, et reçut, dit-il dans ses Mémoires, deux coups très-favorables656. Il suivit Condé en exil au commencement de l'année 1653657, et retourna en Hollande, où il fut accueilli avec empressement: favorisé par les états généraux et le prince d'Orange, il en rapporta des sommes considérables, qui suffirent au payement des dettes qu'il avait contractées au service des princes658.

En décembre 1654, Cromwell voulut profiter des troubles de la France pour l'affaiblir en y fomentant la guerre civile: il envoya un nommé Stouppe à Henri de la Trémouille, pour lui proposer de se mettre à la tête d'une ligue protestante. La Trémouille refusa. Il lui eût été plus difficile qu'à tout autre d'accepter une pareille offre sans manquer aux devoirs les plus sacrés. Son enfance avait été confiée aux jésuites par son père, qui depuis longtemps avait abjuré le protestantisme. Ainsi les soins paternels avaient donné à sa primitive éducation une direction toute catholique; mais sa mère, qui était protestante, le convertit durant son adolescence à la religion qu'elle professait. S'il avait pris les armes en faveur de ses coreligionnaires, il aurait nui à sa propre fortune, il aurait agi en fils ingrat et troublé le bonheur de sa famille659.

Tel était à l'étranger le crédit de Henri-Charles de la Trémouille que lorsque la princesse sa femme accoucha à la Haye, le 5 mai, du second prince de Tarente660, cet enfant eut pour parrains le roi de Suède, les états généraux des Provinces-Unies et les états particuliers de la province de Hollande, et reçut de ce roi et des représentants de ces états les noms de Charles-Belgique-Hollande661.

Le prince de Tarente fut bien accueilli à son retour en France par la reine et par Mazarin662; l'une et l'autre firent de vains efforts pour l'attacher au parti de la cour. Mazarin, irrité de sa résistance, le fit arrêter et enfermer dans la citadelle d'Amiens663. Toute la province du Poitou, le landgrave de Hesse-Cassel, Turenne, son parent, sollicitèrent en vain son élargissement. Sa mère négocia avec le cardinal, et l'obtint664. Il ne retourna pas dans l'armée de Condé, mais il demeura attaché au parti de ce prince, alors exilé à Bruxelles665. Il envoya sa femme pour conférer avec lui666 et avec l'archiduc, et se fit, par cette conduite douteuse, exiler à Auxerre667, d'où il continua de correspondre avec Condé668. Il ne voulut rentrer en grâce qu'après que le prince eut fait sa paix. Depuis cette époque, il se dévoua entièrement aux intérêts du roi, et le servit d'une manière utile par ses talents et son influence dans le Poitou et dans la Bretagne, deux grandes provinces où il tenait le premier rang. Son père, Henri de la Trémouille, pair de France, duc de Thouars, prince de Talmont, comte de Montfort, baron de Vitré, etc., tenait à Thouars un grand état; et mademoiselle de Montpensier, habituée à une magnificence royale, fut, en 1657, émerveillée de la réception que lui fit le duc de la Trémouille, de l'imposant aspect de son château, du grand nombre de gentilshommes à cheval et de dames parées et de l'air noble et grandiose de son escorte669.

 

Par acte du 9 avril 1661, le duc de la Trémouille avait cédé et transporté au prince de Tarente la baronnie de Vitré et le titre de premier baron de Bretagne670. Ce titre donnait au prince de Tarente le droit de disputer la présidence de la noblesse aux états de Bretagne au grand Condé lui-même, que Fouquet avait voulu nommer, mais qui ne consentait à accepter qu'autant que la gratification des états serait accordée au prince de Tarente671. «Je fis entendre, dit Tarente dans ses Mémoires, à monsieur le Prince que le rang ne se réglait en Bretagne que par l'ancienneté des baronnies; que celle de Vitré, qui était dans ma maison, précédait incontestablement celle de Châteaubrilliant.» Il avait soutenu avec succès les droits de sa maison à la présidence de la noblesse dans un procès qu'il avait eu avec le duc de Rohan-Chabot.

Alors que se préparait l'arrestation de Fouquet, le 18 août 1661, s'ouvrirent à Nantes les assises des états généraux de Bretagne672, qui furent terminées le 21 septembre: le prince de Tarente les présida. Il présida également, mais pour la dernière fois, les états de 1669, qui s'assemblèrent à Dinan le 26 septembre673, et se séparèrent le 28 octobre. En 1670, il obtint du roi la permission d'aller encore faire un voyage en Hollande, et il put alors observer le misérable état de la Flandre espagnole, qui présentait une conquête facile aux armes de la France674. Les deux assemblées des états de Bretagne, de 1671 et de 1673, se tinrent à Vitré: pour celle de 1671, selon ce qui avait été réglé par le parlement de Rennes en 1652, entre les maisons de Rohan et de la Trémouille, c'était au duc de Rohan-Chabot à présider675; mais le prince de Tarente mourut à Thouars le 14 septembre 1672, à l'âge de cinquante-deux ans, et fut remplacé par son père dans la présidence des états qui eurent lieu l'année suivante676; le jeune prince de Tarente, second héritier de son nom et de ses titres, d'après la volonté de son aïeul et de son père, avait été élevé dans la religion catholique. Le duc Henri-Charles de la Trémouille, deux ans avant sa mort, était rentré dans le sein de l'Église romaine; sa femme et sa fille aînée, plutôt affligées que touchées de cet exemple, restèrent invariablement fidèles à la religion protestante677. Ce père, le duc Henri de la Trémouille, mourut deux ans après son fils le prince de Tarente; de sorte que la princesse se trouva, comme tutrice, avoir l'administration des biens immenses de toute la maison de la Trémouille; et, comme mère, elle devint régente d'un prince âgé de dix-huit ans678. Elle était ainsi, depuis près d'un an, la personnification de la grandeur et de la puissance des la Trémouille lorsqu'elle se prit d'une amitié si vive pour madame de Sévigné. «Elle m'aime beaucoup, disait à sa fille madame de Sévigné. On en médirait à Paris; mais ici c'est une faveur qui me fait honorer de mes paysans.»

Ce n'était pas seulement par ses visites, par ses confidences, par les nouvelles qu'elle apportait que la princesse de Tarente se rendait agréable à madame de Sévigné; elle avait, pour la distraire et la réjouir dans sa solitude, les prévoyances et les attentions les plus aimables. Elle s'était aperçue que la dame des Rochers n'avait pas avec elle Marphise, sa chienne favorite, laissée à Paris avec Hélène, sa femme de chambre. Aussitôt la princesse de Tarente conçut l'idée de lui donner un petit chien pour la désennuyer679.

«Vous êtes étonnée, dit madame de Sévigné, que j'aie un petit chien; voici l'aventure. J'appelais, par contenance, une chienne courante d'une madame qui demeure au bout du parc. Madame de Tarente me dit: Quoi! vous savez appeler un chien? Je veux vous en envoyer un, le plus joli du monde. Je la remerciai, et lui dis la résolution que j'avais prise de ne plus m'engager dans cette sottise. Cela se passe, on n'y pense plus. Deux jours après, je vois entrer un valet de chambre avec une petite maison de chien toute pleine de rubans, et sortir de cette jolie maison un petit chien tout parfumé, d'une beauté extraordinaire: des oreilles, des soies, une haleine douce, petit comme une sylphide, blondin comme un blondin. Jamais je ne fus plus étonnée ni plus embarrassée; je voulus le renvoyer, on ne voulut jamais le reporter. La femme de chambre qui l'avait élevé en a pensé mourir de douleur. C'est Marie680 qu'aime le petit chien; il couche dans sa maison et dans la chambre de Beaulieu, il ne mange que du pain; je ne m'y attache point, mais il commence à m'aimer; je crains de succomber. Voilà l'histoire que je vous prie de ne pas mander à Marphise, car je crains ses reproches. Au reste, une propreté extraordinaire; il s'appelle Fidèle, c'est un nom que les amants de la princesse n'ont jamais mérité de porter; ils ont été pourtant d'un assez bel air. Je vous conterai quelques jours ses aventures.»

D'après ces derniers mots, il y a tout lieu de croire qu'il est heureux pour la bonne princesse681 au cœur de cire que les conversations orales de madame de Sévigné avec sa fille n'aient pas reçu la même publicité que ses conversations écrites. Le passage de la lettre du 11 décembre que nous avons transcrit le prouve encore; c'est dans cette lettre que l'idée de la princesse ramène madame de Sévigné à celle du chien qui lui a été donné, et qu'elle continue ce badinage.

«Ce que vous dites de Fidèle, écrit-elle à madame de Grignan682, est fort joli; c'est la vraie conduite d'une coquette que celle que j'ai eue. Il est vrai que j'en ai la honte, et que je m'en justifie comme vous avez vu; car il est certain que j'aspirerais au chef-d'œuvre de n'avoir aimé qu'un chien, malgré les Maximes de la Rochefoucauld, et je suis embarrassée de Marphise. Je ne comprends pas ce qu'on me fait. Quelle raison lui donnerai-je? Cela jette insensiblement dans les menteries; tout au moins je lui conterai bien toutes les circonstances de mon nouvel engagement. Enfin, c'est un embarras où j'avais résolu de ne jamais me trouver, car c'est un grand exemple de la misère humaine: ce malheur m'est arrivé par le voisinage de Vitré.»

Plus le séjour de madame de Sévigné aux Rochers se prolongeait, plus forte devenait l'amitié qu'avait pour elle la princesse de Tarente, et plus les confidences que madame de Sévigné faisait à son sujet à sa fille étaient explicites: «La bonne princesse et son bon cœur m'aiment toujours… Elle dit toujours des merveilles de vous; elle vous connaît et vous estime. Pour moi, je crois que, par métempsycose, vous vous êtes trouvée autrefois en Allemagne. Votre âme aurait-elle été dans le corps d'un Allemand? Non, vous étiez sans doute le roi de Suède, un de ses amants; car la plupart des amants sont des Allemands683.» Ces derniers mots sont d'une jolie chanson de Sarrazin, fort en vogue dans la jeunesse de madame de Sévigné684.

La maxime de la Rochefoucauld à laquelle madame de Sévigné fait allusion dans sa plaisanterie sur Marphise est celle-ci: «On peut trouver des femmes qui n'ont jamais eu de galanterie; mais il est rare d'en trouver qui n'en aient jamais eu qu'une.» Une quatrième édition de ces Maximes avait paru au commencement de l'année (1675)685, revue, corrigée et augmentée par l'auteur, qui fit de ce petit livre l'œuvre de toute sa vie; et nul doute qu'aussitôt après en avoir reçu un exemplaire madame de Sévigné ne se soit empressée de le lire. C'est aux Rochers que madame de Sévigné faisait surtout ses grandes lectures. A Paris, elle était trop distraite par le plaisir et par les affaires.

Ramenée par les événements et les malheurs de la Bretagne aux lectures sérieuses, surtout à l'histoire, son ardeur pour ce genre de distraction s'accrut encore en la trouvant partagée par son fils, revenu de l'armée pour passer avec elle l'hiver aux Rochers; elle la communiqua à sa fille, de sorte que toutes deux trouvèrent, par leur correspondance, des sujets d'entretien bien préférables à ceux que l'éloignement de Paris et de la cour leur enlevait. «C'est une belle conversation, dit madame de Sévigné, que celle que l'on fait de deux cents lieues. Nous faisons de cela ce qu'on en peut faire686

Madame de Sévigné se montre surtout ravie que sa fille ait entrepris de lire la grande histoire des Juifs de Flavius Josèphe, dont la traduction était l'œuvre la plus considérable de son vénérable ami Arnauld d'Andilly, qu'elle avait perdu depuis peu de temps (le 7 septembre 1674). Elle ne tarit pas sur les éloges qu'elle donne au grand historien du peuple juif687. Elle envoya à sa fille, par Rippert, la troisième partie des Essais de morale de Nicole, parmi lesquels elle a distingué trois traités: de l'Éducation d'un prince, de la Connaissance de soi-même, de l'Usage qu'on peut faire des mauvais sermons688. La mère et la fille étaient du même avis sur ces excellents Essais de Nicole; il n'en était pas de même de Sévigné, auquel le premier tome déplaisait, qui trouvait ces traités obscurs, et se plaignait que la Marans et l'abbé Têtu avaient accoutumé sa sœur aux choses fines et distillées689; mais, au contraire, il défendait à juste titre le nouvel opéra de Quinault contre le dédain de madame de Grignan, et sur ce sujet il était de l'avis de sa mère690. Heureuses les familles où, comme dans celle de madame de Sévigné, il n'y a pas d'autre sujet de division!

Ce nouvel opéra de Quinault était Atys, que ni madame de Grignan, qui était en Provence, ni Sévigné ni sa mère, qui étaient aux Rochers, n'avaient pu voir alors représenter à Saint-Germain en Laye le 10 janvier (1676), jour où, en présence de Louis XIV, il fut joué pour la première fois691. Mais tous les trois ils l'avaient lu, et un exemplaire de l'imprimé parvint aux Rochers neuf jours après la première représentation. Cet opéra fit grand bruit, parce qu'il parut à une époque de forte cabale contre Quinault. Parmi les gens de lettres et certaines personnes du beau monde, il était devenu de mode de déprécier les œuvres de ce poëte, trop applaudi par la cour. C'était là le premier symptôme d'une altération dans l'opinion publique, jusqu'alors si enthousiaste de la gloire de Louis XIV692. On était las des succès guerriers chèrement achetés par la continuation d'une lutte sanglante sur terre et sur mer; et alors que des conférences étaient ouvertes à Nimègue et donnaient des espérances de paix, on écoutait avec déplaisir les paroles par lesquelles se terminait le prologue d'Atys:

 
Préparons de nouvelles fêtes,
Profitons des loisirs du plus grand des héros:
Le temps des jeux et du repos
Lui sert à méditer de nouvelles conquêtes693.
 

Boileau, qui possédait à un degré suprême l'art de cadencer des vers qui se gravent dans la mémoire, ne contribuait pas peu à faire méconnaître le mérite de Quinault. La renommée du satirique était populaire, et son influence croissait à chaque nouvelle publication de ses ouvrages. Il avait donné, deux années de suite, de nouvelles éditions de ses poésies. Elles contenaient neuf de ses Satires, cinq Épîtres, son Art poétique et les quatre premiers livres du Lutrin. On voit par les citations qu'en fait madame de Sévigné qu'elle savait par cœur les beaux passages de ce dernier poëme694. Boileau n'avait rien retranché, dans cette nouvelle édition, des vers qu'il avait faits contre Quinault; mais, afin de montrer quelque déférence pour l'approbation que le roi donnait à l'opéra d'Atys, il crut devoir, dans cette dernière édition, laisser en blanc le nom de Quinault dans un vers de sa satire IX, et déguiser ce nom sous celui de Kainaut dans les autres satires: dans l'édition publiée l'année précédente il n'y avait, pour ce nom, ni déguisement ni suppression695. Mais de pareils ménagements servaient plutôt qu'ils ne contrariaient la malice du poëte.

Quoique madame de Sévigné mande à sa fille qu'elle se livrait avec avidité à toutes sortes de lectures, histoire, morale, fictions, poésies, etc., c'est principalement par des lectures instructives qu'elle cherchait un soulagement à l'affliction que lui causaient, pendant ce calamiteux hiver, les maux qui fondaient sur sa province, et les souffrances dont elle fut affligée. Après ces Essais de morale de Nicole, qui la consolaient et dont elle parle sans cesse, aucune lecture ne lui plaisait plus que celle sur l'histoire de France du temps des croisades. Malgré sa répugnance pour le style du P. Maimbourg, elle y lisait avec délices les hauts faits des Castellane et des Adhémar, ancêtres de la maison de son gendre; elle ajoutait à cette lecture celle de l'histoire de son temps, si remplie du souvenir de sa jeunesse. «Le matin, dit-elle à madame de Grignan, je lis l'Histoire de France; l'après-dînée (c'est-à-dire après midi, on était alors en décembre), un petit livre dans les bois, comme ces Essais (de Nicole, dont elle vient de parler), la Vie de saint Thomas de Cantorbéry, que je trouve admirable, ou les Iconoclastes; et le soir tout ce qu'il y a de plus gros en impression: je n'ai point d'autre règle696.» Pour ses lectures du soir, c'était surtout l'Histoire de la prison et de la liberté de M. le Prince qui obtenait la préférence. «On y parle, dit-elle, sans cesse de notre cardinal; il me semble que je n'ai que dix-huit ans; je me souviens de tout; cela divertit fort. Je suis plus charmée de la grosseur des caractères que de la bonté du style.» Cette histoire lui retraçait les temps les plus heureux et les plus agités de sa jeunesse697: elle était l'œuvre d'un frondeur, de Claude Joly; mais les faits y sont racontés, sinon avec talent, du moins avec impartialité698.

Ce n'était pas seulement dans les livres imprimés qu'elle cherchait à raviver les souvenirs de la Fronde699, mais encore par des documents manuscrits: «La princesse (de Tarente) et moi, dit-elle, nous ravaudions l'autre jour dans des paperasses de feu madame de la Trémouille; il y a mille vers; nous trouvâmes une infinité de portraits, entre autres celui que madame de la Fayette fit de moi sous le nom d'un inconnu. Il vaut cent fois mieux que moi; mais ceux qui m'eussent aimée, il y a seize ans, l'eussent pu trouver ressemblant.»

Ainsi c'est à la fin de l'année 1659 ou dans les premiers mois de 1660 que madame de la Fayette700 commença sa réputation de bel esprit et d'habile écrivain en traçant le portrait de son amie. C'est alors que mademoiselle de Scudéry plaçait sous le nom de Clarinte, entre les mains des nombreux lecteurs du célèbre roman de Clélie701, un autre portrait de madame de Sévigné: elle était depuis longtemps vantée comme une des précieuses les plus célèbres dans la Gazette de Loret, dans le Dictionnaire de Somaize, et louée dans les madrigaux et les poëmes de Ménage, de Montreuil, de Marigny, et enfin inscrite, avec la superlative épithète de SUBLIME, comme l'ANGE SUR LA TERRE, la GLOIRE DU MONDE, dans le singulier livre du Mérite des Dames, de Jean Gabriel702. Ainsi l'époque où madame de Sévigné se trouvait ramenée par ce portrait trouvé dans les papiers de la duchesse de la Trémouille était celle où, âgée de trente-trois ans, sans avoir rien perdu de ses attraits et de sa fraîcheur, elle avait acquis plus de connaissance du monde, plus d'instruction, d'amabilité; où elle possédait, dans toute sa puissance, ses moyens de plaire; où elle jouissait de sa célébrité; c'était enfin dans un temps où le calme, les plaisirs et les fêtes avaient succédé aux troubles de la Fronde, c'était l'époque de la paix des Pyrénées, du mariage du roi et des réjouissances qui en furent la suite703.

La duchesse de la Trémouille, mère du prince de Tarente, qui avait le goût des vers et qui avait réuni les portraits et les écrits des beaux esprits de son temps, était Marie de la Tour-d'Auvergne, cousine germaine du duc son mari et fille cadette du maréchal de Bouillon, prince souverain de Sedan, et d'Élisabeth de Nassau, sa seconde femme704. Marie était une femme forte et de grande capacité, qui réussissait, dit son fils, dans tout ce qu'elle entreprenait. Pendant la guerre dont nous avons parlé, elle sut déterminer son mari à lui abandonner la conduite de toutes les affaires de la maison de la Trémouille705; elle l'aidait de ses conseils, que cependant il ne suivait pas toujours, et elle parvint, dit madame de Motteville706, à faire révolter toutes les provinces. Habile et ambitieuse, elle voulait que son mari fût prince, comme étant issu, par les femmes, de Charlotte d'Aragon, héritière du royaume de Naples. Marie de la Trémouille crut que, pour parvenir à ses desseins, il fallait faire quelque mal ou quelque peur aux ministres, et comme les la Trémouille étaient de puissants et riches seigneurs, il leur fut facile d'émouvoir des troubles dans les provinces où ils résidaient. Ces nouvelles donnèrent de l'irritation aux ministres, et M. le Prince en eut du chagrin. Il avait répondu de la famille de la Trémouille, qui avait l'honneur de lui appartenir; et afin de ne pas passer pour dupe en cette affaire, il montra dans le conseil une lettre du prince de Tarente, fils aîné du duc, qui le suppliait d'assurer le roi et la reine de sa fidélité707. A la même époque, la duchesse de Montausier, pendant que son mari était au lit, malade, repoussait les révoltés de la Saintonge, que la duchesse de la Trémouille avait soulevés708.

640SÉVIGNÉ, Lettres (21 juillet 1680), t. VI, p. 384, édit. M.; t. VII, p. 123, édit. G.
641SÉVIGNÉ, Lettres (18 août 1680), t. VI, p. 424, édit. M.—Ibid. (2 octobre 1680), t. VII, p. 10 et 11, édit. M.; t. VII, p. 168 et 239, édit. G.
642SÉVIGNÉ, Lettres (23 octobre 1675), t. IV, p. 53, édit. M.; t. IV, p. 167, édit. G.
643SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 243, édit. G.; t. IV, p. 120, édit. M.
644Mémoires de Henri-Charles DE LA TRÉMOUILLE, prince DE TARENTE; Liége, 1767, in-12, p. 56 et 312.—SÉVIGNÉ, Lettres (28 mars 1676), t. IV, p. 241, édit. M.
645SÉVIGNÉ, Lettres (28 juillet 1680), t. VII, p. 133, 134, édit. G.; t. VI, p. 394, édit. M.—ÉLISABETH DE BAVIÈRE, duchesse D'ORLÉANS, Mémoires, Fragments, édit. de 1822, p. 32.
646SÉVIGNÉ, Lettres (16 août 1671), t. II, p. 56, édit. M.; t. II, p. 189, édit. G.—MONTPENSIER, Mémoires (1671), t. XLIII (coll. Petitot), p. 334.—SAINT-SIMON, Mémoires authentiques, in-8o, t. X, p. 478; XII, 220; XX, 344.
647Conférez Fragments et lettres originales de Madame CHARLOTTE-ÉLISABETH DE BAVIÈRE, 1788, t. I, p. 67, in-12.—Mémoires et Fragments d'ÉLISABETH DE BAVIÈRE, etc., 1822, in-8o, passim.
648État de la France, 1677, in-12, p. 452.—SÉVIGNÉ, Lettres (8 avril 1676), t. IV, p. 308, édit. G.—Ibid. (8 mai 1676), t. IV, p. 249, édit. M.—Ibid., t. IV, p. 388, édit. G.
649SÉVIGNÉ, Lettres (28 mars 1676), t. IV, p. 379, édit. G.; t. IV, p. 241, édit. M.
650GRIFFET, Préface historique, p. 7 des Mémoires du prince DE TARENTE; Liége, 1767, in-12.
651Ibid., p. XX.
652Les réclamations de la famille la Trémouille furent faites à tous les congrès: au congrès de Nimègue, en 1678; de Ryswick, en 1697; d'Utrecht, en 1713; de Rastadt, en 1714. On sait que le vrai nom est la Trémoïlle; mais, par un usage ancien, on prononce et on écrit la Trémouille. Cette famille subsiste encore, et l'héritier direct, Louis-Charles, né le 26 octobre 1838, réside à Paris, et porte, dans l'almanach de Gotha (1848, p. 141, et 1851, p. 130), les titres de prince de la Trémoïlle et de Thouars, de Tarente et de Talmont.
653Mémoires du prince DE TARENTE, 1767, in-12, p. 56 et 306.
654Ibid., p. 129, 172, 259.—GRIFFET, p. viij de la préface des Mémoires du prince DE TARENTE.—LA ROCHEFOUCAULD, Mémoires.
655Mémoires du prince DE TARENTE, p. 72 et 104.
656SÉVIGNÉ, Lettres (29 décembre 1675), t. IV, p. 276, édit. G; t. IV, p. 152, édit. M.
657Mémoires du prince DE TARENTE, 1767, p. 110, 112, 113.—Mémoires du duc DE MONTAUSIER, 1731, p. 110.—LA ROCHEFOUCAULD, Mémoires, p. 56 et 172.
658Mémoires du prince DE TARENTE, p. 129, 172, 259.
659Ibid., p. 172.
660SÉVIGNÉ, Lettres (29 décembre 1675), t. IV, p. 279, édit. G.
661Mémoires du prince DE TARENTE, p. 175.
662Ibid., p. 184.
663Ibid., p. 188.
664Ibid., p. 196.
665Ibid., p. 201.
666Ibid., p. 202.
667Ibid., p. 215.
668Ibid., p. 225.
669MONTPENSIER, Mémoires (collection Petitot), t. XLII, p. 255 et 256.
670Mémoires du prince DE TARENTE, p. 255.
671Ibid., p. 257.
672Recueil des tenues des états de Bretagne, mss. Bl.-Mant., no 75, p. 273 verso, et 285.
673Ibid., p. 323 et 327.
674Prince DE TARENTE, Mémoires, p. 255.
675Prince DE TARENTE, Mémoires, p. 280.—Recueil ms. des tenues des états de Bretagne, p. 339. (Ils s'ouvrirent le 4 août et se terminèrent le 22.)
676Prince DE TARENTE, Mémoires, p. 312, et Recueil ms., p. 357. (Ces états s'ouvrirent le 10 novembre 1673, et se terminèrent le 10 janvier 1674.)
677Mémoires de CHARLES-HENRI, prince DE TARENTE; Liége, 1767, p. 170, 306, 311.
678Mémoires du PRINCE DE TARENTE, p. 312.
679SÉVIGNÉ, Lettres (13 novembre 1675), t. IV, p. 201, édit. G.; t. IV, p. 83, édit. M. Ce chien fut donné en octobre.—Ibid. (23 octobre 1675), t. IV, p. 171, édit. G.
680Conférez ci-dessus, p. 255, chap. XII; et SÉVIGNÉ, Lettres (6 et 9 septembre, 23 octobre et 16 novembre), t. IV, p. 84, 87, 171 et 201, édit. G.; t. IV, p. 84 et 87, édit. M.
681SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 243, édit. G.; et ci-dessus, p. 284.
682SÉVIGNÉ, Lettres (11 décembre 1675), t. IV, p. 243-244, édit. G.
683SÉVIGNÉ, Lettres (5 janvier 1676), t. IV, p. 298, édit. G.—Ibid. (1er mai 1671), t. II, p. 52, édit. G.; t. IV, p. 170, et t. II, p. 43, édit. M.
684SARRAZIN, Œuvres; Paris, Cramoisy, 1694, in-12, p. 414.
685Réflexions ou sentiments et maximes morales, 4e édition, revue, corrigée et augmentée depuis la troisième; Paris, Claude Barbin, 1675, in-12 (157 pages), sans l'avis du libraire ni la table; achevé d'imprimer le 17 décembre 1674. La maxime est page 27, no 73. Dans la 3e édition (1665) elle est p. 41, no 83. Dans la 6e comme dans la 4e.
686SÉVIGNÉ, Lettres (1er janvier 1676), t. IV, p. 286.
687SÉVIGNÉ, Lettres (8 et 13 novembre 1675), t. IV, p. 189, 193, édit. G.—Ibid. (1er décembre 1675), t. IV, p. 227, édit. G.—Ibid. (11 décembre 1675), t. IV, p. 245, édit. G.—Ibid. (27 novembre 1675), t. IV, p. 221, édit. G.
688SÉVIGNÉ, Lettres (10 novembre, 11 et 18 décembre 1675, 12 janvier 1676), t. IV, p. 204, 245, 260, 307-8, édit. G.; t. IV, p. 182, édit. M.
689Ibid. t. IV, p. 204, édit. G.; t. IV, p. 76 et 85, édit. M.—Ibid, (8 mars 1676), t. IV, p. 362, édit. G.
690SÉVIGNÉ, Lettres (2 février 1676), t. IV, p. 331-2, édit. G.; t. IV, p. 199, édit. M.—Ibid. (19 janvier 1676), t. IV, p. 318, édit. G.; t. IV, p. 188, édit. M.—Ibid. (12 janvier 1676), t. IV, p. 182, éd. M.; t. IV, p. 307 et 309, édit. G.—Ibid. (5 janvier 1676), t. IV, p. 293.
691Le Théâtre de M. Quinault; Paris, 1715, in-12, t. IV, p. 265, 328.—SÉVIGNÉ, Lettres (2 février 1676), t. IV, p. 332, édit. G.—Ibid. (19 janvier 1676), p. 318 et 319, édit. G.
692GERMAIN BOFFRAND, Vie de Quinault, t. Ier, p. 41 et 42 du Théâtre de M. QUINAULT.
693QUINAULT, Théâtre, 1715, in-12, t. IV, p. 270.
694SÉVIGNÉ, Lettres (6 novembre 1675), t. IV, p. 191, édit. G.; t. IV, p. 73, édit M.—Œuvres diverses du sieur D*** (DESPRÉAUX); Paris, Louis Billaine, 1675, p. 211, 213. Le Lutrin, chant second.
695Œuvres diverses du sieur D***; Paris, Denys Thierry, 1674, in-4o, p. 66.—Ibid., Paris, Louis Billaine, 1675, in-12, p. 26, 38, 92. M. Berriat Saint-Prix prétend qu'il y a un carton pour le feuillet où un blanc remplace le nom de Quinault: je n'ai pas trouvé de trace de ce carton dans l'exemplaire que je possède.
696SÉVIGNÉ, Lettres (27 novembre et 1er décembre 1675), t. IV, p. 221, 227, édit G.
697SÉVIGNÉ, Lettres (27 novembre 1675), t. IV, p. 224, édit. G.
698Histoire de la prison et de la liberté de M. le Prince; Paris, A. Courbé, 227 pages.—MOREAU, Histoire des Mazarinades, t. II, p. 52, 144, 227; t. III, p. 23, 261.
699SÉVIGNÉ, Lettres (1er décembre 1675), t. IV, p. 228.
700Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, 1re partie, ch. VI, p. 60, et 2e partie, p. 166.
701Ibid., 2e partie, p. 162.
702Mémoires sur Sévigné, 4e partie, p. 381 et 382.
703Mémoires sur la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, 2e partie, p. 176-187, ch. XIV.
704GRIFFET, dans les Mémoires de TARENTE, p. VII de la Préface.
705MOTTEVILLE, Mémoires, t. XXXVIII, p. 239.—Prince DE TARENTE, Mémoires, p. 111.
706MOTTEVILLE, Mémoires, t. LXVIII, pag. 239.—Mémoires du prince DE TARENTE, p. 74 et 104, et ci-dessus, p. 295 de ces Mémoires sur Sévigné.
707Mémoires du prince DE TARENTE, p. 86, 92, 94; et Mémoires sur Sévigné, 1848, 4e partie, p. 85, chap. III.
708SISMONDI, Histoire des Français, 1840, in-8o, t. XXIV, p. 260, 261, 316, 319, 341, 348; et Vie du duc de Montausier.